Cela peut paraître paradoxal voire anachronique d’être royaliste aujourd’hui en ce début de XXIème siècle, et pourtant. Soyons simplement observateur de notre histoire. A l’époque de Louis XVI, nous étions la première puissance européenne. Nous avions atteint des sommets dans les domaines de l’art, des lettres et de l’architecture.
La France était connue mondialement et même jusqu’aux pays asiatiques, où elle suscitait respect et admiration, elle était souvent considérée comme un exemple à suivre pour beaucoup de pays.
Depuis le coup de force des puissances d’argent en 1789, c’est la république qui a pris les rênes de notre destinée. Si véritablement on nous a dotés du meilleur système politique, comme les médias, les politiques et les intellectuels ont tendance à nous le rabâcher inlassablement, comment expliquent-ils alors la situation actuelle de la France après plus de deux siècles de république ?
Que sont devenus les arts et les lettres ? Et notre architecture ? Et notre armée ? Quelle image aujourd’hui, donne la France dans le monde, si ce n’est un simple pays de tourisme où il y a de « la bonne bouffe » (Quand ce n’est pas le Mac do qui l’a supplantée), des grèves en permanence, des « hommes politiques » qui n’inspirent même plus le respect, mais plutôt l’image de toutous dociles au service de Bruxelles et de l’empire Américain, bref du Nouvel Ordre Mondial.
Qu’est devenu le peuple français, jadis si frondeur avec sa joie de vivre, ses chansons et sa vie rurale ? On nous enseigne qu’il faut avoir honte de notre passé, de nos origines européennes, de notre culture gréco-latine et celtique. La république crée un peuple sans âme, sans fierté, parfaitement docile pour cet esclavagisme moderne qui se met en place petit à petit, en nous l’imposant comme étant une fatalité de notre destinée.
Pourtant, si l’on remonte au fond des âges pour découvrir ce qui fait l’esprit Français, on trouve un comportement traditionnel et culturel différent des autres peuples européens. Le Français est l’homme du panache, de la courtoisie.
Il est à Gergovie, part en Angleterre avec son Duc Guillaume. En 1177, il sent le souffle du vent à Montgisard au coté de Baudouin IV, le roi lépreux, ses chevaliers et templiers de Jérusalem. Il court sus aux Godons avec Du Guesclin et devient compagnon de Jeanne D’Arc à Patay et entre à Orléans, tenant sa bannière, au son des cornemuses. Toujours à un contre dix, c’est : « La Paix de Montréal de 1604 » où le gouverneur Frontenac danse avec nos amis amérindiens. Il se bat à Pondichéry. Il est au coude à coude avec nos frères Ecossais à Culloden. Il retrouve nos frères Irlandais à la Boyne ou plutôt au soleil de Fontenoy. Dans notre sang résonne encore les victoires de Bouvines, la Monongahela et Carillon en Nouvelle France, voilà pour l’héritage.
Toutes les grandes civilisations du monde, qu’elles soient Égyptienne, Sumérienne, Mésopotamienne, Gréco-romaine, Celtique, Maya… etc., toutes ces civilisations qui suscitent aujourd’hui beaucoup d’admiration et de mystère, avaient toutes un point commun : c’était des monarchies !!
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Comme le disait si bien Vladimir Volkoff :
« La monarchie est un système politique qui a produit, entre autres, la civilisation égyptienne, la culture perse, la Grèce archaïque, l’empire romain (conservé pendant mille ans de plus sous la forme régénérée de Byzance), inspiré l’Israël de l’Ancien Testament, les Incas, les Chinois, les Turcs, les japonais, fondé la Russie et la France, fécondé les arts et les lettres, érigé les plus superbes monuments sous toutes les latitudes et les longitudes. »
Voilà ce qu’est être royaliste aujourd’hui ! C’est sortir la France du joug du mondialisme et des querelles intestines des partis politiques qui ruinent notre pays, afin de remettre la France sur le fil de sa civilisation en lui dotant d’un système politique stable et durable sachant œuvrer dans la continuité, incarné par un Roi protecteur de tous les Français de naissance ou de cœur dignes de ce nom.
Être royaliste aujourd’hui c’est se battre pour nos libertés face au joug étatique de la république devenue un avatar du mondialisme, c’est se battre pour un monde plus humain face au règne de l’argent né de la révolution de 1789 et au règne des machines censées être un progrès depuis la révolution industrielle. C’est aussi se battre pour que notre peuple retrouve une certaine grandeur plutôt que de le voir prospérer dans un état de médiocrité engendré par l’éducation nationale et la télévision.
Pour finir, être royaliste aujourd’hui c’est se sentir investi d’une destinée où reposent 2000 ans d’histoire sur nos épaules ! Et c’est pourquoi, nous ne faiblirons pas !
HISTOIRE CHRONOLOGIQUE DU ROYALISME :
1789
9 juillet : l’Assemblée nationale prend le nom d’Assemblée constituante.
14 juillet : prise de la Bastille.
2 novembre : les biens du Clergé mis à la disposition de la Nation.
1790
13 février : suppression des ordres religieux autres qu’enseignants et hospitaliers. Interdiction des vœux monastiques.
12 juillet : Constitution civile du Clergé (sanctionnée par le roi le 26 décembre).
1791
Janvier : le serment à la Constitution est exigé des prêtres.
20 – 26 juin : fuite à Varennes du Roi et de sa famille, désirant rejoindre ses fidèles à Montmédy et non fuir la France, comme le firent les républicains à chaque danger.
30 septembre : la Constituante se sépare. Début de L’Assemblée législative.
1792
20 avril : déclaration de guerre à l’Autriche.
26 mai : décret ordonnant la déportation des prêtres réfractaires.
11 juillet : « La Patrie en danger ».
10 août : prise des Tuileries et massacre des Suisses. Incarcération le 13, de la famille royale.
24 août : échauffourée du Moulin-Cornet près de Bressuire.
21 septembre : fin de l’Assemblée législative.
