Histoire et empirisme

Chroniques de la Monarchie populaire – 2

Antoine de Rivarol disait « La faveur que le gouvernement accorde aux sujets doit toujours être en raison inverse de la mobilité de leurs richesses. Ainsi celui qu’on doit favoriser le plus, c’est le laboureur…Je mets au dernier rang l’homme à argent qui, tel qu’un magicien, peut d’un trait de plume transporter sa fortune au bout du monde ; et qui, n’agitant jamais que des signes, se dérobe également à la nature et à la société…Cette maxime est fondamentale, et on peut toujours juger un ministre d’après elle ».

Dans un chapitre précédent, nous avions parlé de la féodalité par le mouvement des communes et dit combien celle-ci était bienfaitrice à l’époque de sa création face aux barbares envahissants. L’école républicaine la présente comme oppressive et inhumaine vis-à-vis des faibles. Ecoutons Louis Dimier : « Le préjugé révolutionnaire enseigne à ne reconnaître dans ce sort des petits que l’objet d’un devoir moral ; il y subordonne tout l’Etat. Cet intérêt particulier, dans une fonction qui ne doit considérer que les intérêts généraux, ruine l’Etat sans profit pour ceux qu’on lui préfère. Ceux-ci pâtissent deux fois de la Révolution : de l’impuissance à laquelle son erreur la condamne et de la banqueroute sociale à laquelle elle aboutit » (« Les Préjugés ennemis de l’Histoire de France »).
(suite…)

La civilisation d’Ancien Régime et ses bienfaits

Danses

L’harmonie de la société traditionnelle face aux horreurs du capitalisme libéral

« Dieu établit les rois comme ses ministres et règne par eux sur les peuples. C’est pour cela que nous avons vu que le trône royal n’est pas le trône d’un homme, mais le trône de Dieu même. Le modèle pour le gouvernement monarchique est l’autorité paternelle, se trouve donc dans la nature même. Les rois de France se font sacrer à Reims, ce qui donne a leur pouvoir un caractère religieux. » (Bossuet, La politique tirée de l’Ecriture Sainte, 1679, Extrait du livre III.)

Sous l’Ancien Régime les ‘‘deux tiers des enfants ne mouraient pas en bas âge, beaucoup, grâce à l’Eglise, savaient lire et écrire, et tous ne vivaient pas dans la crasse et l’absence de soins” Il faut se garder de caricaturer l’Ancien Régime, comme on le fait trop souvent, qui fut le cadre de vie de nos ancêtres pendant des siècles, et donc représente un élément respectable de notre patrimoine, avant que la terrible Révolution Française ne vienne détruire un ordre fondé sur la religion, la fidélité à l’égard des devoirs et les liens entre les générations, temps où les hommes n’étaient pas encore asservis aux durs impératifs de l’argent roi et de la société libérale , et où les quarante heures et les congés payés, obtenus lors des grèves 1936, auraient été regardés comme une épouvantable régression sociale auprès d’un peuple qui vivait au rythme lent des saisons et des nombreuses célébrations religieuses.

C’est pourquoi il faut nécessairement sur ces sujets, se libérer rapidement des clichés distillés par les manuels d’histoire de la IIIe République ! La société de l’Ancien Régime, où, contrairement à ce qu’on a pu lire récemment, les ‘‘deux tiers des enfants ne mouraient pas en bas âge, où beaucoup, grâce à l’Eglise, savaient lire et écrire, et où tous ne vivaient pas dans la crasse et l’absence de soins”, semble à peu près aussi exotique à nos contemporains que celle de l’Antiquité classique ou de l’Amérique précolombienne. Il convient donc d’en finir avec une vision figée par les trois siècles qui nous en séparent, et la lecture idéologique du passé de la France qui a stérilisé les recherches des historiens. Heureusement, il n’en va plus ainsi de nos jours, où de nombreux travaux d’érudition ont fait bouger les choses, et ont montré que les conditions existentielles étaient bien plus douces que ce que la propagande républicaine n’a eu de cesse d’imposer aux esprits, nous faisant découvrir une société qui avait évidemment ses imperfections et ses limites comme tout système humain, mais néanmoins participait d’un ordre général de vie plutôt harmonieux et équilibré [1].

(suite…)

Les Croisades, ce qu’il faut savoir…

Les croisades ? Un des plus grands péchés de l’Eglise, le mal absolu, une sorte de guerre sainte islamiste version chrétienne obscurantiste moyenâgeuse, avec plus de femmes et d’enfants brûlés vifs parce qu’il ne voulait pas endosser le catholicisme déjà intégriste ? Halte au mythe ! Arrêtons tout de suite ce délire contemporain.

