1763, le Traité de Paris signe la fin de l’aventure française en Nouvelle France – Vice-royauté du Royaume de France – se composant de territoires cyclopéens divisés en trois grandes régions : Acadie, Canada et Louisiane. La colonisation française dans les immensités américaines eu comme principal frein, défaut, et cela est assez paradoxal, la douce vie des Français en métropole. La vie fut tellement agréable dans le royaume de France qu’ils ne voulurent pas émigrer massivement outre-Atlantique, ce qui fait qu’a son apogée, avant la Guerre de Sept ans, la population totale n’atteignait que 100 000 âmes réparties sur une zone d’influence colossale de plus de 8 millions de km2. En comparaison, les Etats-Unis actuels font 9,6 millions de km2… Ils vivaient dans une paix relative avec les Nations Indiennes autochtones ; relative car certaines tribus Amérindiennes étaient alliés tantôt des Anglo-Saxons, tantôt des Français.
Alors que la France n’arrivait pas à coloniser rapidement ses territoires, à l’inverse, les colonies Britanniques eurent une expansion absolument spectaculaire. Les conditions de vie très mauvaises des Anglo-Saxons au Royaume-Uni les poussèrent à émigrer en masse vers le Nouveau Monde, espérant en cela les améliorer. Les Treize Colonies, zones d’influence de la Couronne d’Angleterre constituant l’empire colonial de Nouvelle-Angleterre, étaient peuplés de 1,6 millions de colons en 1760, pour un espace vital 9 fois plus petit que celui de la Nouvelle France, ce qui fait que, très rapidement, du fait des arrivées d’immigrés permanentes couplé à la démographie importante des colons, les colonies de Nouvelle Angleterre devinrent trop étroites pour garantir l’épanouissement de ses administrés. Ils leur fallait de nouvelles terres et c’est vers celles de Nouvelle France, que leurs regards se tournèrent.
En 1754, les hostilités commencèrent avec la Guerre de la Conquête ou Guerre de Sept ans, véritable guerre mondiale. La France subit une défaite en 1760 : ce sera sa reddition, puis la signature du traité de Paris en 1763, asseyant la puissance hégémonique de l’Empire Britannique. C’est la fin de la Nouvelle France. Le royaume perd l’Acadie et le Canada mais conserve les Antilles et St Pierre et Miquelon, ainsi qu’un droit de pêche à Terre-Neuve. En 1762 la France cède la Louisiane à l’Espagne en compensation de la perte espagnole de la Floride. L’Empire colonial Français en Amérique est terminé, plus aucun territoire n’appartient à la Couronne française. Néanmoins, les populations françaises sont restées sur place, cultivant leur particularisme et leur culture française, langue de Molière et religion Catholique, comme un pied de nez aux vainqueurs britanniques. Depuis la fin de l’Amérique Française, des milliers de descendants des premiers colons du saint Royaume de France, continuèrent à perpétuer leur francité, jusqu’à encore de nos jours, avec nos cousins de Québec et les habitants de l’Acadiane, véritable enclave française en Louisiane.
En 1776, Thomas Jefferson fut mandaté pour préparer la Déclaration d’Indépendance, qui fut approuvé le 4 juillet 1776, rompant le lien des Treize Colonies avec la Grande Bretagne. En 1775, soit un an auparavant, le conflit entre les colons Américains et la couronne d’Angleterre avait déjà commencé, il s’accélère avec la signature de la déclaration d’Indépendance. L’État de Virginie jouera un rôle central dans cette guerre. Les virginiens ne furent pas les premiers à prendre les armes contre la couronne Anglaise en 1776, mais dès le jour ou ils basculèrent dans l’insurrection, ils vont la diriger. Le vénérable Old Dominium State est la plus peuplée, la plus riche, la plus évoluée aussi des 13 colonies anglaises insurgées. Après avoir hésité à s’engager, la Virginie fournit le général en chef, George Washington, et une bonne partie des troupes.
Alors que d’autres colonies songent à abandonner la lutte, la Virginie supportera 4 ans l’effort principal des combats contre les habits rouges de Sa Majesté, du Canada à la Géorgie. Enfin le général Cornwallis se fera prendre au piège tendu à Yorktown par Washington et ses alliés français, De Grasse, La Fayette et Rochambeau, qui remporteront ainsi une des plus belles victoires maritime du que la France ait connue : la Bataille de la Baie de Chesapeake (cf. la peinture ci-dessous), ou la flotte de De Grasse terrassa la flotte Britannique qui amenait des renforts à Cornwallis.
La France entra dans le conflit en 1778, et fut une aide vitale pour les insurgés Américains. Elle envoya 12 000 hommes, sept vaisseaux de ligne pour sécuriser les cotes, et énormément d’aide financière. Le Comte de Rochambeau fut nommé commandant en chef du corps expéditionnaire. Pourtant, la figure française ayant participé à la Guerre d’Indépendance, la plus connue en France et aux États-Unis encore aujourd’hui, reste La Fayette. Pour les Américains, il est « le Héros des deux Mondes », présent parmi les 8 citoyens d’honneur des États-Unis – titre honorifique qu’il obtenu a titre posthume en 2002. Alors que, lors de son premier départ pour aider les « Insurgents », il n’eut pas reçu l’ordre du Roi qui était favorable a la Paix, il finance lui même son expédition ce qui lui vaut de se faire réformer de l’armée. Louis XVI le réintègre, lui finance une nouvelle expédition, en secret pour aider les insurgés, lui confie un vaisseau « Le Victoire » afin de fournir des armes et des munitions aux colons Américains en révolte contre Sa Majesté de Grande-Bretagne. A ce moment nous sommes en 1776, la France n’était pas encore officiellement l’alliée des « Patriots » américains. C’est La Fayette qui jouera un rôle politique immense : il favorisa l’entrée en guerre du Royaume de France aux cotés des américains le 6 février 1778, une alliance officielle étant enfin instaurée entre la France et le nouveau pays.
Une flotte d’une douzaine de bateaux, commandée par l’Amiral d’Estaing est envoyée. Le mois suivant, La Fayette établira également des alliances avec plusieurs tribus indiennes. C’est lors de cette deuxième traversée de l’Atlantique que le Marquis de La Fayette sera sur sa frégate légendaire, « L’Hermione » . Il eu comme compagnon d’arme pour cette campagne un personnage éminemment important pour nous royalistes, François-Athanase Charette de la Contrie, dit « Charette », officier de marine peu connu du grand-public, chef de la guérilla vendéenne et qui fut décoré par George Washington pour sa participation à la Guerre d’Amérique. Le Puy du Fou, inaugure un nouveau spectacle cette année, » Le Dernier Panache », pour rendre hommage à «ce héros régional qui a défendu contre les anglais et «les colonnes infernales» une valeur universelle: la Liberté» dixit le directeur du Puy du Fou.
Le Traité de Versailles fut signé en 1783, les britanniques vaincus furent obligés de reconnaître l’autonomie des États-Unis. Cette nouvelle fut rapidement portée en Amérique. Lauzun partit de Wilmington pour ramener dans leur patrie les derniers soldats français. Ainsi l’indépendance des États-Unis était faite et le monde comptait une nation de plus.
Ci-dessous, l’extrait d’un film bien réalisé et historiquement fidèle sur « L’ Independance War », avec un excellent Mel Gibson : « The Patriot ».
La Virginie fut la colonie qui permit la création des États-Unis avec son rôle pilier durant la Guerre d’Indépendance, nous l’avons vu.
Moins d’un siècle plus tard de 1861 à 1865, la Virginie jouera un rôle analogue au sein de la Confédération sudiste. Au départ ne souhaitant pas faire sécession, elle en prendra finalement la direction et l’arrière petite fille de George Washington épousera le premier de ses soldats le Général Robert Edward Lee.
La France a été pleinement impliquée dans cette Guerre d’Indépendance mais lors de la Guerre de Sécession – ou Civil War pour les Américains – elle restera neutre, les français s’impliquant dans le conflit le feront de leur propre chef et seront quasiment tous natifs de Louisiane.
Des quatre présidents figurants sur le Mont Rushmore – Washington, Jefferson, Madison et Monroe – les deux premiers furent des virginiens, comme le seront le neuvième, le dixième et le douzième – Harrison, Tyler et « Old Zach » Taylor.
Les marchands et les armateurs de la Nouvelle-Angleterre s’inclinent en rouspétant devant la supériorité intellectuelle de l’aristocratie virginienne et son aisance dans les affaires politiques. Redoutant par dessus tout les risques et l’aventure, ils se méfient de l’audace dont fait preuve l’élite des planteurs, par exemple dans l’acquisition de la Louisiane.
Jefferson, le virginien ancien ambassadeur des États-Unis en France devenu secrétaire d’Etat sous George Washington, élabore une politique étrangère ambitieuse. Il a compris l’importance de la Louisiane Française qui est un territoire immense qui n’a rien a voir avec les limites du futur Etat de Louisiane.
Conquise et colonisé par les Français de Cavelier de la Salle sous Louis XIV, dévolue à l’Espagne par le traité de Paris en 1763, la Louisiane est reprise par Napoléon en 1800. Le Premier Consul entend renforcer les positions Françaises afin de créer un immense et puissant empire colonial articulé sur les Antilles. Mais une France dominatrice établie en Louisiane représenterait pour les jeunes Etats-Unis une menace autrement plus sérieuse qu’une Espagne faible (la France a cette époque était une superpuissance incontestable, le pays le plus influent au Monde…
Bonaparte ne cache d’ailleurs pas son intention de supprimer le privilège de circulation sur le Mississippi accordé par l’Espagne aux États-Unis .
Quand Jefferson apprend que Napoléon envoi une armée sous le commandement du Général Victor pour occuper la colonie, il tente un coup de poker sacrément burné… Sans même consulter le Sénat, il propose d’acheter la Louisiane ; Bonaparte refuse d’abord avec énergie. Puis suite à des problèmes économiques internes à la France, il conclut à l’impossibilité de tenir ces terres lointaines. Le 30 avril 1803, il cède la Louisiane aux Etats-Unis pour une poignée de $… 15 millions de $ soit environ 80 millions de Francs-Or.
Les Américains peuvent se vanter de cette acquisition – le « Louisiana Purchase » – en disant, et c’est encore répandu dans la population Américaine encore aujourd’hui, pour l’avoir moi même entendu en Arizona : « 1803 was a good year ».
Ah oui vraiment ?
Jefferson vient de réussir le plus fantastique exploit diplomatique de l’histoire américaine… L’achat de la Louisiane double la superficie de l’Union. 13 Etats y seront découpés par la suite. L’acquisition du grand fleuve, le Mississippi, de ses affluents et de son embouchure détournera l’ensemble des activités de la cote Atlantique vers l’intérieur. Les vastes espaces et les immenses ressources naturelles de la vallée reculeront « la frontière » loin vers le couchant, sous l’afflux ininterrompu des immigrants.
La Nouvelle Angleterre manifeste directement son hostilité et dénonce la politique ruineuse de Jefferson, ne percevant pas l’ampleur de la Louisiane. Elle voit surtout que le Sud va recevoir avec la Nouvelle Orléans un renfort de taille. La Nouvelle Orléans est une ville française catholique, une colonie florissante et un port en pleine expansion. Les créoles (français blancs et catholiques d’Amérique) ont été chassés des Antilles par la sanglante révolte de Toussaint Louverture. Leurs traditions de courtoisie, le luxe de leurs demeures seigneuriales, le raffinement de leur cuisine, leur conversation élaborée, la liberté de leurs mœurs, leur tolérance religieuse et philosophique représentent le mal absolu pour les puritains de Nouvelle Angleterre.
Quand les Louisianais demanderont leur admission au rang d’Etat, ils rencontreront l’opposition virulente du Nord. En revanche les États du Sud les soutiendrons activement. Malgré l’obstruction nordiste, la Louisiane sera admise en 1812, elle se sentira pleinement solidaire du Sud. Elle lui donnera de nombreux soldats durant la guerre de Sécession. L’un d’entre eux, Pierre Toutant de Beauregard deviendra l’un des plus célèbres généraux de la Confédération.
Ce général populaire collectionne les surnoms : « L’Épée de la Confédération », « Le Grand Créole », « Le Napoléon Gris », « Le Vieux Bory » ou tout simplement « Le Beau » pour ses amis.
Ce dernier lui va bien. A 43 ans, Beauregard est un séduisant représentant des planteurs de Louisiane, un pedigree français qui lui donne une classe naturelle. Il porte avec distinction une foret de cheveux argentés. Ses yeux expressifs envahissent un visage intelligent aux traits mobiles. Il s’habille avec une recherche qui frise le dandysme. Il a de la race et il aime que cela se voie.
Son aïeul, le Capitaine de Beauregard, commandant la frégate « La Friponne », s’est fixé en Louisiane au temps de Louis XIV. Par sa mère, il descend des Ducs de Reggio et de la famille de Saxe. A la plantation de Beauregard, où vivent une soixantaine d’esclaves tout le monde est catholique, on parle français comme si c’était la langue du Seigneur, dans la plus pure tradition créole. Il apprend les mathématiques et l’amour de la guerre à l’école ouverte à New York par deux anciens officiers de L’Empire, les Frères Peugnet. Pour lui, c’est l’antichambre de West Point (la plus prestigieuse école militaire des Etats-Unis encore aujourd’hui), où il se lie d’amitié avec deux condisciples qui deviendront des Légendes : Robert Lee – qui sera le plus grand général sudiste – et Edward Sherman maître tacticien. Il se distingue au Mexique, reçoit trois blessures, dirige des constructions publiques importantes en Louisiane et s’intéresse à la fabrication d’un revolver fabuleux et légendaire inventé par un français de la Nouvelle Orléans – le Dr Le Mat – qui donnera son nom au revolver. Il viendra d’être nommé pour diriger West Point, quand Abraham Lincoln accède à la présidence de l’Union (les Nordistes ou Yankees ). Le président yankee ne peut pas tolérer qu’un homme du sud soit au commandement de West Point, et surtout pas un créole français charismatique. Beauregard est révoqué ; libre désormais, il se met à la disposition du président le la toute jeune Confédération, Jefferson Davis (photo ci-contre)
L’apport créole aggrave la séparation entre le Sud symbolisé par le Virginien, et le Nord représenté par le Yankee de la Nouvelle Angleterre.