Naissance de la Convention. Abolition de la royauté. Proclamation de la première république
La Vendée victorieuse
1793
Création des Muscadins : Nom donné aux élégants qui en 1793, affectaient une mise soignée et des opinions royalistes, et dont le musc était un des parfums favoris. Ils sont près de 3000 à Paris, recrutés principalement parmi les étudiants, les garçons de courses et les employés de commerce. Dans leur quartier général du Palais Royal, ils paradent, lisent et commentent les gazettes royalistes, se réunissent au café de Chartres, leur état-major, ou à celui de la Foi, l’ancien café des chevaliers de St Louis, d’où ils partent par bandes écumer le pavé parisien. Malheur au sans-culotte avéré, au terroriste non repenti qui les croise, plus d’un de ces « culs-crottés » goûtera du « rosse coquin », le gourdin ferré des Muscadins. De véritables batailles rangées ont parfois lieu entre révolutionnaires et royalistes, après lesquelles la police ramasse morts et blessés.
Le développement et la hargne des Muscadins sont tels que bien vite, les sans-culottes se trouvent ramenés dans les limites de leurs faubourgs.
30 janvier 1793, le marquis de la Rouërie, trahi, pourchassé, à bout de forces et malade, meurt d’une fluxion de poitrine au château de la Guyomarais… 1789, les révolutionnaires français abolissent les libertés de la Bretagne. La Rouerie devient antirévolutionnaire et défenseur acharné des libertés bretonnes. C’est également l’assermentation obligatoire des prêtres qui le pousse à se radicaliser et à mener un combat exemplaire plutôt que de s’exiler comme nombre d’autres nobles. Il devient donc impératif d’organiser la résistance et c’est immédiatement le marquis de La Rouerie, héros de l’indépendance américaine, membre de la première des députations bretonnes envoyées à Versailles, qui prend la tête de cette résistance bretonne. Il fonde l’Association Bretonne. C’est la naissance de la Chouannerie, la Bretagne militaire…
Il sera déterré et décapité après sa mort par les révolutionnaires fanatiques, mais le mouvement de la Chouannerie continuera encore longtemps contre l’oppression de la France républicaine, révolutionnaire et anti-bretonne. Sa devise : NI A ZALC ’HO (Nous persévèrerons)
21 janvier : Louis XVI est guillotiné.=> tenue de pointer sa présence aux arrondissements et autres lieux, la tentative du soulèvement de la jeunesse parisienne avorta, le Baron de Batz se retrouvera qu’avec quelques complices pour tenter l’insurrection au 52 rue de Beauregard (75002) sur le parcours de la charrette du roi…
24 février : la Convention décrète la levée de 300 000 Hommes.
2 et 4 mars : premières émeutes à Cholet (Maine-et-Loire).
10 mars : création du Tribunal révolutionnaire. Incidents A Saint-Florent.
11 mars : prise de Machecoul (Loire-Inférieure) par les Rebelles. Début « historique » de la Guerre de Vendée.
13 mars : prise de Saint-Fulgent, Beaupréau, Mortagne et Montaigu par les Blancs.
14 mars : prise de Jallais, Cholet, Chemillé, Challans, La Roche-sur-Yon par les Blancs.
15 mars : prise de Vihiers par les Blancs. Déroute républicaine à Goron.
19 mars : décrets de la Convention contre les émigrés, les prêtres réfractaires et les porteurs de cocardes blanches.
Les insurgés seront punis de mort. Défaite du général républicain de Marcé à Pont-Charrault (Vendée).
22 mars : prise de Chalonne par les Blancs.
23 mars : le général Berruyer commandant en chef de l’armée des côtes de La Rochelle.
24 mars : échec des « Blancs » devant les Sables.
4 avril : assemblée des Blancs de l’armée du Centre et du haut Poitou à l’Oie.
Création du premier conseil de l’armée catholique et royale.
11 avril : le « grand choc » de Chemillé.
13 avril : victoire de La Rochejaquelein aux Aubiers.
20 avril : reprise de Machecoul par les Bleus.
30 avril : le général ci-devant duc de Biron, commandant en chef à la place de Berruyer.
3 mai : prise de Bressuire évacuée par les Bleus. Evacuations de Lescure.
5 mai : prise de Thouars par les Blancs.
9 mai : prise de Parthenay évacuée par les Bleus.
12 mai : prise de la Châtaignerie par les Blancs.
16 mai : échec des Blancs à Fontenay.
25 mai : prise de Fontenay par les Blancs.
26 mai : création à Fontenay d’un conseil supérieur pour l’administration des territoires reconquis au nom de Louis XVII.
31 mai – 2 juin : à Paris, coup de force contre les Girondins.
8 juin : victoire des Blancs à Doué ; la route de Saumur est ouverte.
9 juin : prise de Saumur par l’Armée catholique et royale. Charette reprend Machecoul.
12 juin : Cathelineau élu généralissime.
18 juin : les Blancs abandonnent Angers et marchent sur Nantes.
Le tournant
29 juin : échec des Blancs à Nantes ; Cathelineau est mortellement blessé.
1er juillet : les Bleus de Westermann entrent à Bressuire ; ils incendient le château de Clisson (Boismé) appartenant à Lescure.
3 juillet : prise de Châtillon, « capitale » royaliste, par Westermann.
4 juillet : les Bleus de Westermann incendient la Durbelière, le château de La Rochejaquelein.
5 juillet : les Bleus de Westermann sont exterminés devant Châtillon.
10 juillet : à Paris, renouvellement du comité de Salut public. Exclusion de Danton. Robespierre y entrera le 27.
12 juillet insurrection de Lyon. Les Canuts de Lyon s’étaient déjà fait remarquer en mai 1790 (Fête de la Fédération) en défilant dans les rues sous le drapeau blanc de la Monarchie, comme le feront d’ailleurs aussi les ouvriers d’autres villes comme Dijon…
13 juillet 1793, Marat est poignardé dans sa baignoire par Charlotte Corday venue de Caen, insurrection de Marseille…
18 juillet : les Bleus sont écrasés à Viviers.
19 juillet : d’Elbée est élu généralissime.
24 juillet : Rossignol succède à Biron.
