Kadou

Un président de la République, combien ça coûte ? :

Le locataire du palais de l’Élysée se retrouve à la tête d’un véritable petit fief, retour sur les privilèges du Président.

Emmanuel Macron a donc pris possession du magnifique palais laissé par la marquise de Pompadour au patrimoine français. Son épouse Brigitte et lui sont très heureux et veulent acheter un chien, bref, tout va bien.

Il faut dire que comparativement aux chefs d’État étrangers, nos Présidents de la république voient bien souvent la vie… en or ! En effet, le palais présidentiel a un train de vie deux fois plus dispendieux que ses comparses : un plafond fixé à 100 millions d’euros pour l’Élysée, contre 55 millions pour la Maison-Blanche, 41 millions pour la Chancellerie allemande ou 31 millions d’euros pour le palais de Buckingham.

Il semblerait que chaque Président ait sa lubie que le contribuable est bien obligé de financer. Pour Jacques Chirac, c’était les fleurs, pour environ 500 000 euros par ans ; pour Nicolas Sarkozy, ce furent les sondages pour 40 000 euros par semaine tout de même, la démocratie n’a pas de prix…

Et pour François Hollande, il y eut les presque 400 000 euros par an de protection policière de Julie Gayet, quoique son coiffeur ait été également bien choyé avec ses 9 895 euros mensuels (cela fait tout de même cher du cheveu).

A la lecture du rapport de la Cour des comptes sur la gestion des services de la présidence de la République pour l’année 2016, on voit que les cols blancs sont toujours aussi blancs, avec un coût de blanchisserie de 400 000 euros, toujours aussi bien nourris, avec un service de restauration administrative gratuit à 200 000 euros, et toujours aussi bien payés avec des conseillers à 13 000 euros.

Les dettes connaissent une progression du fait de la hausse des dettes envers les administrations (8 millions d’euros en 2016 contre 6,15 millions d’euros en 2015) et les autres créditeurs (4,73 millions d’euros en 2016 contre 0,16 millions d’euros en 2015).

Celles-ci s’expliquent par des demandes de remboursement des personnels mis à disposition ou de factures concernant l’ETEC (l’escadron de transport, d’entraînement et de calibration qui assure le transport du président de la République et des autorités gouvernementales) ne sont pas parvenues à temps pour être mise en paiement en 2016. Peut être qu’il n’y a pas assez de personnel administratif pour s’occuper de cela ?

En 2016, 806 personnes ont travaillé à temps plein pour le chef de l’État

Oh mais si ! 806 personnes travaillent à temps plein pour le Président ! Et pourtant, ce n’est pas assez, puisque la Cour a relevé une augmentation de l’ordre de 23% des postes relatifs au personnel extérieur et les rémunérations d’intermédiaires et honoraires.

Cette évolution s’explique principalement par l’externalisation des prestations de maîtres d’hôtel « extras » dans le cadre d’un accord interministériel conclu depuis avril 2016, marquée principalement par un effet prix (application du taux de TVA et frais du prestataire).

La masse salariale totale des services de la Présidence s’établissait en 2016 à 66,3 millions d’euros et à 65,2 millions d’euros si on ne prend pas en compte les heures supplémentaires (0,9 million d’euros), ni les rémunérations en « extra » payées à des personnels extérieurs (0,2 millions d’euros), imputées sur des crédits de fonctionnement.

Le montant des dépenses exposées au titre de la rémunération des personnels représentait 60,2 % du total des dépenses exécutées, contre 62,4 % en 2015.

142 déplacements présidentiels en 2016

François Hollande a effectué 142 déplacements (dont 97 en France) en 2016, pour un montant de 17,62 millions d’euros, soit 3,8 millions de plus qu’en 2015 avec pourtant un nombre de voyages comparable. ll faut dire qu’une heure dans l’Airbus présidentiel coûte 20 000 euros.

Gageons tout de même qu’il lui soit dur de quitter l’Élysée : les contribuables ont déboursé 40 millions d’euros pour moderniser le palais entre 2010 et 2017.

Quand aux autres résidences présidentielles (hôtel de Marigny, locaux de la rue de l’Élysée, parties du palais de l’Alma, pavillon de la Lanterne, Fort de Brégançon) leur réaménagement est prévu sur les sept années à venir pour un total estimé à 83 millions d’euros en 2015, mais qui pourrait désormais atteindre 100 millions d’euros selon les services de la Présidence, sans que ce montant puisse encore être évalué avec certitude.

