Excellente conférence de Marion Sigaut à Paris, le 15 juin 2013, sur le sujet intitulé « comprendre les Lumières : aux sources de la prolétarisation du monde ouvrier ». Marion Sigaut mentionne quelques francs-maçons à l’origine de la société dite « libre & égale » dans laquelle on se débat tous aujourd’hui comme on peut ! Bravo et merci à Marion Sigaut pour cet exposé didactique, et bon visionnage à tous.
Extrait:
« Il y a une chose qu’on ne sait pas, c’est que si les ouvriers sont devenus des prolétaires, c’est-à-dire des gens pauvres, vivant mal de leurs revenus, c’est à la Révolution française qu’on le doit. Et ce sont les Lumières qui ont théorisé cela. C’est le sujet de ma conférence aujourd’hui.
Depuis le ‘Moyen-Âge’ jusque la période qui nous intéresse, les métiers étaient organisés en corps ou en corporations. C’est-à-dire que vous ne pouviez pas exercer un métier quel qu’il soit sans intégrer une corporation. C’est-à-dire une société qui va vous faire passer un examen, qui va vérifier que vous travailler bien, qui va vous faire entrer en apprentissage et qui va vous protéger, vous surveiller, vous paterner. C’est très paternaliste.
Et à l’époque des Lumières, la critique des corporations va se déchaîner. C’est Vincent de Gournay (1712-1759) qui sera à l’origine de toute la guerre contre les corporations. Il dit des corporations qu’elles étaient « nuisibles » : « elles gênent la circulation des marchandises, elles sont trop chères, elles dissuadent les gens de prendre des risques ». À cette époque, explique Marion Sigaut, les corporations assurent la sécurité de l’emploi, donc elles « dissuadent les gens de prendre des risques ». Et ce qu’explique Gournay, c’est que les forces du marché feront beaucoup mieux que la police et la justice : le client décidera de la qualité d’un travail. Or, la qualité d’un travail est vérifié par la corporation qui a sa police. Un travail mal fait ne sera pas mis sur le marché (c’est interdit par la corporation). Pour Gournay, tout est à jeter dans la corporation.
À partir de 1750, l’Encyclopédie va emboîter le pas de Gournay. À l’article « Communauté commerce », il est écrit : « le gain assuré des corps de métiers, ou de marchands, les rend indolents et paresseux, pendant qu’il exclut des gens forts habiles à qui la nécessité donnerait de l’industrie ». Cela veut dire que les corporations donnent la sécurité de l’emploi à des gens qui pour la peine tirent au flan : les ouvriers sont des tire au flan. Donc il faut leur mettre au-dessus de la tête le danger de perdre leur travail ! « La nécessité leur donnerait de l’industrie ». Ils disent que la corporation ne permet pas la concurrence et que de ce fait elle asphyxie l’économie. L’argument sera que le « droit au travail » appartient au Peuple, c’est-à-dire que critiquer la corporation va être présentée comme la défense de l’ouvrier. L’ouvrier a le droit de travailler et la corporation l’en empêche puisqu’elle lui met des conditions pour entrer. Ils expliquent que le marché est forcément juste. L’intérêt du marchand ou du fabriquant est d’être de bonne foi. Où l’intérêt commande, il ne faut point de loi. Ils y croyaient ou en tout cas ont fait semblant d’y croire. C’est tout le credo libéral. Et ils disent que l’ordre naturel implique que la concurrence supplée à tous les règlements. On va abolir tous les règlements et la concurrence va supplée : « la concurrence fixe le juste prix » (loi de l’offre et de la demande), elle garantit la bonne foi, elle assure la circulation des biens, et pour installer la concurrence il faut supprimer tous les règlements, c’est-à-dire tous les privilèges. Le marché (qu’il est question d’instaurer) ne connait que des individus, qui ne peuvent communiquer avec les autorités qu’à titre individuel (alors que les corporations en tant que corps, elles atteignent le roi, et c’est cela que l’on va supprimer).