26 juillet : Sapinaud de la Verrie est tué.
30 juillet : défaite des Blancs à Luçon.
1er août : la Convention décrète que « la Vendée sera détruite » et que l’armée de Mayence y sera envoyée.
2 août : le conseil royaliste ordonne l’estampillage des assignats.
13 – 14 août : seconde et troisième défaite des Blancs à Luçon.
6 septembre : entrée à Nantes de l’avant-garde de l’armée de Mayence commandée par Kléber.
17 septembre : Loi des suspects.
19 septembre : Défaite de Kléber à Torfou.
21 septembre : défaite de Beysser à Montaigu.
22 septembre : défaite des Bleus à Saint-Fulgent.
L’agonie
29 septembre : Carrier est envoyé en mission à Nantes.
1er octobre : Lechelle succède à Rossignol comme commandant en chef républicain à l’ouest.
6 octobre : Kléber vainqueur à Saint-Symphorien.
12 octobre : Charette prend Noirmoutier.
15 octobre : victoire des bleus à La Tremblaye. Lescure est grièvement blessé.
16 octobre : mort de Marie Antoinette, malgré la tentative du « Chevalier de Maison-Rouge » (Rougeville), défenseur de la reine aux Tuileries comme « Chevaliers du poignard » (société secrêtes), dirigé par le Baron de Batz, descendant de d’Artagnan…
17 octobre : déroute des Blancs à Cholet ; d’Elbée et Bonchamps sont grièvement blessés.
18 octobre : passage de la Loire par 80 000 Vendéens. Mort de Bonchamps.
20 octobre : La Rochejaquelein est élu généralissisme en remplacement de d’Elbée.
21 octobre : prise de Château-Gontier par les Blancs.
25 octobre : victoire des Blancs à Entrammes.
1er novembre : le conseil militaire royaliste décide d’émettre des bons remboursables à la Restauration. L’Armée catholique et royale abandonne Laval et occupe Mayenne.
4 novembre : mort de Lescure.
12 novembre : entrée des Blancs à Avranches.
13 – 14 novembre : siège de Granville. Echec des blancs qui retraitent vers Angers.
16 novembre : victoire des Blancs à Pontorson, Dol, Antrain.
28 novembre : Turreau succède à Lechelle.
3 décembre : Echec royaliste à Angers.
8 – 10 décembre : les Blancs prennent La Flèche, puis le Mans.
12 décembre : les Bleus les chassent du Mans. La débâcle des Vendéens commence.
14 décembre : les Blancs quittent Laval et retraitent vers la Loire.
16 décembre : les Blancs essaient vainement de franchir la Loire.
23 décembre : les rescapés de l’Armée catholique et royale sont exterminés à Savenay. Seuls 4 à 5000 survivants passent la Loire avec La Rochejaquelein et Stofflet. La Grande Guerre est terminée.
Le sursaut
1794
1er janvier : Charette chassé de Machecoul.
2 janvier : les Bleus reprennent Noirmoutier.
8 janvier : « l’évêque d’Agra » est guillotiné et le marquis de Donnissan fusillé à Angers.
9 janvier : d’Elbée est fusillé à Noirmoutier.
17 janvier : Turreau lance ses « Colonnes infernales »
28 janvier : Talmont est guillotiné.
29 janvier : Henri de La Rochejaquelein est tué dans une escarmouche à Nuaillé.
1er février : Stofflet occupe Cholet quelques heures.
9 février : Chollet reprend Legé.
20 mars : Charette bat à Clouzeaux le général Haxo qui est tué.
25 mars : Marigny prend Mortagne.
26 avril : pacte de Jallais.
27 – 28 avril : échec de Stofflet et de Charette devant Challans. Condamnation à mort de Marigny par le conseil vendéen.
13 mai : fin des Colonnes infernales. Vimeux succède à Turreau.
28 juin : Stofflet fait adopter par des délégués vendéens un projet de constitution civile et militaire des pays insurgés inspirée par l’abbé Bernier.
10 juillet : Marigny est fusillé.
27 juillet (9 thermidor) : chute de Robespierre.
7 octobre : création par Stofflet de six millions de monnaie remboursable à la paix. Désaveu de Charette.
1er novembre : Hoche commandant en chef des armées de l’Ouest.
2 décembre : la Convention décrète l’amnistie.
6 décembre : Charette rompt officiellement avec Stofflet.
1795
Création de la Compagnie de Jéhu : Les compagnies de Jéhu ou de Jésus se constituent dans la région de Lyon en 1795 et pourchassent les Jacobins compromis dans la Terreur. On estime à plusieurs centaines leurs victimes.
Création des Compagnies du Soleil : À l’instar des compagnies de Jéhu dans le Lyonnais, se constituent au début de 1795 les compagnies du Soleil, qui opèrent en Provence et dans le Gard. Ces bandes armées, encouragées par certains représentants en mission, massacrent les Jacobins, notamment dans les prisons de Toulon, Marseille, et Tarascon.
17 février : signature du pacte de la Jaunaye négocié par Hoche avec Charette.
4 mars : Stofflet accuse Charette d’avoir trahi la Vendée.
2 mai : Stofflet pactise à son tour avec la République.
8 juin : mort présumée de Louis XVII.
26 juin : Charette dénonce officiellement le pacte de La Jaunaye.
27 juin – 21 juillet : débarquement et massacre des royalistes dans la presqu’île de Quiberon.
2 octobre – 18 novembre : le comte d’Artois à l’île d’Yeu. Charrette ne parvient pas à faire sa jonction.
5 octobre au n° 286, la hauteur de l’église Saint-Roch. C’est sur les marches de ce lieu saint que furent massacrés, le 5 octobre 1795, les résistants royalistes prêts à marcher sur la Convention. Le chef des canonniers s’appelait Bonaparte
26 octobre : la Convention laisse la place au Directoire.
2 décembre : Hoche traque Charette qui, battu aux Trois-Moutons, se réfugie dans les bois de Belleville.
1796
26 janvier : Stofflet reprend les armes.