Aliénor Barrière

Face aux risques de la prostitution des étudiants, que faire pour améliorer la condition étudiante ? :

Une publicité bien spéciale se promenait encore jeudi matin dans les rues de Paris et plus spécialement devant les universités, et a fini par provoquer moult réactions indignées et la confiscation du camion qui la transportait. La promotion d’un site permettant des rencontres (à l’évidence tarifées) entre des étudiants (surtout des étudiantes, en fait) et des personnes riches plus âgées susceptibles de les aider à financer leurs études, apparaît certes choquante mais elle a un mérite : celui de rappeler l’existence d’une prostitution étudiante qui perdure et, peut-être, s’étend au fil des années dans une indifférence quasi-générale, apparaissant dans quelques films sans susciter de débats.

Si l’on en croit les (trop rares) études consacrées à ce sujet (menées par le mouvement du Nid, spécialisé dans l’accueil des victimes de la prostitution), il ressort qu’entre 2,5 et 4 % des étudiants, là encore plus des jeunes filles que des garçons, ont accepté des relations sexuelles tarifées et qu’entre 8 et 15 % selon la localisation accepteraient celles-ci en cas de grandes difficultés financières : des chiffres qui, rapportés au nombre total d’étudiants, ne sont plus vraiment marginaux…

Selon le Nid, c’est bien la précarité de la condition étudiante qui entraîne le passage à l’acte pour les jeunes et le début d’un engrenage qui peut s’avérer destructeur pour les personnes qui y cèdent. L’apparente facilité de ce procédé « d’assistance sexuelle de personnes aisées » pour ceux qui s’y livrent (certains diraient « s’y abandonnent ») et espèrent en tirer quelques revenus pour pouvoir poursuivre leurs études est un leurre dangereux et, selon le Nid, peut faciliter, au contraire de l’intention première, un décrochage universitaire complet et le basculement total dans une prostitution professionnelle.

 

« De la misère en milieu étudiant », titrait un des plus célèbres textes des situationnistes d’avant-Mai 68, texte qui évoquait la condition étudiante des jeunes défavorisés et qui en tirait une critique virulente de la société capitaliste de consommation et d’abondance : ce titre mériterait d’être repris pour signifier la situation d’une part du monde étudiant, véritable « prolétariat jeune », et, au-delà de la critique, toujours plus facile (mais nécessaire) que la réponse, avancer des propositions mesurées et fondatrices de nouvelles réalités pour l’Université de demain et ses différents publics.

Comment faire pour permettre à chaque étudiant de disposer d’assez de moyens et de temps pour étudier dans de bonnes conditions, dignes et sérieuses ? Une réponse uniquement financière ne sera jamais qu’un sparadrap sur une jambe de bois, même si elle peut soulager quelques misères, ce qui toujours mieux que rien. Mais il faut sans doute travailler sur une meilleure insertion des étudiants dans la communauté de travail universitaire, ce qui passe aussi par la vérification première des motivations du candidat à l’Université, pour éviter le découragement devant les difficultés liées à une mauvaise orientation ou à un mauvais choix. L’intégration à une communauté universitaire, qui peut s’inspirer de celle qui existe dans les Classes préparatoires et les Grandes écoles, doit créer ou renouer des liens de solidarité et de soutien qui, aujourd’hui, ont trop souvent laissés la place à l’individualisme et à un esprit de compétition qui ne ressemble pas, dans ses motivations, à la nécessaire émulation qui permet l’élévation des esprits et des savoirs. Cela n’enlève rien à la liberté et à la spontanéité des étudiants mais leur assure une certaine protection et l’assurance de ne pas être qu’un numéro de dossier interchangeable.

Faut-il en finir, dans le même temps, avec l’idée et la réalité d’une Université de masse pour fonder une Université « des personnes », pratiquée dans des structures de taille moyenne (équivalente à celle de grands lycées) et mieux intégrée dans les villes et, pourquoi pas, les campagnes ? C’est une idée que je défendais déjà dans les années 1980, en proposant la création de structures universitaires dans les villes moyennes de Bretagne, pour « désengorger » les grands ensembles universitaires, trop lourds et socialement déracinés. Cela serait aussi un moyen de faire revivre des villes aujourd’hui désertées par les jeunes générations lettrées au lieu d’entasser des milliers d’étudiants « anonymés » dans de grands ensembles bétonnés, véritables ghettos étudiants le plus souvent éloignés du centre des villes, comme « une mise au ban » des jeunes par la société des adultes… Enfin, ce pourrait être une façon efficace de résoudre le problème récurrent du logement étudiant et de mieux personnaliser les parcours étudiants, de leur permettre un réel équilibre financier et de mobiliser, du coup, une part des sommes aujourd’hui perdues dans la lourde gestion de l’Université pour l’amélioration de la vie universitaire et de la condition étudiante. Pour éviter que la prostitution ne devienne un débouché pour les étudiants nécessiteux, tout simplement…