Michel Chevalier dans ses lettres sur l’Amérique du Nord en 1836 :
» Le Yankee et le Virginien sont deux êtres forts dissemblables, ce sont les mêmes hommes qui se sont coupé la gorge en Angleterre sous le nom de Cavaliers et de Tètes rondes. En Amérique, ou il n’existe pas de pouvoir modérateur, ils se fussent dévorés, comme jadis dans le mère patrie, si la Providence ne les eut jetés l’un au midi et l’autre au nord »
« Pour les États du Sud, nous ne sommes qu’un pays conquis » dira un orateur à une foule à Hartford, la Convention des Etats de la Nouvelle Angleterre s’étant réunie dans la colère ce 15 décembre 1814. Dans la bouche des délégués on entend un mot qui sonne comme un défi : « Sécession !!! » Depuis deux ans l’Union est de nouveau en guerre contre l’Angleterre. Ce conflit sera désastreux pour le Nord, commerce et activités maritimes réduits à néant. C’est la ruine. Dans le port de Boston fermé à la navigation, 250 navires désarmés encombrent les bassins. Le Nord accuse le Sud de faire une guerre sournoise contre lui.
Le droit à la sécession brandit par les États de la Nouvelle Angleterre en 1814, sera repris à son compte par la Caroline du Sud et après elle par les 10 autres États Confédérés.
Dès la fin de la guerre d’Indépendance, en 1781, les liens fragiles qui s’étaient noués dans la lutte s’étaient rompus. Sans ennemis à combattre, chaque colonie était repartie de son coté, se donnant des constitutions et se déclarant indépendantes. Mais cela devint vite l’anarchie.
Pour sauver l’Amérique du chaos, l’impulsion vint de Virginie. En 1787, elle propose de réunir à Philadelphie une assemblée des Etats pour élaborer une construction et créer un pouvoir central puissant pour maintenir
l’Union. Les délégués des Etats travaillent pendant 3 mois dans le secret, leurs délibérations accoucherontde la Constitution, chef-oeuvre de souplesse et d’équilibre. Elle régit encore aujourd’hui les Etats-Unis augmentée de quelques amendements.
Pourtant cette constitution comporte sur un point essentiel une grande faiblesse qui sera l’une des causes majeures de la guerre de Sécession. Mais elle peut difficilement être imputée à l’imprévoyance des constituants. Elle traduit la réalité de 1787, c’est à dire la somme des dissemblances et d’antagonismes qui interdisent aux États de former une seule nation. La Constitution reconnait en effet de façon formelle les droits des États – States Rights – c’est à dire leur autonomie. L’Union est une création arbitraire, fruit de la nécessité et l’idée abstraite d’une nation américaine n’effleure pas les esprits. Chaque État est une petite patrie, avec son histoire, sa tradition et l’ambition d’un destin unique. Jusqu’à la guerre de Sécession, on ne peut pas parler de nation américaine, mais de deux nationalités, la Nouvelle Angleterre et le Sud.
Après la défaite du Sud, le Général Lee, déposera devant la commission d’enquête instituée par le Nord pour juger les dirigeants confédérés :
« A mes yeux, l’action de la Virginie en se retirant de l’Union m’entraînait comme citoyen de Virginie. Ses lois et ses ordres étaient obligatoires pour moi »
Pourtant le Général Lee avait été jusqu’au bout l’adversaire d’une sécession. Mais du jour ou son État se prononça pour la rupture, sa fidélité pour l’Union s’effaça devant celle qu’il vouait à la Virginie.
Les contemporains de la Constitution et les fils de leurs petits-enfants se sentaient citoyens de leurs États mais aucunement citoyens américains ! Le lien naturel qui unissait certains États, ceux du Sud ou ceux du Nord ne fit que renforcer ces divisions au sein de l’Union.
En fait la Constitution de 1787 était juste un moyen de survivre pour les différents Etats tout juste sortis de la guerre d’Indépendance ;il fallait donc un lien pour unir ces nouveaux peuples. La Constitution etait « adaptable » à chaque État ce qui en faisait une faiblesse.
Rien n’exprime mieux le caractère conditionnel limité du pacte fédéral que son nom. Les États-Unis sont en réalité que des états…. unis.
Contrairement à la Révolution Française qui élèvera le pouvoir central en puissance incontestable – le jacobinisme – la Révolution Américaine, par tradition anglo-saxonne, est adversaire de tout ce qui menace ou restreint les libertés individuelles – une méfiance devant des signes annonciateurs du Léviathan. Elle pousse donc à choisir les droits individuels avant ceux du pouvoir et les droits de chacun des États avant ceux de l’Union. Ce libéralisme sera un énorme fléau ; il deviendra un impérialisme, celui des Yankees, qui déstabilise le monde encore aujourd’hui. Les États-Unis auraient eu grande intelligence en se choisissant un système monarchique, un Roi faisant le lien entre les différents peuples, les différents États, garantissant leurs libertés et privilèges propres. Mais sans doute les Américains furent traumatisés de la brutalité du royaume de Grande Bretagne.
(Ici une illustration imaginant un George Washington roi des États-Unis.)
La Constitution Américaine favorise donc l’individualisme, ainsi chaque État a utilisé les faiblesses ce celle-ci pour en tirer avantage, jusqu’à la Sécession des États du Sud avec l’Union et la « Civil War » qui en découla. Mais la guerre était inévitable sans parler de cette Constitution car dès le début il y avait deux civilisations bien distinctes, nous allons le voir. Pour commencer quelques citations :
« Il n’y a pas sur Terre deux Nations, il n’y en à même jamais eu deux qui fussent séparées d’une manière plus distincte et hostile que nous. Ni Carthage et Rome, ni la France et l’Angleterre à aucuns moments.
«
James H.Hammond, Gouverneur de la Caroline du Sud
« La Guerre à entreprendre est différente des guerres ordinaires. Il s’agit non pas de conquérir une paix et un traité avantageux, mais de frapper une population suffisamment nombreuse, intelligente et guerrière pour constituer une nation. Le conflit commencé contre un parti, est engagé maintenant contre tout un peuple. »
Général Mac Clellan, Commandant en chef des armées Nordistes
« Le Sud était le peuple même et combattait pour sa propre existence comme nation, pour son indépendance, pour ses champs et ses foyers. »
Major Scheibert, Officier Prussien détaché auprès des armées Sudistes
Nous n’allons pas plonger trop en arrière avant 1861, le début de la guerre civile. La Guerre de Sécession est une guerre de civilisation, les États-Unis ne formaient pas une seule nation, mais deux qui étaient parfaitement distinctes, le Sud et le Nord. Deux civilisations que tout oppose : différents peuples, différentes traditions, différents climats, économies diamétralement opposées, modes de vies complètement différents…
Le 20 décembre 1860, la Caroline du Sud obtint son indépendance. Le lendemain à la capitale, Charleston, les journaux publièrent les informations des autres États sous la rubrique « Nouvelles de l’étranger » pour bien montrer qu’ils étaient un pays à part entière.
Dix autres États suivront la Caroline du Sud et choisiront l’aventure de la liberté. Ils sortiront de l’Union et constitueront la Confédération Sudiste. Mary Chesnut, épouse d’un sénateur de la Caroline du Sud, notera dans son journal : « Nous nous sommes séparés pour incompatibilité d’humeur, nous nous haïssons trop » ; une incompatibilité et une haine aussi anciennes que la colonisation.
En 1763, deux arpenteurs Anglais, Charles Mason et Jeremiah Dixon, furent chargés d’arbitrer un différend de bornage entre les héritiers de deux illustres personnages : William Penn et ceux de Lord Baltimore. Le premier Penn avait fondé en 1630 la Pennsylvanie et le second donna son nom à la capitale du Maryland. Après moult péripéties dans le règlement du litige (Indiens, maladies, intempéries), les deux arpenteurs venaient de déterminer, sans le savoir, la ligne officielle de partage entre le Sud et le Nord, entre le Dixie Land et le pays Yankee. Leur coup de crayon ouvrait dans le sol des Etats Unis la plus sanglante blessure de leur histoire. La cicatrice n’est pas encore sèche.
« Dixie Land » : le mot « dixie » est d’origine Française ; il vient de la Louisiane où les premiers billets de dix dollars portaient le mot dix en toutes lettres.
Ces deux arpenteurs Anglais ont créé sans le vouloir une frontière arbitraire qui coïncidait avec celle de deux mondes étrangers. Cent miles tout au plus séparent Philadelphie, première ville de Pennsylvanie, et Baltimore capitale du Maryland. Mais ces miles mesurent plus de dix fois leur longueur. « Après avoir marché une ou deux heures dans Philadelphie, soupire Charles Dickens, j’aurais donné n’importe quoi pour une rue qui tourne. » Autant Philadelphie, cité austère est lugubre avec ses sombres avenues à angle droit, autant Baltimore est pimpante avec ses fontaines, ses maisons de briques rouges à colonnades blanches et ses marbres rutilants. Cette ligne c’est la ligne Mason-Dixon, ligne de partage de deux civilisations.
Au niveau du climat, New York est à la latitude de Madrid a des hivers plus rigoureux et des étés plus écrasants que ceux de Berlin. En revanche dès que l’on entre dans le Maryland, on pénètre en douceur méditerranéenne. Plus on descend dans le sud, plus le climat se réchauffe jusqu’à devenir tropical. Autant celui du Nord est vivifiant, autant celui du Sud est relaxant. L’un conduit à un rythme de vie précipité, l’autre invite à la détente. Sous le climat du Nord, on vit pressé par le temps. Au Sud, on prend le temps de vivre.
Le climat et le sol du Nord n’offriront aux premiers émigrants que des ressources analogues à celles de l’Angleterre. Ils recueilleront tout juste de la nourriture de leur famille. Les planteurs des colonies méridionales pourront s’adonner aux cultures exotiques intensives, tabac, riz, canne à sucre ou coton qui marqueront tant la société du Sud.
Les différences de modes de vie, de mentalités.
Henri IV règne en France. Le capitaine John Smith aborde avec 300 compagnons, seuls rescapés d’une terrible tempête, la Baie de Chesapeake en Virginie, le 13 mai 1607. Vingt ans plus tôt, Sir Walter Raleigh, favori de la cour Anglaise, avait tenté une première colonisation de la cote américaine. En l’honneur de sa souveraine, Elisabeth Ière la « Reine Vierge », il avait nommé cette terre « Virginia », actuel État de Virginie.
En Virginie, John Smith édifie un fort triangulaire qu’il baptise Jamestown, pour la gloire de Jacques – James – Ier Stuart. Cette prise de position fonde la première colonie Anglo-Saxonne d’Amérique. Treize années plus tard les fameux « Pères Pèlerins » du Mayflower, faisant voile eux aussi sur Jamestown, abordent plus au nord sur la cote désolée du Cap Cod après avoir été déviés par une tempête. Les Pères Pèlerins, protestants puritains, seront le pire fléau pouvant débarquer au Nouveau Monde, et formeront la mentalité des Nordistes.
John Smith et ses compatriotes commencent l’agriculture dans cette nouvelle colonie, ils défrichent les sols, font des semis de blés, mais rien ne pousse ! La terre de Virginie est trop grasse pour le blé d’Europe. La colonie sera donc décimée par la famine, les maladies et des embrouilles. Au bout d’un an la colonie a été drastiquement réduite et rempli le cimetière. Il y aura 38 survivants sauvés par Smith qui a sympathisé avec le chef Indien de la tribu Powatan. Entre deux calumets, celui-ci enseigne aux blancs la culture du blé indien et du mais.
En 1612, l’un des principaux colons, John Rolfe, qui cultive une plante médicinale contre la malaria, le tabac, découvre une méthode pour le débarrasser de son gout amer. Ce tabac de Virginie remplacera rapidement le tabac espagnol en Angleterre, il deviendra la principale richesse de la Virginie et de sa cadette, la colonie du Maryland.
Contrairement aux puritains du Mayflower qui débarquent en Amérique pour fonder une nation utopique tolérante à leur fanatisme, les colons de Virginie sont avant tout des aventuriers, des explorateurs. Ils cherchent une vie plus agréable que celle d’une Angleterre surpeuplée. La culture intensive du tabac et les bénéfices énormes qu’elle rapporte nécessite une main d’oeuvre pharaonique. Ils demandent aux Indiens mais ceux ci les refusent car ils ne veulent pas être les larbins à travailler la terre – tâche déshonorante ! Impossible de les réduire en esclavage, ceux-ci préférant se laisser mourir ! Pour cette preuve de fierté, les Sudistes garderont éternellement une immense estime à l’égard de la Nation Amérindienne, cette estime s’etant souvent associé à leur destinée. Alors pour travailler – les colons n’ayant pas le temps et préférant explorer et faire du commerce – une solution provisoire est trouvée avec les « engagistes » des Antilles Françaises. Ils feront venir des volontaires pour les colonies.
Les volontaires antillais payent leur voyage en échange d’un contrat de travail de 4 ans qui les transforment en esclaves temporaires.
A la descente du bateau, ces hommes et femmes sont vendus aux enchères par le capitaine. Puis à la fin du « cdd » de 4 ans, ils deviennent libres, reçoivent un pécule, de l’équipement et un lot de terre pour tenter leur chance. Pas forcément inintéressant…
Des prisonniers « convicts » peuvent bénéficier des mêmes avantages, mais pour une durée de 7 ans.
Mais ces volontaires sont insuffisants, l’esclavage temporaire est trop court et pas assez rentable. Il faut donc une main d’oeuvre largement supérieure, et la solution, qui heurte la sensibilité de nos cerveaux modernes (surtout de ceux qui réagissent à l’émotion) mais qui à l’époque est considérée normale, est apportée en 1619. Cette année, le secrétaire de l’assemblée de Virginie note sur un journal de la colonie : « un bâtiment Hollandais nous à livré 20 noirs d’Afrique » ; les plantations réclament une quantité énorme de « nègres »qualifiés de sous-hommes à l’époque. Les « négros » sont un peu comme du bétail, ils sont taillés pour le travail. Avec l’arrivée de ces esclaves commence une industrie immorale et inhumaine dont l’Amérique n’a pas fini de payer les pots cassés… « L’esclavage est plus néfaste pour la race blanche que pour la race noire » dira le Général Robert Lee, ardent patriote de Virgine, et contre l’esclavage qu’il juge être une abomination.
