Kadou

Quinton et le pouvoir de l’eau de mer :

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En septembre 1991, éclata en France le scandale du sang contaminé. Ce désastre sanitaire avait coûté la vie à des centaines de personnes en 1984 et 1985. De très nombreuses personnes transfusées et de nombreux hémophiles avaient été infectés par le virus du sida, suite à la négligence des responsables en matière de sécurité sanitaire. Le 20 décembre 1992, le Parlement décida la mise en accusation du Premier ministre Laurent Fabius, du secrétaire d’Etat à la Santé Edmond Hervé et de la ministre des Affaires sociales et de la solidarité Georgina Dufoix, alors en poste en 1984 et 1985. Cette dernière avait eu cette formule devenue célèbre : « Je me sens profondément responsable ; pour autant, je ne me sens pas coupable… » Voilà qui résume bien la mentalité de nos dirigeants politiques depuis bien trop longtemps déjà…

Au-delà des négligences des protagonistes et de la traditionnelle incompétence des ministres de la république, ce scandale était-il inévitable dans le cadre des transfusions sanguines ? Certes, s’il n’y avait pas eu toutes ces négligences cela n’aurait pas eu lieu nous dira-t-on. Mais la question que nous posons est bien plus précise. Ce que nous demandons c’est : n’existe-t-il pas autre chose comme méthode que la transfusion de plasma sanguin ?

La réponse se trouve sur près de 72 % de la surface de notre planète :

(suite…)

Le drame des abeilles :

Sven Niel installé à Tréogat (29) lance un cri d’alarme. Comme de nombreux apiculteurs en pays Bigouden, ces ruches sont décimés par une mortalité hors norme. « Sur 22 ruches, il m’en reste une », témoigne t-il. « En 30 ans, 80 % des insectes ont disparu en Europe, les abeilles ne sont pas épargnés ». Si plusieurs facteurs peuvent être à l’origine de ce « syndrome d’effondrement des colonies », Dans le collectif pointe plus particulièrement l’utilisation des pesticides. Leur enquête auprès de 21 apiculteurs (196 ruches) de la région fait apparaitre un taux de mortalité moyen de 65 %. « Du jamais vu » selon eux.

Face au blocage des universités :

Le blocage matinal de l’université de Nanterre est-il vraiment une surprise, au regard de la volonté commémoratrice (encore plus que contestatrice) de quelques groupes activistes qui veulent « refaire Mai 68 » sans vraiment connaître autre chose que l’image d’Epinal que les médias en donnent depuis des années, y compris dans les manuels scolaires ? En tout cas, pour les étudiants condamnés à voir leurs partiels reportés à une date ultérieure et, pour l’heure, inconnue, c’est une bien mauvaise et douloureuse surprise, et ce n’est pas l’absurde revendication des bloqueurs d’une note de 20 « pour tous » qui pourra les rassurer, bien au contraire. D’autant plus que la même scène suivie de la même doléance risque fort de se répéter sur nombre de campus atteints par le même prurit nostalgique, et que les présidents d’université, soucieux d’éviter les affrontements (cela peut être louable, après tout, mais aussi dangereux à plus ou moins long terme), risquent de laisser pourrir la situation ou de céder à une part des revendications, particulièrement celles sur lesquelles ils ont compétence (dont la tenue ou la sanction des examens)…

Bien sûr, les blocages et les risques de blocages ne concernent que moins d’une dizaine de centres universitaires (sur soixante-dix environ en France) et une douzaine de départements d’études, ce qui affectent directement quelques dizaines de milliers d’étudiants sur environ 2,5 millions qui suivent des études supérieures (environ 1,5 millions en université), et aucune classe préparatoire n’est concernée ni « solidaire » des mouvements contestataires estudiantins. Mais cela serait une erreur de négliger le rôle politique des « minorités actives » (ce que Maurras appelait « les minorités énergiques », formule appropriée en l’occurrence pour saisir leur place centrale dans la contestation et, surtout, sa visibilité), et leur capacité à « attirer la lumière », principalement des médias qui jouent un rôle d’amplificateur par l’effet-loupe qu’ils assurent aux plus bruyants et à leurs actions. Sans oublier non plus le rôle des réseaux sociaux qui permettent une nouvelle mobilité des troupes et des idées contestataires... En cela, les groupes d’agit-prop (agitation et propagande) de l’extrême-gauche sont plutôt habiles et opportunistes s’ils ne sont pourtant pas très nombreux, en définitive, et ils savent aussi se nourrir d’un esprit du temps qui, lui, est bien l’héritage de Mai 68, et que Jean-Pierre Le Goff qualifie de « gauchisme culturel » dont l’écriture inclusive et l’intolérance « politiquement correcte » sont les aspects les plus irritants pour qui pense et écrit en ce pays.