Le reproche qui était de faire passer les fils de maître avant les autres ne résiste pas à l’analyse, parce qu’une statistique a été faite qui dit qu’entre 1758 et 1775, les 4/5ème des maîtres étaient extérieurs à la reproduction héréditaire. C’est-à-dire que c’est un mensonge de dire que la maîtrise favorise les fils de maître, pas plus que pour 1/5ème. En fait cla corporation c’était l’ascenseur. Vous pouviez être ramassé dans le ruisseau, entrer en apprentissage, et devenir maître. Toutes les belles choses qu’on a en France, tous les bâtiments, tous les beaux meubles, tous les beaux bijoux, tout ça c’est les corporations qui les ont faites. Regardez la différence entre un immeuble fait aujourd’hui et un immeuble d’il y a deux cent cinquante ans.
En fait, les corporations assuraient la protection sociale. ça c’est très important.
… La loi Le Chapelier (1791). C’est ce qui a interdit aux ouvriers de se syndiquer jusqu’à la fin du XIXe siècle.
Les corporations assuraient la protection sociale. ça c’est très important.
Ex: la corporation des orfèvres. Ils avaient des maisons de retraite avec des lits gratuits; des fonds de fonctionnement avec lesquels ils payaient des religieux à plein temps pour faire fonctionner ces maisons de retraite et ces organismes de secours. Ils aidaient les vieux, les malades et les indigents, c’est-à-dire qu’ils faisaient de la charité publique. Ils fournissaient des prêts aux maîtres : un maître voulait investir, la corporation lui fournissait le prêt et souvent ils refusaient de les poursuivre en cas de non-remboursement, c’est-à-dire que la solidarité passait avant le reste. Ils aidaient parfois à domicile ou organisaient des ateliers collectifs pour ceux qui ne pouvaient pas se débrouiller tout seul. Qui fait cela maintenant en France ? Personne. Et ils leur fournissaient les outils et les matières premières. C’est-à-dire que si vous étiez tombé dans l’indigence, on pouvait vous aider vraiment à remettre le pied à l’étrier. Source: travail de Bigot de Sainte-Croix, 1767.
Arrive 1775. Turgot arrive au pouvoir, Louis XV est mort (en 1774). Turgot, un « homme des Lumières disait-on à Louis XVI, arrive, il va libéraliser le prix des subsistances, déclencher la guerre des farines, dit : « Donnez-moi cinq années de despotisme et la France sera libre ». Il veut « libérer » la France des corporations et des jurandes. C’est dit-il « le plus grand pas qu’ait à faire l’administration vers la régénération du royaume ». Le dogme « laissez-faire, laissez passer », c’est à ce moment-là que cela se joue. Laisser faire c’est laisser les ouvriers travailler sans les corporations; laisser passer c’est laisser passer les marchands et les marchandises.
Turgot abolit les corporations en février 1776. Et il le fait par lit de justice c’est-à-dire que le roi sait que le parlement ne voudra pas enregistrer, donc il se déplace en personne au parlement et il force l’enregistrement de l’abolition des corporations.
Les critiques pleuvent. Droit dans ses bottes, Turgot n’en a cure. Séguier, magistrat et avocat du roi, dit à Louis XVI : « Le but qu’on a proposé à Votre Majesté est d’étendre et de multiplier le commerce en le délivrant des gênes, des entraves, des prohibitions introduites dit-on par le régime réglementaire. Ce sont Majesté, ces gênes, ces entraves et ces prohibitions qui font la gloire, la sûreté, l’immensité du commerce de la France ». Donc il n’y avait pas que des imbéciles à la Cour et au parlement.
Des gens ont dit « c’est l’apocalypse ». Turgot, en réponse, a fait interdire tout écrit contraire à la suppression des jurandes.
Les gens disaient : « On va éteindre le sentiment de l’honneur ». À cette époque, quand vous étiez incorporé vous aviez un très fort sentiment d’honneur. L’honneur du travail bien fait. L’honneur d’être incoporé, l’honneur d’être reçu. Ils dirent : « il n’y en aura plus que pour l’argent ». C’est exactement cela qui s’est passé. Et ils craignaient également l’invasion des Juifs: comme la France étaient entièrement intégrée dans la France catholique, un juif ne pouvaient pas être incorporé.