23 février : capture de Stofflet, fusillé le 25 à Angers.
25 mars : capture de Charette, fusillé à Nantes le 29 mars.
1799
Lors du complot royaliste aussi appelé Terreur blanche de 1799, de faibles contingents de Vendéens furent levés par les royalistes, qui misaient sur le souvenir de la précédente guerre (1793-1796)
Le XIXème siècle
1800
Le soir du 24 décembre 1800, la capitale française est secouée par une violente explosion.
Le Premier Consul Napoléon Bonaparte a été visé par une «machine infernale» en se rendant à l’opéra. La bombe a explosé à l’instant où son cortège s’engageait dans la rue Saint-Nicaise, sur le chemin qui mène du palais des Tuileries à l’opéra, place Louvois, dans le quartier du Sentier (le passage Saint-Nicaise et l’opéra ont aujourd’hui disparu).
Le Premier Consul est miraculeusement épargné mais l’attentat fait autour de lui vingt-deux morts et cinquante-six blessés.
Deux des conspirateurs, Saint-Régeant et Carbon, furent arrêtés le mois suivant et exécutés. Le troisième, Limoléan, parvint à s’échapper.
L’attentat avait été préparé, sous le nom de code de « Coup essentiel », par un petit groupe d’émigrés en liaison avec Cadoudal et les milieux royalistes groupés autour du comte d’Artois (futur Charles X) en Angleterre.
L’enquête policière dirigée par Fouché permit d’établir clairement l’implication des milieux royalistes dans cet attentat, et une centaine de monarchistes furent arrêtés et emprisonnés.
1804
Le 9 mars 1804 Georges Cadoudal est arrêté par la police parisienne.
Jugé et condamné à mort, Cadoudal monte sur l’échafaud le 25 juin 1804. Il déclare face à la guillotine : « Mourons pour notre Dieu et notre Roi ! » La tête dans la lunette, il n’a de cesse de crier jusqu’à l’ultime moment : « Vive le Roi ! ». À la Restauration, à titre posthume, ce fils du peuple sera nommé Maréchal de France par Louis XVIII, apothéose d’un destin exceptionnel au service de la Contre-révolution.
1810
Création de l’ordre des Chevaliers de la Foi, société secrète fondée en 1810 pour défendre le catholicisme et la monarchie légitime. Durant la période du Premier Empire, il avait pour objectif le rétablissement de la monarchie française. Puis durant la Restauration, les Chevaliers se sont organisés dans la tendance parlementaire des ultraroyalistes, avant de se disperser d’eux-mêmes en 1826.
1815
En 1815, pendant les Cent-Jours, une tentative de soulèvement orchestrée par le duc de Bourbon est étouffée par la politique de pacification du général Lamarque
1832
En 1832, après la révolution de juillet 1830 et l’avènement de la Monarchie de Juillet, la duchesse de Berry tente une insurrection légitimiste en essayant de soulever l’Ouest de la France, là aussi en jouant sur le souvenir de la première guerre de Vendée.
1834
Parution du Traité d’Economie Politique Chrétienne d’Alban de Villeneuve Bargemont. Ce Traité lui vaut d’être élu membre de l’Académie des sciences morales et politiques en 1845. Villeneuve Bargemont était de ces précurseurs royalistes en matière de Justice Sociale. Tous ses travaux ont eu pour objectif de soulager cette misère ouvrière qui fut la conséquence directe de la révolution de 1789.
L’absurde loi Le Chapelier votée par les révolutionnaires en 1791 prétendait libérer l’ouvrier de la tyrannie corporative, quand les ouvriers s’unissent, la répression tombe par les articles 414 et 416 du Code pénal républicain interdisant toute coalition… La classe ouvrière est en fait privée de la liberté du travail face à un patronat que la concurrence empêche d’être généreux. Joli résultat des «Droits de l’homme» et des thèses du Contrat Social…
En 1841, grâce à son combat, une première loi réglemente le travail des enfants…
Il reste sans conteste, le pionnier du catholicisme social en ce début du XIXè siècle, le vicomte Alban de Villeneuve-Bargemont, préfet de la Restauration, gentilhomme d’escorte de la duchesse de Berry, précurseur de la justice sociale parce que royaliste !
Années 1870 : Ces années sont celles des occasions manquées : alors que les monarchistes sont majoritaires à la Chambre des députés (jusqu’à 1875 au moins), leurs divisions et leurs contradictions empêchent toute stratégie crédible et efficace de restauration monarchique… Résultat : nous sommes encore en République… Pourtant, ce ne sont pas les idées et les initiatives, parfois audacieuses et heureuses, qui manquent, ni même les hommes de qualité.
1871 :
Les élections législatives sont remportées par les royalistes : sur 630 députés, au moins 400 sont royalistes, légitimistes ou orléanistes. Le 8 juin, l’Assemblée vote l’abrogation de la loi interdisant le territoire national à la famille royale, malgré l’opposition d’Adolphe Thiers.
1873 :
En 1871, à la fin de la guerre contre la Prusse, les élections à l’Assemblée donnent une majorité confortable aux conservateurs, et, un temps, la restauration semble possible. Cependant, le comte de Chambord reste profondément hostile aux idées des Lumières, comme en témoignent ses écrits : Mes Idées (1872) et Manifestes et programmes politiques de M. le comte de Chambord, 1848-1873 (1873). Intransigeant, refusant de devenir « le roi légitime de la Révolution », exigeant la restauration du drapeau blanc à la place du drapeau tricolore, il s’aliène jusqu’au soutien du président royaliste, le maréchal Mac-Mahon. En juin 1874, une motion présentée à l’Assemblée pour rétablir les Bourbons est rejetée par 272 voix contre 79 et, le 30 janvier 1875, la République est inscrite dans les textes constitutionnels, à une voix près. Définitivement écarté du trône, le comte de Chambord finira sa vie en exil et laissera la maison d’Orléans seule héritière de la couronne de France.
Le monarchiste Mac-Mahon est élu président de la République, en remplacement de Thiers. Mais il ne pourra mener à bien la restauration monarchique espérée et finira, après l’échec de la dissolution de 1877, par démissionner en janvier 1879, laissant la place au républicain Jules Grévy.