Néanmoins, puisque l’on parle du sujet de l’accès à l’enseignement supérieur et des critiques sur les projets gouvernementaux sur l’éducation, cela peut être l’occasion de repenser la question de la place et du rôle de l’Université dans la société française de 2018, et de proposer, en bonne application de l’empirisme organisateur, des pistes de travail pour résoudre les problèmes posés par la mondialisation et les évolutions de notre société et de ses équilibres internes : la sélection-orientation ; l’autonomie véritable des universités et leur régionalisation-communalisation ; l’intégration de l’étudiant dans la Cité ; les missions intellectuelles, économiques et sociales de l’Université ; la séparation de l’Université et de l’État ; etc. « Sans la curiosité, aucun savoir n’existerait », affirmait Maurras, et nous y rajouterons l’imagination comme possible moteur de la réflexion, en évitant de tomber dans l’utopie qui mène souvent au pire…

Pour l’heure, et pour nombre d’étudiants affectés par le blocage de leurs examens, c’est l’inquiétude qui domine, mêlée à une colère qui pourrait bien déborder sous formes de claques et de coups de poing dont la légalité ne serait pas forcément avérée au contraire d’une certaine légitimité… Il y a un risque, si l’État républicain ne veut pas prendre ses responsabilités et assumer son rôle d’État (mais, « Tant vaut l’État, tant vaut sa raison », pourrait-on dire, et ce n’est pas forcément un compliment pour la République…), que les étudiants non-grévistes les prennent, et je serai bien en peine de les en blâmer. De plus, et pour répondre aux bloqueurs qui se croient des révolutionnaires (parfois de bonne foi, au demeurant, même s’il m’arrive de douter de l’honnêteté de leurs dirigeants du moment, déjà occupés à se loger dans quelque mouvement électoraliste, comme La France Insoumise ou Génération-s), il faut leur rappeler que l’insurrection la plus efficace contre le Système qu’ils prétendent combattre, c’est celle de l’intelligence : en cela, la lecture de Bernanos ou de Clavel est particulièrement utile, mais celle de « L’avenir de l’intelligence » de Maurras pourrait leur donner aussi de véritables débouchés de réflexion politiques « au-delà » de la simple contestation d’un mode d’entrée à l’université…  En d’autres temps, c’est le royaliste Gérard Leclerc qui le rappelait, à la suite de Pierre Debray, et y incitait : le conseil me semble encore valable, quelle que soit l’opinion que l’on puisse avoir sur Charles Maurras lui-même.

Jean-Philippe Chauvin

Le dernier Adieu à Jean-Marie Keller :

Journée du 3 avril 2018
En cette journée de messe pour le repos de l’âme de Jean Marie Keller, le Groupe d’Action Royaliste était présent pour accompagner la famille dans la douleur de sa disparition. Deux gerbes de fleurs étaient déposées parmi les autres autour de son cercueil. On pouvait y lire « Souvenir des Camelots du Roi » et « Groupe d’Action Royaliste ». La famille, entourée des Camelots du GAR, par l’intermédiaire de son petit-fils Fabien, autorisa Frédéric Winkler à dire quelques mots sur le parcours politique de Jean Marie, ces dernières années. Frédéric par ses quelques paroles fort appréciées fut remercié chaleureusement par l’assistance présente. Il termina en disant que Jean Marie devait être désormais entre Jehanne et Du Guesclin, non loin de notre bon roi Baudouin IV, le roi lépreux, puis il déposa un œillet blanc qu’il avait à la boutonnière, sur le cercueil. Cette fleur, comme le rappela Frédéric était le signe de reconnaissance des royalistes durant l’occupation. Une personne glissa cet œillet sous la croix fixé sur le cercueil afin de ne pas la perdre. Les drapeaux du GAR firent la haie d’honneur à la sortie de l’Eglise pour le cercueil et la famille émue. C’est avec grande émotion que la famille remercia les Camelots du Groupe d’Action Royaliste saluant une dernière fois Jean Marie. Frédéric confia au fils de Jean Marie un drapeau que celui-ci déposa sur le cercueil de notre Président d’honneur avant que celui-ci soit déposé dans le caveau…
Adieu Jean Marie