… En fait, les gens qui ont vu le danger, c’était plutôt des gens hauts placés. Mais à la base, chez les ouvriers, cela a été une explosion de joie : « vive la liberté! » On a vu des ouvriers qui plantaient là leur maitre et allaient au cabaret pour arroser ça.
Turgot a supprimé les corporations sans avoir rien prévu pour la suite. On a vu des files d’ouvriers venir s’inscrire pour exercer le commerce. Parce qu’il fallait quand même être inscrit! Quelques heures après le lit de justice, des commissaires ont investi les corporations avec l’aide du guêt. Ils ont compté les tables, les chaises. Ils ont posé les scellés sur les rideaux, les tableaux, les objets de porcelaine, d’étain, les registres, les procès verbaux d’assemblée, les contrats de réception des maîtres, ils ont volé les archives, ils ont pris tout ce qui faisait la vie des corporations, ils ont confisqué l’argent liquide, l’argenterie, tout le matériel de valeur servant aux rituels de la confrérie. Parce qu’il y avait des rituels. On était dans une société catholique, ce n’était pas des rituels maçonniques, c’était des rituels catholiques. Ils ont vendu à l’encan, pour rembourser les dettes des corporations, tous les biens. Certains pour des prix dérisoires. C’était un cauchemar, les incorporés ont vu partir toute leur vie à l’encan, à la porte de ce qui avait été leur monde. Tout ce qui avait été librement réglé par leurs aïeux se trouvaient désormais entre les mains du lieutenant-général de police.
Turgot a été renvoyé quelques mois après (1776). À son renvoi, le roi restaura les corporations, mais sous une forme nouvelle. Il promulgua en février (édit de février) et en août deux édits rétablissant les corporations, reconnaissent que la société est bien constituée de groupes stratifiés et non d’individus isolés. On rétablit la corporation en tant que corps, l’apprentissage, on maintient l’exclusion des Juifs. Louis XVI réduit le nombre des corporations.
Le duc d’Orléans, bientôt appelé « Philippe Egalité », libéral et fier de l’être : c’est lui qui a organisé les « cahiers de doléance » sur son ressort. Il a distribué des cahiers de doléances modèles (il n’y avait plus qu’à remplir !) et envoyait ses instructions à ses représentants au baillage, dès mars-avril 1789, intitulées « besoins nationaux les plus pressants », dans lesquelles on lisait : « il doit en être de même – un régime de liberté sans entrave – de la faculté de travailler et de produire, d’échanger et de consommer ». C’est-à-dire qu’il organise sur son ressort des cahiers de doléances dans lesquels il demande la suppression des corporations en disant « vous signez là! » Le duc d’Orléans était franc-maçon. C’est tout l’argumentaire de Turgot qui a été présenté dans des cahiers pré-remplis par le duc d’Orléans.
Qui se positionne au début de la Révolution en 1789 contre les corporations ? Mirabeau (franc-maçon, qui déclara à l’entrée de Louis XVI aux Etats généraux, en montrant le roi : « Voilà la victime », NdCR.) dit : « l’Etat ne peut exercer quiconque d’exercer le métier qu’il veut » (évidemment, présenté comme cela) ; Sieyès (abbé apostat, membre du Club des « Jacobins », franc-maçon, doublé d’un régicide, qui rédigea le Serment du Jeu de Paume du 20 juin 1789, disait à qui voulait l’entendre qu’il «cherchait un sabre» capable de régénérer le régime républicain, au besoin par la force,… On ne fait pas une omelette sans casser des oeufs ! La fin sanctifiant les moyens dans la Secte, NdCR.) dit : « le monopole dégrade la qualité du travail et fait monter les prix en étouffant la concurrence » (comme si les prix n’allait pas monter en flèche!); Rolland a salué la Révolution comme « la fin nécessaire des corporations qui sont le privilège dégradant de l’esprit de corps. … Seule une logique individualiste peut produire des sociétés authentiquement altruistes » (en faisant chacun pour soi, c’est là que l’on va être généreux!…)
Ils disent : « les corporations sont contraires à la justice naturelle, à l’humanité et aux principes fondamentaux des droits de l’homme et du citoyen ». Les corporations sont incompatibles avec les nouveaux codes révolutionnaires.
