Être royaliste

Le code de chevalerie (3/10) : tu ne reculeras pas devant l’ennemi

« Le salut d’un roi n’est pas dans son armée, ni la victoire d’un guerrier dans sa force ».

À quoi peut bien ressembler le chevalier des temps modernes ? Pour répondre à cette épineuse question, Aleteia a remis au goût du jour un ancien code de chevalerie en vigueur au XIIesiècle. Ces dix commandements, à l’image du décalogue de l’Église catholique, dictaient la conduite des chevaliers désireux de cultiver les saintes vertus et d’éveiller en eux les sentiments les plus nobles. Répondant aux problématiques médiévales, un tel code peut à première vue sembler désuet ou inapproprié à l’époque moderne. Vraiment ? Largement imprégnés par la morale chrétienne, ce seront des prêtres, bien dans leur époque, qui revisiteront et réactualiseront pour vous les préceptes de ce code dont notre société moderne gagnerait beaucoup à s’inspirer. Faisons naître ensemble un nouvel esprit chevaleresque ! 

Cette semaine, c’est au tour du père Bertrand Monnier, curé de la paroisse Val de Marie, dans le diocèse de Verdun, d’apprendre à notre aspirant chevalier comment faire face à l’ennemi. Difficile de deviner à la célébration traditionnelle de ses offices que l’abbé Monnier, né en 1979, est fan de musique metal, ainsi que des mondes fantastiques et médiévaux. C’est donc tout naturellement qu’il a choisi d’ajouter quelques références cinématographiques originales à ce nouveau code de chevalerie pour mieux illustrer son propos.


Tu ne reculeras pas devant l’ennemi

Mon jeune apprenti,

Aujourd’hui, je vais te parler de l’ennemi du chevalier : le côté obscur de la Force. Tu sais qu’un chevalier Jedi combat le côté obscur avec courage et bravoure. Il est d’ailleurs même prêt à mourir au combat. C’est là une belle et noble chose, qui permet de faire grandir ce monde. Je ne doute pas de ton courage et de ta bravoure, ni de ta générosité. Je sais à quel point tu es motivé pour participer à cette grande aventure humaine qui est la construction du Royaume des Cieux.

Sache cependant que le côté obscur de la Force sait se jouer de nous et fort bien utiliser cette motivation à nos dépends. Ainsi, au nom de notre courage et de notre bravoure de chevaliers, il nous arrive de tomber dans les pièges qu’il nous tend. Alors, pour mieux éviter les traquenards, je t’invite aujourd’hui à te poser cette question : qui donc est mon ennemi ?

La réponse va te sembler rude, mais il faut pourtant que chaque chevalier Jedi se le redise bien souvent : je suis mon premier ennemi. Rappelle-toi l’initiation de Luke Skywalker par Maître Yoda, quand il entre dans sa caverne intérieure pour combattre son ennemi Dark Vador : il triomphe de lui certes, mais le masque tombe et il réalise alors que le visage de son ennemi n’est autre que le sien. Le premier ennemi du chevalier est donc lui-même. N’oublie pas qu’il est impossible de changer les autres, mais que l’on ne peut se changer que soi-même. La tentation est grande de succomber au côté obscur de la Force. C’est plus facile, plus rapide, plus avantageux à bien des égards… surtout matériels. Mais c’est bien ton âme que tu risque de perdre. Tout le monde s’imagine le côté obscur tel un seigneur Sith, sombre combattant. Les manières de succomber sont hélas bien plus nombreuses.

Il existe en effet une tout autre tentation pour le chevalier : celle de devenir un Moldu. Le Moldu qui sommeille en chacun de nous est certainement notre pire ennemi. Il est là, avachi devant son ordinateur et ne sait rien faire d’autre que de consommer, râler contre ce qui ne dépend pas de lui et faire des choix orientés uniquement vers la facilité et la rapidité, vers son confort et sa sécurité. Il refuse toute sorte d’aventure et ne réfléchit jamais aux choses qui dépendent de lui, en parfait rouage d’une machine économique. Telle est la sombre tentation qui habite chaque chevalier : basculer progressivement vers une vie facile et confortable, mue par l’ignorance et la peur, le consumérisme et la paresse.

Voilà, mon cher padawan, où est ton ennemi. Caché au fond de toi, il te murmure des paroles qui semblent être sages et prudentes, mais qui te font glisser lentement vers la mollesse d’esprit. Ce monde contemporain te changera en véritable guimauve si tu n’y prêtes pas attention. Et tu sais parfaitement qu’il est impossible de construire quoi que ce soit avec de la guimauve. Je vais donc maintenant te donner quelques exercices pour combattre l’ennemi moldu qui est en toi, en suivant ce précieux précepte des chevaliers : prier avant de réfléchir, réfléchir avant d’agir. Car tu sais bien que la première arme du chevalier n’est pas dans sa main mais dans son esprit.

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Le code de chevalerie (2/10). Tu feras largesse à tous :

« Le chevalier n’a que son cœur généreux et serviable à offrir pour changer le monde et inverser le cours de l’histoire. »
Kae Verens

prière croiséÀ quoi peut bien ressembler le chevalier des temps modernes ? Pour répondre à cette épineuse question, Aleteia a remis au goût du jour un ancien code de chevalerie en vigueur au XIIesiècle. Ces dix commandements, à l’image du décalogue de l’Église catholique, dictaient la conduite des chevaliers désireux de cultiver les saintes vertus et d’éveiller en eux les sentiments les plus nobles. Répondant aux problématiques médiévales, un tel code peut à première vue sembler désuet ou inapproprié à l’époque moderne. Vraiment ? Largement imprégnés par la morale chrétienne, ce seront des prêtres, bien dans leur époque, qui revisiteront et réactualiseront pour vous les préceptes de ce code dont notre société moderne gagnerait beaucoup à s’inspirer. Faisons naître ensemble un nouvel esprit chevaleresque !

Cette semaine, l’abbé au « grand cœur » Guillaume Soury-Lavergne a médité sur le précepte suivant :

Tu seras libéral et feras largesse à tous

Le chevalier des temps modernes ne peut rien avoir de moins comme idéal que la sainteté. L’objectif n’est pas de se calquer sur le monde, de suivre le sens du courant ou des modes passagères… Le chevalier se souvient avec humour – et lucidité – que le poisson qui suit le courant de la rivière est le poisson mort !

Il sait bien qu’un des traits marquants de notre génération est celui de la « mondanité », cette attitude mortifère qui conduit à « rentrer dans le rang » sans oser témoigner du Christ et de son Évangile, à jouer au « caméléon » en société et à complaisamment frétiller dans les eaux troubles de la superficialité.

