Pour les croyants, certains événements particuliers sont des signes quand les autres, politiques d’abord, y voient plutôt, selon le beau mot de Léon Daudet, des intersignes. Un fidèle de la Maison de France, dont la foi catholique est fervente quand sa passion politique ne l’est pas moins, nous a envoyé ce témoignage d’un récent voyage princier à Orléans. Au-delà des querelles dynastiques qui, trop souvent, amoindrissent la crédibilité du propos monarchiste, il nous a semblé intéressant de reprendre de larges extraits de son texte inspiré par une ferveur royaliste toute bernanosienne.
« Orléans – 8 mai 2021 – Sainte Jeanne d’Arc veille sur la Maison de France,
Après la très sainte Messe célébrée ce 8 mai en la cathédrale Sainte Croix d’Orléans, comment ne pas remercier la Sainte de la Patrie pour la sollicitude toute particulière qu’elle manifeste envers la Maison de Bourbon-Orléans ?
Comment ne pas être touché par sa tendresse, si l’on se rappelle le sentiment de paix et de concorde familiale qui régnait lors des funérailles de Son Altesse Royale le Prince François de France célébrée le 6 janvier 2018, en la fête de l’Epiphanie. Ce jour étant le 606ème anniversaire de la Sainte de la Patrie.
Plus tôt dans le temps, Son Altesse Royale, feu le Comte de Paris (1933-2019) avait eu le grand courage de demander pardon pour le vote régicide de son aïeul Philippe Egalité, à l’occasion d’une Messe du 21 janvier célébrée en l’Eglise Saint Germain l’Auxerrois en la mémoire du Roi Martyr. La providence lui fit une grâce insigne en permettant son rappel à Dieu le 21 janvier 2019, le remerciant de son beau geste, et accordant ainsi une protection particulière à la Maison de France. Le signe était fort, au-delà du deuil…
Le 29 avril 1429 Sainte Jeanne d’Arc dit à Dunois (Déposition du procès de Jeanne) : « Je vous amène, dit-elle, le meilleur secours qui ait jamais été envoyé à qui que ce soit, le secours du Roi des cieux. Il ne vient pas de moi, mais de Dieu même qui, à la requête de saint Louis et de saint Charlemagne, a eu pitié de la ville d’Orléans ».
Ainsi, ce 8 mai 2021 marquait en même temps le 592ème Anniversaire de la libération d’Orléans et la fin des combats en 1945 ! Mais auparavant la ville avait déjà résisté victorieusement aux Huns, puis aux Normands. Etonnant destin de cette simple cité qui régulièrement marque l’histoire de France de manière éclatante et providentielle.
Ce jour du printemps 2021, leurs Altesses Royales arrivèrent à Orléans, dans un climat difficile marqué par la crise sanitaire et des polémiques stériles. Dés son arrivée en cette auguste ville, Monseigneur le Comte de Paris déclara « Cela fait toujours plaisir à un Orléans de venir à Orléans ». (La République du Centre, 9 mai 2021).
A la surprise de tous, ils furent reçus personnellement par le Maire d’Orléans, avant la Messe, ce qui de la part de Monsieur Serge Grouard n’était pas joué d’avance. Mais l’histoire réunit parfois ceux que la politique du présent pourraient séparer.
La très belle homélie de Monseigneur de Moulins-Beaufort Archevêque de Reims, restera le texte de tous les possibles – toute orientée vers la gloire de Dieu, avec un superbe final :
« La gloire du Père que Jésus veut procurer, et tous ses amis avec lui, est la vie de tous les humains, et cela pour toujours, dans la paix vivante de Dieu. Cette paix pour tous, cette paix vivante et pour toujours, nous la demandons et nous la recevons aujourd’hui comme hier et demain dans l’Eucharistie de Jésus et nous espérons, Dieu le voulant, Dieu aidant, en être les serviteurs, chacun selon la part qui lui est confiée, Amen. ».
Sous la protection de Sainte Jeanne d’Arc, Son Altesse Royale le Prince Jean de France a reçu le corps du Christ des mains de l’Archevêque de Reims, comme en son temps le Roi Clovis, le reçut des mains de Saint Rémi. Comment ne pas y voir un signe qui peut parler à tous, croyants comme simples spectateurs ? « Celui qui croyait au Ciel, celui qui n’y croyait pas », comme le dit Louis Aragon, peuvent se retrouver ici, aux confins de la foi et de l’histoire…
Ne peut-on pas dire alors, qu’en ce 8 mai 2021, à Orléans en l’année Saint Joseph, le Ciel de notre France s’est ouvert ! »
Restent alors aux hommes à faire que ce qui doit être advienne : pour la Monarchie royale, en France. Et, là encore, Jeanne d’Arc, la Sainte de la Patrie, nous le souffle, au-delà des siècles : « Les hommes batailleront, et Dieu donnera la victoire »…