 

Mais cela nécessite une véritable stratégie de l’Etat, avec consultation et participation des régions et des communes, mais aussi des Chambres professionnelles et des entreprises elles-mêmes, pour mener à bien ce nouvel aménagement du territoire universitaire français. Or, une République qui, depuis si longtemps, s’incline devant les groupes de pression politiciens et syndicaux étudiants, ce « pays légal » parfois si détestable et conservateur de lui-même, en est-elle capable ? Au regard des cinquante ans qui viennent de s’écouler depuis Mai 68, le doute est légitimement permis… Là encore, il me semble que la Monarchie « à la française » aurait plus d’atouts dans son jeu d’Etat pour impulser et réussir cette révolution territoriale de la Formation des jeunes intelligences françaises. Qu’on le veuille ou non, l’imagination et la réflexion nous le laissent pressentir quand l’expérience des siècles passés semble bien nous le démontrer : « L’avenir de l’Intelligence » passe par le moyen du politique et la pratique institutionnelle royale.

Jean-Philippe Chauvin

 

Banquet Camelot le dimanche 26 novembre 2017 :

Outre le fait que l’occasion soit un repas, l’événement dépasse la simple table des gourmets, car au sein du Groupe d’Action royaliste ce rendez-vous est une sorte d’agora pour nous retrouver, n’ayant pas de locaux et n’en désirant pas. Cet événement permet d’entendre des orateurs et partager quelques idées dans une bonne ambiance de rires et de chants. Nous y apprenons à nous connaître, organiser actions diverses et groupes d’études comme à préparer objectifs et stratégies. une table de presse permet d’acquérir livres et revues, objets divers et outils pour répandre nos idées. Les nouveaux venus sont accueillis et intègrent parfois nos rangs et rares sont ceux qui ne reviennent pas…

 

INSCRIVEZ-VOUS : contact@actionroyaliste.com

Pour la Monarchie sociale. Partie 1 : Libéralisme et socialisme, ces frères ennemis… :

La question sociale n’a pas été résolue en France sous l’effet de la société de consommation, loin de là, mais elle a sans doute pris de nouvelles formes depuis le XIXe siècle, sans effacer complètement les anciennes : si le prolétariat, au sens le plus misérable du terme, peut paraître avoir disparu de notre pays, le précariat n’a cessé de prendre de l’ampleur ces dernières années, malgré les amortisseurs sociaux créés tout au long du XXe siècle, au fil d’une histoire chaotique et parfois brutale. Durant cette dernière, le rapport de forces entre classes dominantes et classes ouvrières ou productives, jusque là défavorable aux travailleurs, avait été rééquilibré par la seule puissance évocatrice du communisme symbolisée par une Union Soviétique inquiétante, mais aussi par l’influence encore prégnante d’une Eglise catholique soucieuse d’améliorer la condition ouvrière, plus discrètement que les socialistes revendiqués. La société de consommation elle-même, suivant la logique d’Henry Ford, avait aussi « enrichi » les classes populaires pour entretenir le système capitaliste, transformant l’exploitation ouvrière la plus aveugle en une « aliénation » à la marchandise, « séduisante » grâce à la publicité et au crédit, et grâce aux tentations permanentes diffusées par les médias et par l’école (1)… En ce sens, comme le sociologue royaliste Pierre Debray le signalait dès les années 1960, Ford a été encore plus fort que Marx et Lénine, et la fin du Mur de Berlin n’a fait que confirmer ce sentiment et cette vérité.