Las ! Le chevalier au grand cœur ne peut tolérer ce qui, dans sa vie, ne fait pas « l’âme grande », confronté aux pirouettes politiques, aux opportunismes de tous bords et aux calculs qui s’étalent quotidiennement dans les médias jusqu’à la nausée, il n’a que son cœur généreux et serviable à offrir pour changer le monde et inverser le cours de l’Histoire. Fort de son baptême, il sait, à la suite de Bernanos, que « dans les affaires de Dieu, la suprême ressource c’est le sacrifice des âmes consacrées ».

Pour mettre fin à la spirale idéologique stérile de ceux qui pensent que parce qu’ « ils ont parlé, ils ont agi », le chevalier moderne se fait une gloire de donner sa vie aux autres, réellement. Il n’est pas bon et généreux « en esprit »: il l’est simplement, pauvrement, concrètement. Pour lui, offrir sa vie n’est pas un beau programme mais c’est la substance même de son existence quotidienne : il offre sa vie en aidant les autres par les moyens qui sont les siens, il offre sa vie en perdant du temps pour Dieu dans la prière, il offre sa vie pour l’épouse qu’il a choisie entre toutes.

À la suite de Jésus, il veut les aimer « jusqu’au bout », sachant bien qu’ « il y a plus de joie à donner qu’à recevoir ». Sa prière est aussi celle qui illumine le cœur et transporte l’âme de chaque scout :

Seigneur Jésus,
Apprenez-nous à être généreux,
À Vous servir comme Vous le méritez
À donner sans compter,
À combattre sans souci des blessures,
À travailler sans chercher le repos,
À nous dépenser, sans attendre d’autre récompense,
que celle de savoir que nous faisons Votre Sainte Volonté.

Il puise dans l’exemple des saints l’expression de la plus généreuse libéralité, car eux ont beaucoup plus agi qu’ils n’ont parlé. Et c’est dans la vie de la petite sœur Thérèse de l’Enfant Jésus et de la Sainte Face que se résume toute son existence : « Aimer c’est tout donner et se donner soi-même ».

Aleteia

Le code de chevalerie (1/10). Tu protégeras l’Église :

chevalerie 2À quoi peut bien ressembler le chevalier des temps modernes ? Pour répondre à cette épineuse question, Aleteia a remis au goût du jour un ancien code de chevalerie en vigueur au XIIe siècle. Ces dix commandements, à l’image du décalogue de l’Église catholique, dictaient la conduite des chevaliers désireux de cultiver les saintes vertus et d’éveiller en eux les sentiments les plus nobles. Répondant aux problématiques médiévales, un tel code peut à première vue sembler désuet ou inapproprié à l’époque moderne. Vraiment ? Largement imprégnés par la morale chrétienne, ce seront des prêtres, bien dans leur époque, qui revisiteront et réactualiseront pour vous les préceptes de ce code dont notre société moderne gagnerait beaucoup à s’inspirer. Faisons naître ensemble un nouvel esprit chevaleresque !

Cette semaine, le père Stéphane Mayor, vicaire de la paroisse Sainte-Marie des Batignolles dans le 17e arrondissement de Paris, s’est penché sur le premier précepte du chevalier des temps modernes :

Tu protégeras l’Église

« Sachez une chose : le principal ennemi de l’Église c’est le péché, et son principal protecteur, c’est le Christ. Chaque chrétien ne dispose en réalité que d’une seule arme pour protéger l’Église : la sainteté.

« Revêtez l’équipement de combat donné par Dieu, afin de pouvoir tenir contre les manœuvres du diable. Oui, tenez bon, ayant autour des reins le ceinturon de la vérité, portant la cuirasse de la justice, les pieds chaussés de l’ardeur à annoncer l’Évangile de la paix, et ne quittant jamais le bouclier de la foi, qui vous permettra d’éteindre toutes les flèches enflammées du Mauvais. Prenez le casque du salut et le glaive de l’Esprit, c’est-à-dire la parole de Dieu. »
(Éphésiens 6, 11-17)

Un chevalier sera d’autant plus capable de défendre l’église des menaces physiques qu’il le fera avec la sainteté de sa propre vie. Lorsque sainte Jeanne d’arc libère la France du joug anglais, elle le fait d’une toute autre manière que les simples militaires, exigeant du roi de France qu’il soit sacré et reçoive de Dieu l’assistance promise aux royaumes chrétiens. De la même mystérieuse manière, saint Jean Paul II a résisté face à l’invasion de la Pologne par les nazis, en créant une troupe de théâtre afin de sauvegarder la culture polonaise dans l’attente de la libération. C’est ni plus ni moins parce qu’il vivait saintement qu’il a réagi de cette façon. En somme, quand les chrétiens sont en danger, les protéger concrètement est un devoir mais qui doit impérativement s’établir sur la sainteté de l’Église.

Mais protéger l’Église c’est aussi se confronter à la pensée non chrétienne, développer un argumentaire et pouvoir exprimer la vérité de la foi en tenant compte des personnes auxquelles on s’adresse. Lorsque les fondations de notre foi sont sapées, lorsque les murailles de nos certitudes sont ébranlées, nous devons nous rappeler que le Christ nous avait prévenu, non pour nous effrayer mais pour nous éveiller. Pour que nous soyons capables d’aborder paisiblement toute opposition. Il a ainsi mis en garde ses disciples :

« Voici que moi, je vous envoie comme des brebis au milieu des loups. Soyez donc prudents comme les serpents, et candides comme les colombes. Méfiez-vous des hommes : ils vous livreront aux tribunaux et vous flagelleront dans leurs synagogues. Vous serez conduits devant des gouverneurs et des rois à cause de moi : il y aura là un témoignage pour eux et pour les païens. Quand on vous livrera, ne vous inquiétez pas de savoir ce que vous direz ni comment vous le direz : ce que vous aurez à dire vous sera donné à cette heure-là. Car ce n’est pas vous qui parlerez, c’est l’Esprit de votre Père qui parlera en vous. Le frère livrera son frère à la mort, et le père, son enfant ; les enfants se dresseront contre leurs parents et les feront mettre à mort. Vous serez détestés de tous à cause de mon nom ; mais celui qui aura persévéré jusqu’à la fin, celui-là sera sauvé. »
(Mt 10, 16-22)

Il est vrai que nous avons, dans une large mesure, perdu l’art de l’apologétique, l’art de débattre avec le monde pour mettre en valeur la beauté et la vérité de la sagesse chrétienne. L’apologétique est aussi là pour défendre les raisons de croire. Les penseurs chrétiens ont toujours dialogué avec leurs homologues non chrétiens, ils n’ont jamais eu peur de se confronter à leurs idées. Un chevalier des temps modernes doit faire revivre sans crainte cet esprit de joute intellectuelle, ce dialogue où l’Église renouvelle mystiquement ses forces :

« Ne vous inquiétez pas de la façon dont vous vous défendrez ni de ce que vous direz. Car l’Esprit Saint vous enseignera à cette heure-là ce qu’il faudra dire. »
(Lc 12, 11-12)

Les chrétiens qui veulent embrasser un idéal chevaleresque doivent s’engager dans un débat d’idées et ne peuvent se contenter d’affirmer la foi en faisant abstraction de la contradiction. »

Aletéia

Le retour de l’anneau de Sainte Jeanne d’Arc

Ce dimanche 20 mars 2016, jour de l’équinoxe de printemps chassant l’hiver avec une journée d’avance et coïncidant avec le dimanche des Rameaux ouvrant la semaine Sainte, le Groupe d’Action Royaliste s’est rendu à la cérémonie d’hommage à l’anneau de Jeanne d’Arc au Puy du Fou. Sous un soleil éclatant, la journée s’annonçait mémorable.