L’esclavage est la tare infernale des Sudistes, ils ont ouverts une boite de Pandore. Les Nordistes, sur qui tout les gens ont un avis positif (soit disant anti-esclavagistes) ne sont pas du tout innocents. En 1671 le Sud n’a importé que 2000 « négros » en Virginie, contre trois plus de blancs chrétiens. Tout changera lorsque le Nord comprendra la manne financière immense à tirer de l’esclavage. L’or étouffera les scrupules. Les négriers puritains lèveront les yeux vers le ciel et oublieront l’universalisme d’égalité chrétien. L’argumentation puritaine à réponse à tout ; le Seigneur bénit la richesse, la traite négrière est le moyen le plus rapide de se remplir les poches, donc le Seigneur bénit la traite. Le Nord a donc organisé l’importation massive de nègres vers le Sud, accumulant des richesses inouïes…Un nègre se vend 35 livres par tête, un bateau de 40 tonneaux coûte 26 livres la tonne, il peut ramener 150 esclaves par voyage. Pour rentabiliser au maximum on pratique le « voyage triangulaire »
Voici le procédé du commerce triangulaire: Les négriers vont aux Antilles ou dans le Sud acheter des mélasses qui seront transformées en rhum par leurs compatriotes distillateurs de la Nouvelle Angleterre. La cargaison de rhum est échangée sur le cote de Guinée contre des esclaves (donc notez bien ici que ce sont des noirs africains qui vendent « leurs frères nègres »). Ceux-ci sont vendus dans les colonies du Sud ou aux Antilles. Tout cela est cyclique pendant des dizaines d’années….Les principaux ports négriers sont au Nord dans la colonie de la Nouvelle Angleterre : Newport, Providence, New York et Boston.
Certes les « bien pensants » de la Nouvelle Angleterre ne sont pas à une hypocrisie près, mais l’esprit puritain ne s’oppose pas encore à l’esclavage des races jugées inférieures. Jusqu’au XVIIIe siècle l’esclavage apparaît même comme quelque chose de légitime. Dans le Nord donc personne ne s’y oppose et il importe même des noirs pour sa propre « consommation ». Mais l’esclavage se développe peu en comparaison du Sud à cause du climat rigoureux. Les cultures et coutumes de la Nouvelle Angleterre ne conviennent pas du tout aux noirs ; néanmoins on recensera encore 18 000 esclaves dans le nord-est en 1820.
En revanche sous le climat chaleureux du Sud, l’esclavage prolifère et les colons adoptent le mode de vie des planteurs français des Antilles.
Dans les États du Sud, l’afflux massifs de « nègres » contribue à la disparition de la main d’oeuvre blanche. Les colons les plus actifs deviennent des planteurs, les autres sont relégués dans la catégorie inférieure des « fermiers » cultivant leurs terres de leurs mains, ou encore des petits blancs misérables, vivotant de la chasse, de la pêche et de petits trafics en tout genre…
Les migrants qui arrivent en Nouvelle Angleterre vivent pratiquement en autarcie, ils ne demandent au sol que leur nourriture en attendant de faire fortune dans la négoce, la manufacture ou la traite négrière. A l’inverse, les planteurs de Virginie ne peuvent se passer d’échanges. Ils vendent leurs balles de tabac aux navires de Londres, puis ceux de New York. C’est quasiment du troc : contre leurs productions ils échangent des biens manufacturés, des femmes (et oui… ) et bien évidemment des esclaves.
La noble exploitation du sol est la vraie source de profits du Sud. Ainsi se forge au Sud une tradition aristocratique et agraire en opposition à la tradition bourgeoise et marchande du Nord… Voici donc la genèse de la fabrication de deux civilisations opposées.
Ces différences s’accentuent au milieu du XVIIe siècle, avec l’arrivée de nouveaux émigrants nobles, les « Cavaliers ». Ces barons fuient l’Angleterre après l’exécution de Charles Ier Stuart car ils étaient menacés de mort par Oliver Cromwell et par ses partisans, les « Tête Rondes ».
Oliver Cromwell, militaire et homme politique Anglais, commandant la nouvelle armée idéale, vainqueur des Royalistes lors de la Révolution Anglaise. Il se converti à une secte protestante ultra-puritaine. C’était un tyran régicide, l’instigateur des génocides de catholiques. En Irlande, Cromwell est détesté ; en Angleterre c’est plus mitigé.
les « Tête Rondes » sont donc des adversaires des « Cavaliers » partisans du Royalisme. Il suffit de remplacer « Cavaliers » par « Vendéens » et « Têtes Rondes » par « Mayençais » pour imaginer les sentiments que les colons du Sud peuvent nourrir à l’égard de ceux du Nord et réciproquement….
Au planteur du Sud qui cultive le tabac et l’art de vivre, qui est épicurien, aime les demeures luxueuses, les conversations piquantes et les loisirs élégants, s’oppose le puritain de la Nouvelle Angleterre. Cet homme de Dieu a passé contrat avec le Ciel pour réussir sur la Terre. En échange du rigorisme de son existence, il attend de Dieu qu’il favorise ses affaires….
Travailleur acharné, esprit entreprenant ignorant les scrupules et la pitié, énergique autant que rusé, il avance avec assurance vers la fortune et l’ennui. Son air digne et compassé, son hab
it noir, ses cheveux raides, tout chez lui annonce le joyeux compagnon. A Boston, le fait de rire le dimanche est puni de prison . La frivolité des puritains s’arrête à la lecture de la Bible et au prêche du Pasteur.
Les États de la Nouvelle Angleterre sont soumis à la tyrannie des sectes religieuses et de leur clergé. Les dissidents sont persécutés. A Plymouth ils sont mis à mort et on brûle ou pend les sorcières.
Voici un site pour mieux cerner la mentalité des Puritains, qui n’a rien a envier, dans le fanatisme, aux fondamentalistes mahométans.
Les planteurs du Sud ont beaucoup de mépris pour le fanatisme religieux des puritains. Un Virginien écrit en 1736 : « les saints de la Nouvelle Angleterre sont forts habiles a avaler un parjure au point de n’en garder le goût dans la bouche, et aucun autre peuple ne sait glisser comme eux à travers le code »
Les hommes du Sud, même lorsqu’ils portent une perruque, restent des hommes de cheval aux mœurs violentes . Maîtres incontestés de leur domaine et de leur territoire, ce sont des hommes d’honneur, rapides à demander réparation par les armes. Bien sur c’est arrivé que certains se conduisent mal avec des esclaves, mais la plupart ont un sens aigu de ce que leur impose leur écrasante supériorité et l’immense majorité des esclaves du Sud sont traités sans brutalités. Ils se comportent même comme des bienfaiteurs qui apportent nourriture, soins, couvert, sécurité, logis. Ils veillent aussi sur les fermiers et les « petits blancs » de leur comté, rendent la justice et secourent les indigents. Le planteur est le seigneur de sa terre, un féodal sans suzerain qui doit protéger son peuple et ses terres….
Ces hommes libres aiment sentir l’odeur du cuir, le tabac et l’alcool blond. Ils aiment par dessus tout galoper sur leurs terres, forcer le renard, tirer le canard sauvage, boire des bolées avec ses amis, faire la sieste et faire la fête, mais également lire, explorer. La vraie vie pour un homme bien né !
La société de Virginie commencera à élaborer un « stratagème » pour mater ou tout du moins « civiliser » la rugosité de l’aventurier du Sud : elle établira une stricte hiérarchie sociale et déclarera des conventions d’autant plus contraignantes qu’elles sont faites pour amoindrir le tempérament explosif des colons ! Un code mondain rigoureux éloigne la femme de cette rudesse. Elle est la reine de cette société, dont le planteur est le seigneur ; un respect absolu imposé par une étiquette minutieuse la protège du désir des hommes libres ou esclaves. Qui ne veut être placé au ban de la société des planteurs doit en présence d’une femme pouvoir maîtriser sa violence et dominer sa grossièreté, et cela même avec les femmes esclaves, notez le bien. Ce système est entièrement calqué sur celui des planteurs français des Antilles et d’ailleurs le modèle de société des Sudistes se veut plus proche de celui de la France que de celui du monde Anglo-Saxon.
La richesse aidant, le gentleman-farmer prendra gout aux plaisirs d’une vie plus raffinée : il tire fierté de sa bibliothèque ou envoie son fils étudier dans les plus grandes universités Américaines… Les sectes protestantes perdent leurs fidèles au profit des loges maçonniques (à cette époque les loges Maçonniques étaient des groupes de réflexion libres, où Dieu n’était pas écarté du débat) . Rêvant du monde tel qu’il devrait être, les salons de Virginie élaborent la « Déclaration des Droits » et la future Constitution des États-Unis.
Pour résumer, car la chronologie amenant au conflit de la « Civil War » est très longue et très complexe, nous avons deux civilisations en conflit depuis le début de la colonisation du Nouveau Monde : le Nord, plus peuplé, bourgeois, commerçant, industriel, puritain, et le Sud, aristocratique, agricole, philosophique et plus « sauvage ». La soif d’argent et de pouvoir du Nord, amenait les Yankees a imposer des contraintes économiques extrêmement sévères au Sud. Des taxes, des embargos, blocus sur les ports de commerce, empêchaient le Sud de commercer avec les nations de la vieille Europe. Les États du Nord, l’Union, étaient tous en faveur des « Droits de l’Homme », tous abolitionnistes, mais tout comme les républicains en France « libérèrent » le peuple pour y mettre ses enfants a travailler dans les usines, les Yankees voulaient arracher l’esclave noir des champs de coton pour le mettre à travailler dans leurs usines, où déjà des prolétaires blancs menaient une vie infernale. L’Union est dirigée par Abraham Lincoln, chef du Parti Républicain (le parti de la guerre), anti-esclavagistes acharné qui souhaitait l’abolition de l’esclavage dans tous les États-Unis. Sa victoire à l’élection présidentielle de 1860 entraîne une première sécession de sept États du Sud, avant même qu’il ne prenne ses fonctions. Ce sera la naissance des « Etats Confédérés d’Amérique », qui seront sept au début, pour ensuite s’agrandir à onze : Virginie, Caroline du Sud, Texas, Alabama, Mississippi, Floride, Géorgie, Caroline du Nord, Arkansas, Tennessee, Louisiane.
Le Nord demandait des droits de douane pour protéger son industrie naissante. L’existence de l’esclavage dans le Sud n’en faisait pas un bon débouché pour la vente des machines du Nord. Le choix des nouveaux États et territoires de l’Ouest devenait déterminant. Le Sud espérait trouver dans l’Ouest un soutien pour le maintien de l’esclavage. Le Nord voulait au moins bloquer toute propagation de l’esclavage dans d’autres États. La guerre de Sécession était prête alors à éclater. Les abolitionnistes voyaient en l’esclavage de la concurrence à leur industrie et à la vente de leur manufacture. Sous couvert d’humanisme, ils ont instrumentalisé l’abolition de l’esclavage, alors que d’une manière ou d’une autre il aurait été aboli dans le Sud, pas par charité chrétienne, mais simplement par bon sens car l’esclave concurrençait le blanc pauvre qui ne trouvait pas de travail et voyait d’un mauvais œil le fait que lui, libre, arrive à peine a se nourrir, se soigner, s’habiller, alors que le « nègre » était bien entretenu. Encore une fois, ça n’était pas par bonté d’âme, mais c’était dans l’intérêt du maître planteur de bien traiter ses esclaves, qu’ils soient en bonne santé, forts, pour être productifs. Et n’oublions pas non plus que c’est le Nord qui imposa la quasi majorité des esclaves au Sud ; il y eu bien des moments où les planteurs dirent stop, les esclaves noirs devenant bien trop nombreux par rapport à la population blanche. Cette situation de submersion migratoire peut être mise en analogie avec ce que les pays Occidentaux subissent aujourd’hui, avec toujours les mêmes Yankees aux manettes : si vous le remarquez bien, beaucoup de pays Européens sont dans la même situation que les Etats Confédérés de 1860.
Sur l’imposture des Yankees, ces gentils abolitionnistes, voici une citation d’Abraham Lincoln 1858 :
«Il existe entre les Noirs et les Blancs une différence physique qui, je le crois, empêchera toujours les deux
races de vivre en des termes d’égalité sociale et politique. Dans la mesure où elles ne peuvent pas vivre
ainsi, alors même qu’elles restent ensemble effectivement, l’une doit être supérieure à l’autre, et comme
n’importe qui d’autre je suis partisan d’attribuer cette position supérieure à la race blanche»
Le 12 avril 1861, a 4h30 du matin, les canons Confédérés crachent dans un déluge de feu de 36 heures, leurs salves meurtrières sur le Fort Sumter, dans le port de Charleston en Caroline du Sud, dans la Confédération : ce sera le déclenchement de ce que les Américains nomment « Civil War » – « Guerre de Sécession » pour les Européens. Un des conflits les plus meurtriers au monde, un avant-goût des boucheries des futures guerres mondiales. C’est aussi la plus grande perte humaine des États-Unis sur son propre sol.
Un très bon film sur cette funeste période – « Retour à Cold Moutain » avec ici une scène d’une rare violence, donnant un aperçu de la sauvagerie sanguinaire de cette guerre fratricide.
Dès son commencement cette guerre était déséquilibrée, le Nord avait un avantage écrasant sur le Sud. Les généraux nordistes forts d’une supériorité numérique et matérielle, n’ont pas eu de grands scrupules à lancer de sanglantes offensives (comme plus tard, les généraux de la première guerre mondiale). À l’opposé, le commandement sudiste excellemment formé et conscient de son infériorité numérique, a davantage ménagé le sang de ses hommes par des tactiques plus élaborées.