A nos frères Irlandais

Vidéo traduite en anglais :

« Ils n’ont rien dans leur arsenal impérial tout entier qui puisse briser l’esprit d’un Irlandais si celui-ci ne veut pas être brisé. » (They have nothing in their whole imperial arsenal that can break the spirit of one Irishman who doesn’t want to be broken)… Bobby Sands

tiocfaidh_ar_la2

Société clanique issue de migrations d’Europe du Nord. Sa particularité essentielle restera dans cette culture celtique dominante pendant plus de 1000 ans. Des druides à St Patrick, la religion chrétienne transformera bon nombre de traditions païennes dont certaines perdurent encore aujourd’hui. Les clans donneront naissance à 4 royaumes, dont L’Ulster, encore Britannique… Les dures razzias et invasions Vikings marquèrent durement l’histoire de cette île. L’indépendance, fleur fragile arrivera en 1014 avec la victoire de Brian Boru à Clontarf. Dès le XIIe siècle, l’Angleterre entreprend la conquête de l’île, ainsi commence pour les Irlandais une longue souffrance, colonisation, violences, vols et confiscations des terres deviennent le lot quotidien sous Henri VIII. Déjà, sous Élisabeth Ière, il y eut trois soulèvements irlandais, la cruauté anglaise n’eut pas d’égal dans la répression et la moitié de la population d’Irlande disparut… Selon l’historien britannique Lecky, « ces guerres sont en réalité des guerres d’extermination. On massacre les Irlandais comme des bêtes féroces. Délibérément, systématiquement, on fait boucherie non seulement des hommes, mais encore des femmes et des enfants ».

En 1649 la révolte de l’Irlande excédée de l’occupation brutale est réprimée, le débarquement des « têtes rondes » de Cromwell laissa des souvenirs atroces de ce que l’on peut nommer « les manières anglaises »…Wexford, Drogheda, 3000 habitants sont massacrés, suivent les déportations vers l’ouest du pays : « To Connacht or to Hell », disait-il, là où « il n’y a pas assez d’eau pour noyer un homme, pas assez d’arbres pour le pendre, pas assez de terre pour l’enterrer ». Les terres du nord voient s’installer des colons pro-anglais, expulsant les natifs d’Irlande, ce que les termes modernes nomment « l’épuration ethnique »

Après la défaite de la Boyne en 1690, où s’étaient battus les Écossais, les Français et les Irlandais ensemble, Guillaume d’Orange dicta, au traité de Limerick, symbole de la duplicité anglaise, les conditions de la soumission. Ecoutons l’historien anglais Green : « L’histoire de l’Irlande, pendant les cinquante années qui avaient suivi sa conquête par Guillaume III, est un sujet de honte éternelle pour les Anglais ». Les massacres de femmes et d’enfants par les soudards de Guillaume III en Irlande sous l’œil complaisant du Parlement de Londres avaient laissés des traces dans l’esprit de ce peuple d’insoumis. Pour l’Irlandais, considéré comme un sous homme, pas de liberté et pas de propriété, comme disait Paul Del Pérugia : « Ici se présente, sous le visage de la haine, un des aspects inhumain, un sinistre retour en arrière dont la vérité demeure soigneusement passée sous silence…». Les persécutions anglaises successives au pays de Cuchulainn envoyèrent sur nos rives plus de 30.000 Irlandais auxquels s’ajouteront annuellement 40.000 autres durant le XVIIe siècle.

(suite…)

Le vrai visage des « libérateurs » :

La Deuxième Guerre Mondiale, une croisade américaine pour la défense de la liberté et de la démocratie ? Les vainqueurs écrivant l’histoire, c’est cette version qui est enseignée depuis 1945 des deux côtés de l’Atlantique. Alors que l’on se prépare à célébrer le 60ème anniversaire de la capitulation, Jacques Pauwels, preuves à l’appui, dévoile le mythe de la «libération». Aux Etats-Unis, Hitler a très longtemps été considéré comme un excellent partenaire en affaires mais dans une guerre qui ne se déroule pas comme prévu, les alliances finissent alors par se former contre les «mauvais ennemis», avec les «mauvais alliés»…
Le débarquement de Normandie qui ne survient que très tard, le 6 juin 1944, fera malgré tout de ce second conflit mondial une formidable aubaine financière pour les Etats-Unis. En libérant une partie de l’Europe des fascistes pour la «dominer» économiquement, toutes les conditions sont également réunies dès 1945 pour entamer une très longue Guerre froide…

DVD disponible sur :

www.historiographie.info

Paroles d’un Roi :

Voici présenté ci-dessous le manifeste du 9 octobre 1870 du comte de Chambord. Des paroles qui sont d’une incroyable actualité, on imaginerait presque un discours équivalent pour de la situation actuelle de la France, de la part de nos chers Princes d’aujourd’hui…. En espérant que ces quelques lignes puissent les inspirer :

Français !

Comte-de-Chambord-chevalVous êtes de nouveau maîtres de vos destinées.
Pour la quatrième fois depuis moins d’un demi-siècle, vos institutions politiques se sont écroulées, et nous sommes livrés aux plus douloureuses épreuves.