1878 :
Parution des premiers numéros de l’hebdomadaire satirique royaliste « Le Triboulet » qui sera maintes fois censuré par la République dès 1879, et au moins jusqu’à 1881, et poursuivra sa parution jusqu’au début du XXe siècle. Ce journal, qui connaîtra des tirages importants pour une revue politique et provoquera quelques débats houleux, y compris au sein de la chambre des députés, utilise le dessin comme une arme contre le régime, et le triboulet, sorte de bouffon du roi plein de sagesse, s’y affronte régulièrement à une Marianne républicaine présentée de façon particulièrement hideuse…
1885 :
Au premier tour des élections législatives, les royalistes apparaissent bien placés pour remporter le scrutin, ce qui provoque une certaine panique dans les rangs républicains, mais le second tour ne confirme pas la bonne impression du premier. Néanmoins, environ 200 monarchistes siègent à l’Assemblée, souvent sous l’étiquette de « conservateurs »…
1886 :
La République adopte la « loi d’exil » qui interdit le territoire national aux membres des familles ayant régné sur la France. Le comte de Paris part pour ne plus revenir… Cette loi ne sera abrogée qu’en 1950, et c’est un autre comte de Paris qui reviendra alors en France, avec la ferme intention de ne pas renoncer à ses devoirs politiques.
1888
Fondation d’un mouvement politique l’association Jeunesse royaliste. Fondé par Eugène Godefroy, Paul Bézine et Roger Lambelin. Elle connut une expansion rapide à partir de 1892 et revendiquait, vers 1897, 36 000 adhérents avec des comités actifs dans une trentaine de départements. À la demande du prétendant, le duc d’Orléans, l’association fut dissoute en 1901 et beaucoup de ses membres rejoignirent alors l’Action française.
1899 :
Fondation de l’Action française par Henri Vaugeois, professeur de philosophie, et Maurice Pujo, jeune journaliste et écrivain, deux patriotes républicains. Ils souhaitent créer un mouvement plus ambitieux et plus dynamique que la Ligue de la Patrie française, association anti-dreyfusarde qui défend la nation et l’armée mais ne propose pas de programme politique.
Le 20 juin 1899, rue d’Athènes à Paris, une réunion publique marque la naissance officielle du nouveau mouvement.
Le XXème siècle
1900
Charles Maurras, qui a rejoint le premier groupe de la revue L’Action Française (revue mensuelle surnommée la « petite revue grise »), fait paraître son Enquête sur la Monarchie dans La Gazette de France (journal légitimiste). Le principe en est simple : Maurras interroge les intellectuels de son temps sur l’opportunité d’une restauration monarchique puis accompagne leurs réponses d’un commentaire.
Petit à petit, il va convertir à la monarchie tous les membres de l’Action française.
1902 :
Parution des premiers numéros de la revue illustrée « Le Panache », qui connaîtra aussi une version plus particulièrement destinée aux plus jeunes « Le petit panache illustré ». Cette revue se veut porte-parole d’un royalisme des jeunes, social et volontaire, et publie de nombreux dessins et caricatures de Forain et de Caran d’Ache, célèbres dessinateurs de presse de l’époque. Le Panache disparaît en 1914.
1908
Création du quotidien L’Action Française qui va donner une plus grande ampleur à la diffusion des idées néo-royalistes (« néo- » car les maurrassiens se veulent royalistes de raison et non de tradition). Le mouvement est alors et se veut insurrectionnel, des rapprochements se feront avec les milieux d’extrème gauche et anarchistes, qui se solderont par un échec par l’Union Sacré pratiqué par l’Action Française avec la guerre de 1914…Le premier numéro du journal est daté du 21 mars. La petite revue grise (mensuelle) continuera cependant de paraître jusqu’à la guerre.
Par ailleurs, l’A.F. a vu ses rangs s’accroître de nouveaux venus de grand talent : le polémiste et romancier Léon Daudet (fils d’Alphonse Daudet), l’historien Jacques Bainville, le critique Jules Lemaître ou l’économiste Georges Valois.
1908-1914
Le militantisme d’A.F. se développe avec la création de la Fédération Nationale des Camelots du Roi, jeunes gens chargés de la vente du journal à la criée et des « coups de mains » dans la rue.
Trois grandes figures de camelot symbolisent la générosité de cet engagement : Maxime Réal Del Sarte, sculpteur et président de la fédération, Henri Lagrange, fondateur du Cercle Proudhon, et Georges Bernanos, futur grand romancier du renouveau catholique.
Les actions des Camelots furent nombreuses jusqu’à la Grande Guerre. Lucien Lacour giflait Aristide Briand le 20 novembre 1910, en pleine inauguration du monument Ferry ; les étudiants d’AF et les Camelots mobilisaient le monde des écoles pour organiser le pèlerinage annuel à la statue de Strasbourg, ce qui réveilla le patriotisme dans la jeunesse ; les Camelots, après trois ans de bataille et 10 000 jours de prison, arrachaient enfin, en 1912, la reconnaissance officielle du cortège déjà traditionnel de Jeanne d’Arc.
1910
Janvier 1910 lors des inondations à Paris, les Camelots du Roi sont intervenus au secours des sinistrés. Ils lancèrent une soupe populaire quotidienne et réparèrent les habitations ouvrières endommagés par la montée des eaux. Les Camelots du Roi furent durant cette période, persécutés par les milices républicaines qui n’acceptaient pas un tel comportement de charité gratuite à l’égard des populations sinistrées.
1912
Maurras, qui avait déjà été confronté une première fois à la justice républicaine en 1909, est accusé de » coups et blessures « , de » port d’arme prohibée » et » de menace de mort sous conditions » à l’encontre d’un sergent clairon lors d’une manifestation d’AF à Versailles ! Cette histoire rocambolesque, montée de toutes pièces par la police pour le compromettre, se terminera par une amnistie.