 

Aujourd’hui, c’est pourtant le marxisme édulcoré de La France insoumise de MM. Mélenchon et Corbière qui joue le rôle d’opposant officiel au libéralisme du Président actuel et de son gouvernement, impression encore confirmée par le débat courtois de l’autre jour entre le tribun populiste « néochaviste » et le Premier ministre Edouard Philippe. N’y a-t-il pas là un malentendu, voire un malaise ? Le vieux royaliste que je suis n’apprécie guère les « raccourcis » idéologiques qui ne sont, souvent, que des leurres ou des erreurs susceptibles d’éloigner les citoyens et les producteurs d’une réflexion plus complète sur les questions économique, sociale et politique. Dans la ligne de La Tour du Pin, penseur économique royaliste trop méconnu même s’il fut pourtant lu et reconnu par le fondateur de la Cinquième République, je reste persuadé que libéralisme et socialisme sont plus des frères ennemis, les deux faces d’une même pièce forgée du siècle des Lumières et de la Révolution française, d’inspiration anglo-saxonne et franklinienne, que des ennemis irréconciliables : Marx était plus hostile aux traditions (et aux traditionalistes qu’il moquait) qu’à une bourgeoisie dont il vantait les qualités révolutionnaires et qui, selon lui, devait céder la place à plus révolutionnaire qu’elle, dans une sorte de sens unique de l’histoire qui devait mener (ramener ?) à une société sans classes ni Etats, sorte de retour à un paradis originel mais dans lequel se serait invitée la Technique et l’Energie… Mais, paradoxe ou, au contraire, logique terrible et ironique, c’est bien le libéralisme qui accomplit aujourd’hui le rêve de Marx qui n’a jamais cessé d’être le but ultime des libéraux libertaires : un monde sans classes dans lequel seuls les consommateurs en tant que tels seraient reconnus et valorisés (et non plus les classes économiques ou sociales, de producteurs en particulier) et sans entraves nationales, sans frontières ni Etats susceptibles de les reconnaître et de faire respecter les droits de leurs travailleurs dans leurs pays respectifs…

Je ne suis donc ni libéral (au sens économique du terme) ni « socialiste », même si la plasticité de ce dernier terme pourrait autoriser toutes les récupérations et toutes les théories, ce qui risque plus de brouiller les lignes que de résoudre les problèmes sociaux. Bien sûr, je connais l’existence de ce fameux Mouvement Socialiste Monarchiste des années 1944-46 et j’ai lu les articles et les brochures de Jean-Marc Bourquin sur son « Socialisme Monarchique », et je n’en suis, intellectuellement, pas très éloigné ; bien sûr, je suis un lecteur attentif de Jack London et de George Orwell, et je ne suis pas insensible à leurs argumentations ; bien sûr, j’ai lu Proudhon et j’apprécie une belle part de sa réflexion, politique comme sociale. Mais justement : c’est parce que je souhaite que les meilleurs éléments de l’héritage des uns et des autres soient étudiés, valorisés et, pourquoi pas, pratiqués, que je ne peux me dire socialiste, mais que je me revendique, au-delà du socialisme et parfois contre certains de ses aspects les moins glorieux, comme royaliste, d’abord, encore et toujours.

Car c’est bien d’une Monarchie sociale dont la France a besoin, et non d’un régime qui se proclame libéral ou socialiste sans que l’on sache exactement s’il s’agit d’une simple manœuvre sémantique ou d’un engagement philosophique absolu.

 

(à suivre : Aspects et atouts de la Monarchie sociale)

Jean-Philippe Chauvin

 

Note : (1) : Pour éviter toute mauvaise interprétation de mes propos, je rappelle que, si je suis très critique à l’égard du système de la société de consommation, je ne suis pas ennemi de la prospérité, surtout quand, de diverses manières, elle peut être profitable à tous, dans le respect de l’environnement, des traditions et de la juste mesure, trois éléments que n’estime guère, par principe autant que par pratique, la société de consommation elle-même…

 

Compte-rendu Banquet Camelots du samedi 30 septembre 2017 :

Chaque banquet du Groupe d’Action Royaliste est une fête : fête de l’amitié, et les rires et les chants entonnés en cœur, la joie de se revoir et d’accueillir en sont de flagrantes preuves, mais aussi fête politique, car le sérieux des idées n’empêche pas le bonheur de les transmettre, et cela s’est senti à chacune des interventions de ce banquet du samedi 30 septembre, dans ce restaurant qui nous est désormais, comme l’est la France entière, un paysage familier.

Les orateurs du jour s’en donnèrent à cœur joie pour dénoncer les préjugés et les fausses vérités, ces erreurs historiques qui deviennent, la malhonnêteté des médias de la République aidant, des fautes politiques qu’il nous revient de combattre, encore et toujours.