 

Adieu Jean Marie Keller,
Tu avais 16 ans en 1934 et 18 en 1936, puis ce fut la « Drôle de guerre », mal préparée où les Français payèrent une nouvelle fois de leur sang les trahisons de la ripoublique. Ce fut l’emprisonnement pour toi dans les camps de concentration Allemands où nombreux de tes compagnons moururent. Guy Steinbach, ancien du 7e Bataillon des chars légers (BCL) de 1940, disait qu’il était arrivé pour vous délivrer, lorsqu’il vint à l’est avec l’armée de Patton…
Tu entras aux Camelots du Roi et tour à tour dans la 27e équipes du Quartier Latin, à la 37e du 8e Ardt de Pitard au 4e Groupe de Peret Gentil, la période était chaude et tu faisais partie des vaillants défendant les lys dans la rue.
Dès nos débuts du Groupe d’Action Royaliste, tu fus présent à nos nombreux banquets où nous fêtons, cette année les 10 ans. Tu vins chez moi avec Axelle ta fille, à notre « Table ronde camelot » de juin comme à l’enterrement de Guy en 2013 (1917-2013). Tu devins notre président d’honneur et comme Guy, les jeunes vous réclamaient car votre présence était toujours agréable de rires et souvenirs. Tu n’as jamais manqué pour chanter fièrement…

Lorsque nous avions célébré Jehanne avec les cornemuses, tu voulus te tenir fièrement en tête, fanion Camelot rivé entre tes mains sur cette longue marche du Carrousel à la statue de Jehanne, de la statue à l’Opéra puis de l’Opéra où nous avions rallié le cortège royaliste à de nouveau la statue de Jehanne pour déposer les fleurs. Tout cela sans montrer aucune fatigue malgré ton âge avancé, fanion devenu lourd par la longue marche mais déterminé dans le regard. Camelot parmi les Camelots, doyen donnant l’exemple aux jeunes dont l’esprit chevalier se reflétait en toi, suivant ton digne exemple dans les rangs. Tu accompagnas, nombre de nos banquets durant sept années sans faillir, t’amusant et partageant avec nos jeunes tes souvenirs et tes rires. Tu pris la parole quelquefois avec Guy Steinbach, ton vieil ami qui aussi comme toi, nous accompagna comme président d’honneur du GAR et doyen des Camelots du Roi. Tu étais avec Guy, toujours de bon conseil et je suis désormais votre route que vous avez bien voulue nous tracer. Nous savons la tache difficile, en ces temps de superficialité et d’indifférence dans le manque d’engagement. Mais qu’importe, nous continuons « Nous-mêmes », comme toujours humblement cette route dans la rénovation des idées. Du Chevalier d’Orgeix approché aux longues discussions avec Maître Antoine Murat, vieil ami sur le domaine social et économique, Guy Steinbach fut l’animateur dans l’organisation, désignant la succession de l’esprit des Camelots du Roi pour continuer cette tradition en notre sein. François Marie Algoud saluait en nous, larmes aux yeux les successeurs, tu fus Jean Marie le dernier à nous accompagner, doyen comme président, dans cette longue chaîne de tradition.

