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Les Royalistes contre la mondialisation contemporaine :

J’ai jadis écrit que « la mondialisation est un fait, mais pas forcément un bienfait », mais, sur cette question, je suis sans doute moins conciliant désormais, et je n’hésite plus à écrire que la mondialisation est, en définitive mais dès ses origines, un méfait, ce qui ne m’empêche pas de rappeler, et la nuance mérite aussi d’être entendue, que « l’enfer est pavé de bonnes intentions ». Ces quelques semaines d’été passées à Etel, sur la côte morbihannaise et à l’écoute permanente des habitants locaux comme des voyageurs de vacances, ont renforcé cette conviction, en plus de mes lectures estivales, et de quelques informations récentes glanées sur tous les médias.

 

Précisons néanmoins le vocabulaire pour éviter tout malentendu : la mondialisation n’est pas la simple internationalisation des échanges ou le dialogue entre les voyageurs et les sédentaires locaux, mais bien plutôt, et comme son nom semble l’indiquer, la réduction du monde à une seule entité globale. Est-il si surprenant, d’ailleurs, que les Anglo-saxons utilisent principalement le terme de « Globalization » pour désigner cette fameuse mondialisation et non un terme qui pourrait être la traduction de la « planétisation » évoquée par le théologien chrétien Teilhard de Chardin dans les années 1920 ? Le terme de globalisation serait aussi mieux adapté pour saisir le phénomène d’extension de la Société de consommation à la totalité du monde (société de consommation née et surtout développée aux États-Unis dès le début du XXe siècle) mais il était considéré, il y a quelques années, comme plus anxiogène que celui, apparemment plus « neutre » de mondialisation : comme le soulignait quelques linguistes, le terme de mondialisation a une connotation favorable et une résonance plutôt positive dans les sociétés francophones quand le terme de globalisation est plus « alarmant », le globe étant parfois ressenti comme l’enfermement dans un bocal aux parois glissantes, une impression qui avait, chez les royalistes rennais d’Action Française du début des années 1990 (précurseurs du Groupe d’Action Royaliste des années 2010), provoqué en réaction la naissance du terme et de la notion de « globalitarisme ».

 

Ainsi, la mondialisation, dont le discours officiel et dominant nous rebat sans cesse les oreilles et qui nous en fait une obligation au nom d’une modernité et d’un progrès eux aussi valorisés avant même que d’être définis et expliqués ou simplement débattus, paraît bien être ce processus, non de simple communication entre des civilisations ou des sociétés reconnues et se reconnaissant les unes les autres, mais d’imposition d’un modèle né en un lieu « nationalement institué » et d’une société qui se veut, ou se prétend, au nom d’un « Bien » qui est d’abord le sien et ne peut être commun à tous, le modèle « universel et unique » à suivre pour être « sauvé » ou, simplement, « accepté »… Mais ce modèle a une grande propension à être assimilé par nombre de récepteurs et pas forcément sous les mêmes traits et formes que l’émetteur premier, ce qui explique que, désormais, la Chine revendique plus encore que les pays d’Europe « la » mondialisation, comme on a pu le constater lors du dernier forum mondial de Davos en janvier 2017, profitant aussi du fait que les États-Unis, longtemps promoteurs d’une mondialisation qu’ils avaient suscitée et abondée, semblaient, au moins à la tête de l’État politique, plus « réservés » envers leur « créature »… Pourtant, que la mondialisation échappe aux mains de Washington (du moins du Pouvoir de la Maison Blanche), elle n’en reste pas moins fidèle à ses grands principes qui voient surtout le triomphe de l’Économique sur le Politique ; de l’Individu sur la personne et la société ; de la Consommation illimitée sur la « mesure » humaine et les lois de la nature ; du « globish » sur les diversités linguistiques et langagières ; de l’Argent sur tous et tout…

 

Il est, dans les manuels scolaires et universitaires, évoqué des mondialisations plus anciennes, le terme s’appliquant à des processus historiques que l’on nommait autrement jadis, de la romanisation du bassin méditerranéen sous l’Antiquité à l’occidentalisation des Amériques après leur « découverte », jusqu’à la colonisation de l’Asie et de l’Afrique au XIXe siècle par quelques puissances européennes et « l’achèvement » de l’exploration de toutes les terres habitées (ou non) par les géographes et autres scientifiques navigateurs et voyageurs… Toutes ces mondialisations sont des conquêtes et pas seulement des découvertes, et aucune ne fut pacifique en tant que telle. Elles ont même entraîné des exterminations massives, volontaires ou non (le choc microbien n’est pas toujours le résultat d’une intention du conquérant), et la fin de grandes et anciennes civilisations, pour le meilleur parfois comme pour le pire souvent : si la romanisation des Gaules pouvait être considérée comme une « chance » par un Jacques Bainville (en réaction aux discours chauvinistes et « néo-Gaulois » des républicains et des bonapartistes du XIXe siècle), la destruction des peuples indiens par les Conquistadores peut bien être compris comme un ethnocide culturel doublé d’un populicide humain…

