La révolution Française ne fut pas du tout, comme on l’affirme mensongèrement dans les écoles républicaines, une révolution du Peuple.
Elaborée au départ dans des officines maçonniques et des « Sociétés de Pensées » composées en grande partie de gens de noblesse, c’est la bourgeoisie d’affaires voltairienne et nantie qui fut le ferment, le moteur et – finalement – la seule bénéficiaire de ce coup de force perpétré contre un régime politique qui refusait traditionnellement d’admettre l’exclusive suprématie des « gagneurs d’or » sur les représentants de toutes les autres valeurs matérielles et spirituelles de la Nation.
La preuve irréfutable de ce que nous écrivons ci-dessus se trouve inscrite, noir sur blanc, dans un décret pris par l’Assemblée Constituante le 14 Juin 1791, décret connu sous le nom de Loi LE CHAPELIER.
Voici les termes exacts de ce décret:
ARTICLE PREMIER
« L’anéantissement de toutes les espèces de Corporations d’un même état et profession étant une des bases fondamentales de la Constitution Française, il est défendu de les rétablir sous quelque prétexe et quelque forme que ce soit. »
ARTICLE SECOND
« Les citoyens d’un même état ou profession, les entrepreneurs, ceux qui ont boutique ouverte ne pourront, lorsqu’ils se trouveront ensemble, se nommer ni présidents, ni secrétaires, ni syndics, tenir des registres, prendre des arrêtés ou délibération, former des règlements SUR LEURS PRÉTENDUS INTERÊTS COMMUNS. »
En clair, et par ces quelques lignes, les soi-disant champions le LA Liberté (abstraite) étranglaient, purement et simplement, LES Libertés (concrètes) de tous les travailleurs de France, lesquels pouvaient désormais être exploités, bafoués et maltraités à l’aise par la bourgeoisie d’affaires, sans avoir le droit de se réunir entre eux…ni même celui de tenir le moindre registre exposant leurs doléances.
…Il a fallut ensuite, à la classe ouvrière, plus d’un siècle de luttes farouches et souvent meurtrières pour retrouver le droit de « se nommer syndics » c’est-à-dire de se syndiquer.
Elle n’a, du reste, pû y parvenir qu’en faisant surgir des syndicats politisés…et des syndicats patronaux, d’où d’inépuisables luttes d’influences, ainsi que des ruineuses luttes de classes dont seuls profitent les agitateurs professionnels, les politicards de tout poil et, surtout…les hautes puissances plus ou moins occultes de la Super-Finance internationale.
C’est donc, à partir de ces faits historiques et non pas des élucubrations mensongères et intéressées des héritiers matériels et intellectuels de la Révolution, que le Corporatisme entend examiner objectivement et sans préjugé les problèmes sociaux et économique de notre temps.
C’est également, à partir de ces faits, qui sont à l’origine de la Société matérialiste et des collectivismes financiers privés et marxistes dont l’Occident Chrétien souffre et vacille aujourd’hui, que le Corporatisme tient à tirer des conclusions et à apporter des solutions qui lui semblent valables.
Cette Loi LE CHAPELIER, ne sera que le complément d’un décret voté le 2 mars 1791 sous la proposition de Pierre D’ALLARDE.
Le décret d’Allarde supprime les corporations, introduisant un changement radical dans l’économie et l’organisation du travail. Les corporations étaient des regroupements de personnes exerçant le même métier. Cette structure née au Moyen-Âge permettait à un corps de métiers d’exercer un monopole par secteur, souvent par ville, et d’avoir un certain poids politique. Mais elle subissait depuis le début du siècle la concurrence avec un modèle industriel capitaliste reposant sur la libre concurrence. Renforcée par la loi Le Chapelier, ce décret permet ainsi de modifier l’économie (capitaliste) ainsi que le statut de l’employé (prolétaire). La loi Le Chapelier sera aussi l’occasion d’interdire le droit de grève.