La France doit-elle voir le terme de ces agitations stériles, source de tant de malheurs ? C’est à vous de répondre.
Durant les longues années d’un exil immérité, je n’ai pas permis un seul jour mon nom fût une cause de division et de trouble, mais aujourd’hui qu’il peut être un gage de conciliation et de sécurité, je n’hésite pas à dire à mon pays que je suis prêt à me dévouer tout à son bonheur.

Oui, la France se relèvera si, éclairée par les leçons de l’expérience, lasse de tant d’essais infructueux, elle consent à rentrer dans les voies que la Providence lui a tracées.
Chef de cette Maison de Bourbon qui, avec l’aide de Dieu et de vos pères, a constitué la France dans sa puissante unité, je devais ressentir plus profondément que tout autre l’étendue de nos désastres, et mieux qu’à tout autre il m’appartient de les réparer.

Que le deuil de Paris soit le signal du réveil et des nobles élans. L’étranger sera repoussé, l’intégrité de notre territoire assurée, si nous savons mettre en commun tous nos efforts, tous nos dévouements et tous nos sacrifices.

Ne l’oubliez pas ; c’est par le retour à ses traditions de foi et d’honneur, que la grande nation, un moment affaiblie, recouvrera sa puissance et sa gloire. Je vous le disais naguère : gouverner ne consiste pas à flatter les passions du peuple, mais à s’appuyer sur leurs vertus.

Ne vous laissez plus entraîner par de fatales illusions. Les institutions républicaines, qui peuvent correspondre aux aspirations de sociétés nouvelles, ne prendront jamais racine sur notre vieux sol monarchique.

Pénétré des besoins de mon temps, toute mon ambition est de fonder avec vous un gouvernement national, ayant le droit pour base, l’honnêteté pour moyen, la grandeur morale pour but.

Effaçons jusqu’au souvenir de nos dissensions passées, si funestes au développement du véritable progrès et de la vraie liberté.

Français, qu’un seul cri s’échappe de notre coeur : Tout pour la France, par la France et avec la France !

Henri d’Artois, duc de Bordeaux, comte de Chambord (1820-1883)

Le déclin de la France en citations :

gaypride

‘De nos jours, où porter ses regards sans rencontrer des ruines? La face de la terre en est couverte: ruines morales, ruines intellectuelles, ruines matérielles, ruines sociales, ruines domestiques. […] Or, pour nous, la ruine de la société, ce n’est pas seulement le paganisme, c’est la barbarie. » ( Mgr Gaume, La profanation du dimanche considérée au point de vue de la religion, de la société, de la famille, de la liberté, du bien-être, de la dignité humaine et de la santé.)

Outre le théologien, de plus en plus d’historiens sérieux admettent eux aussi l’idée soit du déclin soit de la décadence de la France » (La Nouvelle Revue d’Histoire, Déclins et réveils de la France, N°10, janvier-Février 2004).

Philippe Alméras: Début XXe, fin XXe siècle: « un déclin »

« Si l’on examine l’état de la France au début du XXè siècle et ce qu’elle est à la fin, il y a un déclin » (Philippe Alméras, professeur de littérature et historien. Docteur de l’Université de Californie, son Retour sur le siècle, est un bilan du XXème siècle… La Nouvelle Revue d’Histoire, N°10, ibid., page 30).

(suite…)

15 août : Assomption et fête nationale française

L’Assomption désigne l’élévation aux Cieux de la Sainte Vierge, corps et âme.

Celle-ci – qui selon la doctrine catholique tient dans l’humanité une place si particulière – quitta ce monde d’une façon extra-ordinaire : son corps étant préservé de la corruption que connaissent les cadavres, tout comme son âme avait été préservée de toute corruption du péché.

C’est la principale fête mariale.

En France, s’ajoute au 15 août le caractère de fête nationale, depuis Louis XIII.

Voyez ci-dessous, en comparant les 2 origines, comme on est loin du 14 juillet qui commémore la naissance mythologique de la République dans la haine et dans un bain de sang bien réels.

En 1637, après 22 ans de mariage, le roi n’a toujours pas d’héritier et la France est dans une guerre difficile.

Le souverain prépare un vœu qui consacrerait la France à Notre-Dame de l’Assomption, plaçant la nation sous la protection de la Sainte Vierge ; on dit qu’il y pense depuis longtemps.

En novembre 1637, un texte est enfin soumit au Parlement. Puis soudain, la bonne nouvelle tombe : la Reine est enceinte !

Le vœu sera finalement signé par le Roi le 10 février 1638, comme un remerciement, et instaurera les processions du 15 août en hommage à Notre-Dame de l’Assomption.

Le 5 septembre 1638, naît le dauphin de France, futur Louis XIV. De par sa naissance vue comme quasi-miraculeuse, il reçoit le nom significatif de Louis-Dieudonné (« donné par Dieu »).

(suite…)