Le départ d’Arielle en 2015 entraîna par la peine subit, ton absence puis ton effacement, malgré nos conversations téléphoniques et nos gars te réclamant. Notre seul souhait par empirisme nous désigne la monarchie comme salutaire pour la France et nous donne l’espérance nécessaire car notre jour viendra pour ceux à naître demain…

Tu resteras à jamais dans nos cœurs comme dans nos pensées, Camelot tu fus, chevalier de toujours, la foi bien ancrée. Je te sais bien entouré là-haut, autour des plus grands, précédemment désignés avec Jehanne, Du Guesclin et notre bon roi Baudouin IV de Jérusalem, roi lépreux. Nous savons notre place réservée près de vous…

F. Winkler

 

Le point de vue africain sur l’immigration :

Après le Burkina Fasso, où le président français a tenu un discours indigne, puis la Côte d’Ivoire, Emmanuel Macron a conclu sa visite de trois jours en Afrique par un passage au Ghana, pays anglophone. Autant le président burkinabé n’a pas pu ou pas su afficher ses points de désaccords autrement qu’en s’éclipsant brièvement de la salle, autant le président ghanéen Nana Akufo-Addo, lui, a choisi de parler franchement, d’égal à égal, avec son homologue français… Un acte de souveraineté et d’indépendance que l’on aimerait voir plus souvent chez les dirigeants des anciennes colonies françaises.

Banquet Camelots dimanche 8 avril 2018 :

Outre le fait que l’occasion soit un repas, l’événement dépasse la simple table des gourmets, car au sein du Groupe d’Action royaliste ce rendez-vous est une sorte d’agora pour nous retrouver, n’ayant pas de locaux et n’en désirant pas. Cet événement permet d’entendre des orateurs et partager quelques idées dans une bonne ambiance de rires et de chants. Nous y apprenons à nous connaître, organiser actions diverses et groupes d’études comme à préparer objectifs et stratégies. une table de presse permet d’acquérir livres et revues, objets divers et outils pour répandre nos idées. Les nouveaux venus sont accueillis et intègrent parfois nos rangs et rares sont ceux qui ne reviennent pas…

 

INSCRIVEZ-VOUS : contact@actionroyaliste.com

Adieu Jean-Marie Keller fidèle Camelot du Roi :

Adieu Jean Marie….
Jean Marie Keller, doyen des Camelots du Roi vient de nous quitter. c’est avec une profonde tristesse que je viens de l’apprendre. Il fut, après Antoine Murat, Guy Steinbach celui qui accompagna nos pas au sein du Groupe d’Action Royaliste, depuis maintenant 10 ans. Comme Guy toujours alerte et de nombreux jeunes gardent des souvenirs avec lui, devant la statue d’Henri IV où lors de nos présences à la Jeanne, comme lors de nos nombreux Banquets… Nos archives débordent de moments de complicités et d’ententes sur ce dure chemin de la renaissance que nous avons entrepris et que nous continuerons de mener. il avait, depuis le décès de sa fille si présente et appréciée de nos banquets, perdu le goût des sorties et s’était retiré de nos activités… nous garderons de lui cette vivacité et cet entrain comme sa présence parmi nous et savons que de là-haut il nous regarde désormais… Sachons garder le sens de son esprit et montrons, chaque jour notre fidélité par notre détermination. Gardes-nous Jean Marie, une place près de Jehanne et Du Guesclin, lorsque nous te rejoindrons…

Frédéric Winkler

https://soundcloud.com/user5994089/jean-marie-keller-doyen-des

 

Les enseignements des Guerres de Vendée :

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Faisons un survol rapide des évènements : le 14 juillet 1789 éclate une révolution à Paris, pendant la nuit du 4 août 1789 c’est l’abolition des privilèges et des droits féodaux, le 26 août 1789 c’est la signature de la déclaration des Droits de l’Homme, le 12 juillet 1790 la Constitution civile du clergé est adoptée, le 21 septembre 1792 c’est l’abolition de la Monarchie, le 21 janvier 1793, Louis XVI est exécuté par les révolutionnaires.

La convention déclare la guerre à l’Europe afin de propager les idées révolutionnaires et « libérer » soi-disant les peuples du joug des Rois et des aristocrates. De 1792 à 1797, une première coalition militaire est formée par plusieurs États européens contre la France. Le 1er février 1793 la Convention déclare la guerre à l’Angleterre et aux Provinces-Unies.