Le Nord bien industrialisé, disposait de nombreuses ressources industrielles et d’hommes d’affaires avertis. De nombreux contacts avec certains pays européens furent également noués via des échanges commerciaux. Les ingénieurs du Nord firent un excellent travail en ce qui concerne le développement d’un armement efficace. Le fusil standard du Nord inspiré du fusil Minié était de loin supérieur à toute autre arme du même type dans le monde. Son canon rayé permettait des tirs précis. Le Nord eut la chance d’avoir les premières mitrailleuses (Gatling) vers la fin de la guerre, d’équiper certains soldats avec des armes à répétition, etc.
En chiffre brut, le Nord disposait d’un réservoir d’hommes supérieur au Sud, bien que moins entraînés et compétents. Ce nombre lui permit de garder des troupes plus longtemps à l’entraînement (ce que le Sud ne pouvait se permettre), et ainsi de rattraper son retard par rapport au Sud. Le Nord se retrouva ainsi avec une armée professionnelle composée de volontaires bien entraînés et bien équipés.
La marine du Nord avait été conçue à l’origine pour tenir tête à son ancien ennemi, la Grande-Bretagne. Bien que d’une taille moyenne au début des hostilités, avec seulement 90 navires à voiles et à vapeur, elle se développa rapidement, comptat 386 bateaux portants 3 027 canons fin 1862, et remplit ses missions de blocus et de soutien aux forces terrestres de façon satisfaisante. La marine du Sud, composée de navires ravitailleurs rapides pour tromper le blocus, ne disposait que de très peu de navires de guerre, essentiellement des cuirassés et un sous-marin. On vit d’ailleurs durant cette guerre les premiers combats de cuirassés avec le « Monitor » contre le « Merrimac » et l’utilisation du sous-marin par le Sud. Les cuirassés sudistes coulèrent ou endommagèrent 28 navires fédéraux. Le premier submersible de guerre de l’histoire fut le « H.L. Hunley » création des Confédérés.
Les États-Unis de l’époque avaient déjà une grande histoire militaire. Et beaucoup de vétérans des différents conflits américains, notamment avec le Mexique, vivaient au Sud. Le Sud avait une tradition militaire beaucoup plus perfectionnée que le Nord. De ce fait, beaucoup d’officiers ou de familles d’officiers étaient originaires du Sud, ce qui explique que durant toute la première moitié du conflit les Sudistes eurent un net avantage en termes de compétences. En outre, les soldats sudistes étaient habitués à tirer au fusil et à monter à cheval, notamment pour la chasse traditionnelle, et les enfants étaient habitués dès leur plus jeune âge à manier les armes. L’homme du Sud était plus robuste que le Yankee, à vivre constamment à la campagne dans les grands espaces et habitué aux différences climatiques.
Les Sudistes pouvaient compter en grande partie sur de l’équipement britannique. Ils disposaient également d’une bonne artillerie française : les canons obusiers de 12 livres de type Napoléon causèrent de lourdes pertes aux troupes nordistes. Le canon Withworth et le canon Parrot furent aussi redoutables.
Les Sudistes disposaient d’une excellente cavalerie commandée entre autres par le général Stuart, dont notamment des unités spéciales qui étaient appelées Rangers ; celle-ci avait pris naissance durant la guerre d’indépendance du Texas. Le Sud avait aussi une infanterie très tenace. En effet
, les soldats sudistes défendaient leur terre, leurs familles et leurs biens ruraux ; ils considéraient les nordistes comme des intrus de mentalité très différente et à qui ils n’avaient rien demandé.
De plus, les meilleurs officiers s’étaient joints aux États du Sud, ce qui leur permit de nombreuses victoires. Cependant, ceux-ci combattirent avec panache en première ligne par bravoure et tradition militaire et beaucoup périrent, ce qui anéantit cet avantage.
Les Nordistes reconnurent officiellement la combativité et la ténacité des Sudistes.
Le Sud avait surtout a son service des généraux géniaux, des tacticiens hors pairs. Bien évidemment l’illustre Général Robert.E.Lee, Général en chef des Armées Confédérées, adulé de ses hommes, respecté par les Yankees, qui lors de sa réddition à Appomattox, s’est vu offrir des haies d’honneur de la part de soldats Nordistes.
Le Général Français de Louisiane, comme vu plus haut, Pierre Gustave Toutant Beauregard.
Le Général Amérindien Stand Watie, chef de la Nation Cherokee qui commanda la cavalerie Amérindienne, composée de Cherokee, Séminoles et Creeks. Le 23 juin 1865, à Fort Towson, dans le secteur Choctaw du territoire de l’Oklahoma, Watie signa un accord de cessez-le-feu avec des envoyés de l’Union, devenant ainsi le dernier général confédéré à rendre les armes.
Principales batailles :
- Bull Run ou Bataille de Manassas
- Gettysburg
- Wilderness
Beaucoup de gens connaissent les « Irish Brigade », les Irlandais qui furent présents dans les rangs des troupes du Sud comme dans celles de l’Union. La terrible bataille de Fredericksburg vit une tragique rencontre : celle des deux brigades irlandaises qui combattaient face à face. Ce tragique événement, véritable guerre civile dans la guerre civile, demeure un des épisodes les plus connus de la bataille.
Il n’y eu pas que les « Irish Brigade », les Français d’Amérique, comme nous l’avons vu après la fin de l’Amérique Française, sont restés dans le Nouveau Monde, et tandis que la Guerre d’Indépendance des Etats Unis avait vu la France s’impliquer officiellement dans le conflit, pour la Guerre de Sécession Napoléon III, Empereur des français à l’époque, n’avait pas souhaité prendre position dans ce conflit. Pourtant, en novembre 1861, la Confédération avait dépêché deux délégués en Europe pour solliciter une aide officielle de la France et de l’Angleterre, mais le paquebot sur lequel ils étaient embarqués fut arraisonné par un navire de l’Union et les deux délégués furent emmenés prisonniers. Une autre tentative de pression par un embargo sur les envois de coton en Europe n’eut pas non plus d’effet, pas plus qu’une promesse de l’Union d’aider si besoin la France dans son aventure guerrière mexicaine.
Les sympathies de l’Empereur allaient plutôt à la Confédération pour diverses raisons : stratégies politiques intérieures et extérieures, proximités sociologiques et culturelles, enjeux économiques, etc. Ainsi voyait-il d’un bon œil une Amérique en guerre civile peu encline à se préoccuper de ses projets d’intervention au Mexique ou de ses problèmes avec la Prusse. De même l’attitude française à l’égard de cette guerre lointaine fut aussi dictée par la politique intérieure : tandis que l’Empereur et ses partisans penchaient pour les Confédérés par leurs affinités culturelles et politiques, l’opposition libérale à l’Empire muselée en France, trouvait son expression de l’autre côté de l’Atlantique dans une attitude favorable au Nord : l’enthousiasme des bourgeois républicains comme du parti orléaniste pour l’abolitionnisme, était une manière d’exprimer leur opposition aux intérêts économiques et politiques de Napoléon III. Économiquement enfin le blocus naval des ports du sud par l’U.S. Navy et l’embargo à destination de l’Europe provoquaient, notamment, une crise logistique sur les envois de coton : la «famine du coton» entraînait l’effondrement des manufactures cotonnières en France, comme en Angleterre et en Belgique, avec des milliers de chômeurs.
Les opposants à la politique de Napoléon III offrirent rapidement leurs services aux Nordistes, tandis que beaucoup de résidents français dans les états du sud offrirent leurs services dans les armées sudistes. On va donc trouver des français dans les deux camps, du général au simple soldat, dans les armées régulières comme dans les milices urbaines.
Les français ont donc prit part à la conflagration fratricide du Nord et du Sud. En tant que résidents des Etats-Unis, 80% combattirent pour le « Stainless Banner » de la Confédération, le reste pour l’Union. Les français voyaient leurs intérêts du coté de la Confédération, permettant la perpétuation de leurs mœurs et traditions, de la pratique du catholicisme et de leurs libertés.
La majorité des français, les créoles, vivaient en Louisiane et plus particulièrement à la Nouvelle Orléans, ville florissante d’environ 160 000 habitants au seuil de la « Civil War ». Le port de la ville était une plaque tournante du commerce du coton : c’est de là que la production destinée à être exporté vers l’Europe partait par bateaux .
En 1861, la Louisiane fait partie des 7 premiers Etats à faire Sécession.
La Nouvelle Orléans, cité stratégique pour le commerce et la géopolitique, attira dès le début l’Union qui y voyait un vivier de ressources indispensables pour l’approvisionnement de l’armée Yankee. Un blocus naval fut rapidement mis en place afin d’étouffer économiquement le Sud. La prise du port de la « Big Easy » (surnom de la Nouvelle Orléans), et d’autres ports Sudistes de la région, avait un intérêt stratégique de premier ordre : il s’agissait de prendre à revers les armées du Général Lee en opérant une jonction avec les troupes d’Ulysses Grant, arrivant elles du Nord.
Dès le début des hostilités la Nouvelle-Orléans fut la principale pourvoyeuse de troupes, d’armement et de ressources pour les armées confédérées. À côté des compagnies d’américains blancs, la communauté des noirs libres constitua un régiment dénommé «Louisiana Native Guards » ; de même les résidents étrangers formèrent des brigades particulières.
Les troupes Confédérés régulières à la Nouvelle Orléans n’étaient que de 500 hommes sous le commandement du Général Lovell, défendaient une ligne de front immense grâce a deux forts, Fort Jackson et Fort Saint-Philipp, construits le long du Mississippi, fleuve large et navigable débouchant sur le Golfe du Mexique. Une flotte de dix vaisseaux protégeaient l’embouchure du Mississippi et défendait la ville. Tous ce dispositif humain et technique constituait la seule défense réelle de la Nouvelle Orléans.
Du coté de l’Union, fut mise en place la flotte de West Gulf sous le commandement du capitaine Farragut,composée d’une trentaine de bâtiments, vaisseaux armés de canons, petites embarcations dotées de mortiers et quatre vaisseaux de ligne embarquant 12 000 hommes du général Butler devant être débarqués sur Ship Island (Fort Massachusetts), une petite île à une centaine de km à l’est de la Nouvelle-Orléans. À la mi-avril le plan se déroulait comme prévu avec Farragut et sa flotte qui cinglaient dans le golf du Mexique vers les bouches du Mississippi, Grant qui descendait vers le sud le long du même fleuve et Butler qui stationnait sur Ship Island en attendant l’attaque finale.
A cette époque la Nouvelle Orléans abritait une colonie Française d’environ 20 000 âmes. Dès le début de la mobilisation à la Nouvelle-Orléans on trouve de nombreux français parmi les volontaires qui affluaient dans les bureaux de recrutement pour défendre leur ville et leurs plantations car ils craignaient une révolte des noirs, comme celle de Toussaint Louverture, où de nombreux blancs furent massacrés. Les Sudistes, et donc aussi les français de Louisiane, étaient au courant de la manipulation des Nordistes avec l’abolitionnisme : en effet, les Yankees excitaient les noirs pour les pousser à la révolte – ce qui n’eu pas vraiment lieu mis à part l’histoire de Nat Turner, esclave s’étant révolté contre ses maîtres, les massacrant eux et leurs enfants.
Devant l’enthousiasme croissant de ses compatriotes pour les fédérés, le comte Eugène Méjean, consul de France à la Nouvelle-Orléans du leur rappeler leur devoir de neutralité. À l’inverse le gouverneur de l’État, Thomas Moore, entendait mobiliser les résidents français. Pour concilier obligations de neutralité et devoirs à l’égard de la Louisiane, il fut convenu que les citoyens français ne seraient pas astreints à la lutte armée et n’effectueraient qu’un service de maintien de l’ordre pour veiller à la sécurité des personnes et des propriétés. Toutes ces instructions furent répertoriée dans le journal local » L’Abeille de la Nouvelle Orléans »
C’est ainsi que se constituèrent plusieurs milices qui affichaient clairement leurs sympathies pour les Confédérés ; on a estimé à plus de 3 000 hommes le nombre total de résidents citoyens français qui servirent dans les milices de la ville. Il s’agissait principalement des quatre groupes suivants :
- la «Légion française», forte de 1200 hommes, composée de six compagnies et placée sous les ordres du colonel Albin Rochereau,
- les «Volontaires français» d’environ 800 hommes, sous les ordres du colonel Ferrier
- les «Volontaires indépendants » du colonel Brogniet,
- la «Garde d’Orléans» du colonel Charles Janvier.
Tous ces hommes, équipés aux frais des notables et des engagés eux-mêmes, furent surnommés «les jambes rouges» car ils portaient un uniforme directement inspiré de la tenue du fantassin français de l’époque : képi bleu ou rouge, veste bleu horizon et pantalon garance.
Tout les membres de ces « French Brigade » prêtèrent allégeance à la Confédération par serment. Ils s’occupèrent dans un premier temps de veiller à la sécurité de la ville de la Nouvelle Orléans, des plantations des alentours, avec l’autorisation d’ouvrir le feu. Lorsque les troupes Nordistes s’engagèrent dans l’embouchure du Mississippi, le gouverneur de la Louisiane demanda la constitution de l « European Brigade », destinée a regrouper en un corps unique tout les miliciens européens de la région. La Légion Française refuse catégoriquement et décide de se constituer en « French Brigade », regroupant uniquement les miliciens Français.
En avril 1862, les deux forts protégeant la Nouvelle Orléans sont capturés par les armées Yankees, pris entre deux feux, ceux de l’infanterie de Butler et ceux de la marine de Farragut. Les dernières batteries fluviales sont détruites et tandis que la ville est menacée par les canons de la flotte de l’Union, les troupes Confédérés de Lovell battent en retraite et vont rejoindre au Nord les troupes de Beauregard. Farragut attendit l’appui des troupes terrestres du général Butler pour porter l’attaque finale.
La Nouvelle Orléans étant assiégée, il ne reste plus que les Brigades de miliciens pour la protéger et la « French Brigade » entra en jeu.