Chevaliers

Arrivés en fin de matinée, la cérémonie commençant seulement à 14h, nous avons décidé de nous rendre non loin du Puy du Fou, au Mont des Alouettes situé sur la commune des Herbiers. Il s’agit d’une colline culminant à 232 mètres qui offre un magnifique panorama sur le bocage Vendéen, où abondent les points de vues, les baies pittoresques, les rochers finement ciselés par la pluie et gardés par des ajoncs aux épines défensives. Ce fut un haut lieu des Guerres de Vendée, comme nous l’indique le tympan de l’élégante chapelle néo-gothique «1793, la Vendée fidèle» ; fidèle au Roi de France contre la frénésie révolutionnaire.  Cet endroit, particulièrement venteux, était autrefois très prisé par les meuniers de la région comme l’attestent encore aujourd’hui les trois moulins à vent récemment rénovés. Ces moulins avaient également une fonction stratégique entre 1793 et 1794, lorsque les Républicains vinrent mater les insurgés royalistes, et particulièrement lors de l’arrivée des colonnes infernales de Turreau. Ils servirent de télégraphe optique pour annoncer les nouvelles. En fonction du mouvement des ailes, différents signaux étaient annoncés aux Vendéens, de collines en collines, pour signaler tout mouvement ennemi. Victorieux, les troupes barbares révolutionnaires, incendièrent les moulins et seuls les trois en place aujourd’hui ont été restaurés.
Sur l’un d’eux est apposé une citation d’un sénateur de la IIIe République, Jean Yole :  «C’est le rôle de chaque génération de recueillir ce que la tradition détient de sages leçons, d’énergies accordées, pour en ensemencer les réalités futures. La tradition, c’est le pied-mère. Le progrès, c’est le greffon.»
En descendant du côté gauche de la chapelle, nous sommes tombés sur une stèle commémorative en l’honneur du bon roi Louis XVI, érigée en 1993, soit deux siècles après sa mort.

Monument Louis XVI - Vendée

Le cruel hiver de 1428-1429 allait finir, laissant une longue traînée de deuils, de misères et de désespoirs… La France, vaincue, trahie, était devenue la proie des Anglais, et les horreurs de la famine, du brigandage et de la guerre civile achevaient l’œuvre maudite de l’invasion. Dans les campagnes ravagées, les champs étaient en friche, les chaumières en ruine, les églises incendiées. Les populations affolées, terrifiés, hantés, fuyaient vers les villes sans nourriture, n’emportant que leurs souvenirs, ou se retiraient au fond des forêts, leur plus sûre retraite !

L’herbe, les ronces poussaient dans les rues de Paris dépeuplé et dévasté ; la nuit, les loups venaient disputer leur maigre repas à ses derniers habitants…

Lors de cette époque de larmes et de sang, comme de nombreuses fois dans l’Histoire, la France était au bord de l’anéantissement. C’est toujours lorsque les événements sont les plus dramatiques que la France reçoit un coup de pouce du Bon Dieu, lui permettant de se relever, de renaître de ses cendres tel le Phénix. Le Seigneur choisi ce moment pour faire parvenir à la France Jeanne d’Arc, lui confiant la mission de sacrer à Reims le Dauphin Charles, dit «Roi de Bourges », représentant le dernier rempart des Français restés fidèles à la cause nationale. Sa seconde mission était de bouter hors de France l’envahisseur Anglois.

C’est dans l’enclos potager paternel, que ses voix s’adressèrent à elle.
Jeanne entendit : «Jeanne la Pucelle, fille de Dieu, sois bonne et sage enfant ; mets ta confiance au Seigneur… Jeanne, il faut que tu ailles en France !». Elle regarda autour d’elle et ne vit personne, mais une grande clarté brillait à droite de l’église. Elle resta toute saisie devant la révélation de sa destinée. Bientôt Jeanne entrevit dans un nimbe lumineux l’image ailée de Saint Michel avec son armure éclatante, son épée de flammes, victorieuse de l’Esprit des ténèbres et du mal. Toute une cohorte céleste environnait le vainqueur de Satan, étincelant de lumière et radieux de beauté !

Jeanne, effrayée, tomba à genoux et ferma ses yeux… Lorsqu’elle les rouvrit, l’apparition était toujours là, mais cette fois elle put en supporter le divin éclat. «Je suis l’archange Michel, dit la voix. Je te viens commander de la part du Seigneur que tu ailles au secours du dauphin Charles, afin que par toi il recouvre le royaume de France, qui est celui de Jésus.»
Jeanne lui répond en tremblant : «Messire, je ne suis qu’une pauvre fille des champs. Je ne puis ni chevaucher, ni conduire des hommes d’armes !
– Va, fille de Dieu, reprit l’archange
– Mais je ne saurais, messire. 
– Dieu t’aidera et te donnera pour conseil Sainte Marguerite et Sainte Catherine. Tu iras trouver le capitaine de Baudricourt à Vaucouleurs. Par deux fois, il te rebutera, mais la troisième il te fera mener au Roi.
– Suis-je donc la Vierge annoncée par la prophétie ? 
– C’est toi qui sauvera la France et fera sacrer le roi à Reims !
– Ayez pitié de votre servante, messire !
– Va, fille de Dieu, et chasse les Anglais du royaume !

Et la vision disparut, remontant vers le ciel…

La suite nous la connaissons, Jeanne renouvelant  le Pacte de Tolbiac, alliance qu’a fait Dieu avec Clovis en 496, créant le lien éternel entre lui et le royaume de France, conduisit Charles a Reims pour être sacré Roi, ce qui permit la longue reconquête et l’expulsion des Anglais hors du royaume.