Que se passe-t-il la nuit du 4 août ? La nuit du 4 août, dans toutes les campagnes, la paysannerie se rue sur les châteaux, va chercher tous les titres de propriété, tous les anciens accords passés entre les seigneurs et la population et ils les brûlent.
À l’Assemblée, une réunion préparatoire à la séance se tient une nuit durant avec 100 députés qui préparent la destruction des privilèges, des classes, des provinces, des villes et des corporations. C’est-à-dire qu’avant la « nuit du 4 août » vous n’avez que 100 personnes qui la préparent et cela on ne vous le dira pas. La séance du 4 août est présidée par le franc-maçon Isaac-René Guy le Chapelier. La « déclaration des droits de l’homme » qui suivra (ramènera l’homme à l’état sauvage, NdCR.) célébrera la liberté qu’a chacun de travailler comme il veut, où il veut s’il ne nuit pas. Vous avez des ouvriers qui brandissent la déclaration, qui vont s’installer où ils veulent, qui quittent leur maitre sans préavis, qui ne se font plus enregistrés, qui désertent les boutiques et volent la clientèle de leurs anciens maîtres. Liberté, liberté !
Or, la suppression des corporations à partir de la nuit du 4 août, les corporations n’ont pas été supprimées de droit pendant cette nuit, mais comme on a supprimé les privilèges et qu’on a dit « liberté », elles ont été supprimées de fait. Un député par exemple a écrit à ses électeurs que les corporations ont été « abolies à l’unanimité ». C’est pas dans le rapport de la nuit du 4 août, mais c’est comme cela que les gens présents l’ont entendu. La suppression des privilèges (des droits privés que le Roi accordait à une corporation) entrainait abolition des corporations. Un autre a écrit dans son journal le 5 août : « suppression des jurandes ». Ce n’était pas marqué, mais c’est comme cela que les gens l’ont compris. La plupart des journaux ont également annoncé la suppression des corporations au 5 août au matin… Et le 13 août, le Journal d’Etat du citoyen écrit : « l’industrie est libre et l’intelligent ouvrier, capable de gagner pour lui-même et sa famille ce que gagne sur lui un maître avare et quelques fois ignorant, ne sera plus obligé d’être riche pour avoir le droit d’exister ».
Au cours de l’été 1790, en réponse à la hausse du prix du pain et à la misère croissante, vous avez des défilés dans le faubourg saint-Antoine. Les autorités veulent bien que les ouvriers aient tous les droits, mais individuellement, et pas celui de s’assembler. Quand les ouvriers commencent à s’assembler il faut absolument ne pas laisser faire. Et les ouvriers pouvaient bien organiser une messe à Sainte-Geneviève, mais il fallait qu’ils y aillent séparément ! C’est bien la foule qu’on redoute.
La loi d’Allarde (février 1791) sera l’acte de décès des corporations. La vision du monde était libérale. On disait que la société n’est composée que d’individus seuls et la liberté est l’idée force de l’action sociale. Pour préparer ce décret, ils firent un coup monté en créant une pseudo pétition venue de Lyon, dite « adresse signée par 2316 citoyens », réclamant « l’abolition immédiate des corporations en raison de leurs odieuses iniquités et de leurs incompatibilité avec les lois de la nature et de l’esprit de la Révolution ». Le baron d’Allarde qui était un pro-physiocrate (théoriciens du libéralisme), siégeait alors au comité des contributions publiques. Donc il n’était pas censé s’occuper des corporations. Il a présenté au comité de l’agriculture et du commerce un projet de loi remaniant les droits perçus sur les marchandises entrant dans les villes, qui inclut une clause qui va supprimer les maîtrises et les corporations dont il dit « depuis longtemps désirée par les citoyens ». En réalité, on ne leur pas demandé leurs avis.