La ville, désertée par les soldats Confédérés, était livrée aux ennemis, menacés d’un bombardement par le fleuve et d’un assaut terrestre par Butler. Les habitants se terraient dans leurs maisons. Alors que les vapeurs fédéraux remontant le fleuve arrivèrent devant la ville à la lueur des navires incendiés en train de couler, la foule fut prise de panique. Des centaines de femmes en haillons et d’enfants sans chaussures ayant appris que les produits entassés sur la levée étaient abandonnés à qui voulaient les prendre, coururent avec de grands paniers pour faire provision de sucre, de bœuf, de porc et de poisson séché. Déjà à côté d’eux des bandes d’émeutiers et de pillards emportèrent ou incendièrent des balles de coton, puis enfoncèrent les portes des dépôts de sucre et de tabac. Bientôt ce furent des brigands armés de barres de fer, de couteaux de chasse et de revolvers ou de fusils, qui parcourent les rues brisant les vitrines, forçant les portes des maisons particulières, terrorisant leurs occupants et ressortant chargés de butin. Des bâtiments publics furent incendiés. Le bruit court que des Noirs ont agressé et dépouillé de riches notables. Des familles de résidents étrangers se réfugièrent dans les locaux des consulats.
Le maire de la ville refusa pourtant de la livrer aux soldats de l’Union et il demanda aux brigades de miliciens de se mobiliser, non pas pour combattre l’ennemi du Nord, mais afin de rétablir l’ordre, et la sécurité dans la ville au bord de l’implosion. Ils jouèrent le rôle de forces de l’ordre, de police. Ils s’occupèrent de mater les émeutiers, les brigands, éteignirent les nombreux incendies, vinrent en aide aux populations les plus fragiles….En une journée et une nuit ils parviennent à rétablir la sécurité dans la ville, accalmie pourtant de courte durée… Dès le lendemain, le 26 avril 1862, les navires de Farragut mouillèrent dans le port et les émeutiers, voleurs recommencèrent à piller la ville, sous prétexte de ne rien laisser aux envahisseurs. Les brigades, et notamment la « French Brigade », rétablirent une nouvelle fois l’ordre, reprirent les patrouilles dans les rues, jouèrent les sentinelles devant les commerces et les entrepôts.
La ville fut sauvée de la destruction et tous ses habitants protégés des exactions des émeutiers. Le maire et le conseil municipal félicitent publiquement les milices, et la presse telle «L’Abeille de la Nouvelle-Orléans» ont fait leur louange.
Le 30 avril les troupes de Butler entrèrent dans la ville et en prennent possession. Le 1er mai et les jours suivants le général yankee demandera avec insistance que les brigades européennes demeurent en activité et continuent à maintenir l’ordre mais sous l’autorité fédérale. Les généraux Juge et Maignan, refuseront catégoriquement et donneront l’ordre de démobilisation des milices européennes et de la « French Brigade ». En représailles Butler exigera le désarmement total des brigades étrangères.
Ainsi se termine le rôle des français dans les brigades de la Nouvelle-Orléans.
Ensuite les premières semaines d’occupation de la ville par les Nordistes passent pour avoir été très difficiles à vivre sous la dictature de Butler, surnommé «la brute» .
Le dernier Français a combattre pour l’armée Confédération fut le Général Beauregard, qui défendit Charleston jusqu’en 1864, avant d’être nommé commandant des forces de l’Ouest, où il combattit à un contre dix contre les troupes du Général Ulysses Grant. En 1865, après avoir montré aux Yankees le fameux panache français, il fut contraint de se rendre. Beauregard disait « Les Nordistes sont des Jacobins, nous sommes des Vendéens », en mémoire de son grand père, combattant dans l’Armée Catholique Royale, lors des Guerres de Vendée.
pour en savoir plus, a partir de la 37eme minute
Sources :
- La Guerre Civile en Amérique, Comte de Paris
- La France et les Etats Confédérés, John Welsford
- La Louisiane Française, Bernard Lugan
- Le Blanc Soleil des Vaincus, Dominique Venner
- Robert E. Lee la Légende Sudiste, Vincent Bernard
- La Guerre de Sécession, James Mc Pherson
- Les Etats Unis, Denis Lacorne
- Mr Colt, Dominique Venner
- Les Pensées et Maxime de Robert E. Lee, Richard G.William Jr
- films : The Patriot, Retour a Cold Moutain, Gettysburg, Gods and Generals
Louis XVI et Lapérouse, la monarchie à la proue des explorations et découvertes.
De nos jours, et cela depuis un long moment, il faut bien avouer que l’on nous présente la Monarchie comme un système politique tantôt archaïque, tantôt tyrannique, dirigé par des monarques totalitaires, sanguinaires et qui martyrisent les peuples. Les rois sont montrés comme étant des obscurantistes rétrogrades, qui méprisent le Progrès, des personnages qui n’ont pas «la sagesse des Lumières», des brutes qui n’ont que la soif de pouvoir à l’esprit et s’enrichissent au détriment de leurs sujets. A l’inverse, les régimes dits «démocratiques», républicains, sont présentés comme étant la panacée prodiguant le bonheur par intraveineuses à ses citoyens, lesquels sont déclarés suffisamment éclairés – grâce aux Évangiles des Droits de l’Homme et de la nouvelle divinité Raison – libérés de Dieu, pouvant s’élever vers les sommets himalayens du sacro-saint Progrès.
Il faut déjà corriger une chose, les rois, mêmes absolus et de Droit Divin, ne sont pas opposés aux progrès. Je mets ici bien en évidence la pluralité des progrès : le «Progrès» seul, tout comme la «Liberté» seule, sont des concepts très flous, filandreux. le Roi n’est pas contre les libertés individuelles, il n’est pas contre les progrès, qu’ils soient humains (médecine), techniques, technologiques, philosophiques, énergétiques… Tout comme il garantit par son autorité les libertés individuelles de ses sujets, servant d’arbitre, établissant des cadres permettant leur application concrète dans la vie de tous les jours, il utilise exactement le même mandat en ce qui concerne les différents progrès dans des domaines variés et éclectiques. Si l’un de ces progrès entrave le Bien Commun, il sera là pour trancher, dire non, à l’inverse il appuiera s’il juge nécessaire certaines initiatives et pourra même en être l’instigateur. C’est ce que nous allons voir ici avec Louis XVI et l’explorateur Jean-François Galaup de Lapérouse, dit Lapérouse.
C’est le Roi de France Louis XVI, en personne, qui décida de mettre sur pieds une expédition à travers le globe. Projet exceptionnel par son ambition et ses moyens, le Roi n’hésita pas à débloquer des fonds importants, à mobiliser le capitaine de vaisseaux Lapérouse, réputé comme l’un des meilleurs navigateurs français, à l’époque. Ce projet lui tiens à cœur, Louis XVI était tout sauf un obscurantiste, un ignare, il était passionné par l’astronomie, la géométrie, les mathématiques, les sciences en général. Il était polyglotte, parlant en effet parfaitement le Latin, parlait l’Allemand et l’Espagnol, et excellait en Anglais. Il était féru d’Histoire, de géographie et maîtrisait très bien l’économie. Excellent cavalier, il était aussi passionné par l’horlogerie et la serrurerie. Un roi Catholique, beaucoup plus intrigué par le monde qui l’entoure, par les sciences, par le bien-être de ses peuples que ne peut l’être les différents présidents de toutes les républiques françaises.
Le Voyage de Lapérouse est quasiment l’œuvre de sa vie, celle qu’il souhaite laisser à la postérité. C’est le plus « marin » de tous les rois de France, Louis XVI comprit très tôt l’importance de posséder une marine puissante, bien équipée, pour titiller celle de l’Empire Britannique, qui avait à l’époque la suprématie maritime sur toutes les mers du monde. L’Armada du royaume de France brilla lors de la Guerre d’Indépendance Américaine, notamment la flotte de De Grasse qui humilia celle des Anglais lors de la fameuse bataille navale de la Baie de Chesapeake. Louis XVI, souvent montré comme un faible et un homme peu futé, était très concerné par la géostratégie. Bien avant le départ de l’expédition, il établira un cahier des charges très copieux, avec toutes ses consignes, ses désirs, les domaines dans lesquels ils souhaitaient des progrès tangibles.
Voici les mots du roi adressés au navigateur Lapérouse dans les «Instructions de Louis XVI et des académies» – Mémoires du roi, pour servir d’instruction particulière au sieur de la Pérouse, capitaine de ses vaisseaux, commandant les frégates « La Boussole » et « L’Astrolabe »- 26 juin 1785.
«Sa Majesté ayant fait armer au port de Brest les frégates « La Boussole », commandée par le sieur de Lapérouse, et « L’Astrolabe », par le sieur de Langle, capitaines de ses vaisseaux, pour être employées dans un voyage de découvertes ; elle va faire connaitre au sieur de Lapérouse, à qui elle a donné le commandement en chef de ces deux bâtiments, le service qu’il aura a remplir dans l’expédition importante dont elle lui a confié la conduite. Les différents objets que Sa Majesté a eus en vue en ordonnant ce voyage, ont exigé que la présente Instruction fut divisée en plusieurs parties, afin qu’elle put en expliquer plus clairement au sieur de Lapérouse, les intentions particulières de Sa Majesté sur chacun des objets dont il devra s’occuper.
La première partie contiendra son itinéraire ou le projet de sa navigation suivant l’ordre des découvertes qu’il s’agit de faire ou de perfectionner ; et il y sera joint un recueil de notes géographiques et historiques, qui pourront le guider dans les diverses recherches auxquelles il doit se livrer.
La seconde partie traitera des objets relatifs à la politique et au commerce.
La troisième exposera les opérations relatives à l’astronomie, à la géographie, à la navigation, à la physique, et aux différentes branches de l’histoire naturelle, et réglera les fonctions des astronomes, physiciens, naturalistes, savants et artistes employés dans l’expédition.
La quatrième partie prescrira au sieur de Lapérouse la conduite qu’il devra tenir avec les peuples sauvages et les naturels des divers pays qu’il aura occasion de découvrir ou de reconnaitre.
La cinquième partie enfin lui indiquera les précautions qu’il devra prendre pour conserver la santé de ses équipages.»
Louis XVI expose avec la précision du détail chaque partie, ce serait terriblement long de tout détailler ici, mais voici, en substance, tout ce qu’il demande : pour la première partie, Lapérouse doit suivre des coordonnées précises, perfectionner les explorations de précédents illustres navigateurs tels que : Cook, Bougainville, Kerguelen de Trémarec… et établir un journal très précis avec des notes historiques-géographiques.
Dans la deuxième, Lapérouse est quasiment en mission diplomatique, il devra améliorer des relations avec différentes Nations, mettre en place des nouvelles routes commerciales, faire du troc. Il devra faire rayonner la France dans tout son périple.
La troisième partie, la partie charpentière, est celle qui nécessitera la corrélation des talents de tous les spécialistes délégués pour cette expédition (ingénieurs, savants, artistes, astronomes, botanistes, docteurs, chirurgiens, physiciens, paysagistes, horlogers…). La diversité des talents mis en commun est impressionnante et variée. Il y a même des chanoines pour évangéliser les sauvages.
Dans la quatrième partie, il s’agira de donner des conseils de savoir vivre avec les peuples croisés, de ne pas s’imposer et ne pas modifier les cultures ancestrales : les français en mission doivent se faire le plus discret possible.
La dernière partie est un condensé de mesures à appliquer afin de garantir aux équipages une bonne santé mentale et physiologique , des repas nutritifs, une bonne hygiène, des vêtements bien entretenus …
Le roi de France n’a rien laissé au hasard, il met a la disposition des capitaines et des équipages du matériel de pointe. Les navires «La Boussole» et «L’Astrolabe», appelées frégates, sont en réalité des flutes, des vaisseaux de guerre démilitarisés (l’artillerie est retirée), afin de gagner en capacité de tonnage et d’éviter d’avoir à embarquer des canonniers. Les deux bâtiments mesurent chacun 41 mètres de long, ils reçoivent des techniques de protection de coques très perfectionnées, elles sont doublés par un revêtement de sapin clouté avec des clous très larges afin d’éviter la fixation de mollusques. Lapérouse bénéficiera d’instruments de mesure (longitudes, calculs astronomiques, distances lunaires…) d’une qualité unique au monde pour l’époque. Des nouveaux sextants à double réflexion, un « cercle de Borda » système récent qui réfléchissait des images, garantissaient une précision ultime dans le calcul de distances angulaires entre deux astres, et éliminait les risques d’erreurs lors de travaux cartographiques dues au magnétisme.
Quant aux moyens humains déployés, il s’agissait à l’époque de l’élite, les meilleurs spécialistes dans leurs domaines respectifs.
Le choix du navigateur pour cette grande expédition n’est pas anodin non plus, Jean François Galaup de Lapérouse est à l’époque, déjà, un marin de génie. Depuis son plus jeune âge, le jeune Lapérouse se rêvait en grand navigateur, il admirait son oncle Clément Taffanel de la Jonquière, commandant d’un vaisseau du roi Louis XV. A l’âge de quinze ans, il s’engage dans le corps des gardes de la Marine, étape nécessaire pour devenir officier, selon la tradition de la Marine, il se voit attribuer un tuteur, le chevalier d’Arsac de Ternay. Il sera sous les ordres de son oncle lors de ses premières missions, avant de passer ensuite sous le commandement d’un autre tuteur qu’il gardera tout le long d’une brillante carrière. Il participa à la guerre d’indépendance Américaine, à bord de « l’Amazone ». Il naviguera au Canada, en 1759, à bord du «Formidable» et connait son baptême du feu. La France est en guerre depuis trois années dans la Guerre de Sept Ans, quand les 20 et 21 novembre, une escadre anglaise attaque la flotte française sous le commandement de l’amiral Conflans dans les parages de l’ile de Houat et de l’estuaire de la Vilaine. Les bâtiments français, surpris, tentent de se réfugier dans la baie de Quiberon ; ils seront pris dans de furieuses canonnades, abordages et échouages. Ce sera la bataille des Cardinaux, un massacre qui réduira énormément, et pour longtemps, les moyens de la Marine française.
