Une réalité derrière la légende du Roi Arthur ?
Le film de Guy Ritchie se voit couronné en première tête du box-office de cette fin du mois de mai. Ne faisons pas de conclusion hâtive, mais rassurons-nous de l’intérêt porté par les français à nos traditions légendaires. Le film n’en demeure pas moins un merveilleux voyage en terres celtiques, il retrace le parcours mythologique nécessaire à la mise en relief des personnages et à l’immersion totale du spectateur.
Mais au-delà du spectacle que reste-t-il ? Quel message porte cette légende ?
Ne sommes-nous pas aussi en des temps troublés et n’assistons-nous pas aussi aux convoitises pathétiques du pouvoir ?
Ces rentiers de la politique asservis au grand patronat, à la finance et aux lobbies habiles amènent les français de tous bords désormais au désespoir de voir renaitre un jour une incarnation du pouvoir qui soit sincère, responsable, indépendante et juste. La république en serait-elle capable ? Gageons que c’est la dernière chance que les Français ont accordé à cette dernière en soutenant un candidat « sans » casseroles politiciennes et « sans » attaches aux partis politiques. Ne soyons tout de même pas dupe que la république a fabriqué de toutes pièces M. Macron comme un phœnix séduisant pour renaitre des cendres de l’UMPS… Et dans cinq ans, nul doute que le système sera à nouveau à bout de souffle, et nous saurons rappeler aux oreilles attentives notre intransigeance avec cette république.
Mais cette incarnation que les français attendent, n’est pas le mirage macron, car la France a connu Henry IV, François Ier, Louis XIV, et d’autres grands Rois qui ont fait notre nation, quand leurs avatars républicains, bien moins vertueux, la défont chaque jour un peu plus…
Alors il faut savoir s’animer de mythologie et de foi comme d’un soutien sur le chemin difficile de la vérité pour enfin rendre justice à notre histoire. Nos ancêtres n’ont-ils pas bâtit des cathédrales pour s’élever vers le ciel même en sachant que jamais ils n’en verraient l’achèvement ? Nous pouvons nous interroger sur ce qu’il nous resterait à contempler aujourd’hui si nos ancêtres s’étaient crû si intelligent que nous-même à refuser la part d’irréel et d’invisible qui nous entoure… Le mystique et la croyance sont des conditions indispensables au dépassement de l’homme, et à sa capacité à ne pas s’arrêter à une réalité souvent trop contraignante, pour envisager et se projeter sur des projets qui le dépassent.
Le film illustre très bien le destin du Roi qui, seul légitime à gouverner doit assumer le pouvoir comme un fardeau, comme un quête à accomplir, une mission divine, plutôt qu’une expérience éphémère et intéressée de la politique. Diriger un pays ne peut-être qu’une vocation, et une vocation est un appel à réaliser une mission, donc cela ne peut être un choix délibéré, c’est le cas de l’héritier qui est appelé à exercer une fonction du mieux qu’il le pourra et le plus humblement possible avant d’appeler à son tour son fils à honorer l’héritage laissé. On dit souvent que les meilleurs chefs sont ceux qui n’ont pas voulu du pouvoir, et cela est probablement vrai dans la mesure où la quête du pouvoir à travers les campagnes présidentielles évoquent chez les meilleurs candidats les pires réflexes et bassesses. Au-delà d’un spectacle pathétique, les qualités nécessaires à la course au pouvoir (ambition, alliances courtisanes, financements occultes, etc.) ne sont pas celles requises par un véritable chef d’Etat. Alors le système du suffrage universel est tronqué dans son fondement, et l’on voit bien que malgré la volonté du général De Gaulle d’épargner la cinquième république du joug des partis, ces derniers n’ont jamais été aussi nuisibles et corrompus. Ce n’est donc pas une nième république qui changera la donne.
Il faudra enfin que nous nous réconcilions avec l’idée monarchique, car elle semble bien être la seule chance qu’il restera à la France, une fois que l’oligarchie au pouvoir sera à bout de souffle et commencera à manquer de ressources pour maintenir l’illusion de la démocratie.
Il faudra enfin accepter qu’un pays comme la France ne se gère pas sur cinq ans, que les poulains des partis politiques manquent terriblement d’engagement et de conviction.
Et que notre pays se gouverne sur un temps long, que la gestion économique, sociale, l’éducation, la santé, doivent se rapprocher du peuple par une décentralisation véritable des institutions. Le Roi est le garant des institutions, le peuple en est l’acteur ; il faut enfin une véritable démocratie locale et participative au niveau communale et régionale.
Il faut pour finir un Roi pour son peuple et un peuple pour son Roi.
Fanfan