Il présenta également à l’assemblée un projet de patente destinée à autoriser tout marchand ou artisan à exercer le métier de son choix contre paiement aux autorités d’une patente. Il a cité Turgot et définit la « liberté de travailler » comme « l’un des principaux droits de l’homme, la première propriété, la plus sacrée ». Et la loi est passée. Les corporations ont été abolies le 1er avril 1791. « Il sera libre, dit la loi, à toute personne de faire tel négoce ou d’exercer telle profession, art ou métier qu’elle trouvera bon », à condition de payer…. « Et de s’engager à se conformer aux règlements de police qui sont ou pourront être faits »… Et la police échappe au monde ouvrier : la police, cela va être maintenant l’autorité supérieure qui va la gérer.
La patente, qui vient d’être inventée, est calculée sur le loyer. Le riche horloger en chambre va payer la même patente que le pauvre charron avec son vaste local… Et Celui qui ne paiera pas sa patente (« liberté, liberté! ») se verra interdire l’accès aux tribunaux, n’aura pas le droit de rédiger des actes devant notaire, de se présenter aux élections des tribunaux de commerce, sera menacé de confiscation de ses marchandises et d’amende se montant à 4 fois le prix de la taxe.
Qui a protesté contre la suppression ? L’Ami du Roi, un journal royaliste, et L’Ami du Peuple (de Marat).
Le Chapelier à l’Assemblée cita abondamment à l’Assemblée Jean-Jacques Rousseau, théoricien du « entre l’individu et l’Etat, il n’y a rien »: « il n’y a que des individus séparés et la Volonté générale ». Il dit: « Il est sans doute permis à tout citoyen de s’assembler paisiblement et sans armes, mais il ne doit pas être permis aux citoyens de la même profession et du même Etat de s’assembler pour leur prétendu intérêt commun. Car il n’y a plus de corporation ni de société, il n’y a plus d’intérêts communs, il n’y a plus que des intérêts individuels et l’intérêt général pour la chose publique. » Ca c’est du Rousseau. Robespierre n’a rien dit et la presse non plus. C’est le triomphe de Turgot. Chaque contrat de travail serait signé individuellement entre un ouvrier et un employeur qui, en termes civiques, étaient effectivement égaux. C’est « l’égalité » de la Révolution.
Conséquence : d’un côté on a des individus poursuivant chacun ses intérêts propres, de l’autre un Etat mandaté par le « Peuple souverain » et « représentant l’intérêt général ». Vaste plaisanterie… Le modèle ne comprend plus aucun corps intermédiaire. La Révolution est faite.
L’ancien processus de sélection s’est effacé devant la marchandisation.
C’est l’argent le nouveau critère.
L’argent sera le seul et unique prix de la maîtrise. Vous voulez vous installer comme charpentier ? Payez.
Le nouveau système relève de l’économie de marché et non plus de l’économie morale.
L’ouvrier sera tenu de s’incliner non plus devant l’autorité morale du maître, mais devant les exigences expresses de l’Etat, avec pour chapoter le tout, la police.
Les francs-maçons eux-mêmes disent que c’est grâce à Le Chapelier « franc-maçon » que les grands principes de Jean-Jacques Rousseau ont pu être appliqués.
L’économie morale est battue en brèche par l’économie de marché, c’est le « libéralisme » apparu un siècle avant la révolution « française de 1789 » avec la révolution anglaise. « Le libéralisme c’est l’anglomanie ». Les ennemis des physiocrates et des Encyclopédistes c’étaient la monarchie absolue catholique.
Un ouvrier incorporé (avant 1789) ne connaissait pas le chômage et si un individu n’avait pas de corps et connaissait le chômage il était de toute façon secouru, soutenu et pris en main par une corporation. Ex: un domestique sans travail rencontre un domestique qui en a un et le lendemain il trouve du travail. Ce n’est pas l’Etat qui gère le travail, c’est la base qui se gère toute seule, ce n’est pas l’Etat qui s’en occupe. Le monde ouvrier d’Ancien Régime se gère, s’occupe de ses affaires et a l’oreille des autorités. Le roi reçoit régulièrement les corporations.
Si on devait revenir à ce système, cela pourrait partir de la base avec des métiers qui s’organisent seuls.
En France, le roi n’a pas voulu obéir aux riches : on lui a coupé la tête. Et ce n’est pas « le Peuple » qui a demandé ça. La façon dont on nous a présenté les choses (1789) est tronquée.