Suite a cette effroyable bataille, Lapérouse embarque sur le «Robuste» pour partir à l’assaut de Terre Neuve. La suite de sa carrière sera riche en événements, il enchaîne campagne sur campagne, au Canada, Terre Neuve, aux Antilles, Ile Bourbon, Inde, Madagascar…
De toutes ces missions, la plus délicate est celle qu’il accomplit en 1782 dans la baie d’Hudson. Le ministre de la Marine, le marquis de Castries, lui a donné l’ordre de détruire plusieurs établissements anglais isolés sur ces rivages lointains. L’officier obéit, mais il laisse des vivres aux vaincus, des armes et de l’équipement nécessaire pour qu’ils puissent rejoindre la civilisation. A ce geste admirable, il en ajoute un autre, et qui préfigure les principes qui présideront à son grand départ. Dans le fort d’York, il a découvert un trésor : les journaux d’exploration du gouverneur, un certain Samuel Hearne, qui a cartographié la cote septentrionale du continent américain. En ces temps où on recherche le fameux passage du Nord-Ouest, qui permettrait de relier l’Atlantique au Pacifique par le Nord de l’Amérique, ces documents présentent un intérêt géographique et politique majeur. Pourtant, la réaction de Lapérouse est celle d’un homme de science ; il rend les cartes et rapports à leur auteur, à la condition que celui-ci les publie une fois de retour à Londres. Informé du raid commandé par son ministre, Louis XVI fait savoir sa désapprobation pour cette opération aussi coûteuse qu’inutile, et commande un rapport circonstancié. C’est ainsi qu’il apprend le comportement de Lapérouse. Il ne l’oubliera pas lorsque le moment sera venu de choisir un chef pour commander sa grande expédition autour du monde.
Tous les éléments sont parfaitement réunis pour le Grand Départ.
Le 1er août 1785, le comte d’Hector, commandant de la Marine à Brest, annonce à Versailles que la « Boussole » et « l’Astrolabe » ont quitté Brest au petit matin. Depuis un mois, les deux bateaux, mouillés en rade, attendaient un vent favorable afin de mettre les voiles et débuter l’expédition soigneusement préparée à Versailles et à Brest depuis des mois.
L’expédition royale démarre officiellement son épopée, qui connaîtra un destin tragique, et sera oubliée des français à cause de la Révolution de 1789.
Après avoir sillonné les mers et océans, en passant par les îles Hawaï, faisant une escale sur l’île de Pâques sur laquelle il donna son nom à une baie, voguant le long des cotes de l’Alaska et du Canada, longeant la Cote Ouest Californienne, traversant le Pacifique pour aller en Chine, Japon, Kamtchatka… le voyage se termine dramatiquement, lorsque les deux frégates navigueront vers le Pacifique central, en approchant les îles Samoa et Tonga, pour se rendre en Australie. Lapérouse fait une halte à « Botany Bay » d’environ deux mois pour retaper les navires, redonner des forces aux équipages. Lorsqu’ils repartiront, ils seront surpris par un cyclone qui détruira la « Boussole » et « l’Astrolabe », et emmènera les débris vers les îles Santa Cruz, en juin 1788. Les bateaux sombrèrent, les hommes périrent, certains ont peut être réussis à s’en tirer, mais il n’existe aucune preuves. Jusqu’à aujourd’hui, nous ignorons toujours le lieu exact du naufrage, si il eu des rescapés, et cela malgré les nombreuses missions de recherches lancées afin de résoudre ce que tout le monde nommera « La Malédiction de Lapérouse ». La Révolution française eu lieu un an après cette tragédie, si bien que la disparition de l’expédition de Louis XVI sera oubliée, notamment lorsque le roi fut assassiné, la légende dit que quelques temps avant sa mort, Louis XVI demandera : « A-t-on des nouvelles du sieur Lapérouse et de ses équipages ? « .
Aujourd’hui une zone de recherche crédible a été révélée, elle se situe sur l’archipel de Vanikoro, au milieu de l’Océan Pacifique, au nord-est de l’Australie. Le mystère demeure entier, et c’est l’un des buts ultime de tout les chercheurs d’épaves, trouver les restes de « La Boussole » et de l’Astrolabe ».
Est-ce que ce genre d’expédition, de projet ambitieux serait possible dans le cadre d’une démocratie, d’un république ?
Oui, sans doute ; d’ailleurs il serait stupide de tirer à boulets rouges sur la république bêtement sur ce sujet, car il me vient a l’esprit l’aboutissement deux projets fantastiques : le fabuleux avion supersonique Concorde et le TGV. Il y en a surement bien d’autres. Néanmoins je pense que la monarchie offre la stabilité, la pérennité permettant d’entrevoir des œuvres pharaoniques sur le long terme permettant de faire rayonner la France et de satisfaire les français.
Qui sait, avec un roi avide de connaissances comme Louis XVI aujourd’hui pour gouverner la France, nous irions coloniser la planète Mars en y créant une Nouvelle-France, planter un drapeau à fleur de lys avant que les Américains plantent leur Star-Spangled Banner !
Il nous faut un Lapérouse pour la Conquête Spatiale !
Notre jour viendra.
Mathieu Corvaisier
Le retour de l’anneau de Sainte Jeanne d’Arc
Ce dimanche 20 mars 2016, jour de l’équinoxe de printemps chassant l’hiver avec une journée d’avance et coïncidant avec le dimanche des Rameaux ouvrant la semaine Sainte, le Groupe d’Action Royaliste s’est rendu à la cérémonie d’hommage à l’anneau de Jeanne d’Arc au Puy du Fou. Sous un soleil éclatant, la journée s’annonçait mémorable.
Arrivés en fin de matinée, la cérémonie commençant seulement à 14h, nous avons décidé de nous rendre non loin du Puy du Fou, au Mont des Alouettes situé sur la commune des Herbiers. Il s’agit d’une colline culminant à 232 mètres qui offre un magnifique panorama sur le bocage Vendéen, où abondent les points de vues, les baies pittoresques, les rochers finement ciselés par la pluie et gardés par des ajoncs aux épines défensives. Ce fut un haut lieu des Guerres de Vendée, comme nous l’indique le tympan de l’élégante chapelle néo-gothique «1793, la Vendée fidèle» ; fidèle au Roi de France contre la frénésie révolutionnaire. Cet endroit, particulièrement venteux, était autrefois très prisé par les meuniers de la région comme l’attestent encore aujourd’hui les trois moulins à vent récemment rénovés. Ces moulins avaient également une fonction stratégique entre 1793 et 1794, lorsque les Républicains vinrent mater les insurgés royalistes, et particulièrement lors de l’arrivée des colonnes infernales de Turreau. Ils servirent de télégraphe optique pour annoncer les nouvelles. En fonction du mouvement des ailes, différents signaux étaient annoncés aux Vendéens, de collines en collines, pour signaler tout mouvement ennemi. Victorieux, les troupes barbares révolutionnaires, incendièrent les moulins et seuls les trois en place aujourd’hui ont été restaurés.
Sur l’un d’eux est apposé une citation d’un sénateur de la IIIe République, Jean Yole : «C’est le rôle de chaque génération de recueillir ce que la tradition détient de sages leçons, d’énergies accordées, pour en ensemencer les réalités futures. La tradition, c’est le pied-mère. Le progrès, c’est le greffon.»
En descendant du côté gauche de la chapelle, nous sommes tombés sur une stèle commémorative en l’honneur du bon roi Louis XVI, érigée en 1993, soit deux siècles après sa mort.
Le cruel hiver de 1428-1429 allait finir, laissant une longue traînée de deuils, de misères et de désespoirs… La France, vaincue, trahie, était devenue la proie des Anglais, et les horreurs de la famine, du brigandage et de la guerre civile achevaient l’œuvre maudite de l’invasion. Dans les campagnes ravagées, les champs étaient en friche, les chaumières en ruine, les églises incendiées. Les populations affolées, terrifiés, hantés, fuyaient vers les villes sans nourriture, n’emportant que leurs souvenirs, ou se retiraient au fond des forêts, leur plus sûre retraite !
L’herbe, les ronces poussaient dans les rues de Paris dépeuplé et dévasté ; la nuit, les loups venaient disputer leur maigre repas à ses derniers habitants…
Lors de cette époque de larmes et de sang, comme de nombreuses fois dans l’Histoire, la France était au bord de l’anéantissement. C’est toujours lorsque les événements sont les plus dramatiques que la France reçoit un coup de pouce du Bon Dieu, lui permettant de se relever, de renaître de ses cendres tel le Phénix. Le Seigneur choisi ce moment pour faire parvenir à la France Jeanne d’Arc, lui confiant la mission de sacrer à Reims le Dauphin Charles, dit «Roi de Bourges », représentant le dernier rempart des Français restés fidèles à la cause nationale. Sa seconde mission était de bouter hors de France l’envahisseur Anglois.
C’est dans l’enclos potager paternel, que ses voix s’adressèrent à elle.
Jeanne entendit : «Jeanne la Pucelle, fille de Dieu, sois bonne et sage enfant ; mets ta confiance au Seigneur… Jeanne, il faut que tu ailles en France !». Elle regarda autour d’elle et ne vit personne, mais une grande clarté brillait à droite de l’église. Elle resta toute saisie devant la révélation de sa destinée. Bientôt Jeanne entrevit dans un nimbe lumineux l’image ailée de Saint Michel avec son armure éclatante, son épée de flammes, victorieuse de l’Esprit des ténèbres et du mal. Toute une cohorte céleste environnait le vainqueur de Satan, étincelant de lumière et radieux de beauté !
Jeanne, effrayée, tomba à genoux et ferma ses yeux… Lorsqu’elle les rouvrit, l’apparition était toujours là, mais cette fois elle put en supporter le divin éclat. «Je suis l’archange Michel, dit la voix. Je te viens commander de la part du Seigneur que tu ailles au secours du dauphin Charles, afin que par toi il recouvre le royaume de France, qui est celui de Jésus.»
Jeanne lui répond en tremblant : «Messire, je ne suis qu’une pauvre fille des champs. Je ne puis ni chevaucher, ni conduire des hommes d’armes !
– Va, fille de Dieu, reprit l’archange
– Mais je ne saurais, messire.
– Dieu t’aidera et te donnera pour conseil Sainte Marguerite et Sainte Catherine. Tu iras trouver le capitaine de Baudricourt à Vaucouleurs. Par deux fois, il te rebutera, mais la troisième il te fera mener au Roi.
– Suis-je donc la Vierge annoncée par la prophétie ?
– C’est toi qui sauvera la France et fera sacrer le roi à Reims !
– Ayez pitié de votre servante, messire !
– Va, fille de Dieu, et chasse les Anglais du royaume !
Et la vision disparut, remontant vers le ciel…
La suite nous la connaissons, Jeanne renouvelant le Pacte de Tolbiac, alliance qu’a fait Dieu avec Clovis en 496, créant le lien éternel entre lui et le royaume de France, conduisit Charles a Reims pour être sacré Roi, ce qui permit la longue reconquête et l’expulsion des Anglais hors du royaume.
Revivez le parcours de Jeanne dans cette vidéo élaborée par SacrTV «Jeanne de Domrémy à Rouen»
Avant son procès à Rouen, les Bourguignons l’avait préalablement capturée à Compiègne, le 23 mai 1430. Emprisonnée, elle fut mise «aux enchères» pour 10 000 écus. Personne en France ne souhaita apporter cette somme, et c’est finalement les Anglais qui mirent l’argent sur la table afin de la livrer à Pierre Cauchon, évêque de Beauvais et allié des Anglais. Lors de son arrestation, les Bourguignons, en vue de son jugement pour sorcellerie, gardèrent comme pièce à conviction l’anneau de Jeanne, présent offert par ses parents et sur lequel était inscrit «Jhesus Maria». Jugée coupable, Jeanne fut conduite au bûcher le 30 mai 1431, et brulée vive. Seul son cœur restera intact, sous le regard abasourdi du bourreau. Quant à l’anneau, dernier objet ayant appartenu à la Pucelle, le cardinal de Winchester, Henri Beaufort, le récupéra pour le donner au Roi d’Angleterre. Ainsi depuis 1431, soit six siècles, l’anneau de Jeanne d’Arc, s’est vu confié de générations en générations au sein de la famille Cavendish-Bentinck, jusqu’à ce que son dernier propriétaire anglais finisse par le mettre aux enchères le 26 février 2016, à Londres.
C’est l’avocat et écrivain, Me Jacques Trémollet de Villers qui, venant de commettre un livre sur le procès de Jeanne à Rouen, a averti son ami Philippe de Villiers de la prochaine mise aux enchères de l’anneau – lui-même était au courant de son existence grâce à ses recherches pour écrire son livre. L’authenticité de l’anneau étant quasi-sure, Philippe de Villiers songe donc à participer à l’enchère afin de rapatrier en France cette relique johannique, éminemment symbolique. Nicolas de Villiers, président du Puy du Fou, décida de réunir les fonds nécessaires pour acquérir l’objet, via La Fondation Puy du Fou Espérance et surtout grâce à de nombreux donateurs anonymes. A Londres, les Français remportèrent l’enchère le 26 février 2016. L’anneau de Jeanne d’Arc sera bien de retour six siècles après sa mort, dans ce qu’elle appelait « Le Saint Royaume de France » ! Acquis contre la somme de 376 000€, Philippe de Villiers, eu la bonne idée de dire que la France venait de payer les 10 000 écus réclamés par les vils bourguignons en 1431 pour la libération de Jeanne. Évidemment ce n’est « que » son anneau mais le symbole est fantastique !
Le 4 mars, Nicolas de Villiers, est allé chercher l’anneau à Londres, et décida qu’en ce 20 mars, dimanche des Rameaux, le précieux serait présenté au peuple de France.
Le dimanche des Rameaux, qui précède la semaine Sainte, commémore l’entrée solennelle de Jésus Christ à Jérusalem ainsi que Sa Passion et Sa mort sur la Croix. Si la comparaison est possible, le retour de l’anneau en ce jour des Rameaux est visible comme un signe.