Les historiennes Claire Colombi (auteur d’un remarquable livre sur « La légende noire du Moyen âge ») et Marion Sigaut s’employèrent à « remettre les idées à l’endroit », la première en rappelant les qualités d’un Moyen âge souvent décrié à défaut d’être compris par les tenants de l’histoire républicaine (ceux-ci abandonnant, dans le même temps, notre patrimoine millénaire), tandis que la seconde dénonçait l’expérience libérale de 1763 qui a provoqué des émeutes de la faim et celle de Turgot qui a débouché sur la guerre des farines, mais aussi les conséquences d’une guerre d’Amérique désastreuse pour les caisses du royaume… et pour le roi Louis XVI lui-même, devenu prisonnier d’un libéralisme dont il ne voulait pas…

Quant à Frédéric Winkler, il a rappelé le rôle historique de la Monarchie française et sa politique américaine de long terme face à la thalassocratie anglaise, politique bien éloignée de l’idéologie d’un Voltaire mauvais connaisseur de la géopolitique de son temps.  Auparavant, il avait évoqué le travail et les objectifs de notre Groupe d’Action Royaliste, et les moyens que celui-ci engage pour diffuser les idées monarchistes dans le pays réel, et Jean-Philippe Chauvin, dans une brève intervention, a souligné les devoirs du militant du quotidien qui, tous les soirs, se pose la rituelle question de Bernanos : « Qu’ai-je fait, aujourd’hui, pour le Roi ? ».

Pierre Maire de l’Association Universelle des Amis de Jeanne d’Arc rappela l’importance de la mémoire comme il salua le travail efficace de Frédéric Winkler l’ayant aidé à numériser les collections de la revue sur jeanne…

Dans son désormais rituel discours d’actualité, Jean-Philippe Chauvin traita du thème du banquet, la rentrée sociale, en remarquant combien la République est, « en même temps », oublieuse des réalités sociales et trop libérale, par principe, pour être capable de s’opposer aux féodalités de la mondialisation et aux tentations de l’Argent. Les prochains mois vont aussi permettre aux royalistes de faire entendre une voix différente sur les grands thèmes du moment et de demain, de la défense des droits sociaux des travailleurs aux enjeux environnementaux et régionaux, entre autres.

Durant tout le banquet, les convives présentes n’ont cessé, entre deux discours, de converser à la fois sérieusement et joyeusement, bousculant les idées reçues du « politiquement correct » et évoquant les stratégies royalistes possibles, et d’entonner des chants de tradition, entre souvenir des chouans et combat des camelots du roi. Beaucoup repartirent les bras et les sacs chargés d’affiches, d’autocollants et de brochures, de livres utiles au combat royaliste contemporain : car le royalisme n’est pas nostalgie, il est « vive espérance » pour la France et le Roi…

                                                                                                                                Olivier Sombrorgueil.

(suite…)

La trinité infernale de notre déclin :

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Cette vidéo a pour objectif de montrer que la révolution ne fut pas un évènement spontané. Elle puise son origine dans l’anthropocentrisme des humanistes de la Renaissance. La Réforme quant à elle, instituera la libre pensée et le système républicain. La critique faite contre le protestantisme dans cette vidéo, est une critique de ce que fut le protestantisme à l’époque de son émergeance en France au XVIè siècle. Il ne s’agit nullement d’une attaque contre les protestants vivant paisiblement leur foi à ce jour.

 

La trinité infernale de notre déclin :

Renaissance, Réforme et Révolution, trois mots qui raisonnent à nos oreilles comme étant ceux de l’époque moderne. Nous allons analyser ce que renferment ces trois termes comme mettre en évidence ce qu’ils incarnent et le poison qu’ils contiennent…

    « Ces fameux « 3 R » sont la marque de la Révolte, du Refus, du Rejet, du Ressentiment, … de l’Homme face à Dieu, de la créature face à son Créateur. Ces trois évènements théologico-politico-historiques forment comme des repères, et sont autant de ruptures, de cassures, et de fractures dans la longue durée de l’Histoire humaine. » écrivait Christophe Lacroix dans « Ripostes au politiquement correct » Tome 3 – p 36

Le XVe et le XVIe siècle sont des périodes de transition entre l’époque Médiévale et les Temps Modernes, plus communément appelées Renaissance. Le terme de « Renaissance » en tant qu’époque a été utilisé pour la première fois en 1840 par l’historien Jean-Jacques Ampère dans son Histoire littéraire de la France avant le XIIe siècle. « Le terme même de « Renaissance » ne peut se comprendre que dans un sens « révolutionnaire », où l’héritage du christianisme doit être remplacé par une « renaissance » de l’Homme, affranchi et délesté de tout l’apport de 15 siècles de culture et civilisation chrétienne. » écrivait Christophe Lacroix dans « Riposte au politiquement correct » Tome 3 – p 37

La Renaissance se caractérise par une série de changements politiques, économiques, sociaux et intellectuels. C’est durant cette période qu’apparaît le mouvement humaniste. Mais cet humanisme à contrario de l’humanisme chrétien, place l’homme et les valeurs humaines au centre de la pensée. Ce que l’on appel plus couramment l’anthropocentrisme, contraire à la pensée chrétienne.