 

Aujourd’hui, la mondialisation rencontre de multiples résistances de par le monde mais sa capacité d’attraction paraît la plus forte : elle est l’illusion de la prospérité générale quand elle n’est, en fait, que la justification des injustices sociales et de la démesure, en particulier financière, dont l’épisode Neymar de cet été n’est qu’un exemple parmi d’autres…

 

Pour les royalistes, la mondialisation doit être combattue : non pour se replier sur une forteresse « France » mais, au contraire, pour que notre pays soit capable de jouer son rôle international et éminemment politique de puissance arbitrale et qu’il reste, mieux qu’un hexagone, une civilisation aux racines multiples et aux fleurs diverses et colorées…

 

Jean-Philippe Chauvin

 

 

Autour du film « Dunkerque »…

Acclamé par la presse anglo-saxonne, le nouveau film du réalisateur de «Interstellar» fait face à une petite polémique en France. Car bien que salué pour son esthétisme et l’expérience immersive qu’il fait vivre aux spectateurs, «Dunkerque» divise quant à l’importance qu’il donne aux soldats français au cours de l’opération Dynamo, sous-représentés par rapport à la réalité historique.

Christopher Nolan nous avait habitués à des scénarios alambiqués, entre variations de mémoire et dimensions parallèles, si bien que l’on se demandait à chacun de ses films si l’on avait bien tout compris en sortant de la salle. Avec Dunkerque, le réalisateur anglo-américain change de registre pour nous surprendre sur un terrain où on ne l’attendait pas: l’Histoire et la guerre.

Car au lieu de plonger Leonardo DiCaprio dans un rêve ou d’envoyer Matthew McConaughey dans l’espace, le nouveau film du réalisateur américain relate le déroulement de l’opération Dynamo, un moment clé de la Seconde Guerre mondiale souvent tenu à l’écart des manuels d’histoire français.

En mai 1940, les troupes alliées sont en pleine déroute face à l’armée allemande et se retrouvent bloquées entre les soldats du Reich et la mer du Nord dans la poche de Dunkerque. Le seul espoir pour ces 400.000 soldats, pris au piège et à la merci des tirs ennemis, est de rejoindre l’Angleterre, dont les côtes ne se trouvent «qu’à» quarante kilomètre de la plage et du port de Dunkerque. Du 26 mai au 4 juin 1940, l’opération Dynamo se met en place dans le but d’évacuer par bateau un maximum de soldats et ainsi éviter leur capture par l’armée allemande. Alors que Winston Churchill espérait récupérer au mieux 40.000 hommes, l’opération miraculeuse de Dunkerque permet d’en évacuer plus de 330.000. Un pitch royal pour Nolan et son joli budget de 200 millions de dollars.

Comment en est-on arrivé là?

Christopher Nolan le dit lui-même: il a moins voulu faire un film de guerre qu’un film de survie. Mais comment ces soldats alliés, Britanniques en majorité, mais aussi Français, Belges et Néerlandais se sont-ils retrouvés pris dans cette nasse?

Le 10 mai 1940, après neuf mois d’attente, les Allemands passent à l’offensive à l’Ouest et attaquent en Hollande, en Belgique et en France. Pensant assister à une redite du plan Schlieffen de 1914, Français et Britanniques se précipitent en Belgique. Mais pendant qu’ils effectuent cette manœuvre classique, les Allemands font passer plusieurs divisions blindées par un massif jugé infranchissable par les Alliés: les Ardennes, au sud-est de la Belgique. La suite est bien connue: c’est la sortie victorieuse des Allemands, la déroute à Sedan (encore!) puis le Sichelschnitt, le «coup de faucille», la course à la mer des divisions blindées allemandes qui prend tout le monde de cours. Il faudra toute la ruse d’un Guderian, le commandant des troupes allemandes, pour continuer sa poussée en contrevenant aux ordres qui lui demandent de rester sur place. Car devant lui, c’est le désert et la panique. Tant et si bien que le 20 mai, les troupes allemandes ont atteint la mer: le corps expéditionnaire britannique (le BEF, commandé par Lord Gort) est littéralement pris au piège avec plusieurs corps d’armées français.