Dimanche 20 mars, 14 heures, la foule se masse à l’entrée du parc. Beaucoup de familles, visiblement catholiques, ont fait le déplacement pour cet événement historique. Nous constatons la présence massive de jeunes, d’enfants et de cadets, ce qui est bon signe et réellement vivifiant ! Les bannières, drapeaux, gonfanons et oriflammes de l’Ancien Régime claquent au vent, dévoilant leurs riches couleurs. Nous distinguons évidemment les armes de Sainte Jeanne d’Arc, les armoiries de Charles VII, et beaucoup d’autres étoffes fleurdelisées ! L’ambiance est au beau fixe, quelques musiciens jouent des airs médiévaux, les prêtres discutent avec des parents et des militaires d’un bataillon de St-Cyrien… La sécurité donne l’alerte de l’imminence de la cérémonie, les gens sont invités à se rendre dans la cour du château style Renaissance italienne, ou pour ceux qui le souhaitent, de rester sur les accotements de l’allée principale pour admirer les départs des différents cortèges de célébration. C’est ce que nous avons fait.
Les premiers appelés furent les militaires en costumes d’apparat de l’école d’officiers de St-Cyr avec leur fanfare, jouant la magnifique musique «Terres Nord-Ouest», hymne du corps d’Artillerie des régions occidentales. Leur parade se terminant dans l’enceinte du château, ils formèrent deux haies d’honneur de chaque côté de l’entrée principale, pour accueillir le second cortège, le plus attendu.
Puis, résonne dans l’air, le sublime chant «Le Secret de la lance, le Cri de Jeanne», interprété par une douce voix. Le public, ayant à peine terminé ses applaudissements pour les St-Cyriens, ne fait plus aucun bruit. Visiblement ce chant entre dans les cœurs de certains français au vu des larmes sur les joues, de quelques dames notamment. Même nous, brutes patibulaires, sommes pris de chair de poule, c’est dire !
A la fin de cette mélopée cristalline, nous voyons arriver de l’entrée du parc, des bannières, de la cavalerie, des fantassins et chevaliers, venant vers nous. Il s’agit du cortège cérémonial qui amène l’anneau pour la présentation au peuple de France, et vers son ultime demeure en la chapelle du château du Puy. Arrivé à notre hauteur, nous sommes transportés six siècles en arrière, aux temps médiévaux : la cavalerie lourde de Seigneurs précède quelques chevaliers à pieds, des bannerets, écuyers et porte-étendards. Viennent ensuite des enfants en costume de villageois d’époque, portant des bouquets de fleurs jaunes et des rameaux. Un groupe de figurants habillés en Poilus, portant le drapeau tricolore républicain ferment la marche, suivis de près par une jeune cavalière interprétant Jeanne d’Arc en armes avec étendard. C’est enfin le tour du palanquin de la cloche abritant l’anneau, porté par des chevaliers. La cohorte de cottes de mailles et de heaumes se termine par des cavaliers lourds. Leur entrée dans la cour, où se tiennent 5000 français prêts à les acclamer, se fait magistralement. Les cadets de St Cyr ayant formé deux haies d’honneur, accueillent ces soldats d’une autre époque sabres au clair, comme un passage de témoin historique !
L’anneau de Sainte Jeanne d’Arc est enfin arrivé au terme de son périple à travers les siècles sous un tonnerre d’applaudissements !
C’est enfin le moment des discours des trois tribuns de ce jour : Me Jacques Trémollet de Villers, auteur de «Jeanne d’Arc, le procès de Rouen», Franck Ferrand, animateur de l’émission «Au cœur de l’Histoire» sur Europe 1 et enfin Philippe de Villiers, que l’on ne présente plus. Le tout orchestré par Nicolas de Villiers.
Ces orateurs nous ont offert de fabuleux discours.
Extraits.
Trémollet de Villers, nous raconta tout d’abord l’histoire de l’anneau depuis la condamnation de la Pucelle d’Orléans : «L’objet de vénération est déjà là, la source d’énergie le sera pour les temps nouveaux qui s’annoncent, un vrai printemps, pour cette terre que Jeanne appelait le Saint Royaume de France»
Ferrand, salua ensuite la «puissance d’illumination de Jeanne, symbole d’une force de résistance, d’une énergie, d’un amour de son pays. […] Jeanne est celle qui nous relie à une forme de transcendance, elle est en quelque sorte, un lien, vers des forces, qui sont des forces célestes»
Enfin, Philippe de Villiers, dévoila une information absolument incroyable : depuis l’acquisition de l’anneau, beaucoup de personnes étaient dubitatives sur son authenticité. Peu avant le 20 mars, une équipe de spécialistes en orfèvrerie médiévale a certifié comme authentique la relique Johannique. Il n’y a plus de doutes, il s’agit de l’anneau porté par la Sainte. La perfide Albion ayant certainement eu vent de cette tonitruante annonce décida, un jour avant la présentation aux Français, de récupérer l’anneau. Elle somma le Puy du Fou de leur restituer l’objet, osant dire, avec toute la morgue britannique, qu’il faisait parti de « leur patrimoine historique » ! Incroyable et monstrueux culot ! Voici, en substance, ce qu’a dit De Villiers, qui ne compte pas se laisser faire :
«Il y a un élément nouveau dans le périple de l’anneau de Jeanne depuis hier. Cet élément vient d’Angleterre. Le gouvernement britannique vient d’adresser à notre avocat maître Terrasse, qui est aussi l’avocat du gouvernement français à Londres, une demande inouïe: le retour de l’anneau à Londres.
Le conseil national des Arts (Art Council), après quelques études rapides aux archives royales et à notre dossier d’expertise, nous a fait savoir qu’il considérait que l’anneau pourrait entrer parmi les «objets de haute valeur symbolique du patrimoine national britannique», et qu’à ce titre il faisait l’objet d’un règlement européen.
Celui-ci stipule qu’il faut une licence d’exportation pour les biens qui doivent quitter le territoire de l’UE. Le Conseil des arts n’a pas caché qu’il se réservait la possibilité de préempter, pour le compte de l’État britannique, l’anneau. Le gouvernement britannique pouvait faire valoir son droit de préemption avant la vente, il ne l’a pas fait, et le regrette.
«Le Puy du Fou se réjouit de cette demande qui vient authentifier l’anneau dans son historicité et répond ainsi aux historiens bourguignons», déclare non sans malice Philippe de Villiers.
«La question essentielle, je vous la pose: l’anneau de Jeanne D’Arc fait-il partie du patrimoine national de l’Angleterre ?», s’exclame le fondateur du Puy du Fou.
Aussitôt la foule hue sa désapprobation.
Deuxième question : «l’anneau de Jeanne fait-il partie du patrimoine français ?»
Le public approuve avec enthousiasme.
«Nous porterons votre réponse à l’Angleterre et leur dirons ceci: si des Anglais veulent voir l’anneau qu’ils ont négligé à Londres pendant six cents ans, alors ils sont les bienvenus “Welcome to the Puy du Fou”. Aux autres, je dis “it’s too late”, l’anneau est en France, et il y restera ! », proclame-t-il sous un tonnerre d’applaudissements !
Nicolas de Villiers présente une jeune fille, qui elle aussi clame son amour pour la Pucelle. Les discours s’achèvent, c’est le temps de la levée des drapeaux !
Sous l’air de «La Marche de Robert de Bruce», hymne joué en France par la garde rapprochée écossaise de Jeanne lorsqu’elle entra victorieuse à Orléans, commença la levée des l’oriflammes.
La Marseillaise retentit ensuite. Nous pouvons le déplorer, mais n’oublions pas que même si des millions de Français ont donné leurs vies à cause de la broyeuse de peuples qu’est la République, c’est tout de même du sang français qui a coulé.Des millions de braves, de bonnes âmes françaises, se sont sacrifiés car ils combattaient avant tout pour la France. N’oublions pas d’honorer ces morts comme il se doit. La levée du drapeau Tricolore se fait péniblement, visiblement coincé, c’est avec bien du mal qu’il arrive au sommet du mat, sous les rires amusés de certains spectateurs. Nous y avons vu le signe de l’affaiblissement du régime actuel, et comme nous en parlions avec un vieux royaliste sur place, la République va s’effondrer très rapidement.
Ensuite, vint un grand moment pour nous avec le discours absolument magnifique d’André Malraux sur Sainte Jeanne d’Arc.
Autre grand moment, l’émotion se répand parmi les 5000 personnes présentes, lorsque les St-Cyriens chantèrent le poème de Charles Péguy «Heureux ceux qui sont morts» :
Comme magnifique bouquet final de la cérémonie, avant la présentation individuelle de l’anneau d’une Sainte Patronne de la France dans l’intimité de la chapelle du «Sommet des Hêtres», nous avons eu le droit à un nouveau chant des officiers de St-Cyr, écrit tout spécialement pour ce moment historique. Ce morceau absolument magnifique, «Rappelle-toi Jeanne», fut joué sur la mélodie de «La Marche de Robert de Bruce», composée au XIVe siècle
Cette journée mémorable, gravée à jamais dans notre mémoire et nos cœurs de français, s’acheva par une visite individuelle ou en petit groupe de l’anneau et certainement, l’âme de Jeanne était avec nous. Les quelques 5000 français présent en ce jour, furent des privilégiés éphémères, ayant pu voir le précieux artefact avant tout le monde. Il ne sera visible pour tout le monde qu’à partir du mois d’avril et selon certaines modalités de sécurité, car, comme l’a dit Nicolas de Villiers, l’anneau n’est pas à l’abri des vols et c’est pourquoi il demanda, en plaisantant, aux St Cyrois, de veiller pour le protéger des voleurs Anglais !
Ce fut un jour historique riche en émotions, car comme l’a si bien dit Philippe de Villiers, cet anneau n’est pas qu’un objet, c’est un signe d’espérance pour notre chère France. La Mission Divine de Sainte Jeanne d’Arc n’est pas terminée a-t-il ajouté. En tant que royalistes et membres du Groupe d’Action Royaliste, c’était un devoir d’y être, et nous ne le regrettons pas !
Je vais terminer sur ma vision personnelle de Ste Jeanne, en trois points qui me viennent à l’esprit :
- Elle montre le lien vital qu’a la France avec Dieu, car elle s’est battue, non pas comme certains essaient de nous le faire croire, pour le peuple, mais pour Dieu. Le Seigneur lui a confié deux missions : amener le Dauphin à Reims, qu’il se fasse sacrer roi de France, et bouter l’Anglais hors du royaume. Son action de grâce, son Saint-Sacrifice, prouve que lorsque le peuple Français est en osmose avec le Christ, la France est en symbiose avec Dieu. Et si elle s’est battue pour Dieu, pour le roi, le peuple n’est pas oublié, loin de là, car peuple et roi ne font qu’un !
- Elle donne un vigoureux coup de pied aux hystéries féministes conduisant, dans l’immense majorité des cas, à la haine de l’homme blanc. Imaginez un peu une jeune femme, vierge, fervente catholique, s’est battue, en nom Dieu pour le roi de France, pour la monarchie de Droit Divin, régime prétendu obscurantiste où les femmes furent maltraitées. Était-elle folle ? Non, n’en déplaise aux Caroline Fourest en herbe, des milliers de soldats, brutes épaisses, gaillards robustes et barbares, comme le fidèle compagnon d’armes de Jeanne, Lahire, l’ont suivi les yeux fermés. Ils étaient prêts à lui donner leurs vies. Il n’y a que dans le pays qui adore la Vierge Marie, qu’une héroïne comme Sainte Jeanne d’Arc est possible. Cherchez bien… cela n’existe dans aucun autre pays au monde.
- Elle n’est ni xénophile ni xénophobe, mais chaque chose a sa place, et une place pour chaque chose. Si Dieu à créé différents peuples, différentes races, ethnies, cultures… ce n’est pas pour en faire une marmelade sans saveurs, un salmigondis cosmopolite sans reliefs… C’est ainsi qu’à son procès, lorsqu’un juge lui demande «Dieu aime-t-il les Anglais ?», elle répond «Oui, mais chez eux !». Les Anglais étaient pourtant chrétiens et blancs, ce n’est pas pour autant qu’elle voulait les voir en situation de promiscuité avec les Français. Le Plan de Dieu n’est le délire utopiste d’«d’imperium» des peuples blancs, ni celui du métissage industriel.
En tant que patriote français, par conséquent royaliste, futur baptisé en 2017, je suis particulièrement outré de voir que les vaudevillistes républicains, ces gnomes libidineux, ces boursouflures hilares experts en cabotinages, essaient toujours de récupérer l’image de Jeanne pour leur propre compte, pour irriguer les masses de leur démagogie puante, essayant de prouver un pseudo-patriotisme – inexistant pourtant. Ces morpions parasitant la France, semblent oublier que Jeanne est une Sainte, ce n’est pas une rombière à bagouses, en porte jarretelles comme l’égérie de la république, faisant le tapin pour des salonnards maçonniques.
Je souhaite ardemment que les vrais patriotes ne laissent plus la Pucelle, se faire souiller post-mortem par ces virus !
Notre jour viendra !
Vive le Roi ! Bevet ar Roue !
Vive le Christ qui aime les Francs !
Mathieu Corvez
Chroniques de la Monarchie populaire – 3
RICHESSE de L’ANCIEN REGIME
Ecoutons la citation de Pierre de Vaissière dans « Gentilshommes campagnards de l’Ancienne France » : « L’exemple des bons vieux pères et prud’hommes romains, comme Cincinnatus, Attilius Collatinus, Scipion l’Africain et autre personnage de tel calibre qui, de leur charrue appelés aux armes, des armes s’en retournoient à la charrue ».
