(Article paru dans l’Action Sociale Corporative n°10)
« De tous temps la France fut douce à ses enfants ; le paysan de l’ancien Régime avait ses joies : il chantait »
Anatole France
Chaque jour, les bureaucrates de Bruxelles décident comment te faire disparaître. Depuis longtemps déjà les technocrates ont votés ta mort. Tu as été et tu es toujours trahi par les syndicats disant te représenter. Ils finissent toujours par manger dans la main de tes ennemis…Tu dois mourir car tu es encore, dans notre société, un rempart au cosmopolitisme avec tes idées d’homme libre préservant la saine tradition, racines de tes pères. Tu dois rentrer dans le moule libéralo-socialiste du « métro-boulot-dodo » pour le conformisme égalitaire où l’on admet mal le droit à la différence. Tout doit être nivelé pour aboutir au socialisme d’Etat.
«Le socialisme d’Etat présente cette particularité distincte de liguer les travailleurs contre la société et contre l’Etat. Esclave de l’Etat, parasites de la société.
L’Etat détruira la société à leur profit. Et la société ne leur inspirera aucune reconnaissance. L’Etat qui assumera l’ingrat office de répartir entre eux le profit de ses exactions et de sa flibuste, non sans y introduire un minimum d’ordre, prendra ainsi une figure de gendarme, tout d’abord un peu ridicule, puis odieux. Un Etat tenu pour exacteur ; une société figuré en marâtre ; des travailleurs qui gronderont qu’on leur demande tout sans rien leur donner en échange, tels sont les trois produits de la politique sociale de toute démocratie. Il n’y a de place là-dedans pour rien d’humain : ni patriotisme, ni simple amitié.» (Charles Maurras).
Tu rentreras dans le système, de plein gré ou de force et tu seras contrôlé, administré, surveillé, amendé, enrégimenté un peu plus que tu n’es déjà. Cela fait longtemps que l’on veut ta mort, recherches bien l’origine de tes maux. La protection des rois de France a laissé place aux massacres révolutionnaires de 1789 que l’on a fêté il y a quelques temps…
SURVIVANT
Les principes rousseauistes furent imposés avec pas mal de sang de tes pères, t’en souviens-tu ? Après les armées de métier des rois qui laissaient tranquille le paysan dans sa terre, la conscription révolutionnaire arracha la jeunesse des champs pour la faire mourir au bout du monde au nom de ses principes destructeurs. Ce que dénonçait magnifiquement Anatole France :
« La honte des Républiques et des Empires, le crime des crimes sera toujours d’avoir tiré un paysan de la paix de ses champs et de sa charrue et de l’avoir enfermé entre les murs d’une caserne pour lui apprendre à tuer un homme ».
Je parlerai une autre fois de l’obstination républicaine à envoyer le maximum de paysans se faire tuer à l’occasion des guerres fratricides qui jonchent depuis deux cent ans notre histoire nationale. L’exode rural et les massacres lors de tes sursauts de mécontentement. L’affaire du camp de Conlie en 1870 ou comment tuer cent mille Bretons. Le soulèvement des viticulteurs le 11 mars 1907…Les gouvernements successifs en passant par de Gaulle : « Quand il n’y aura plus que 10% d’agriculteurs, tout ira bien». Frères paysan, gardien et défenseur de notre environnement, ne soit plus dupe, étudies ton passé et ouvre les yeux. Davy de Virville disait :
« si chaque paysan connaissait seulement cinq degrés de sa généalogie, la république aurait vécu ; la légende de la misère du Peuple Français avant la Révolution s’écroulerait comme un château de cartes».
Ta disparition est donc programmée de longue date par ceux là même qui réclament ton bulletin de vote. La satyre veut que tu mettes au pouvoir ceux qui te détruiront. Lénine disait :
« Il faut arracher le paysan à l’idiotisme de la vie des champs».