1914-1918
Maurras choisit de soutenir les gouvernements républicains qui mènent la guerre, au nom du compromis nationaliste. Pour l’Action française, la défense de la patrie prime les querelles franco-françaises. Ce choix s’avèrera catastrophique car non seulement les royalistes se firent massacrer en première ligne, la république voyant avec satisfaction disparaitre l’élite insurrectionnel royaliste, mais le maintien d’une année de plus dans la guerre révèlera les buts cachés du conflit : la destruction de la monarchie Autrichienne. L’historien Pierre Bécat mit en évidence l’escroquerie de cette union sacrée en rappelant cet épisode : Le ministre Viviani s’écriait : «Tous les réactionnaires se font tuer», et Géraud Richard ami du futur ministre de l’Armement Albert Thomas répondait : « Pendant ce temps nous bourrons de copains toutes les administrations ».
Léon Daudet dénonce les traîtres et les défaitistes et provoque la chute du ministre Malvy, compromis dans l’affaire du Bonnet Rouge.
Au cours de cette période le mouvement perd la plupart de ses cadres et de ses militants sur les champs de bataille (4 000 mort dans ses rangs). 80% des Camelots du Roi tombent au champ d’honneur. Sur 15 secrétaires généraux des étudiants d’avant-guerre, 13 trouvent la mort.
1919
Léon Daudet est élu député de Paris.
Jacques Bainville, de son côté, dans ses Conséquences politiques de la Paix, dénonce le traité de Versailles comme une erreur qui pourrait entraîner un nouveau conflit (l’Histoire lui donnera raison). En effet, l’Allemagne est humiliée mais son unité est conservée et, avec elle, la possibilité d’un relèvement de sa puissance.
1923
Les années 20 seront des années funestes pour l’Action française. L’AF était, à cette époque-là, le principal mouvement politique d’opposition à la république. Le premier assassiné : Marius Plateau, secrétaire de la Ligue d’AF et ancien combattant de la Grande Guerre. Il fut assassiné 22 janvier 1923 par une anarchiste fanatique qui fut acquittée par la justice républicaine !
Plus de 100 000 Parisiens accompagnèrent Marius Plateau lors de ses obsèques à Saint-Pierre du Gros-Caillou.
Le second fut Philippe Daudet. Assassiné le 24 novembre 1923 dans des conditions très mystérieuses. Il était le fils d’un des principaux leaders de l’Action française : Léon Daudet. Ce dernier fut emprisonné pour avoir dénoncé les meurtriers de son fils. Il s’évada de prison grâce au génie des Camelots du Roi !
Ce fut ensuite le tour d’Ernest Berger, le trésorier de l’AF d’être assassiné le 26 mai 1928. Il fut tué à coup de révolver dans le dos au métro Saint-Lazare. Le gouvernement étouffa l’affaire par une ordonnance de non-lieu.
Le 28 octobre 1928, c’est Jean Guiraud qui est tué. C’est un garde mobile républicain qui lui tira dessus, afin de protéger une statue d’Emile Combes que Jean Guiraud défigurait.
1925
A la suite d’une série d’assassinats restés impunis de membres de l’Action française, Maurras prévient le ministre de l’Intérieur Schrameck de représailles possibles sur sa personne.
Il est condamné pour « menaces de mort sous condition » mais les assassinats cessent !
1926
Le pape Pie XI condamne l’Action française qui possède, à ses yeux, une trop grande influence sur la jeunesse catholique. Des considérations d’ordre diplomatique (germanophilie de Pie XI) expliquent également cet acte.
1927
Pour avoir démasqué les assassins de son fils, Léon Daudet avait été condamné à cinq mois de prison, mais avait décidé de résister à l’ordre d’emprisonnement. Il s’était retranché le 10 juin 1927 dans les locaux de l’Action française, rue de Rome, entouré d’une garde de Camelots et commissaires. Après de violentes bagarres qui durèrent deux jours en opposant la police et la population venue manifester sa sympathie à Léon Daudet, il décida finalement de se rendre pour éviter une dramatique effusion de sang. Les Camelots sortirent du retranchement, en ordre parfait, les armes à la main. Les Camelots n’abandonnèrent pas ; s’inspirant du précédent » Pinochet « , ils montèrent un nouveau canular téléphonique. En opérant des branchements sur les circuits officiels ils firent libérer Léon Daudet et Joseph Delest (emprisonné avec lui) » d’ordre de Sarraut, ministre de l’intérieur ».
1930
Le 22 janvier 1930, est créée officiellement l’Association Marius Plateau regroupant des anciens combattants membres de l’Action française.
1934
Le 6 février, les ligueurs d’Action française sont au premier rang des manifestations antiparlementaires. D’une banale affaire d’escroquerie, “l’Affaire Stavisky” devient un scandale politico-financier qui touche tous les milieux de la république établie, en particulier le parti radical et la franc-maçonnerie, à cette époque très présente dans la vie politique du régime et souvent considérée comme son soutien et son inspiratrice.
Une grande manifestation est annoncée pour le mardi 6 février « contre le régime abject » comme le titre L’Action Française de ce jour. Les dirigeants de l’A.F. savent que, malheureusement, cette démonstration ne ramènera pas la monarchie, faute de “l’union des patriotes” autour de l’idée royale prônée par l’A.F. Mais il n’est pas question pour autant de renoncer à cette nouvelle occasion de montrer la malfaisance du régime. Lorsque la fusillade éclate, en cette soirée du 6 février, l’Action française est en première ligne. Plusieurs de ses membres seront blessés, dont le fondateur des camelots du Roi, le sculpteur Maxime Real del Sarte, mais quatre seront tués. Alphonse Aufschneider, le camelot du Roi Jules Lecomte, Georges Roubaudi et Costa Cambo. D’autres militants d’A.F. décéderont de leurs blessures, parfois deux ans après : Charles Liévin et le camelot du Roi Raymond Lalande.
Ainsi, l’Action française du 7 février peut-elle titrer : « Après les voleurs, les assassins » et publier, le lendemain, le manifeste du Duc de Guise, prétendant au trône de France, qui s’incline sur les victimes du régime.