Pour faire face à cette formidable coalition, la convention décide la levée en masse de trois cent mille hommes, pris parmi les célibataires ou veufs de 18 à 25 ans, le 23 février 1793. C’était la première fois qu’une mobilisation générale était décrétée. Car aux yeux des révolutionnaires, tous les citoyens se devaient d’être égaux devant la guerre. Surtout si cette guerre se fait en faveur de la république et de ses idéaux ! Principe totalitaire issu du rousseauisme : Jean-Jacques Rousseau écrivait : « Tout citoyen doit être soldat par devoir, nul ne doit l’être par métier. »
« Considérations sur le gouvernement de Pologne et sur sa réformation projetée » par J.-J. Rousseau, en avril 1772, Collection complète des œuvres de J.-J. Rousseau, Citoyen de Genève, tome second Contenant les Ouvrages de Politique, À Genève, 1782, p. 380.)


Alors que cette révolution avait été bien accueilli au départ dans les provinces françaises, les persécutions religieuses, ainsi que toutes les fautes, toutes les vexations, l’assassinat du Roi et maintenant la levée en masse imposant d’aller se battre obligatoirement au service de la république, ont été autant d’étincelles pour mettre le feu aux poudres. Et ce sera surtout les campagnes de l’ouest qui s’illustreront formidablement dans la résistance face à ce régime totalitaire incarné par la Convention. C’est le 3 mars 1793 avec les premières émeutes à Cholet que débuteront ce que l’histoire nommera : « Les Guerres de Vendée », associées à la Chouannerie…

(suite…)

La biodiversité animale en danger : comment réagir ? :

En matière de biodiversité, les mauvaises nouvelles s’accumulent ces temps-ci : ainsi, le premier jour du printemps a vu l’annonce de la mort du dernier rhinocéros blanc mâle du Kenya (ils étaient encore 2.360 il y a cinquante ans, mais seulement 15 en 1984), dont les congénères ont disparu en quelques décennies sous les effets d’un braconnage intensif motivé par les vertus aphrodisiaques supposées de la corne de rhinocéros (une superstition asiatique sans fondement scientifique avéré), et l’évocation désolée de la très forte diminution du nombre d’oiseaux des champs, qui rappelle que ceux des villes ne sont pas en meilleure position. Dans le quotidien libéral L’Opinion, ce mercredi 21 mars, Michel Schifres résume la situation : « Premièrement : dans les campagnes françaises, les oiseaux sont en voie de disparition. En quinze ans, leur population s’est réduite d’un tiers. L’alouette décline et la perdrix n’existe plus guère. Deuxièmement : en vingt-cinq ans, 421 millions de volatiles ont disparu en Europe. Troisièmement : au Kenya, Sudan est mort à 45 ans. C’était le dernier rhinocéros mâle blanc de la planète. Cette sous-espèce est donc éteinte. » On pourrait rajouter la mort brutale de 350.000 chauves-souris chaque année en France à cause des… éoliennes ! Sans oublier la quasi-disparition des papillons dans nos campagnes, celle des petits mammifères comme les hérissons, principalement victimes de la circulation automobile, ou celle des crabes, bigorneaux ou anémones de mer que j’ai pu observer à Lancieux, sur la côte d’émeraude, depuis une vingtaine d’années… Le constat du déclin rapide et apparemment définitif pour certaines espèces animales (mais la biodiversité végétale est aussi en danger) n’est pas catastrophiste, comme voudraient le faire croire certains, il est, d’abord et concrètement, une catastrophe !