Revivez le parcours de Jeanne dans cette vidéo élaborée par SacrTV «Jeanne de Domrémy à Rouen»

 

Avant son procès à Rouen, les Bourguignons l’avait préalablement capturée à Compiègne, le 23 mai 1430. Emprisonnée, elle fut mise «aux enchères» pour 10 000 écus. Personne en France ne souhaita apporter cette somme, et c’est finalement les Anglais qui mirent l’argent sur la table afin de la livrer à Pierre Cauchon, évêque de Beauvais et allié des Anglais. Lors de son arrestation, les Bourguignons, en vue de son jugement pour sorcellerie, gardèrent comme pièce à conviction l’anneau de Jeanne, présent offert par ses parents et sur lequel était inscrit «Jhesus Maria». Jugée coupable, Jeanne fut conduite au bûcher le 30 mai 1431, et brulée vive. Seul son cœur restera intact, sous le regard abasourdi du bourreau. Quant à l’anneau, dernier objet ayant appartenu à la Pucelle, le cardinal de Winchester, Henri Beaufort, le récupéra pour le donner au Roi d’Angleterre. Ainsi depuis 1431, soit six siècles, l’anneau de Jeanne d’Arc, s’est vu confié de générations en générations au sein de la famille Cavendish-Bentinck, jusqu’à ce que son dernier propriétaire anglais finisse par le mettre aux enchères le 26 février 2016, à Londres.

C’est l’avocat et écrivain, Me Jacques Trémollet de Villers qui, venant de commettre un livre sur le procès de Jeanne à Rouen, a averti son ami Philippe de Villiers de la prochaine mise aux enchères de l’anneau – lui-même était au courant de son existence grâce à ses recherches pour écrire son livre. L’authenticité de l’anneau étant quasi-sure, Philippe de Villiers songe donc à participer à l’enchère afin de rapatrier en France cette relique johannique, éminemment symbolique. Nicolas de Villiers, président du Puy du Fou, décida de réunir les fonds nécessaires pour acquérir l’objet, via La Fondation Puy du Fou Espérance et surtout grâce à de nombreux donateurs anonymes. A Londres, les Français remportèrent l’enchère le 26 février 2016. L’anneau de Jeanne d’Arc sera bien de retour six siècles après sa mort, dans ce qu’elle appelait « Le Saint Royaume de France » !  Acquis contre la somme de 376 000€, Philippe de Villiers, eu la bonne idée de dire que la France venait de payer les 10 000 écus réclamés par les vils bourguignons en 1431 pour la libération de Jeanne. Évidemment ce n’est « que » son anneau mais le symbole est fantastique !

Le 4 mars, Nicolas de Villiers, est allé chercher l’anneau à Londres, et décida qu’en ce 20 mars, dimanche des Rameaux, le précieux serait présenté au peuple de France.

Le dimanche des Rameaux, qui précède la semaine Sainte, commémore l’entrée solennelle de Jésus Christ à Jérusalem ainsi que Sa Passion et Sa mort sur la Croix. Si la comparaison est possible, le retour de l’anneau en ce jour des Rameaux est visible comme un signe.

Dimanche 20 mars, 14 heures, la foule se masse à l’entrée du parc. Beaucoup de familles, visiblement catholiques, ont fait le déplacement pour cet événement historique. Nous constatons la présence massive de jeunes, d’enfants et de cadets, ce qui est bon signe et réellement vivifiant ! Les bannières, drapeaux, gonfanons et oriflammes de l’Ancien Régime claquent au vent, dévoilant leurs riches couleurs. Nous distinguons évidemment les armes de Sainte Jeanne d’Arc, les armoiries de Charles VII, et beaucoup d’autres étoffes fleurdelisées ! L’ambiance est au beau fixe, quelques musiciens jouent des airs médiévaux, les prêtres discutent avec des parents et des militaires d’un bataillon de St-Cyrien… La sécurité donne l’alerte de l’imminence de la cérémonie, les gens sont invités à se rendre dans la cour du château style Renaissance italienne, ou pour ceux qui le souhaitent, de rester sur les accotements de l’allée principale pour admirer les départs des différents cortèges de célébration. C’est ce que nous avons fait.

Les premiers appelés furent les militaires en costumes d’apparat de l’école d’officiers de St-Cyr avec leur fanfare, jouant la magnifique musique «Terres Nord-Ouest»,  hymne du corps d’Artillerie des régions occidentales. Leur parade se terminant dans l’enceinte du château, ils formèrent deux haies d’honneur de chaque côté de l’entrée principale, pour accueillir le second cortège, le plus attendu.

Puis, résonne dans l’air, le sublime chant «Le Secret de la lance, le Cri de Jeanne», interprété par une douce voix. Le public, ayant à peine terminé ses applaudissements pour les St-Cyriens, ne fait plus aucun bruit. Visiblement ce chant entre dans les cœurs de certains français au vu des larmes sur les joues, de quelques dames notamment. Même nous, brutes patibulaires, sommes pris de chair de poule, c’est dire !
A la fin de cette mélopée cristalline, nous voyons arriver de l’entrée du parc, des bannières, de la cavalerie, des fantassins et chevaliers, venant vers nous. Il s’agit du cortège cérémonial qui amène l’anneau pour la présentation au peuple de France, et vers son ultime demeure en la chapelle du château du Puy. Arrivé à notre hauteur, nous sommes transportés six siècles en arrière, aux temps médiévaux : la cavalerie lourde de Seigneurs précède quelques chevaliers à pieds, des bannerets, écuyers et porte-étendards. Viennent ensuite des enfants en costume de villageois d’époque, portant des bouquets de fleurs jaunes et des rameaux. Un groupe de figurants habillés en Poilus, portant le drapeau tricolore républicain ferment la marche, suivis de près par une jeune cavalière interprétant Jeanne d’Arc en armes avec étendard. C’est enfin le tour du palanquin de la cloche abritant l’anneau, porté par des chevaliers. La cohorte de cottes de mailles et de heaumes se termine par des cavaliers lourds. Leur entrée dans la cour, où se tiennent 5000 français prêts à les acclamer, se fait magistralement. Les cadets de St Cyr ayant formé deux haies d’honneur, accueillent ces soldats d’une autre époque sabres au clair, comme un passage de témoin historique !

Saint-Cyriens et chevaliers

L’anneau de Sainte Jeanne d’Arc est enfin arrivé au terme de son périple à travers les siècles sous un tonnerre d’applaudissements !

chevaliers au palanquin

C’est enfin le moment des discours des trois tribuns de ce jour : Me Jacques Trémollet de Villers, auteur de «Jeanne d’Arc, le procès de Rouen», Franck Ferrand, animateur de l’émission  «Au cœur de l’Histoire» sur Europe 1 et enfin Philippe de Villiers, que l’on ne présente plus. Le tout orchestré par Nicolas de Villiers.

Ces orateurs nous ont offert de fabuleux discours.
Extraits.