Les conséquences de cette pensée ne se font pas attendre. Des représentations anthropomorphiques de Dieu apparaissent déjà au début de la Renaissance. Il n’y a qu’à regarder comment Michel-Ange représenta Dieu dans la Chapelle Sixtine dans sa très célèbre « Création d’Adam », sous les traits d’un vieil homme aux allures d’un Zeus antique, les éclairs en moins. Ce qui, pendant des siècles, aurait été considéré comme blasphématoire, Dieu étant au-dessus du monde matériel, on ne peut donc le représenter sous les traits d’un homme fait de chair et de sang, en dehors de son incarnation : Jésus Christ. Mais Michel-Ange faisait déjà partie, à cette époque, d’une génération admirant et préférant se tourner vers l’art et l’enseignement antique. La Réforme, la découverte des Amériques comme l’afflux d’or arrivant, poussa les européens à se focaliser un peu plus sur le monde matériel. Mais malheureusement, cet attrait du monde matériel ne sera pas sans conséquences…

(suite…)

Libertés N°34 : La Tradition face au Modernisme :

Tout homme, dans une société traditionnelle, s’intègre dans l’ordre social. […] Lorsqu’il naît, l’homme n’est que potentialités. Il reçoit un héritage qui est très important : par le sang, il appartient à une lignée, à un clan, cela lui vaut des obligations ; par la race physique, il fait partie d’un peuple. Il lui reste à devenir et à assumer. Son existence est notamment ponctuée par des rites de passage qui marquent son évolution intérieure et l’accès à un groupe spécifique de la communauté. Cela peut-être, par exemple, les hommes adultes ou guerriers ou encore les prêtres.

La première naissance, que connaissent tous les hommes, est la venue au monde physique, la deuxième naissance l’intégration dans l’ordre traditionnel. Le nouveau venu devient un héritier, un témoin et un continuateur. Il est membre à part entière de sa communauté. Il en est co-responsable. L’héritage qu’il reçoit, spirituel, culturel et ethnique, il doit s’en montrer digne et le faire fructifier. Alors, il peut espérer parvenir à la troisième naissance qui donne accès au monde céleste et à l’éternité.

Christophe Levalois – Les temps de confusion – p23 et 24

C’est en effet ce qui distingue au premier abord l’homme traditionnel de l’homme moderne. L’homme traditionnel est avant tout un héritier. La tradition, signifie pour nous la transmission. Elle n’est pas la résultante d’une accumulation de faits hasardeux au fil des siècles. Elle est au contraire une transmission multiséculaire des expériences acquises et des pensées ayant fait leur preuve dans le temps et le développement de la civilisation. La Tradition n’est ni plus ni moins un mode de vie basé essentiellement sur l’analyse empirique des faits, des pensées, des expériences et des connaissances positives, excluant les principes mauvais. Rien à voir avec une quelconque forme de conservatisme figé et inadapté comme certain le considère. Le but de cette pratique multiséculaire étant d’élever l’homme, d’en faire un être transcendant afin qu’ici-bas sur terre, il puisse œuvrer paisiblement au développement de sa civilisation, sans jamais perdre de vue son objectif principal d’atteindre l’ère édénique de sa civilisation. L’homme traditionnel né, de ce fait, héritier de l’histoire du peuple auquel il appartient. A son tour il devra préserver cet héritage, le développer à son échelle et le transmettre également aux générations futures. Il a en conséquence, une grande responsabilité au regard de ses ancêtres, mais aussi vis-à-vis des générations futures…

Ordonnances Macron, qu’en dire pour l’instant :

Un monde Orwellien est en marche, depuis quelques temps déjà, il était question de réformer le Code du travail devenu effectivement incompréhensible dans ses inextricables articles. Le nouveau président Macron avait annoncé qu’il gouvernerait par « Ordonnances », voilà qui est fait et tant pis pour les incrédules imaginant une justice dans un système qui depuis bien longtemps est antisocial (