« Et que faisons-nous devant cette hécatombe, devant cette extinction (…) ?, poursuit Michel Schifres. La réponse tient en un mot, glaçant : rien. » En quelques lignes, tout, ou presque, est dit ! L’indifférence de nos sociétés de consommation, individualistes et anthropocentriques, est terrifiante mais elle s’inscrit dans la logique du système qui, par essence, ne considère que l’utilité économique, le profit immédiat et la satisfaction instantanée des « besoins suscités », sans tenir compte, en définitive, du temps long et de la transmission du capital terrestre, minéral, végétal comme animal. Si la biodiversité animale est ici évoquée et menacée, n’oublions pas, comme nous le rappelait Claude Lévi-Strauss, que la diversité culturelle humaine est, elle aussi, victime d’un système qui se veut à la fois global et illimité, attractif et uniformisateur…

Mais le constat désabusé de Michel Schifres doit-il nous décourager d’espérer et d’agir ? Non, bien au contraire ! En ce domaine comme en d’autres, il n’y a pas, il ne doit pas y avoir de fatalisme, et le rôle des royalistes, attachés à la transmission des trésors du patrimoine et à leur actualisation permanente comme à leur usage mesuré, est d’alerter, de sensibiliser mais aussi d’intervenir et de proposer, dans une perspective de long terme et, parfois, dans un contexte d’urgence.

Il faudra, un jour, écrire un « Que faire ? » de l’écologisme intégral qui n’oubliera pas sa dimension forcément politique et stratégique… Pour l’heure, et en attendant une hypothétique Monarchie qu’il faudra bien faire réellement advenir en France pour un véritable enracinement de l’écologie dans l’être même de l’État et de sa magistrature suprême, il serait fort nécessaire que le ministère de la Transition écologique réagisse en prenant quelques mesures urgentes de sauvegarde des paysages dits « naturels » et de limitation des projets d’artificialisation des terres qui ne cessent de réduire l’espace de vie des espèces d’oiseaux, en particulier dans nos campagnes. La replantation organisée de nouvelles haies et la limitation des coupes printanières le long des routes et fosséspourraient être rapidement décidées et pratiquées, pour permettre la recréation de « pouponnières d’insectes » (et les pollinisateurs ne sont pas les moins importants s’ils ne peuvent être les seuls protégés et favorisés) et les possibilités de nouvelles nichées, mais elles ne sont que quelques uns des éléments d’une politique qui se doit d’être beaucoup plus large et de poser les bases d’un nouveau rapport agricole à la nature, fondée sur l’accord entre production économique et pratique écologique, et bannissant, autant qu’il est possible, l’usage des produits chimiques hérités de M. Von Liebig et vantés par des multinationales plus intéressées à leurs profits qu’à ceux de la biodiversité.

Le régime chinois de Xi Jinping a inscrit la « révolution écologique » au programme de ces prochaines décennies, conscient des enjeux environnementaux de demain qu’il ne sépare pas des enjeux économiques : la France, avec sa richesse écologique certaine et ses particularités propres, ne devrait-elle pas aussi envisager cette révolution-là qui lui serait beaucoup plus profitable que celle qu’elle a subie à la fin du XVIIIe siècle et qui, à bien y regarder, fut alors si peu favorable aux paysages forestiers et aux espèces animales sauvages ? Le Breton Michel Duval, dans les dernières pages de son ouvrage « Forêts bretonnes en Révolution », soulignait que « la correction immédiate des nouveaux déséquilibres internes provoqués par le contrecoup de l’instauration d’un nouvel « ordre économique mondial », est inséparable désormais du retour aux valeurs qui ont assuré longtemps à notre pays son harmonie, son originalité, sa richesse et sa diversité ». Si nous pouvons aller plus loin encore dans la critique de ce qui fonde ce nouvel ordre mondial et libéral, et remettre en cause le principe même d’une société de consommation et de croissance illimitée, nous faisons nôtre l’appel de Michel Duval à ce nécessaire « retour du Roi », pour que vive la vie, dans nos campagnes, nos forêts et nos villes, et que nous puissions revoir voler les papillons et entendre chanter les oiseaux, éternels compagnons de saint François d’Assise et de nos souvenirs heureux…

Jean-Philippe Chauvin

D’où peut venir le « nouveau Mai » ? :