Ce même jour, les autorités britanniques ont déjà décidé d’évacuer le BEF: les discussions de Churchill avec le général français Gamelin et de Lord Gort avec le général Billotte ont stupéfait les Anglais. Ils ont appris que les Français ne disposent plus de la moindre réserve stratégique et que l’encerclement des troupes en Belgique ne peut être rompu. Le général Weygand –très anglophobe– qui a remplacé Gamelin comme commandant en chef des armées françaises, a décidé d’ajourner une contre-offensive de trois jours pour réorganiser ses forces, ou ce qu’il en reste. Le Royaume-Uni risque d’être tout bonnement privé d’armée!

C’est alors que s’organise, avec les moyens du bord, l’opération au cœur du film de Christopher Nolan: l’évacuation des troupes britanniques de la poche de Dunkerque, qui se réduit comme peau de chagrin à partir du 24 mai 1940, tandis qu’à la frontière belge, autour de Lille, les combats font rage.

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Pour ceux qui veulent en savoir plus sur le rôle des français lors de la bataille de France de 1940 voici une petite synthèse intéressante :

La Monarchie est-elle une solution ?

Mardi 6 juin 2017, dans le cadre de l’émission « Le libre journal du droit et des libertés » sur Radio Courtoisie, Jean-Philippe Chauvin, professeur d’histoire-géographie ; Frédéric Winkler, président du Groupe d’Action Royaliste ; Daniel Heck, notaire, ainsi que SAR Charles-Emmanuel de Bourbon-Parme, étaient les invités d’Olivier Tournafond pour une émission intitulée « La Monarchie est-elle une solution ? » diffusée en direct.

1ére PARTIE :

https://soundcloud.com/user5994089/radio-courtoisie-la-monarchie-est-elle-une-solution-1

2ème PARTIE :

https://soundcloud.com/user5994089/radio-courtoisie-la-monarchie-est-elle-une-solution-2

Quand Varoufakis dévoile les coulisses de l’Europe

Dans son dernier livre, l’ancien ministre des Finances grec lève le voile sur les coulisses européennes. Un témoignage décapant. En voici deux épisodes.

Isabelle COUET

Deux ans après avoir été poussé à la démission, Yanis Varoufakis, ancien ministre grec des Finances, réputé pour son anticonformisme a publié un livre choc révélant les dessous des négociations entre son pays et la Troïka pendant ses six mois au gouvernement. Il décrit notamment sa rencontre avec Michel Sapin et son premier Eurogroupe vécu comme une expérience kafkaïenne.

MICHEL SAPIN, l’HOMME AUX DEUX DISCOURS

En préparation de son premier Eurogroupe, le nouveau ministre des Finances grec Yanis Varoufakis fait la tournée de plusieurs capitales européennes. Il rencontre Michel Sapin à Paris pour lui expliquer son plan pour la Grèce.

Le Grec et sa petite délégation sont accueillis à Bercy par un homme jovial et chaleureux, « typiquement latin dans sa gestuelle et son langage corporel ». Tout le monde s’assoit, y compris les traducteurs appelés en renfort car Michel Sapin est « le seul ministre de l’Eurogroupe ne parlant pas anglais », rapporte Varoufakis. Le ministre d’Alexis Tsipras est invité à exposer ses idées  : il évoque son plan de restructuration de la dette grecque et, espérant sans doute faire mouche, propose de bâtir « une nouvelle relation entre son pays et l’Union européenne inspirée du contrat social de Jean-Jacques Rousseau ».

La réponse de Michel Sapin le comble au-delà de ses attentes : « Le succès de votre gouvernement sera aussi le nôtre. Il est important que nous changions l’Europe ensemble et que nous remplacions cette obsession de l’austérité par un agenda pro-croissance. La Grèce en a besoin, la France en a besoin, l’Europe en a besoin ». Encouragé, Yanis Varoufakis se met à détailler des mécanismes un peu complexes par lesquels la BCE et BEI pourraient efficacement soutenir l’économie européenne, en réduisant la dette et encourageant l’investissement. Son interlocuteur acquiesce et réaffirme avec emphase la promesse de François Hollande « Ensemble, nous devons redémarrer l’Europe.»