Trémollet de Villers, nous raconta tout d’abord l’histoire de l’anneau depuis la condamnation de la Pucelle d’Orléans : «L’objet de vénération est déjà là, la source d’énergie le sera pour les temps nouveaux qui s’annoncent, un vrai printemps, pour cette terre que Jeanne appelait le Saint Royaume de France»

 

Ferrand, salua ensuite la «puissance d’illumination de Jeanne, symbole d’une force de résistance, d’une énergie, d’un amour de son pays. […] Jeanne est celle qui nous relie à une forme de transcendance, elle est en quelque sorte, un lien, vers des forces, qui sont des forces célestes»

 

Sainte Jeanne d'Arc

 

Enfin, Philippe de Villiers, dévoila une information absolument incroyable : depuis l’acquisition de l’anneau, beaucoup de personnes étaient dubitatives sur son authenticité. Peu avant le 20 mars, une équipe de spécialistes en orfèvrerie médiévale a certifié comme authentique la relique Johannique. Il n’y a plus de doutes, il s’agit de l’anneau porté par la Sainte. La perfide Albion ayant certainement eu vent de cette tonitruante annonce décida, un jour avant la présentation aux Français, de récupérer l’anneau. Elle somma le Puy du Fou de leur restituer l’objet, osant dire, avec toute la morgue britannique, qu’il faisait parti de «  leur patrimoine historique » ! Incroyable et monstrueux culot !  Voici, en substance, ce qu’a dit De Villiers, qui ne compte pas se laisser faire :

«Il y a un élément nouveau dans le périple de l’anneau de Jeanne depuis hier. Cet élément vient d’Angleterre. Le gouvernement britannique vient d’adresser à notre avocat maître Terrasse, qui est aussi l’avocat du gouvernement français à Londres, une demande inouïe: le retour de l’anneau à Londres.
Le conseil national des Arts (Art Council), après quelques études rapides aux archives royales et à notre dossier d’expertise, nous a fait savoir qu’il considérait que l’anneau pourrait entrer parmi les «objets de haute valeur symbolique du patrimoine national britannique», et qu’à ce titre il faisait l’objet d’un règlement européen.
Celui-ci stipule qu’il faut une licence d’exportation pour les biens qui doivent quitter le territoire de l’UE. Le Conseil des arts n’a pas caché qu’il se réservait la possibilité de préempter, pour le compte de l’État britannique, l’anneau. Le gouvernement britannique pouvait faire valoir son droit de préemption avant la vente, il ne l’a pas fait, et le regrette.
«Le Puy du Fou se réjouit de cette demande qui vient authentifier l’anneau dans son historicité et répond ainsi aux historiens bourguignons», déclare non sans malice Philippe de Villiers.

«La question essentielle, je vous la pose: l’anneau de Jeanne D’Arc fait-il partie du patrimoine national de l’Angleterre ?», s’exclame le fondateur du Puy du Fou.

Aussitôt la foule hue sa désapprobation.

Deuxième question : «l’anneau de Jeanne fait-il partie du patrimoine français ?»

Le public approuve avec enthousiasme.

«Nous porterons votre réponse à l’Angleterre et leur dirons ceci: si des Anglais veulent voir l’anneau qu’ils ont négligé à Londres pendant six cents ans, alors ils sont les bienvenus “Welcome to the Puy du Fou”. Aux autres, je dis “it’s too late”, l’anneau est en France, et il y restera ! », proclame-t-il sous un tonnerre d’applaudissements !

Nicolas de Villiers présente une jeune fille, qui elle aussi clame son amour pour la Pucelle. Les discours s’achèvent, c’est le temps de la levée des drapeaux !

Sous l’air de «La Marche de Robert de Bruce», hymne joué en France par la garde rapprochée écossaise de Jeanne lorsqu’elle entra victorieuse à Orléans, commença la levée des l’oriflammes.

La Marseillaise retentit ensuite. Nous pouvons le déplorer, mais n’oublions pas que même si des millions de Français ont donné leurs vies à cause de la broyeuse de peuples qu’est la République, c’est tout de même du sang français qui a coulé.Des millions de braves, de bonnes âmes françaises, se sont sacrifiés car ils combattaient avant tout pour la France. N’oublions pas d’honorer ces morts comme il se doit. La levée du drapeau Tricolore se fait péniblement, visiblement coincé, c’est avec bien du mal qu’il arrive au sommet du mat, sous les rires amusés de certains spectateurs. Nous y avons vu le signe de l’affaiblissement du régime actuel, et comme nous en parlions avec un vieux royaliste sur place, la République va s’effondrer très rapidement.

Ensuite, vint un grand moment pour nous avec le discours absolument magnifique d’André Malraux sur Sainte Jeanne d’Arc.

 

Autre grand moment, l’émotion se répand parmi les 5000 personnes présentes, lorsque les St-Cyriens chantèrent le poème de Charles Péguy «Heureux ceux qui sont morts» :

 

Comme magnifique bouquet final de la cérémonie, avant la présentation individuelle de l’anneau d’une Sainte Patronne de la France dans l’intimité de la chapelle du «Sommet des Hêtres», nous avons eu le droit à un nouveau chant des officiers de St-Cyr, écrit tout spécialement pour ce moment historique. Ce morceau absolument magnifique, «Rappelle-toi Jeanne», fut joué sur la mélodie de «La Marche de Robert de Bruce», composée au XIVe siècle

Cette journée mémorable, gravée à jamais dans notre mémoire et nos cœurs de français, s’acheva par une visite individuelle ou en petit groupe de l’anneau et certainement, l’âme de Jeanne était avec nous. Les quelques 5000 français présent en ce jour, furent des privilégiés éphémères, ayant pu voir le précieux artefact avant tout le monde. Il ne sera visible pour tout le monde qu’à partir du mois d’avril et selon certaines modalités de sécurité, car, comme l’a dit Nicolas de Villiers, l’anneau n’est pas à l’abri des vols et c’est pourquoi il demanda, en plaisantant, aux St Cyrois, de veiller pour le protéger des voleurs Anglais !

Ce fut un jour historique riche en émotions, car comme l’a si bien dit Philippe de Villiers, cet anneau n’est pas qu’un objet, c’est un signe d’espérance pour notre chère France. La Mission Divine de Sainte Jeanne d’Arc n’est pas terminée a-t-il ajouté. En tant que royalistes et membres du Groupe d’Action Royaliste, c’était un devoir d’y être, et nous ne le regrettons pas !