Cinquante ans après, la grève du 22 mars sera-t-elle à l’origine d’un grand « soulèvement de la vie » tel que l’évoquait Maurice Clavel à propos de Mai 68 ? Si le choix de la date par les syndicats peut ne pas être entièrement le fruit du hasard et renvoyer au souvenir du comité du même nom qui « inaugura » ce fameux mois de Mai, il est peu probable (même si l’histoire n’est jamais complètement écrite avant de se réaliser) que ce mouvement de jeudi change la donne en France : à écouter « le peuple des comptoirs », je ne sens pas vraiment se lever la tempête. Les lycéens sont calmes et semblent, même, largement indifférents aux événements sociaux et politiques, malgré les tentatives renouvelées depuis fin janvier de mobiliser ces masses scolaires sans lesquelles il n’y a généralement pas de recul gouvernemental (exception faite de la grève de 1995), et les professeurs parlent d’autre chose, sans savoir, pour l’heure, comment considérer exactement les réformes annoncées, de celle de l’entrée en université, de l’organisation du cycle d’études lycéennes et de la nouvelle configuration du baccalauréat : cela ne signifie pas qu’il n’y ait pas d’inquiétude ou de mécontentement, mais cela tient plus des conditions locales d’application possible de ce qui est annoncé que d’une contestation globale.

Bien sûr, les revendications des retraités sont sans doute légitimes, et il me semble que l’un des enjeux des décennies prochaines sera l’accueil de ceux-ci dans une société qui semble vouloir de plus en plus les négliger, et cela au-delà des questions financières ; bien sûr, la grogne de certaines catégories de fonctionnaires est compréhensible, tout comme l’est la volonté politique de réformer la Fonction publique ; bien sûr, les cheminots ont beaucoup à perdre, au moins statutairement, au regard de la libéralisation du rail exigée par les directives de l’Union européenne… Mais tout cela ne fait pas une révolution, ne serait-ce que parce que les intérêts des uns et des autres ne s’accordent pas facilement dans une situation de mondialisation et de libéralisation globale, et dans le cadre et contexte d’une société de consommation qui « tient » mieux les populations que les dictatures classiques ne sauraient le faire : Huxley avait déjà saisi, avant même que ce globalitarisme mondial ne soit définitivement en place, les possibilités de celui-ci et la « servitude volontaire » (pour plagier La Boëtie) qu’il suscite et entretient. Ainsi, la « convergence des luttes », ce jeudi 22 mars, ne peut être qu’extrêmement temporaire, et il est peu probable qu’elle débouche sur un mouvement plus général et plus visible ou actif.

Néanmoins, le gouvernement ferait bien de se méfier, car il est un sujet qui pourrait enflammer les lycées et universités et, ainsi, « prendre la rue » au risque d’affaiblir la capacité de l’État et de remettre en cause son autorité : c’est celui du service national universel que le président a annoncé et que défendait l’autre jour dans les médias l’ancienne socialiste Juliette Méadel avec la ferveur des nouveaux convertis au macronisme. Bien sûr, pour l’heure, les contours de ce service national universel sont flous : une partie obligatoire devrait s’accompagner d’une partie facultative, et une tranche d’âge (de 16 ou 18 ans à 25 ans) serait d’abord concernée ; ce service pourrait être civique plutôt que militaire, et durer un, trois ou six mois, mais rien n’est sûr… Or, c’est le caractère obligatoire de ce service qui inquiète une grande part de mes élèves qui y voit, à tort ou à raison, un obstacle au bon déroulement de leur parcours scolaire après le baccalauréat. Cette inquiétude pourrait vite devenir la source d’une véritable mobilisation des nouvelles générations contre les projets du gouvernement… S’il y a un risque de « printemps chaud », c’est bien là qu’il se trouve, ce qui explique la discrétion gouvernementale et présidentielle sur ce sujet, et il est fort possible que ce projet de service national universel ne soit pas présenté tout de suite pour éviter une explosion lycéenne et étudiante qui pourrait tout remettre en cause des réformes en cours d’adoption et d’application.

Etre attentif à ce sujet si peu évoqué aujourd’hui n’est évidemment pas suffisant, et il convient, dès maintenant, de réfléchir sur les projets qui peuvent permettre aux jeunes générations de s’intégrer complètement à une société et de s’y épanouir, dans l’espérance de cet avenir que tout Français conscient et soucieux de la nécessaire pérennité de la nation plurielle française souhaite à son pays, à notre pays…

Jean-Philippe Chauvin