« Code du travail : Ce que contiennent les cinq ordonnances, Alexia Eychenne, 31 août 2017, « Libération », http://www.liberation.fr/france/2017/08/31/ce-que-contiennent-les-cinq-ordonnances). Il est plutôt question de faciliter les solutions expéditives concernant les salariés comme leurs instances représentatives. D’ailleurs un formulaire type sera fait pour les licenciements, plus pratique pour se débarrasser des salariés en entreprise (« Bientôt un formulaire pour se faire licencier ? »,  Cécile Crouzel Publié le 30/06/2017, le Figaro économie, http://www.lefigaro.fr/emploi/2017/06/30/09005-20170630ARTFIG00002-bientot-un-formulaire-pour-se-faire-licencier.php). Concernant les barèmes sur les entreprises dont les effectifs sont supérieurs à 10 personnes, pour les gens qui ont plus de 10 ans d’ancienneté, le plafond de licenciement avoisinera deux mois et demi de dommages/intérêt, remerciement pour bons et loyaux services !…

Lorsque l’on voit qu’en Allemagne il y a de plus en plus de travailleurs pauvres et que l’on nous présente ce pays en exemple ! Beaucoup s’imagine que les licenciés le sont parce qu’ils ne sont pas bons ou inutiles, certains même pensent que cela n’arrive qu’aux autres. Pour les vraies petites sociétés, cela pourrait être salvateur. Mais ce que l’on sait aussi c’est que les grosses structures feront de petites entités, les dommages intérêts seront plafonnés à 20 mois. Par contre pour les petits !

(suite…)

Les promesses non tenues de Nokia : « l’Etat saura-t-il faire respecter la parole donnée ? » :

« Les promesses n’engagent que ceux qui y croient », expliquaient ironiquement et cyniquement jadis MM. Chirac et Pasqua, en bons politiciens qu’ils étaient. Mais ce qui semble vrai en démocratie d’opinion contemporaine l’est encore plus, et avec des conséquences parfois dramatiques, dans le domaine économique, en particulier dans cette « économie sauvage » que la mondialisation permet au nom du Marché et de ce libre échange qui se veut et se proclame « sans entraves », en particulier sociales ou environnementales. Ainsi Nokia, entreprise finlandaise, annonce-t-elle la suppression de 597 emplois (surtout sur les sites de Lannion et de Saclay) d’ici 2019 alors que, au moment de son rachat d’Alcatel-Lucent en 2016, elle promettait la création de 500 emplois au moins en France, et s’y engageait même devant le ministre de l’économie de l’époque, un certain Emmanuel Macron… Mais est-ce vraiment une surprise ?

 

L’histoire nous apprend que, dans le cadre de la mondialisation, la recherche de la plus grande profitabilité financière, en particulier sous la pression exigeante des actionnaires, nouveaux maîtres et tyrans de l’économie mondiale, prime sur toutes les autres considérations, à quelques exceptions près. Comme l’écrit Elsa Bembaron dans Le Figaro en son édition du 15 septembre dernier, en pages économie : « L’histoire se répète malheureusement. Une fois passée sous pavillon étranger, une entreprise française, fût-elle un fleuron de son domaine, a une fâcheuse tendance à voir les emplois nationaux s’évaporer. Nokia n’échappe pas à la règle. » Règle de la mondialisation sans frontières, de la « fortune anonyme et vagabonde » qui s’impose au détriment des hommes et des nations…

 

Ainsi Nokia ne fait que s’inscrire dans une longue (et triste) tradition de la parole violée par ces féodaux de notre temps, sûrs d’eux-mêmes et peu soucieux de la misère d’autrui : le libéralisme, au-delà de l’individualisme que Mme Thatcher avait poussé jusqu’à sa logique ultime en déclarant que la société n’existait pas, est aussi un égoïsme, parfois inconscient mais souvent bien réel ! René de La Tour du Pin, ce maître du royalisme social, n’hésitait pas, à la fin XIXe-début XXe, à demander que les pouvoirs publics, nationaux comme locaux et professionnels dans une logique de subsidiarité bien comprise, interviennent, voire légifèrent, remettant en cause une « Liberté du travail » qui n’était rien d’autre que la liberté des possédants (financiers ou industriels) d’exploiter les travailleurs privés de tous les droits par le décret d’Allarde et la loi Le Chapelier de 1791 aggravés par le pouvoir primo-napoléonien.