Victoire ! Yanis Varoufakis sent un vent de révolution se lever dans l’enceinte de Bercy. « C’est tout juste si Michel ne m’a pas attrapé la main pour qu’on aille prendre la Bastille en chantant la Marseillaise », raconte-t-il avec une pointe d’ironie.

Mais l’atmosphère va rapidement changer et le souffle révolutionnaire retomber….

La suite de l’article d’Isabelle COUET, sur Les Échos.

Pour sauver la flore sauvage de Bretagne :

Depuis que je suis né, si j’en crois la récente étude du Conservatoire botanique de Brest, « 16 % des espèces de la flore bretonne ont disparu ou sont menacées » : ainsi, une part des couleurs de ma province natale n’est plus que souvenir et certains pourraient croire que je vais me contenter d’une nostalgie rassurante pour apaiser l’angoisse d’un lendemain de moins en moins fleuri. Si, effectivement, je regrette cette jeunesse qui fut la mienne, dans une campagne littorale où l’on pouvait encore trouver quelques tortues dans les champs (qui s’en souvient ?) et des fossés pleins de petites fleurs aujourd’hui remplacés par des trottoirs souvent fort inesthétiques, il faut évidemment voir plus loin, et passer du constat au combat.

Les raisons du dépérissement floral sont bien connues et il n’affecte pas que la Bretagne mais toutes les régions du monde, de façon plus ou moins brutale. Développement d’une agriculture très uniformisatrice par volonté productiviste et pour raison exportatrice, et très chimique, au risque de tuer toute nature sauvage considérée souvent comme inutile ou non commercialisable (donc non rentable) ; drainage des zones humides très riches en biodiversité (et dont les fleurs ne sont à la fois qu’un aspect et un maillon) et disparition des marais ; urbanisation, en particulier touristique et littorale, et surtout rurbanisation et grignotage des campagnes par un béton toujours plus envahissant, accompagné d’un gazon qui ne tolère pas les « mauvaises herbes » et éradique ces multiples petites fleurs qui troublent l’harmonie verdâtre de ces pelouses sans âme…

Que faire face à cette situation ? D’abord, prendre conscience qu’il est possible d’agir et de freiner cette dégradation de la biodiversité florale, et les associations de préservation de la nature comme les pouvoirs publics, locaux ou nationaux, peuvent jouer un rôle d’avertisseur et de protecteur. Cette prise de conscience a déjà eu lieu dans de nombreux endroits de Bretagne où, comme à Lancieux, existent des zones protégées, exemptes d’habitation ou de routes goudronnées, que survolent nombre de papillons multicolores, reflet des fleurs du lieu. Mais il faut évidemment augmenter le nombre de ces zones et inciter agriculteurs et particuliers à conserver des espaces un peu sauvages dans lesquelles fleurissent ces plantes : la replantation de haies, un petit carré de céréales préservé de tout herbicide ou la création (ou la préservation) d’un petit étang, ces choses simples et mille fois répétées en tous les endroits de Bretagne sur de petites ou moyennes surfaces, sans même gêner les activités humaines (mais peut-être plus quelques activités spéculatrices et immobilières…), peuvent permettre une meilleure préservation de la flore locale et, dans le même temps, favoriser le maintien, voire le (re)développement d’une faune aujourd’hui tout autant menacée par les aspects envahissants de la société de consommation.

Le Conservatoire donne lui-même quelques conseils, que Le Télégramme publie dans son édition du 29 juin : « « Nous savons que les prairies naturelles ou les zones humides abritent pas mal d’espèces menacées. Il faut tout mettre en œuvre pour en faire des zones protégées ». A ce titre, le conservatoire de Brest a établi plusieurs stations où des plantes rarissimes sont préservées. « Ces zones sont faciles à gérer. Il suffit de prévenir les propriétaires des terrains. En général, ils se sentent concernés et font tout pour nous faciliter la tâche. Ce qu’on leur demande est simple. Parfois, ça se résume à un coup de volant de tracteur, pour éviter d’écraser la zone ». » Cette responsabilisation sans culpabilisation des agriculteurs, et une bonne information des habitants comme des touristes sont les gages d’une heureuse diversité naturelle.

Sans négliger le rôle que peuvent jouer l’État et les autorités publiques locales dans l’achat et la gestion de zones plus vastes (et pas seulement littorales) destinées à mettre en œuvre des politiques de réintroduction et de reproduction d’espèces aujourd’hui en grand danger de par leur proximité avec des zones trop urbanisées ou trop polluées. S’il est bien certain que la Monarchie disposerait d’un atout privilégié pour l’écologie en enracinant une politique environnementale dans le temps long de la continuité dynastique, n’attendons pas pour agir et soutenir toutes les initiatives qui favorisent le maintien et le renouveau de la biodiversité florale comme animale !