Je vais terminer sur ma vision personnelle de Ste Jeanne, en trois points qui me viennent à l’esprit :

  • Elle montre le lien vital qu’a la France avec Dieu, car elle s’est battue, non pas comme certains essaient de nous le faire croire, pour le peuple, mais pour Dieu. Le Seigneur lui a confié deux missions : amener le Dauphin à Reims, qu’il se fasse sacrer roi de France, et bouter l’Anglais hors du royaume. Son action de grâce, son Saint-Sacrifice, prouve que lorsque le peuple Français est en osmose avec le Christ, la France est en symbiose avec Dieu. Et si elle s’est battue pour Dieu, pour le roi, le peuple n’est pas oublié, loin de là, car peuple et roi ne font qu’un !
  • Elle donne un vigoureux coup de pied aux hystéries féministes conduisant, dans l’immense majorité des cas, à la haine de l’homme blanc. Imaginez un peu une jeune femme, vierge, fervente catholique, s’est battue, en nom Dieu pour le roi de France, pour la monarchie de Droit Divin, régime prétendu obscurantiste où les femmes furent maltraitées. Était-elle folle ? Non, n’en déplaise aux Caroline Fourest en herbe, des milliers de soldats, brutes épaisses, gaillards robustes et barbares, comme le fidèle compagnon d’armes de Jeanne, Lahire, l’ont suivi les yeux fermés. Ils étaient prêts à lui donner leurs vies. Il n’y a que dans le pays qui adore la Vierge Marie, qu’une héroïne comme Sainte Jeanne d’Arc est possible. Cherchez bien… cela n’existe dans aucun autre pays au monde.
  • Elle n’est ni xénophile ni xénophobe, mais chaque chose a sa place, et une place pour chaque chose. Si Dieu à créé différents peuples, différentes races, ethnies, cultures… ce n’est pas pour en faire une marmelade sans saveurs, un salmigondis cosmopolite sans reliefs… C’est ainsi qu’à son procès, lorsqu’un juge lui demande «Dieu aime-t-il les Anglais ?», elle répond «Oui, mais chez eux !». Les Anglais étaient pourtant chrétiens et blancs, ce n’est pas pour autant qu’elle voulait les voir en situation de promiscuité avec les Français. Le Plan de Dieu  n’est le délire utopiste d’«d’imperium» des peuples blancs, ni celui du métissage industriel.

En tant que patriote français, par conséquent royaliste, futur baptisé en 2017, je suis particulièrement outré de voir que les vaudevillistes républicains, ces gnomes libidineux, ces boursouflures hilares experts en cabotinages, essaient toujours de récupérer l’image de  Jeanne pour leur propre compte, pour irriguer les masses de leur démagogie puante, essayant de prouver un pseudo-patriotisme – inexistant pourtant. Ces morpions parasitant la France, semblent oublier que Jeanne est une Sainte, ce n’est pas une rombière à bagouses, en porte jarretelles comme l’égérie de la république, faisant le tapin pour des salonnards maçonniques.

Je souhaite ardemment que les vrais patriotes ne laissent  plus la Pucelle, se faire souiller post-mortem par ces virus !

Notre jour viendra !

Vive le Roi ! Bevet ar Roue !
Vive le Christ qui aime les Francs !

Mathieu Corvez

 

Lettre ouverte aux royalistes qui veulent la Monarchie :

Cela fait presque quarante ans que je prône l’établissement d’une Monarchie royale en France, et plus d’un siècle et demi que celle-ci a disparu, institutionnellement parlant, du paysage français. Le royalisme, quant à lui, apparaît aujourd’hui divisé ou plutôt morcelé, presque invisible alors qu’il est l’héritier d’une longue et riche histoire faite de succès et d’échecs, d’espérances et de désillusions, d’expériences et de doctrines, de projets et de propositions, etc. Alors qu’il a été porté, dans le passé, par de grands noms et de fameux exemples, pas toujours heureux néanmoins, peu d’écrivains et encore moins de politiques s’en revendiquent désormais, laissant les monarchistes désœuvrés tandis que « l’absence des princes » en a fait des orphelins livrés à eux-mêmes et, parfois, à des phantasmes qui ont peu de choses à voir avec la politique de la Monarchie et son essence.
Panthéon
Durant plusieurs décennies, les monarchistes ont chanté « Notre force est d’avoir raison », en oubliant, peut-être, que leur faiblesse était de se contenter de cette certitude. Combien de galettes des rois achevées aux cris de « Vive le roi », d’éditoriaux conclus par un martial « Le roi à Paris » ou de slogans qui promettaient la Monarchie d’ici la fin de l’année, alors que, une fois ces choses dites, le royalisme politique semblait s’assoupir jusqu’à la prochaine commémoration ? En 1993, après la journée d’hommage au roi-martyr Louis XVI du 21 janvier, un journaliste nous avait donné rendez-vous, ironiquement, au siècle prochain, au tricentenaire de la guillotinade du roi : avait-il raison ? Y aura-t-il encore quelqu’un pour fleurir la Concorde à l’emplacement supposé de la guillotine meurtrière ?

Et pourtant ! La Monarchie n’est pas moins nécessaire à la France aujourd’hui qu’hier et que demain, et la situation de notre pays appellerait, logiquement, une nouvelle magistrature suprême enracinée dans l’histoire et la suite dynastique, un État perpétuellement renouvelé par le simple jeu des générations et solide d’une légitimité qui puise ses forces et ses raisons au-delà des simples joutes électorales présidentielles… Mais il n’en est rien : lorsque la réforme de l’État est évoquée, l’on parle de Sixième République, de République nouvelle, et de mille autres formules qui, toutes, oublient le nom de « roi » pourtant incarné en plusieurs pays voisins, de l’Espagne à la Norvège, ou du Maroc au Japon… Certaine épopée devenue culte ces dernières années évoque « le retour du roi » et personne ne semble vouloir y voir un appel pour notre propre temps national.

(suite…)

Le sens de l’existence : fidélité, liberté, honneur, excellence

Ce sens est défini par les quatre mots-clés qui sont : les racines, la mission, la tenue et l’exploit. Hayek montre bien que nous n’avons créé ni notre langage, ni notre raison, ni note civilisation. Comment un individu pourrait-il créer ce qui le précède ? Nous avons donc, que cela plaise ou non, un héritage qui est constitutif de notre être. Sans cet héritage, comme on l’a vu avec les « enfants sauvages » perdus en forêt et élevés par des animaux, notre personnalité et notre raison même seraient inexistantes. — Par Ivan Blot, homme politique, philosophe, écrivain, essayiste.

On peut considérer que puisque nous avons un héritage, nous devons en remercier nos ancêtres et notre nation et ne pas être ingrats. Qui dit héritage dit histoire et l’homme pleinement homme a une « conscience historique » à l’inverse de l’animal.

Les racines de l’existence, la fidélité

Saint Louis 4Qui dit héritage et histoire dit donc « fidélité ». Les mots « foi » et « fidélité » ont une commune origine. Un homme « sans foi ni loi » est un homme à qui l’on ne peut pas faire confiance. Du point de vue éthique, la fidélité est donc une vertu fondatrice.

Mais il y a plus, car les traditions qui constituent notre héritage contiennent un savoir, une sagesse énorme sélectionnée par des siècles de pratique de millions d’hommes. Se priver de cet héritage en voulant faire table rase (tabula rasa) est donc un acte absurde et suicidaire. La sagesse des traditions est plus grande que celle de l’individu limité dans le temps et dans ses capacités rationnelles individuelles. L’orgueil individuel est donc stupidité. Les tentatives de tout refaire à nouveaux frais et d’éradiquer les traditions s’appellent historiquement des « révolutions ». Les révolutions permettent à la barbarie présente dans le cerveau primitif de l’homme de réapparaitre. C’est pourquoi elles mènent au sang et aux meurtres. L’homme a toujours le choix entre sauvagerie, barbarie et civilisation et la tâche de préserver et d’accroitre la civilisation n’est pas une tâche anodine, elle est vitale. Le rejet des traditions est en effet mortel, mort lente ou rapide selon les cas.

