Extrait du livre « L’Eglise et le ralliement » de Philippe Prévost aux éditions C.E.C.
Chapitre IV « Le ralliement actif à la « démocratie » p441 :
La démocratie a anéanti, et c’est heureux, cette stupide recherche du Vrai, du Beau, du Bien. Son seul dogme, nous dit-on, et les papes, Jean XXIII en tête, nous l’ont confirmé, réside dans le respect des droits de l’Homme. Ça, c’est un absolu auquel personne ne peut échapper. La preuve en est, c’est qu’au tribunal de Nuremberg ont été condamnés des dignitaires nazis responsables de crimes contre l’humanité.
Ce qui est étonnant, lorsque l’on y réfléchit un peu, est que les nazis étaient arrivés légalement au pouvoir, à la suite d’élections. C’étaient donc des démocrates comme ceux qui les avaient condamnés. Quant aux crimes qu’ils avaient commis, ils pouvaient rétorquer que les juges représentant le pouvoir soviétique avaient fait dix fois pire. Aujourd’hui encore, vingt ans après la chute du communisme à l’Ouest, il n’est toujours pas question de juger les bourreaux du peuple russe.
Plus récemment, l’Organisation des Nations Unies a décidé de bombarder sans relâche le peuple irakien coupable de n’avoir pas accepté à la virgule près toutes les résolutions votées contre lui en 1990 et en 1991. Mais, dans le même temps, la même organisation internationale protège et soutient Israël qui n’a jamais appliqué aucune des résolutions votées depuis 1948. Y aurait-il alors deux poids deux mesures ? Mais dans ce cas, quels sont les véritables Droits de l’Homme ? Ceux que l’on enferme dans une arche d’alliance décorée d’un chandelier à sept branches qu’on présente précisément à l’adoration du public ou la foule des victimes du bolchévisme et du sionisme qu’on nous dissimule et que recouvre le plus total oubli ?
Depuis il faut dire que l’on a fait mieux à la suite de l’attentat du 11 septembre attribué sans preuves à Ben Laden, ancien agent de la CIA, et à l’encontre de la volonté des Nations Unies, les Américains, poussé par Israël, ont envahi l’Afghanistan et l’Irak à la recherche de soi-disant « coupables » qu’ils se sont bien gardés d’appréhender dans le premier cas et d’armes de destruction massives dans le second, qu’à ce jour on n’a toujours pas trouvées. On voit donc que nos démocraties sont fondées sur le mensonge. On peut même dire que le mensonge est consubstantiel à ce genre de régime.
Pourtant, le Christ a dit « que ton oui soit oui, que ton non soit non ». Il est à craindre qu’en pactisant avec un pareil système, l’Eglise n’en vienne à perdre son âme.
[…]
Il est vrai que très exceptionnellement nos dirigeants consentent à consulter ce peuple dont ils ne se servent que pour se hisser au pouvoir. C’est arrivé le 29 mai 2005 lors du référendum sur la constitution européenne. Hélas, en dépit du matraquage médiatique dont il fut l’objet, le peuple refusa de suivre les illusionnistes qui le gouvernaient ; à 56% le projet fut rejeté. Qu’à cela ne tienne, les députés le votèrent à une écrasante majorité, ce qui montre d’une part combien on tient compte en démocratie de la « volonté populaire » et aussi combien nos parlementaires représentent peu les électeurs ! Il faut dire que grâce à d’astucieux systèmes électoraux, la représentation des citoyens est constamment truquée.
Les élections elles-mêmes sont déclarées sans valeur lorsqu’elles déplaisent à nos grandes consciences. Ainsi, en Algérie en 1991 furent-elles arrêtées, sur les conseils de François Mitterrand, lorsque les islamistes faillirent arriver au pouvoir. Plus près de nous, en 2006, les élections palestiniennes furent déclarées nulles et non avenues bien qu’elles aient été honnêtes, parce que les résultats, donnant la majorité au Hamas, déplaisent à Israël. Par contre, les élections égyptiennes qui sont honteusement truquées, sont validées sans problèmes par nos grandes consciences puisque les élections sont conformes à leurs désirs.
Telles sont les comédies que l’on nous joue au nom des « grands principes ».
Chacun sait que, dans nos démocraties représentatives, la participation est un leurre puisqu’une fois que le citoyen a voté, le pouvoir lui est confisqué pendant tout le mandat des élus. La procédure du référendum existe, mais elle est rarement utilisée, et quand c’est le cas, elle l’est à contresens, c’est-à-dire pour des questions complexes ou qui intéressent peu les gens. Par contre, sauf en Suisse, les hommes politiques de tous les pays s’entendent pour exclure tout référendum d’initiative populaire, car ils n’aiment le peuple que dans leurs discours. Ils le craignent et le méprisent en réalité, car ils savent que les électeurs, qui connaissent leurs turpitudes, n’ont aucun respect pour eux, surtout lorsqu’ils ont l’arrogance de leur parler de morale, eux dont l’action est fondée, la plupart du temps, sur la démagogie et sur l’absence de toute moralité.
Quant au pluralisme, il est purement artificiel. Certes, il existe, au moins dans les pays occidentaux, des partis divers, mais à peu de chose près, leurs programmes sont les mêmes.
La seule opposition véritable, c’est que les équipes qui dirigent sont différentes alors qu’elles aspirent toutes au pouvoir afin de profiter des avantages de toutes sortes qu’il confère à ses heureux détenteurs. Il existe entre eux un trait commun à tous les systèmes mafieux : une immense complicité dont on a des preuves flagrantes lorsque des magistrats mettent à jour leurs actes délictueux. Il n’existe alors plus ni droite ni gauche, ni majorité ni opposition. Ils se couvrent tous. C’est l’omerta, la loi du silence, la solidarité totale, propre au gangstérisme.
Il existe bien quelques citoyens honnêtes, mais ils n’ont pratiquement jamais le droit à la parole. Ils sont méthodiquement exclus de tous les médias. L’Eglise, qui devrait les défendre en prenant leur parti, s’interdit de le faire puisqu’elle s’est ralliée au système dominant.
Curieusement, il y a un dogme, dont le P. Calvez et Henri Tincq ne parlent pas et qui est pourtant fondamental en démocratie : c’est la loi du nombre. On sait que ce nouveau sacrement a le pouvoir de transformer instantanément le vice en vertu, l’acte criminel en acte bienfaisant à partir du moment où la moitié des votants plus un en a décidé ainsi. Tel a été le cas de l’avortement. Depuis 1920, en France, c’était un crime puni par la loi. En 1974 c’est devenu un acte légal, qui a été remboursé ensuite par la Sécurité sociale au même titre que l’aspirine. L’Eglise a été mise au pied du mur puisqu’elle a dû choisir entre le commandement de Dieu « Tu ne tueras pas », et le nouveau dogme démocratique « Tu peux tuer à ta guise les enfants à naître. »
Après le vote de la loi, les évêques français ont émis quelques timides protestations, mais ils ont réservé leur sainte colère pour condamner ceux qui avaient l’audace de protester contre ce crime, en particulier quand ils manifestaient devant les avortoirs publics et privés. En cela ils ont été parfaitement logiques avec eux-mêmes et fidèles à l’enseignement initialisé par Léon XIII : avant de servir Dieu, il faut obéir à César.
Quelle attitude adopteront-ils demain lorsqu’une loi permettra, ce qui signifie encouragera, l’euthanasie ? Souhaitons qu’ils se ressaisissent et qu’entre la loi de Dieu et la loi de la démocratie, ils choisissent plutôt la première que la seconde, même si un siècle d’esclavage a émoussé bien des réflexes.
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