« En ces temps d’imposture universelle, dire la vérité est un acte révolutionnaire » disait Georges Orwell. Mais, pour filer la métaphore, n’est-ce pas indispensable qu’en ces temps d’imposture républicaine, il y ait des actes contrerévolutionnaires qui clament la vérité ? N’est-ce pas le rôle des royalistes que nous sommes de mettre à bas ces dogmes révolutionnaires, ces dangers inhérents au système républicain qui mettent en péril notre Patrie ?
Il faut nous rappeler ce Discours de Jules Lemaître du 20 juin 1908 : « Aujourd’hui, nous savons où nous allons; nous savons ce que nous voulons ! L’Action Française a une doctrine et des certitudes. Car, Messieurs, nous sommes certains que le suffrage universel, c’est l’absurde : que la République, c’est la sottise et le mal; qu’elle aboutit nécessairement, mécaniquement à la guerre civile en permanence, à l’exploitation du pays par un parti, au gouvernement des pires. Mais, d’autre part, nous sommes certains que le meilleur régime, le plus naturel, le plus raisonnable, le plus conforme à l’observation des réalités, c’est celui où l’intérêt du pouvoir se confond avec l’intérêt public et où ce pouvoir est assuré et continu, et nous sommes certains que la royauté héréditaire remplit seule ces conditions. »
C’était la grande force des royalistes du début du siècle dernier : leur parole avait toute liberté, et pouvait assurément frapper les maux républicains sans scrupules ni gêne. Aujourd’hui, la république a posé les bases d’une tyrannie intellectuelle qui, même chez les royalistes, fait de terribles ravages : qui, même dans nos milieux intellectuels, oserait clamer dans un discours officiel les mêmes terribles vérités que Jules Lemaître il y a cent ans ? Peur de choquer, peur d’heurter les sensibilités ou même de déranger les consciences : le conformisme politique fait aujourd’hui loi, et ceux qui voudraient en sortir seront à jamais marqué du fer rouge de l’atypique, du guignolesque, du méprisable.
Pourtant, les royalistes ne doivent jamais se laisser aller au désespoir ou, pire, au conformisme. « Ne jamais renoncer, toujours avancer » : il faut avant tout libérer la parole royaliste, non pas en l’étiolant, mais en faisant sauter ces dogmes historiques, politiques et économiques qui ruinent aujourd’hui, tout réel militantisme. « Par tous les moyens, même légaux » disait le Martingale, et s’inscrivent à cette suite les bonnes initiatives de l’Alliance Royale qui, usant de la communication républicaine autour des élections, donnent de beaux porte-voix au royalisme. Jean-Philippe Chauvin par exemple, candidat aux élections européennes pour le Grand Ouest, a réussi le tour de force d’avoir plusieurs interviews (TVVendée entre autres) et des encarts dans les journaux locaux (Ouest France, etc…)… Et le discours royaliste ne s’est pourtant pas affaibli ou même aseptisé. De belles initiatives à soutenir, des candidats courageux à aider !
Augustin Debacker