Ce qui fait la différence entre l’animal et l’homme, ce sont donc les traditions, elles-mêmes évolutives par petites touches à travers les événements historiques. Au mot racine, on peut donc associer le mot FIDÉLITÉ, condition même de la pérennité de la vie et de l’apparition de l’existence comme mode de vie spécifiquement humain.
La mission de l’existence, la liberté

Comme tous les philosophes existentiels l’ont compris de Pascal à Kierkegaard, de Nietzsche à Heidegger, l’homme peut mener une vie sans existence authentique et se laisser balloter de plaisirs fugaces en plaisirs fugaces. Il peut aussi refuser cette vie limitée au « divertissement » (Pascal) et mener une existence éthique (Kierkegaard). Il peut, comme l’écrit Heidegger, être simplement jeté dans le monde (il l’est toujours d’ailleurs au départ) ou « missionné ». C’est la conscience et le sentiment d’avoir une mission à réaliser sur terre qui distingue le plus l’homme de l’animal. Pour choisir cette mission, l’homme peut tenir compte ou non de ses racines, voire les rejeter au prix d’une énorme perte d’information. C’est en cela que l’homme est doué de LIBERTÉ.

Mais la liberté conduit, comme l’a écrit le tragédien grec Sophocle, sur le chemin du bien comme sur le chemin du mal. On peut choisir une mission de rebelle (Al Capone) ou de révolutionnaire (Pol Pot, Fouquier-Tinville). On peut aussi choisir une mission humanitaire et croire naïvement que le bien naît seulement du bien à l’encontre d’Héraclite qui proclamait l’unité des contraires. La réalité est que la paix créé la guerre et que la guerre créé la paix. C’est pour cela que le Christ dans Sa sagesse affirme ce qui peut paraitre scandaleux : « Je suis venu apporter non la paix mais l’épée ». On peut enfin estimer que la mission est de faire fructifier l’héritage de sa civilisation au lieu de la renier et s’engager sur la voie du dépassement de soi-même vers le bien, par des actes créateurs, où l’homme devient « co-créateur » du monde (Nicolas Berdiaeff). Le fait d’avoir une mission donne du sens à l’existence et la rend plus belle, ce qui n’exclue pas le tragique. Elle permet de s’élever sur le chemin qui va de la bête vers le héros. L’existence peut être comme disait De Gaulle : « sans caractère, morne tâche d’esclave, avec lui, jeu divin du héros ! »

La tenue, l’honneur

La mission, qui est liberté, vous contraint à la tenue, qui est devoir et discipline. La tenue est ce qui vous empêche de déchoir. Elle est associée au sens de L’HONNEUR. Le héros qui a le choix entre se planquer ou affronter un ennemi supérieur en nombre, a de la tenue, il est honorable. C’est pourquoi la condition militaire a toujours été honorée dans l’histoire. Il fallait autrefois faire le métier des armes pour pouvoir être anobli. Le proverbe « noblesse oblige » exprime ce sens de l’honneur. La noblesse ne mendie pas des « droits » mais revendique au contraire des devoirs. Elle permet ainsi à l’homme de sortir de lui-même, de cet égocentrisme de petit enfant car à l’intérieur de l’homme privé de lumière extérieure, il n’a que de la boue, comme l’a justement écrit feu le philosophe Jean-François Mattéi (si l’on entend par « boue » les pulsions incontrôlée du cerveau reptilien).

Nietzsche a écrit : « l’homme est une corde tendue entre la bête et le surhomme » où le surhomme selon lui, devait remplacer Dieu, qu’il croyait mort dans la conscience des hommes. En effet, sans l’idéal apporté par la « mission », la tenue disparait et l’homme régresse vers l’animalité ou vers la barbarie. Mais il est difficile à l’individu isolé, très faible qu’on le veuille ou non, de tenir son poste et sa mission, et de conserver la tenue, sans institutions extérieures pour le pousser à s’élever. L’homme a besoin de traditions, et dans ces traditions, il y a les institutions. C’est pourquoi, lorsque un peuple est vaincu, le vainqueur retire souvent au vaincu ses institutions et traditions propres. Il lui brise ainsi les reins.

L’exploit, l’excellence

Pourvu d’une mission, marque de liberté, et d’une tenue, donc du sens de l’honneur, la personne est appelée à accomplir des exploits. Cela peut être des actes héroïques mais cela peut aussi être des actes créateurs (les symphonies de Beethoven). Les actes en question sont aussi des actes d’amour : l’amour créé du nouveau, des êtres ou des œuvres. Sans amour, l’homme est condamné à la stérilité, dans tous les sens du terme, stérilité biologique ou stérilité culturelle. Pour qu’il y ait exploit, il est nécessaire de rechercher l’excellence, vertu majeure des anciens Grecs. Tout se tient : pas d’excellence sans tenue, capacité de se dépasser. Pas d’excellence sans une mission inspiratrice. Pas d’excellence sans puiser dans l’héritage immense des racines, des traditions. Racines, mission, tenue et exploits forment le quadriparti de l’existence. L’existence est plus que la vie.

Ivan Blot

L’homme et sa quête :

AdoubementDevant ce monde superficiel ou disparaît les actes et les valeurs, il reste l’homme qui possède encore sa part de décision pour choisir ce qu’il sera !
Celui-ci peut se coucher devant la puissance de l’argent courbant les peuples vers une robotisation des individus numérotés où se dresser en homme libre.
Quelle est l’idéal de l’individu dans la vie, si ce n’est sa recherche dans l’élévation ? Dans la découverte de l’autre, de la femme…

La femme reste pour l’homme, le sens de l’existence, le résultat de sa quête vers l’autre, l’inconnu et la beauté. Non une recherche d’une égalité imaginaire mais une saine complémentarité dans les différences.
La personnalité féminine représente la lumière dans sa vie, les couleurs dans un univers, qui dans son absence, paraîtrait bien gris. Elle est l’horizon délicat et gracieux sculptant l’homme vers les manières « civilisationnels » des rapports humains, le débarrassant d’une certaine rudesse sortie des forêts sauvages.
Elle est poésie et chansons, comme les doux sons des ruisseaux s’écoulant des monts. Elle est musique et romantisme, comme beauté et grâce, dont le physique fait danser les Elfes et les anges. Le soleil envie les hommes qui approchent sa beauté dont seules les parures des fleurs lui sont comparables.
Que serait l’homme sans la femme ?