On te taxe, puis on te surtaxe, puis tu dois jeter ton lait, puis tuer tes vaches, arracher tes vignes. Ils te disent d’arrêter de cultiver, de laisser la terre en friche mais alors ! « Ces hommes là ont détruit douze millions de paysans. Ils ont pollué les rivières, désertifié les campagnes et saccagé les paysages faits par dix mille ans de civilisation agraire. Ils font vivre l’enfer aux animaux torturés aux hormones, gavés aux farines et enchaînés en batteries. Ils renvoient à la friche les champs, empoisonnent doucement les gens avec de mauvais aliments et acculent à la disparition le peuple des paysans. » (J.C. Martinez) Quand la République ne peut t’éliminer directement, elle le fait en douceur, « légalement », de peur qu’un jour le Chouan (« Les chouans poussent un raid à Tours », Libération 21/09/90) qui est en toi se réveille et prenne sa fourche ou sa faux contre « ces poux qui nous courent sur le ventre » (l’objectif socialiste pour 1995, était l’abaissement de 7 à 3% de la population active paysanne)
COMMENT EN SORTIR
L’agriculture vient du fond des âges. Elle a traversé les siècles en passant par de grands ministres protecteurs comme Sully : « Labourages et pâturages sont les deux mamelles de la France » et de grands rois responsables qui comprenaient l’importance et l’honneur d’une fonction comme celle de nourrir son prochain. Les solutions existent et dépassent les quelques soins que peuvent prodiguer des hommes courageux sur ce corps bien exsangue qu’est notre terre de France. Une saine politique ne se fait pas sur un an, cinq voir dix mais sur plusieurs générations c‘est pour cela qu’il faudra un homme qui connaisse son métier comme tu connais le tien ami Paysan et dont le fils succédera à la tache comme tu voudrais que le tien le fasse s’il y avait de l’avenir dans une terre protégée par ton métier. Un homme qui ait le souci, en bon père de famille, de transmettre en bon état, un héritage rentable et florissant et non démembré par les odieuses lois de successions et le racket fiscal.
Tout comme toi, mais à plus grande échelle, à la sueur de son front et parfois traversant de dures épreuves et des souffrances, il a rassemblé des Terres. Il n’est pas facile de diriger une ferme ou une exploitation. Il est plus difficile de diriger un grand pays. Il faut donc aller plus loin qu’un changement de gouvernement car le vice est dans le système. Il ne s’agit pas d’un retour en arrière mais comme disait Léon Daudet, tout rêve d’un malade est de retrouver son état précédent la maladie qui était la santé. Il nous faut un homme compétent et indépendant des combines électorales, s’appuyant sur de véritables groupements professionnels autonomes. Une réelle représentation paysanne constituée par des paysans gérant tout ce qui touche leur métier. Il faut décentraliser véritablement notre pays devenu un gaufrier. Eclater les services sociaux d’allocations et de sécurité sociale pour les répartir entre les groupements professionnels qui les géreront mieux.
LES REPUBLIQUES ROYALES
Retrouver le principe de subsidiarité chère à la doctrine chrétienne. Les paysans doivent seuls décider de ce qui est bon pour eux en collaboration avec les associations de consommateurs. Ils doivent gérer leurs intérêts, leurs organisations professionnelles et sociales. Il faut sortir de toutes les combines politicardes qui étouffent notre pays et se libérer de l’abominable loi de succession qui vole et détruit le patrimoine constitué par le travail de nos pères. Nous vivons dans le royaume d’absurdie. Imagines le principe électif imposé à l’autorité paternelle…Imagines l’instituteur, le postier et le mécano voter sur le meilleur moyen de gérer ta terre ? C’est pourtant comme cela que nous vivons et vers lequel nous allons. Imagine les catastrophes accumulées depuis deux siècles à une nation si puissante et si riche jadis et détruit par ce système illogique et destructeur. La France lumière de l’Occident est devenue le parent pauvre de l’Europe. L’expérience pour la Terre vaut aussi pour le gouvernement d’un pays.
Il faut à la France un homme qui sache dire non aux bureaucrates européens ayant décidé ta disparition. Un homme, chef naturel, sûr de la continuité de son pouvoir pour l’accomplissement d’une longue restauration et renaissance de l’agriculture de France. Cet homme, c’est celui que tu accompagnas jadis, pour battre les mauvais seigneurs et qui malheureusement sont revenus aujourd’hui pour t’anéantir. Seras-tu prêt à renouer ce pacte avec lui pour te libérer de nouveau. « Peuple et Rois sont de droits divins » (Marcel Jullian)
Un capétien, fier descendant de ceux qui firent, avec ton concours la France dans sa richesse, sa diversité et sa grandeur. Dans ses veines coule la même sève séculaire, le sang de la terre. Qu’attends-tu pour le faire revenir ?
« Quand l’ordre n’est plus dans l’ordre, il faut qu’il soit dans la révolution. Et la seule révolution que nous envisageons est la révolution de l’ordre »
R.Aron et A.Daudien (1933)
Frédéric Winkler