L’A.F. continue de recruter de nouvelles générations d’intellectuels (Brasillach, Maulnier, Rebatet…) mais est frappée par de multiples dissidences (la Cagoule par exemple).
1936
Le 9 février de cette année, décès de Jacques Bainville.
Le jour de ses obsèques, pendant que Léon Daudet prononçait son éloge funèbre à la maison mortuaire, une automobile dans laquelle avait pris place Léon Blum et Georges Monnet fut arrêtée par la foule qui attendait boulevard Saint-Germain le passage du cortège. Cette auto voulut forcer le barrage. Léon Blum reconnu, une bordée de sifflets et de huées jaillit de toutes parts.
Un provocateur brisa la vitre arrière de la voiture ; la foule se jeta sur l’auto dont les autres vitres furent brisées, blessant légèrement Léon Blum et Mme Monnet… Les Camelots du Roi, massés sur le trottoir autour de leurs drapeaux, se précipitèrent, menés par Pierre Juhel, pour empêcher que Léon Blum soit mis en plus piteux état. Ce n’était qu’un incident de rue, mais il s’agissait du chef de la S.F.I.O et l’occasion était trop belle pour ne pas être exploitée par la République.
L’incident Blum, grossi pour les besoins de la cause, fut évoqué à la Chambre et Albert Sarraut promit de venger Léon Blum « sans hésitation, sans faiblesse, sans retard » (s’ils avaient sû adopter la même devise face au danger Allemand…)… Un conseil des ministres fut réuni d’urgence à l’Elysées et le président Lebrun signa, séance tenante, le décret de dissolution « des associations et groupement de fait, dénommés ci-après : la Ligue d’Action Française, la Fédération Nationale des Camelots du Roi et la Fédération Nationale des Étudiants d’Action Française ».
1937
Entre septembre et octobre 1935, Maurras s’attaqua dans ses articles de l’AF quotidienne à la politique des sanctions contre l’Italie dans l’affaire d’Ethiopie.
Cette politique qui allait pousser, à terme, Mussolini à l’alliance avec Hitler déchaîna la colère de Maurras qui menaça de mort les députés favorables aux sanctions.
C’est à la suite de ces propos que le directeur de l’AF fut incarcéré pendant deux cent cinquante jours à la prison de la Santé. A sa sortie, il était au sommet de son rayonnement comme en témoignèrent la foule qui l’acclama au Palais des Sports de Paris le 8 juillet 1937, son élection à l’Académie française l’année suivante et le comité interuniversitaire qui le proposa alors pour le Prix Nobel de la Paix.
1939
Pie XII lève la condamnation pesant sur l’A.F. sans que celle-ci ait rien renié de ses idées (c’est la meilleure preuve du caractère non doctrinal de la condamnation de 1926).
1940
Maurras, accablé par la défaite, considère comme une « divine surprise » l’arrivée du Maréchal Pétain au pouvoir. Pour l’A.F., Pétain est le seul capable de préparer la revanche. Bien que de nombreux maurrassiens rejoignent la résistance (le colonel Rémy, d’Estienne d’Orves, Jacques Renouvin…), Maurras reste persuadé que Pétain joue un double jeu et travaille contre les intérêts allemands.
1940 -1945
Pendant l’occupation, l’Action française (repliée à Lyon) défend la ligne de « la France seule » : contre le clan des « ja » (les collaborateurs) et le clan des « yes » (la dissidence de Londres) qui ajoutaient le malheur de la guerre civile à celui de l’abaissement de la France, il ne fallait songer qu’à l’unité nationale, pour préparer la revanche. Pour Maurras, l’Allemagne n’a cessé d’être « l’ennemi N°1″.
Décès de Léon Daudet le 30 juin 1942
Au mois d’août 1944, après la percée des forces alliées en Normandie et leur débarquement en Provence, la retraite allemande s’accentue. Le 20 août les Allemands viennent arrêter le Maréchal à Vichy et le déportent de l’autre côté du Rhin. Les bureaux de L’Action Française, au 66 rue de la République, sont pillés. Charles Maurras et Maurice Pujo entrent en clandestinité. Leur collaborateur Louis-François Auphan leur apporte les nouvelles de l’extérieur.
Le préfet régional communiste Yves Farge, qui règne désormais sur Lyon libérée des Allemands en tant que commissaire de la République, est furieux d’apprendre cet entretien. Il fait du chantage sur Auphan en lui disant qu’il sait où se trouve Maurras et il demande que celui-ci vienne le voir. Auphan craint que Maurras et Pujo soient victimes d’une exécution sommaire de la part des F.T.P – les partisans communistes – et leur conseille de se livrer.
Les deux co-directeurs de L’Action Française sont enfermés à la prison Saint-Joseph de 5 septembre.
Devant la Cour de Justice de Lyon, le plus nationaliste et le plus germanophobe des écrivains français est condamné à la détention perpétuelle pour » intelligence avec l’ennemi » ! Quelle terrible ironie !
En fait, beaucoup, même parmi nos adversaires, reconnaissent aujourd’hui que le procès Maurras fut un des plus iniques de cette époque. On lui reprochait plus que des actes concrets, une influence, d’ailleurs très » théorique « , sur la Révolution nationale.
Maurice Pujo, quant à lui, connut un sort peu ordinaire : tiré des geôles de la Gestapo pour être conduit dans celles de l’épuration !
– Mouvement socialiste monarchiste (MSN), mouvement fondé en décembre 1944 par Jean-Marc Bourquin. Le MSM est dissout officiellement en juillet 1946, entraînant la disparition de son organe de presse le Lys rouge.
1947
L’A.F. qui a cessé d’existé officiellement depuis 1944 a vu son héritage se diffuser autour d’un journal Aspects de la France et d’un mouvement La Restauration Nationale.
1945-1952
En prison à Riom puis à Clairvaux, Maurras va passer ses sept dernières années à écrire de très nombreux livres et articles (pour Aspects de la France notamment) avant d’être libéré pour raisons médicales quelques mois avant sa mort. Signalons la tentative de l’écrivain Roger Nimier désirant libérer Maurras dans son austin pour le « panache »…
1952
Mort de Maurras le 16 novembre.
