Le locataire du palais de l’Élysée se retrouve à la tête d’un véritable petit fief, retour sur les privilèges du Président.
Emmanuel Macron a donc pris possession du magnifique palais laissé par la marquise de Pompadour au patrimoine français. Son épouse Brigitte et lui sont très heureux et veulent acheter un chien, bref, tout va bien.
Il faut dire que comparativement aux chefs d’État étrangers, nos Présidents de la république voient bien souvent la vie… en or ! En effet, le palais présidentiel a un train de vie deux fois plus dispendieux que ses comparses : un plafond fixé à 100 millions d’euros pour l’Élysée, contre 55 millions pour la Maison-Blanche, 41 millions pour la Chancellerie allemande ou 31 millions d’euros pour le palais de Buckingham.
Il semblerait que chaque Président ait sa lubie que le contribuable est bien obligé de financer. Pour Jacques Chirac, c’était les fleurs, pour environ 500 000 euros par ans ; pour Nicolas Sarkozy, ce furent les sondages pour 40 000 euros par semaine tout de même, la démocratie n’a pas de prix…
Et pour François Hollande, il y eut les presque 400 000 euros par an de protection policière de Julie Gayet, quoique son coiffeur ait été également bien choyé avec ses 9 895 euros mensuels (cela fait tout de même cher du cheveu).
A la lecture du rapport de la Cour des comptes sur la gestion des services de la présidence de la République pour l’année 2016, on voit que les cols blancs sont toujours aussi blancs, avec un coût de blanchisserie de 400 000 euros, toujours aussi bien nourris, avec un service de restauration administrative gratuit à 200 000 euros, et toujours aussi bien payés avec des conseillers à 13 000 euros.
Les dettes connaissent une progression du fait de la hausse des dettes envers les administrations (8 millions d’euros en 2016 contre 6,15 millions d’euros en 2015) et les autres créditeurs (4,73 millions d’euros en 2016 contre 0,16 millions d’euros en 2015).
Celles-ci s’expliquent par des demandes de remboursement des personnels mis à disposition ou de factures concernant l’ETEC (l’escadron de transport, d’entraînement et de calibration qui assure le transport du président de la République et des autorités gouvernementales) ne sont pas parvenues à temps pour être mise en paiement en 2016. Peut être qu’il n’y a pas assez de personnel administratif pour s’occuper de cela ?
En 2016, 806 personnes ont travaillé à temps plein pour le chef de l’État
Oh mais si ! 806 personnes travaillent à temps plein pour le Président ! Et pourtant, ce n’est pas assez, puisque la Cour a relevé une augmentation de l’ordre de 23% des postes relatifs au personnel extérieur et les rémunérations d’intermédiaires et honoraires.
Cette évolution s’explique principalement par l’externalisation des prestations de maîtres d’hôtel « extras » dans le cadre d’un accord interministériel conclu depuis avril 2016, marquée principalement par un effet prix (application du taux de TVA et frais du prestataire).
La masse salariale totale des services de la Présidence s’établissait en 2016 à 66,3 millions d’euros et à 65,2 millions d’euros si on ne prend pas en compte les heures supplémentaires (0,9 million d’euros), ni les rémunérations en « extra » payées à des personnels extérieurs (0,2 millions d’euros), imputées sur des crédits de fonctionnement.
Le montant des dépenses exposées au titre de la rémunération des personnels représentait 60,2 % du total des dépenses exécutées, contre 62,4 % en 2015.
142 déplacements présidentiels en 2016
François Hollande a effectué 142 déplacements (dont 97 en France) en 2016, pour un montant de 17,62 millions d’euros, soit 3,8 millions de plus qu’en 2015 avec pourtant un nombre de voyages comparable. ll faut dire qu’une heure dans l’Airbus présidentiel coûte 20 000 euros.
Gageons tout de même qu’il lui soit dur de quitter l’Élysée : les contribuables ont déboursé 40 millions d’euros pour moderniser le palais entre 2010 et 2017.
Quand aux autres résidences présidentielles (hôtel de Marigny, locaux de la rue de l’Élysée, parties du palais de l’Alma, pavillon de la Lanterne, Fort de Brégançon) leur réaménagement est prévu sur les sept années à venir pour un total estimé à 83 millions d’euros en 2015, mais qui pourrait désormais atteindre 100 millions d’euros selon les services de la Présidence, sans que ce montant puisse encore être évalué avec certitude.