 

D’ailleurs, Nokia, en se réorganisant, semble avoir oublié toutes les promesses d’hier, quand il fallait séduire l’État français et éviter que celui-ci n’empêche l’appropriation d’Alcatel-Lucent par la multinationale finlandaise, et celle-ci joue à fond la mondialisation pour contourner les problèmes et s’exonérer de ses responsabilités en France. Comme le signale la journaliste du Figaro, « les CV pour un emploi en France sont désormais étudiés… en Hongrie. Les syndicats reprochent d’ailleurs au groupe de poursuivre la délocalisation de nombreux métiers vers des pays d’Europe de l’Est et vers la Grèce et le Portugal. » Cette délocalisation n’est pas anodine et montre bien la duplicité de la multinationale qui pille le savoir-faire français pour servir ses propres intérêts sans en faire profiter ceux qui en sont à l’origine. La Croix, sous la plume d’Alain Guillemoles, rappelle aussi que, déjà, « les centres de décision de l’ancien Alcatel ont quitté la France. Et le titre s’éloigne des actionnaires français alors qu’au même moment l’action Nokia quitte l’indice CAC 40 remplacée par STMicroelectronics. »

 

A plus ou moins long terme, c’est la pérennité même du site de Lannion qui est menacée et, plus avant, la présence de Nokia dans les anciennes places d’Alcatel : si les emplois sont menacés, concrètement, c’est aussi et encore tout un pan de l’industrie française ou d’origine française (à défaut d’être désormais propriété française) qui disparaît du territoire national au profit, non de pays en tant que tels, mais de féodalités économiques transnationales. Là encore, c’est l’Économique qui semble s’émanciper, dangereusement, de toute responsabilité sociale et se moquer du Politique, de l’État dont le rôle premier est d’assurer la sécurité des Français, que cela soit sur le plan géopolitique ou sur le plan social.

 

La réaction de l’État français sera, dans les jours qui viennent, déterminante et l’on mesurera là sa volonté effective d’agir, au présent et pour l’avenir, pour la prospérité française. Mais il doit aussi penser une stratégie économique et industrielle qui puisse permettre, le plus tôt possible, de pallier aux reniements des entreprises, qu’elles soient nationales ou internationales, et de les contraindre, autant que faire se peut, à tenir les promesses faites sous le contrôle de l’État, sous peine, en cas d’échec à se faire respecter, de n’être plus que « l’impuissance au sommet », le pire des destins pour un État. La République a souvent eu, dans son histoire, une pratique fort peu sociale, sauf lorsque le rapport de forces lui imposait des « aménagements » dans le libéralisme ou, à l’inverse, dans son étatisme étouffant. « D’en haut », le président De Gaulle a bien essayé de briser cette malédiction républicaine mais il s’est heurté aux égoïsmes et aux aveuglements sociaux, de part et d’autre de l’échiquier politique, et il n’a pu complètement mener à terme ce qu’il avait débuté, inspiré par la lecture féconde de La Tour du Pin mais incompris (ou trop bien compris…) des syndicats de l’ère de la consommation « sans entraves ». Il est vrai que la République, par essence, empêche aussi toute politique durable de long terme, coincée qu’elle est entre deux fournées électorales et prisonnière de ceux qui les financent. Anatole France reprochait à Marianne de n’avoir pas de politique étrangère – ce qui fut particulièrement vrai sous la Troisième, malgré Théophile Delcassé – , mais qu’aurait-il dit de la politique sociale s’il s’y était intéressé, comme Emile Zola ?

 

S’il y a quelques bonnes raisons en France d’être favorable à la Monarchie, c’est justement qu’elle offre à l’État quelques possibilités de ne pas être un bateau ivre ballotté entre des camps antagonistes et des élections contraires (« l’alternance », dit-on…), et quelques moyens de pouvoir renforcer la parole du Politique face aux stratégies de l’Économique et des féodalités financières, fussent-elles mondialisées. Quand Firmin Bacconnier proclamait que la Monarchie serait sociale ou qu’elle ne serait pas, il rappelait aux royalistes comme aux princes, à ceux qui croient au Roi comme à ceux qui n’y croient pas, qu’il est du devoir du monarque de faire régner la justice en France, et surtout quand elle est en cause dans le domaine économique et social. « Pas de justice, pas de paix », clament certains manifestants : nous leur répondrons, à la suite de l’histoire sociale de notre pays (qui ne ressemble à aucun autre, d’une certaine manière) et au regard des situations et enjeux contemporains : « pas de Roi, pas de justice sociale ». C’est bien la Monarchie royale « à la française », éminemment politique et « essenciellement » sociale, qui, sans faire de miracles ni prétendre tout résoudre, permet sans doute le mieux de préserver ce qui doit l’être dans les vents parfois furieux de la mondialisation…

 

Jean-Philippe Chauvin