En 1954, paraissent ses Œuvres capitales en quatre gros volumes chez Flammarion. C’est Maurras lui-même qui avait établi cette anthologie dans la dernière année de sa vie.
1952-1968
Création en 1953 du Camp Maxime Real del Sarte, université d’été de la Restauration nationale puis du Centre royaliste d’Action française. Il porte le nom du sculpteur Maxime Real del Sarte, Camelot du Roi de la première heure.
La légitimité de l’héritage maurrassien est partagée entre les deux journaux rivaux Aspects de la France et La Nation française de l’écrivain et philosophe Pierre Boutang.
1971
Scission de la Nouvelle Action Française de Bertrand Renouvin, qui deviendra bientôt la Nouvelle Action Royaliste. Dialogue entre Maurassiens et Maoïstes sur la société technicienne
1973
Grand rassemblement royaliste de Montmajour, édition du Manifeste…
1979-1985
Ralliement des « Unions Royalistes » (Revue Universelle), de L’Union Royaliste Provençale (Rassemblements des Baux de Provence, journal « Je suis Français »), rapprochement avec le « Mouvement Royaliste Français » (MRF de Fabrice O’Driscoll) avec la Restauration Nationale…Les Camelots Frédéric et Rodolphe vendent 70 journaux par jour, comme permanents et la bande d’Yvon diffuse le journal à Clignancourt…
1987-1993
Renouveau militant de la R.N. marqué par l’arrivée de nouvelles générations et favorisé par des dates clés (Millénaire capétien en 1987, Bicentenaire de la Révolution française en 1989, Bicentenaire de la mort de Louis XVI en 1993). C’est ce que l’on appellera la « Génération Maurras »
Une revue Réaction est créée et comptera une dizaine de numéros.
Par ailleurs, le journal reprend son titre d’origine : Aspect de la France laisse place à L’Action Française Hebdo.
1991
Suite à l’affaire de la profanation du cimetière juif de Carpentras durant la nuit du 8 au 9 mai 1990, François Mitterand, alors président de la république, fit interdire pour la deuxième année consécutive les défilés d’hommage à Jeanne d’Arc, hormis pour le FN.
Les militants de la RN en décideront autrement. Malgré l’interdiction, ils fleuriront la statue de Jeanne après moult échauffourées avec la police et plusieurs arrestations. C’est ce que l’on appellera la Jeanne interdite de 1991.
1994
En 1984, Jean Raspail et quelques autres occupèrent durant 2 jours les îles normandes des Minquiers et hissèrent le pavillon Patagon, celui des prises en mer, flottant à la place du pavillon britannique tête en bas …Une plaque de marbre avait d’ailleurs été apposé, vite retiré par les autorités britanniques et un nouveau petit incident diplomatique s’en suivit …
La Marche Bleu, organisé par Rodolphe Crevelle avec Frédéric Winkler a renouvelé l’acte de possession en partant sur des bateaux de pêche de Carteret et en débarquant sur les Ecréhous le samedi 9 juillet 1994 (voir la vidéo faite sur l’évènement), après une messe et un déjeuner sur ce sol abandonné lâchement aux britanniques, des discours suivirent après que la bannière Normande fut hissé sur le plus haut rocher surplombant l’ile. Pour éviter l’outrage en 93, du pavillon Anglais, l’opération était surveillée par la police des Etats de Jersey, avec attention …Nous attendirent la marée et revinrent à Carteret…
Renouvelé en 98 avec pavillon Patagon, pavillon Anglais enlevé et remis à l’ambassade britannique à Paris par le consul général de Patagonie en France, Jean Raspail. Ignoré des actualités en France, ces deux expéditions eurent en revanche un fort écho en Angleterre où elles firent la une des news.
1997
Une nouvelle divergence voit le jour — cette fois-ci entre Pierre Pujo et Hilaire de Crémiers — qui finira par scinder la RN en deux parties : d’un côté, le Centre royaliste d’Action française est créé et dirigé par Pierre Pujo, de l’autre la Restauration nationale est reprise par Hilaire de Crémiers qui garde les droits et le sigle de l’association.
2001
Création de l’Alliance Royale le 25 janvier 2001 par Yves-Marie Adeline
Fondée en 2001 et préconisant un engagement des royalistes sur la scène électorale comme moyen de faire ressurgir la question des institutions dans le débat politique contemporain, l’Alliance royale présente des candidats aux élections européennes, présidentielles, ainsi qu’à diverses élections cantonales et municipales.
2007
Mort de Pierre Pujo le 10 novembre. Ce dernier était à la tête du journal de l’AF depuis 1965. A sa mort il n’a laissé personne de réellement sérieux et compétent pour reprendre les activités du mouvement ce qui déclencha une situation de crise sans précédent. C’est dans cette situation de crise que Frédéric Winkler organisa une structure royaliste autonome afin de palier à la situation défaillante du C.R.A.F. N’ayant ni moyens, ni locaux, un « Banquet Camelot » est organisé depuis, tous les deux mois…
2008
Création officielle du G.A.R. (Groupe d’Action Royaliste) par Frédéric Winkler et ses associés, avec le soutien d’Antoine Murat, un Camelot du Roi centenaire décédé la même année. Frédéric Winkler a été nommé président officiel du G.A.R. par la majorité des membres présents lors de la réunion prévue à cet effet. Relancement de l’hommage annuel à Henri IV en mars à Paris devant la statue du Roi sur le Pont-Neuf. Lancement bimestriel de Banquets Camelots avec le soutien du doyen des Camelots du Roi Guy Steinbach devenu président d’honneur du G.A.R. et Jean Marie Keller (autre doyen). Ces hommes garantissant le « Canal Historique » des Camelots du Roi…
2009
L’A.S.C. (Action Sociale Corporative) qui était une revue PDF traitant du royalisme social, créée en 2006, devient officiellement une association loi 1901 dont le G.A.R. en est la structure militante.
2013
Décès de Guy Steinbach