Ce mois de novembre 2019, est un mois particulier pour les Allemands. C’est la date anniversaire des 30 ans de la chute du mur de Berlin. C’était le 9 novembre 1989, et ce fut avec soulagement que le peuple Allemand pu sceller à nouveau sa réunification en détruisant ce mur, symbole de la séparation de deux idéologies se voulant antagonistes. Paradoxalement, en France en cette même année 1989, la république fêtait son bicentenaire de destruction de la France. Très symbolique en effet lorsque l’on sait que le régime communiste qui a construit ce mur de la honte, avait pour modèle idéologique la révolution de 1789 ! Cette année 1989 fut très symbolique. D’un côté la glorification de l’origine du mal à grand renfort de feux d’artifices, et de bonnets phrygiens sur les têtes de nos petits écolier de l’époque, (j’en faisais partie…) et de l’autre la destruction d’un symbole qui mettra par la suite un terme à l’une des pires idéologies du XXè siècle héritière de 1789.
Mais pas seulement ! Il serait incorrect de prêter uniquement au communisme une origine idéologique à 1789. Car le nazisme contre lequel la Russie soviétique de Staline s’est battue est aussi une idéologie ayant un socle émanant de 1789. Il y a d’ailleurs bien plus de points communs entre communisme et national-socialisme qu’on ne le pense :
Ce sont deux idéologies issues du socialisme – nazi étant le diminutif de national-socialisme -, ces deux idéologies se revendiquent du milieu ouvrier – le parti d’Hitler le NSDAP signifie : Parti national-socialiste des travailleurs allemands -, leur couleur dominante est le rouge, les deux idéologies ont pour méthode la déportation des opposants dans des camps ou goulags, elles visent également à engendrer des hommes nouveaux, une race supérieure pour l’un et une classe supérieure pour l’autre, s’inspirant toutes les deux de la logique du darwinisme. Ces deux idéologies ont instauré des partis uniques avec culte de la personnalité du dirigeant principal. S’ajoute à cela l’embrigadement de la jeunesse, avec les Jeunesses Hitlériennes pour l’un et le Komsomol pour l’autre, sans oublier leurs polices politiques respectives, Gestapo pour l’un et NKVD pour l’autre… Hitler lui-même aurait admis cette ressemblance idéologique entre le nazisme et le communisme. Hermann Rauschning, un proche d’Hitler, écrivit dans son livre Hitler m’a dit, l’aveu que le Chancelier du Reich lui aurait fait à ce sujet : « En plus, il y a plus de liens qui nous unissent au bolchevisme que d’éléments qui nous en séparent. […] Le petit bourgeois socialiste et le chef syndical ne feront jamais un national-socialiste, mais le militant communiste, oui. » (François Furet, Le Passé d’une illusion. Essai sur l’idée communiste au XXe siècle, 1995, Robert Laffont/Calmann Lévy, page 229)
C’est Hitler qui porte l’entière responsabilité du désastre de l’Allemagne en s’attaquant à ce géant qu’était l’URSS ! Ce qui motiva Hitler d’une telle attaque fut avant tout sa totale adhésion à la théorie du Lebensraum du géopolitologue Friedrich Ratzel. Ce Lebensraum, n’était autre que le fameux espace vital dont devait bénéficier le peuple Allemand, afin qu’il puisse s’y épanouir et y développer sa pureté raciale dans la logique eugéniste du national-socialisme. Les territoires du Lebensraum sont ceux de l’est de l’Allemagne, à savoir la Russie et les pays limitrophes qui en dépendent.
La finalité de cette désastreuse attaque téméraire, malgré les premiers succès de la Wehrmacht grâce à ses offensives éclaires, fut que les allemands n’atteignirent jamais Moscou, et qu’après le tournant de Stalingrad, ce fut au contraire l’Armée Rouge qui mena une reconquête inexorable jusqu’à Berlin. La conséquence de cette défaite cuisante pour l’Allemagne nazi fut l’expulsion de plus de 12 millions d’Allemands obligés de quitter les territoires de l’Est du fameux Lebensraum vers la frontière du territoire Allemand tel que nous le connaissons aujourd’hui. Cette expulsion mit fin à près de mille ans de présence allemande sur une partie de ces territoires. Une autre conséquence plus fâcheuse encore, c’est d’avoir permis une avancé de plus de 1000 km du communisme en Europe. Cela se soldera par le rideau de fer et le début d’une longue guerre froide entre les Etats-Unis et leurs alliés, le bloc de l’ouest, face à l’URSS et tous les pays du pacte de Varsovie, le bloc de l’est. Hitler qui était soi-disant le fer de lance de la lutte contre le bolchévisme, fut au contraire la plus belle opportunité pour les communistes d’élargir leur sphère influence en Europe !
Et le mur de Berlin fut le symbole par excellence de la victoire de la peste sur le choléra. Mais ni l’un ni l’autre n’étaient acceptables pour le peuple Allemand, comme pour le reste de l’humanité d’ailleurs. Si le nazisme a chuté depuis sa défaite en 1945, la chute du mur de Berlin en 1989, marquera aussi celle du bloc soviétique pour le plus grand soulagement du peuple Allemand réunifié.
C’est donc une date anniversaire très importante mettant un terme à ce qui avait débuté avec la révolution d’Octobre de 1917.
Mais pour nous Royalistes français, ne n’est pas suffisant. Car la matrice idéologique qui est à l’origine de la plupart des régimes totalitaires du XXè siècle n’a jamais été condamnée sérieusement encore à ce jour. Car il ne faut pas oublier que ce mur de Berlin qui fut détruit dans le soulagement en 1989, avait pour mortier les cadavres des paysans Vendéens de 1793.
Les Allemands peuvent fêter une date anniversaire de la fin d’un régime barbare, mais nous en France, a quand une date anniversaire célébrant la fin de la Vè république et de son système de « valeurs » ? A quand l’abolition du 14 juillet comme fête nationale ? A quand la renonciation définitive de l’idéologie de la philosophie des « Lumières » ?
Ce n’est qu’une question de temps…
Notre jour viendra !
P-P Blancher