Et gardons à l’esprit que « le désespoir en botanique est une sottise absolue » : une leçon d’espérance qui peut être étendue à d’autres domaines, bien sûr…

Jean-Philippe Chauvin

 

 

 

 

 

« L’insincérité » budgétaire de la République en fin de règne Hollande : un scandale à onze milliards d’euros :

Une « insincérité » à 11 milliards d’euros (si l’on en croit la presse économique qui avance ce chiffre), peut-être plus encore : c’est le petit cadeau d’adieu du gouvernement de M. Cazeneuve et particulièrement de son ministre des Finances M. Sapin, révélé par Le Canard enchaîné et la Cour des comptes dans son audit des finances publiques du pays. Cela mettrait ainsi le déficit de la France à 3,2 % du PIB quand M. Hollande avait promis qu’il serait à 2,8 % en 2017, pour se conformer aux exigences de l’Union européenne et plus exactement des règles issues du traité de Maëstricht, mais aussi aux promesses faites par la France à ses partenaires européens. Comme le signale dans son édition du 29 juin le quotidien libéral L’Opinion : « Pour la première fois, elle sera le seul et unique pays de la zone euro à être en déficit excessif », alors que les autres pays de la zone euro annoncent des déficits moins élevés, voire des excédents budgétaires comme le voisin allemand qui prévoit environ 15 milliards d’excédent (quand la France est, chaque année, à environ 70 milliards de déficit, qui se rajoutent à la dette actuelle)… Peut-on mieux résumer par ces quelques chiffres le désastre budgétaire de la République française en Europe ?

Cette situation, qui complique encore le travail de l’actuel gouvernement, affaiblit la France au moment même où elle cherche à retrouver sa place sur la scène internationale, et elle nous menace d’une situation « à la grecque », même s’il s’agit, pour l’heure, d’une menace plutôt que d’un risque avéré et immédiat.

Il serait bon et très pédagogique que les responsables du dernier dérapage budgétaire, de cette « insincérité », soient traduits en justice, au moins pour le principe et pour le symbole : après tout, n’est-ce pas ce qui arrive quand un Kerviel est accusé d’avoir fait perdre « quelques » milliards à la Société Générale ? Sa condamnation à 5 milliards d’euros, remise en cause depuis, avait été applaudie, à l’époque, par certains milieux économiques, alors que sa manœuvre financière ne concernait, à l’origine, que la banque dans et pour laquelle il travaillait. Quant à M. Cahuzac, il a été condamné à deux ans de prison pour une fraude de quelques centaines milliers d’euros qui en a fait perdre à l’État quelques dizaines de milliers, loin des 11 milliards d’aujourd’hui. La politique passée de M. Sapin, elle, affecte le pays tout entier, aujourd’hui, ses finances comme ses contribuables : pourquoi s’en tirerait-il à si bon compte, avec seulement quelques articles vengeurs qui ne l’affectent guère et ne provoquent, jusqu’à cette heure, aucune réaction de sa part, ni contestation ni regret ? Un grand procès qui permette de comprendre les mécanismes des dérives budgétaires et de « l’insincérité » financière serait aussi une occasion de responsabiliser ceux qui nous gouvernent.

Bien sûr, il ne s’agit pas de punir toute politique économique gouvernementale qui échouerait à atteindre ses objectifs initiaux et d’empêcher toute prise de risque qui, parfois, peut s’avérer utile, plus à moyen et long termes qu’immédiatement. Mais il s’agit d’en finir avec des pratiques irresponsables et surtout malhonnêtes et fort coûteuses pour les contribuables français.

Je suis surpris, je l’avoue, par la discrétion des médias et des politiques devant cette véritable « fraude en bande organisée » dont, à mon sens, les principaux coupables, peut-être plus que le Président ou le Premier ministre, sont le ministre des Finances et, plus encore, un système plus sensible aux quelques dizaines de milliers d’euros acquis immoralement par MM. Fillon et Ferrand (mais légalement, semble-t-il, et jusqu’à plus ample informé) qu’aux milliards pris dans la poche des Français

En 1934, l’escroquerie de M. Stavisky, favorisée par les milieux politiques de la République et ses usages malvenus, dénoncée par Le Canard enchaîné et L’Action française, avait provoqué une crise de la République qui ne s’en était sortie qu’en faisant tirer sur la foule des indignés du moment et en jetant le discrédit sur les protestataires, qualifiés de « fascistes » ou de « factieux » : « qui veut noyer son chien l’accuse de la rage », dit le proverbe. En 2017, la République, en ses autorités les plus importantes et forcément temporaires, peut voler des milliards aux contribuables, rien ne semble devoir se passer… Où sont les justes colères du pays contre les voleurs ?