Celui-ci ne peut s’accomplir que dans le service aux autres. Toute la vie de l’homme ne devient intéressante et passionnante que par cette mission, comme la quête dans le respect et la courtoisie des Dames.
Imperturbablement il doit servir, être attentif aux besoins d’autrui, courtiser à l’excès si nécessaire, obligeant recherche, distinction, culture. Si besoin, l’homme peut aller jusqu’au sacrifice, allant mourir aux pieds des dames outragées, défendre ses couleurs. Bref s’élever, se dépasser… La femme représentent la pureté, possédant le privilège de donner la vie. Elle est ce qui convient de mieux à l’équilibre de l’homme pour son épanouissement et la réalisation de sa vie.

Il arrive que l’homme ne mérite pas cette élévation où qu’il ne puisse atteindre cette distinction.
Il ne lui reste plus que le choix de ramper et se détourner de toute noblesse dans le comportement, comme dans les actes de la vie. C’est un peu ce à quoi nous assistons trop souvent aujourd’hui. Il est plus facile de laisser aller ses bas instincts dans une société matérialiste. Le « laisser-aller » entraîne l’homme vers sa dégradation comportemental, le mensonge, la médisance, l’égoïsme, l’égocentrisme, la jalousie, la fourberie, bref la lâcheté.
Certaines femmes ne méritent pas non plus d’être traitées en princesse, mais il reste à l’homme, par fierté, l’exemple à donner, au-delà de tous faux principes d’uniformisation des sexes, que l’on a confondue avec la pluralité merveilleuse de la nature.

C’est la fierté de l’homme, la quête, qui exige ce comportement venant du fond des âges et dormant dans ses gènes. Il peut relever ce défi, comme seule une minorité de preux le feront, par éthique. Et puis, qu’importe même s’il est seul à le faire, n’est-il pas bon d’aller, même envers et contre tous, vers ce qui sublime l’être humain ?
C’est aussi symboliquement représenté dans la rose offerte à la gente féminine, que les gentilshommes se distinguaient. C’était le fondement de l’ancienne chevalerie et c’est la permanence de l’éthique des preux qui continuent cet honneur venant du fond des âges de notre civilisation. Cette manière Française enviée du monde faisait de nous cette distinction délicate et non moins virile de la noblesse de cœur chère à l’aristocratie murit dans notre peuple.

Il ne tient qu’à nous, de changer cet horizon dans un monde aujourd’hui dominé par l’argent et l’inutile. Il ne tient qu’à nous, de changer cette direction allant vers l’abime et les temps obscures.
Alors relevons ce blason qui depuis trop longtemps dort dans la poussière et retrouvons dans le service des Dames, l’honneur de notre humanité, comme dans le service des enfants, des pauvres et des malades. Reprenons notre destin en main et montrons que nous sommes restés des hommes libres, tournés vers l’élévation et ainsi notre jour viendra !


Frédéric Winkler

La francophonie et la défense de notre patrimoine linguistique :

«Jamais dans toute son histoire, la langue française n’avait connu une intrusion aussi massive de mots hétérophones. […] L’adoption de mots anglais sans transformation signifie : ‘‘Nous préférons la langue du maître’’.»

Alain Borer – De quel amour blessée : Réflexions sur la langue française

Histoire langue françaiseDans son Histoire de la langue française, des origines à 1900, le linguiste et philologue français Ferdinand Brunot écrivait :

« C’est du XIIe au XIIIe siècle que l’ancien français atteint son apogée et qu’il arrive à une beauté linguistique dont il n’a fait depuis que déchoir. Il est déjà à cette époque, malgré le monopole du latin, dans une certaine mesure au moins, une langue internationale. […]
Alors le monde s’éprend d’elle, l’Allemagne, l’Italie, la Russie, l’Angleterre, l’Espagne, les pays Scandinaves apprennent à parler français. Ce serait une grande et haute tâche que de démêler, froidement, sans faux enthousiasme, comment notre langue, tant par l’ascendant de son génie propre que par l’autorité des oeuvres et de la civilisation dont elle était l’expression, en était arrivée à partager avec le latin la monarchie universelle, et pour quelles causes elle l’a peu à peu perdue ? »

Sans rentrer dans les détails historiques sur la naissance et l’évolution de la langue française, nous vous invitons pour cela à découvrir entre autre, l’œuvre de Ferdinand Brunot, nous focaliserons plutôt notre analyse sur les évènements clés et la déliquescence actuelle de notre langue nationale.
Entre le 10 et le 15 août 1539, le roi François 1er signe une ordonnance de 192 articles dans son château de Villers-Cotterêts.

Ordonnance villers cotterêt

L’ordonnance a été rédigée par le chancelier Guillaume Poyet. Elle établit que tous les actes légaux et notariés seront désormais rédigés en français. Jusque-là, ils l’étaient en latin, la langue de toutes les personnes instruites de l’époque.
(suite…)

Reconquête

reconquêteComment laisserions-nous détruire notre culture à l’heure où ceux qui prétendent nous gouverner, représentent la honte d’une histoire déchue. Comment laisser aller tant de siècles vers une telle déchéance. Mais laissons courir la plume encore, alors que des peuples aussi divers que l’Inde et la lointaine Asie, ceux d’Afrique du Nord au Sud comme nos frères oubliés d’Amérique réclament de la France, un rayonnement oublié. La langue de notre peuple serait bien fade, si l’on oubliait sa poésie. Si l’on reprenait pour le plaisir les vers de Rabelais, où quelques satyres de La Fontaine. Comment oublier à travers nos mots l’esprit de Madame de Sévigné, de Corneille et cela jusqu’aux écrits de Rimbaud et Verlaine, mais combien en ai-je oublié sur le chemin. Sans oublier que depuis la république nos poètes et écrivains meurent sur les champs de bataille, oh Alain-Fournier, oh Saint-Exupéry. Relire pour le plaisir de la moquerie : Cyrano afin de demeurer libre et escrimer sans cesse contre les pleutres qui détruisent notre cher héritage francophone. Il est temps hélas de faire le bilan de cette désastreuse république se fourvoyant dans un nouvel ordre mondial. Combien Marianne est usée a force de s’être vendue ! Notre peuple retrouvera le chemin des pavés du roi, avant de disparaitre complètement, car selon Maulnier cela reste la dernière chance de la liberté…

Notre Jour viendra !

Frédéric Winkler

Le GAR Bretagne s’entretient avec Jean-Philippe Chauvin

Le 23 décembre dernier, Jean-Philippe CHAUVIN, vice-président du Groupe d’Action Royaliste, professeur d’histoire et infatigable militant de la cause royale était de passage à Rennes pour les fêtes de Noël.

L’Action Royaliste Rennaise, section bretonne du GAR, en a profité pour lui poser quelques questions.

 

Au programme :

Élections régionales.
Score des droites.
Histoire du royalisme en Bretagne.
Cas de la corse.
Le royalisme aujourd’hui.