A la veille de la Révolution, la Féodalité ne subsistait plus que par quelques droits. Ces droits étaient considérés comme vexatoires par la paysannerie, dont la réussite sociale était incontestable. Dans la plupart des cas, ces droits n’étaient pas ou peu perçus. Le Duc de Cossé-Brissac disait à ses régisseurs : « Vous ferez beaucoup de bruits, mais vous ne ferez de contrainte que dans les cas urgents et indispensables » Pierre Gaxotte cite dans son livre « La Révolution Française », de nombreux cas de non paiements durant une trentaine d’années…
C’était surtout des sujets de tracasseries pour certains arrivistes nobliaux, hobereaux s’ennuyant et perdant du temps dans des procédures juridiques interminables. L’ancienne France était un enchevêtrement de droits et privilèges. Albert Babeau parlait de « self-government » en étudiant le monde rural : « 40 000 associations naturelles délibéraient sur leurs propres intérêts et choisissaient leurs agents ». Certains paysans achetaient leurs terres et les cas n’étaient pas rares. La situation de beaucoup de nobles, à la veille de la Révolution, faisait plus pitié qu’envie, car leur puissance comme leur richesse s’étaient au fil du temps, considérablement réduite face à la bourgeoisie triomphante. A chaque critique désolante sur la France de jadis, nous trouvons des textes qui contredises ces généralisations hasardeuses de notre passé. On ne peut généraliser aucun jugement dans une France si diversifiée de part ses climats, ses sols, ses coutumes, ses lois et ses habitudes de vie. Nos ancêtres n’avaient pas la tristesse d’aujourd’hui, tout était occasion à rire et à chanter, écoutons Stevens : « On dansait au Carnaval, aux fêtes publiques ; on dansait à la fauchaison, aux semailles, aux vendanges. En Novembre on se groupait pour « émoiser », et on dansait encore ; dames de châteaux, demoiselles, messieurs, paysans, paysannes domestiques, tous dansaient ensemble sans distinction de rang ou de naissance. Quand on ne pouvait plus danser, on chantait ; et il en était ainsi du Nord au Midi, de l’Est à l’Ouest. Heureux peuple ».
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La malédiction de la République
La malédiction de la République
Publié dans Tribunes, le mercredi 2 janvier 2013
En France, toutes les Républiques finissent mal. Très mal même…
La Première République, c’est essentiellement la Convention et le Directoire. C’est la mise en place du régime des partis. Ce sont surtout les massacres de la Terreur, le Génocide de la Vendée, la persécution de la noblesse et du clergé, l’assassinat du Roi et de la Reine à la suite de parodies de procès qui préfigurent les grands procès de Staline. C’est la guerre civile, le chaos, la guerre contre l’Europe toute entière.
La Première République finit lamentablement dans la corruption et l’incompétence. Elle est soldée par le coup d’État du 18 brumaire et l’aventure napoléonienne.
La Seconde République, c’est encore une aventure, toujours sanglante mais totalement anarchique et ridicule celle-là. Elle se termine une fois de plus en guerre civile avec le coup d’État du Prince- Président, Louis-Napoléon Bonaparte. Elle ne dure que deux ans.
La Troisième République naît de la défaite et meurt dans la défaite. Par son impéritie, et toujours le régime des partis, elle expose la France à deux guerres mondiales horriblement meurtrières. Elle se lance dans l’aventure inconsidérée de la Colonisation, dont on nous demande aujourd’hui de faire repentance ! En 1940, peuplée d’hommes politiques dont la lâcheté le dispute à l’incompétence, elle disparaît dans le plus grand désastre militaire que la France ait jamais connu. Son rejeton, « l’État français », n’hésite pas à collaborer servilement avec l’occupant et à lui livrer les juifs.
RFR – L’espérance dans la force de notre passé
Intervention de Frédéric Winkler, lors du Banquet Camelot du 21 septembre 2014, faisant un petit bilan historique du combat Royaliste et des méfaits de la république.
Le vrai dernier Samouraï :
Peu de gens savent que le dernier samouraï n’était autre qu’un français, Jules Brunet, dont l’histoire a notamment inspiré le film « Le Dernier Samouraï » sorti en 2003 avec pour acteur principal Tom Cruise. Jules Brunet était un polytechnicien spécialisé en artillerie, qui servira en premier lieu dans l’expédition française au Mexique (1861-1867). Il reçoit alors la Légion d’honneur en reconnaissance de ses capacités militaires, et est rapidement promu dans la garde impériale. En Novembre 1866, il est choisi pour faire parti d’une mission envoyée au Japon sous les ordres de Jules Chanoine, ayant pour but de former l’armée du Shogun Yoshinobu Tokugawa.
Yoshinobu Tokugawa souhaite moderniser le Japon, il estime que le retard de la nation est important. Mais il doit faire face à des rebellions, les Japonais jugeant que les accords passés en règle générale avec les puissances occidentales sont inégaux et favorisent l’occident. La France soutient le Shogun face à ces révoltes, aide le Japon à s’industrialiser, et fait face à la communauté internationale en faveur du Japon, qui suite à l’attaque de certains comptoirs occidentaux est en mauvaise position diplomatique. C’est dans ce contexte que Jules Brunet participe à la formation de l’armée du Shogun à partir de Janvier 1866 et acquiert rapidement le respect des Japonais. Il a l’esprit vif, est très respectueux et admiratif de la culture Nippone, et a un grand intérêt pour l’art et l’écriture (il est réputé très bon dessinateur et écrivain). En Novembre Yoshinobu Tokugawa abandonne le Shogunat, et le jeune empereur Meiji prend la succession (connu en occident sous le nom de Mutsuhito), après plus de 600 ans de Shogunat (gouvernement militaire) sans empereur, car Yoshinobu Tokugawa souhaite la mise en place d’un conseil composé des différents daimyos (seigneurs locaux). Mais le 3 Janvier 1868, les impérialistes prennent le pouvoir et rétablissent le fonctionnement monarchique, heureux du retour de l’empereur, ne souhaitant pas que celui-ci soit influencé, et ne voulant pas de Yoshinobu comme président du conseil. Les rebelles réalisent un faux arrêté impérial les autorisant à user de la force face à Yoshinobu Tokugawa et le destituent de ses terres et possessions en prenant garde à ce qu’aucun sympathisant ne puisse s’interposer. Les samouraïs de Tokugawa le prient de prendre les armes, c’est le début de la guerre de Boshin.
Malgré la supériorité numérique des armées du Shogun, l’armée impériale disperse les forces de Tokugawa Yoshinobu grâce à leurs importantes avancées en armement moderne. Léon Roches, ambassadeur français, souhaite une revanche de Yoshinobu dont les hommes sont toujours formés par la mission française, mais ce dernier refuse et capitule le 27 Avril à Edo lorsqu’il constate que les rebelles se battent tous avec des bannières de l’empereur. La France a alors un devoir de neutralité face à ces événements, la mission Chanoine est terminée et les Français sont priés de quitter le territoire.
Mais Brunet refuse, son honneur lui dicte de rester fidèle aux samouraïs qu’il a formé, au Shogun et à leur souhaits pour l’avenir du Japon. La France ne soutient pas officiellement cette décision, et décide de donner à Brunet un congé sans solde d’un an, durant lequel il n’est plus qu’un simple étranger. Il est cependant soutenu, par Roches qui continue de défendre la bonne volonté de Yoshinobu auprès de l’empereur, et par huit officiers français qui viendront rejoindre Brunet au Japon. Grâce à l’artillerie, l’empire contrôle à présent toute l’île principale du Japon (Honshu) et le Shogun se retire et prend avec Brunet le contrôle de l’île de Hokkaido en créant la république d’Ezo sous la direction de Takeaki Enamoto, Tokugawa Yoshinobu s’étant retiré. Brunet continue l’instruction de l’armée du Shogun, et organise avec Roches la défense de l’île qui est prise d’assaut le 30 juin 1868. Mais l’armée du Shogun est à présent composée de plus de trois fois moins de soldats. La résistance est héroïque, mais Brunet et les hommes du Shogun sont battus en mai 1869, avec lors du dernier combat 800 hommes face à 10000 impériaux. Les officiers français sont rapatriés. Brunet est alors suspendu pour ingérence dans les affaires d’un pays étranger, mais la torture étant courante au Japon à l’époque, la France refuse néanmoins de le rendre aux autorités Japonaises. Certains penseront que Brunet a été définitivement révoqué, en réalité la France lui demandera d’être discret et ses actes ne seront pas réellement condamnés au delà de l’apparente sanction validée par Napoléon III. Alors que le Japon s’estime satisfait de la sanction, Brunet est discrètement placé directeur adjoint d’une manufacture d’armes. Après quelques années, Brunet poursuivra ses actions militaires en tant que capitaine du 8ème régiment d’artillerie lors de la guerre franco-allemande, deviendra officier de la légion d’honneur, et poursuivra un cursus militaire des plus honorables en devenant commandeur de la légion d’honneur et en finissant sa carrière en tant que général.
En 1895, le Japon honorera Brunet en se souvenant de lui en tant que samouraï qui aura fait face à la modernisation de la nouvelle armée impériale, et lui donnera le grade de grand officier du Trésor sacré du Mikado.
Le mensonge du Moyen Âge :
Dans l’inconscient collectif, le Moyen Age est une période noire de notre histoire. Chez nos voisins anglais, on qualifie ainsi le Moyen Age de « Dark Age ». Cette réputation est elle mérité ? Avant nous vraiment connu une période de stagnation voir de régression pendant près de 1000 ans ? Et si tout ça n’était qu’une vaste fumisterie organisée par des intellectuels qui voulaient asseoir leur légitimité ? Quelques réponses dans cet épisode !
Verdun, nous n’oublions pas…
Comme l’écrivit Henri Servien dans sa Petite histoire de France: « On peut labourer les friches et reconstruire mais les pertes humaines sont irréparables. Toute une génération ardente et généreuse, une jeunesse d’élite était disparue. Elle ne fut pas remplacée et l’élan du pays fut brisé.»
La république célèbre l’anniversaire de la désastreuse bataille de Verdun en cette année 2016. On rappelle l’enfer vécu par les poilus, leurs conditions de vie dans les tranchées, la boue, le feu, la mort. A grand renfort de reconstitutions historiques sur les lieux de la bataille. La République aurait-elle peur qu’on oublie ? Qu’elle ne s’inquiète pas ! On n’a pas oublié !
Verdun, nous n’avons pas oublié, mais pas seulement…
Nous n’avons pas oublié qu’avec l’arrivée de la République, c’est la conscription qui règne, de 18 à 60 ans, on peut être envoyé à la mort, depuis la fameuse levée en masse des 300 000 hommes en 1793, contre lequel s’était insurgé la Vendée. Anatole France dénonçait lui-même ce système en ces termes : « La honte des républiques et des empires, le crime des crimes sera toujours d’avoir tiré un paysan de la paix doré de ses champs et de sa charrue et de l’avoir enfermé entre les murs d’une caserne pour lui apprendre à tuer un homme ». C’est donc au nom de la Liberté et des Droits de l’Homme, que le français de 1914 avait perdu sa liberté d’aller, ou de ne pas aller à la guerre, car à l’époque de l’Ancien Régime, seul les nobles et les seigneurs avaient le droit de faire la Guerre. Plus tard c’est un système de recrutement dans les campagnes qui permit de grossir les rangs des régiments en fonction des besoins de l’armée. Le paysan avait le choix d’aller se battre ou non.
Nous n’oublions pas non plus cette journée tragique du 22 août 1914 qui verra 27 000 de nos soldats perdre la vie dans le cadre de la bataille des frontières. C’est autant de soldats français tués en un jour que durant toute la guerre d’Algérie de 1954 à 1962. Le 22 août 1914 fut la journée la plus sanglante de l’histoire de France. Mais cette journée, au-delà de son aspect particulièrement tragique, en dit très long sur le sens du sacrifice dont faisant encore preuve nos grands-pères à cette époque-là. Elle en dit long aussi sur l’incompétence et l’irresponsabilité de l’état-major français…
Racisme/antiracisme l’imposture républicaine :
En souvenir d’Ahmed Rachid Chekroun, grand sportif, d’origine Nord-Africaine et royaliste…
« Si le racialisme de Gobineau n’a pas fait école en France, c’est notamment du fait de l’incompatibilité du nationalisme français, incarné par l’Action française avec toute forme de matérialisme biologique » P.A. Taguieff
Faisons pour commencer, un regard empirique sur l’attitude qu’avaient nos ancêtres, lorsqu’ils étaient confrontés à des populations aux mœurs, religions et couleurs de peau différentes. Observons ce que fit Charles le Simple face aux envahisseurs Vikings : « Incapable d’arrêter ces envahisseurs et leurs pillages, le roi des Francs Charles le Simple proposa un traité au principal chef viking installé dans la Basse Seine : le jarl Rollon. Il lui abandonna le comté de Rouen et quelques territoires voisins (l’ensemble correspondant à peu près à la Haute-Normandie). En contrepartie, Rollon et ses compagnons promirent de ne plus envahir le royaume et de se convertir au christianisme. C’était un excellent critère d’intégration dans le monde franc. C’est le traité à Saint-Clair-sur-Epte, conclu en 911. Ainsi naît la Normandie, étymologiquement le « pays des Hommes du Nord ». Rollon pouvait, lui et ses hommes, rester sur les terres du royaume des Francs à la condition de devenir chrétien ! »
Plus tard, au XIIème siècle, lors des évènements historiques les plus marquants de cette période, c’est-à-dire les Croisades, regardons comment se comportaient au quotidien les descendants des Croisés en Palestine avec les populations autochtones : Le « racisme » n’existait pas en ce XIIe siècle. L’historienne Régine Pernoud, dans Les hommes de la Croisade écrivait au sujet des Croisés : « …Car, si la religion les oppose aux Sarrasins, la race, elle, n’est pas pour eux un obstacle. Dès qu’une sarrasine est baptisée, aucun chrétien ne refusera d’en faire sa femme. Le concept de race, grâce auquel les trafiquants d’esclaves au XVIe s. tenteront de légitimer leur commerce, n’existe pas pour l’homme du XIIe s. S’il combat le Musulman, du moins le considère-t-il comme son égal : comparée aux méthodes colonialistes du XVIIe s. voire à certains préjugés subsistant au XXe s. et entraînant, par exemple, la ségrégation… Aucun croisé n’hésitera à prendre femme dans la population indigène » (Régine Pernoud, Les hommes de la Croisade).
Certes, cette considération n’a pas empêché les violences dans les deux camps. Mais ces violences ne furent jamais motivées par les différences physiques. Il n’y eu de ce fait aucune volonté d’extermination que ce soit de la part des Chrétiens ou des Musulmans.
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