M. le Président de la République s’honorerait en appelant les protagonistes de « l’insincérité » à assumer leurs responsabilités et leurs fautes. Le fera-t-il ? Il est vrai qu’en République, la morale est brandie plus qu’elle ne règne, en somme… Mais, en ce cas particulier, il s’agit de faire œuvre, plus encore que de morale, de justice. De justice sociale, pourrait-on ajouter…

Jean-Philippe Chauvin

Notre patrimoine en danger :

 

Chers amis du Patrimoine,

Une fois de plus, je suis contrainte de faire une mise au point, même si je m’étais promis de ne plus m’excuser de rien.
Mais quand l’image même de l’association pour laquelle je consacre l’essentiel de ma vie depuis trois ans est mise en danger, je n’ai pas d’autre choix.

Effectivement, je me suis exprimée dans deux médias dits « d’ extrême droite  » cette semaine, mais en précisant à chaque fois qu’Urgences Patrimoine était apolitique. Les deux interviews ont été claires et objectives et en aucune façon « orientées ».
Or, l’organisateur du rassemblement de demain, qui pourtant est venu me chercher pour défendre le château de Lagny-Le-Sec, fait désormais tout pour me décrédibiliser.

Vous avez pu au jour le jour suivre mon travail et mon implication dans cette affaire. Vous savez tous que je ne compte pas mon temps ni mon argent, puisque je paye tout à titre personnel puisque personne ou presque ne fait de dons à l’association et que donc, les caisses sont vides ( ça c’est un rappel pour ceux qui croient que je vis largement grâce à UP) mais je ne peux pas tolérer qu’on mette en doute ma neutralité politique.
Notre association est « populaire » et pour moi, « le peuple » est l’ensemble des citoyens, de droite comme de gauche, jeunes ou moins jeunes, riches ou pauvres, homos ou hétéros, catholiques, athées, juifs, musulmans….. bref, tous ceux qui s’intéressent à notre cause.

Je ne peux tolérer les attaques sans fondement pour deux malheureux articles de presses ( les autres, sont de la récupération réseaux, nullement de mon fait), c’est la raison pour laquelle demain, je ne me rendrai pas au rassemblement en hommage au château.
D’ailleurs, l’organisateur parle sans cesse de manifestation, alors qu’il s’agissait vraiment d’un rassemblement pacifique, donc ce sera sans moi !
Je laisse le libre choix à mes amis et délégués de s’y rendre, mais refuse que notre image soit associée à une démarche politique et contestataire, qui a l’air d’être l’idée véhiculée par l’organisateur à travers son média « Picardie Populaire » .

Dès demain je m’en vais donc m’occuper de sauver de la démolition l’église de la Nièvre que j’ai négligé depuis trois semaines et préparer le dossier pour les partenariats si nous voulons nous rendre au Salon international du Patrimoine au Carrousel du Louvre une troisième fois. Concernant Lagny-le-Sec, nous continuons à nous intéresser de près à tous les vices de procédures pour que ce « crime » ne soit pas impuni, grâce à certains de nos brillants membres, professionnels du Patrimoine ou juristes. Mais cela se fera en interne, puisque nous sommes visiblement bons à « jeter aux chiens » pour certains.

Alexandra Sobczak
Présidente d’Urgences Patrimoine

Le GAR sur Radio courtoisie :

Mardi 6 juin, dans le cadre de l’émission « Le libre journal du droit et des libertés », Jean-Philippe Chauvin, professeur d’histoire-géographie ; Frédéric Winkler, président du Groupe d’Action Royaliste et directeur des Camelots du Roi ; Daniel Heck, notaire ainsi que SAR Charles-Emmanuel de Bourbon-Parme, étaient les invités d’Olivier Tournafond pour une émission intitulée « La monarchie est-elle une solution ? » et diffusée en direct sur Radio Courtoisie.

Pour écouter ou réécouter cette émission, cliquez ICI

Le message de la légende du Roi Arthur :

Une réalité derrière la légende du Roi Arthur ?
Le film de Guy Ritchie se voit couronné en première tête du box-office de cette fin du mois de mai. Ne faisons pas de conclusion hâtive, mais rassurons-nous de l’intérêt porté par les français à nos traditions légendaires. Le film n’en demeure pas moins un merveilleux voyage en terres celtiques, il retrace le parcours mythologique nécessaire à la mise en relief des personnages et à l’immersion totale du spectateur.
Mais au-delà du spectacle que reste-t-il ? Quel message porte cette légende ?
Ne sommes-nous pas aussi en des temps troublés et n’assistons-nous pas aussi aux convoitises pathétiques du pouvoir ?
Ces rentiers de la politique asservis au grand patronat, à la finance et aux lobbies habiles amènent les français de tous bords désormais au désespoir de voir renaitre un jour une incarnation du pouvoir qui soit sincère, responsable, indépendante et juste. La république en serait-elle capable ? Gageons que c’est la dernière chance que les Français ont accordé à cette dernière en soutenant un candidat « sans » casseroles politiciennes et « sans » attaches aux partis politiques. Ne soyons tout de même pas dupe que la république a fabriqué de toutes pièces M. Macron comme un phœnix séduisant pour renaitre des cendres de l’UMPS… Et dans cinq ans, nul doute que le système sera à nouveau à bout de souffle, et nous saurons rappeler aux oreilles attentives notre intransigeance avec cette république.


Mais cette incarnation que les français attendent, n’est pas le mirage macron, car la France a connu Henry IV, François Ier, Louis XIV, et d’autres grands Rois qui ont fait notre nation, quand leurs avatars républicains, bien moins vertueux, la défont chaque jour un peu plus…


Alors il faut savoir s’animer de mythologie et de foi comme d’un soutien sur le chemin difficile de la vérité pour enfin rendre justice à notre histoire. Nos ancêtres n’ont-ils pas bâtit des cathédrales pour s’élever vers le ciel même en sachant que jamais ils n’en verraient l’achèvement ? Nous pouvons nous interroger sur ce qu’il nous resterait à contempler aujourd’hui si nos ancêtres s’étaient crû si intelligent que nous-même à refuser la part d’irréel et d’invisible qui nous entoure… Le mystique et la croyance sont des conditions indispensables au dépassement de l’homme, et à sa capacité à ne pas s’arrêter à une réalité souvent trop contraignante, pour envisager et se projeter sur des projets qui le dépassent.


Le film illustre très bien le destin du Roi qui, seul légitime à gouverner doit assumer le pouvoir comme un fardeau, comme un quête à accomplir, une mission divine, plutôt qu’une expérience éphémère et intéressée de la politique. Diriger un pays ne peut-être qu’une vocation, et une vocation est un appel à réaliser une mission, donc cela ne peut être un choix délibéré, c’est le cas de l’héritier qui est appelé à exercer une fonction du mieux qu’il le pourra et le plus humblement possible avant d’appeler à son tour son fils à honorer l’héritage laissé. On dit souvent que les meilleurs chefs sont ceux qui n’ont pas voulu du pouvoir, et cela est probablement vrai dans la mesure où la quête du pouvoir à travers les campagnes présidentielles évoquent chez les meilleurs candidats les pires réflexes et bassesses. Au-delà d’un spectacle pathétique, les qualités nécessaires à la course au pouvoir (ambition, alliances courtisanes, financements occultes, etc.) ne sont pas celles requises par un véritable chef d’Etat. Alors le système du suffrage universel est tronqué dans son fondement, et l’on voit bien que malgré la volonté du général De Gaulle d’épargner la cinquième république du joug des partis, ces derniers n’ont jamais été aussi nuisibles et corrompus. Ce n’est donc pas une nième république qui changera la donne.


Il faudra enfin que nous nous réconcilions avec l’idée monarchique, car elle semble bien être la seule chance qu’il restera à la France, une fois que l’oligarchie au pouvoir sera à bout de souffle et commencera à manquer de ressources pour maintenir l’illusion de la démocratie.


Il faudra enfin accepter qu’un pays comme la France ne se gère pas sur cinq ans, que les poulains des partis politiques manquent terriblement d’engagement et de conviction.
Et que notre pays se gouverne sur un temps long, que la gestion économique, sociale, l’éducation, la santé, doivent se rapprocher du peuple par une décentralisation véritable des institutions. Le Roi est le garant des institutions, le peuple en est l’acteur ; il faut enfin une véritable démocratie locale et participative au niveau communale et régionale.
Il faut pour finir un Roi pour son peuple et un peuple pour son Roi.


Fanfan

Quand le cynisme des puissants entraîne la mort de nos emplois : le cas de GM&S Industry, à La Souterraine :

La situation sociale en France est explosive, et ce n’est pas forcément une simple image : dans la Creuse, à La Souterraine, les salariés de l’équipementier automobile GM&S Industry menacent de faire sauter leur usine si les constructeurs, et en particulier Renault, ne s’engagent pas pour maintenir un volume de commandes suffisant pour pérenniser l’entreprise et les emplois. En fait, ce n’est pas la première fois que des ouvriers menacés de licenciement utilisent cette méthode, certes rude mais souvent seul moyen pour faire entendre leur désespoir et leurs revendications près d’une République plus intéressée par les dividendes attendus de la mondialisation et, parfois, par ceux des actionnaires (« un fonds de commerce électoral », selon un politologue, non par le nombre mais par leurs « dons » aux partis politiques), que par le maintien d’emplois considérés comme « inadaptés » à la nouvelle Division internationale des processus productifs qui tend à transformer la France en un pays de « services » sans industries… La même thématique mondialisatrice, que je qualifierai de « fataliste », nourrissait le discours de M. Macron devant les ouvriers de Whirlpool, déjà oubliés par les politiciens en quête de succès électoraux quand il vaudrait mieux quelques réussites économiques pour pousser quelques avancées sociales aujourd’hui bien nécessaires au moral public du pays et de ses travailleurs.

Ce qui est particulièrement choquant dans cette nouvelle affaire, c’est que, selon le négociateur de crise et gestionnaire de transition, le site est parfaitement viable, mais c’est Renault qui semble bloquer toute possibilité de pérennisation de l’activité, sans doute parce que M. Ghosn, patron payé grassement et de façon démesurée au regard de la manière dont il traite les salariés de son groupe, cherche toujours la meilleure profitabilité pour les actionnaires et non pour les ouvriers : son cynisme de grand féodal libéral est une mauvaise nouvelle pour qui est soucieux de justice sociale, mais il est la coqueluche des milieux financiers et des classes dominantes « asociales ». Certains trouveront mon propos exagéré ? Ce qui l’est, réellement, c’est l’indécence sous couvert de stratégie économique de certains grands capitaines d’industrie qui négligent les devoirs sociaux de leur situation avantageuse !

La fermeture définitive de cette usine entraînerait la disparition de 280 emplois directs mais, selon le premier adjoint à la mairie de La Souterraine et président de la communauté de communes de l’Ouest creusois, M. Lejeune, dans un entretien cité par Le Figaro sur son site électronique, et il ajoute : « A l’échelle de la communauté, sur un bassin de 25.000 emplois, ce sont 800 personnes qui sont concernées indirectement. (…) Il faut bien être conscient que si les salariés se retrouvent au chômage, compte tenu de leur compétence et de la place de l’industrie automobile dans les alentours, on ne pourra rien leur proposer comme emploi similaire ».

Alors, peut-on laisser faire sans réagir ? Dans la logique libérale actuelle ne sont prévues, en général, que quelques indemnités pour les salariés et des propositions de travail pas toujours adaptées ni aux travailleurs ni au bassin d’emplois local. C’est, évidemment, peu satisfaisant pour les premiers concernés, et cela risque d’aggraver un peu plus la fracture territoriale qui se traduit par une colère de moins en moins sourde et, au contraire, fort bruyante des personnes lors des élections générales.

Si le rôle de l’État n’est pas de tout faire ni de produire par lui-même, il a néanmoins le devoir d’assurer le maintien et le développement des activités productives prioritairement nécessaires au pays, et de préserver les conditions d’une bonne répartition des revenus entre les différentes catégories professionnelles selon leur qualité et leur quantité de travail. La justice sociale ne doit pas être une option dans la politique économique de notre nation mais bien une obligation morale et politique tout à la fois, qui doit motiver l’État et ceux qui l’incarnent et le servent. Il n’est pas certain que la République, trop souvent serve de l’Argent et de sa logique impitoyable, soit le régime le plus approprié pour imposer aux féodalités financières et économiques cette élémentaire et nécessaire justice sociale : quand la Monarchie n’hésite pas à emprisonner Fouquet, la République, elle, s’incline trop souvent devant Mammon

Jean-Philippe Chauvin