Histoire et empirisme

Hiroshima et Nagasaki ou l’éthique chevaleresque à la sauce démocratique :

Interview du professeur Pierre Piérart :

Pierre Piérart est professeur honoraire de l’Université de Mons, vice-président de l’Association médicale pour la prévention de la guerre nucléaire (AMPGN), auteur de D’Hiroshima à Sarajevo. La bombe, la guerre froide et l’armée européenne, EPO, 1995.

Hiroshima: les manuels d’histoire mentent

Visuhiroshima3Il y a juste soixante dix ans, l’arme atomique était larguée sur Hiroshima et Nagasaki. Pierre Piérart, infatigable pourfendeur des armes nucléaires, explique les véritables raisons ayant poussé les États-unis à lâcher la bombe.

Marco Van Hees

Pierre Piérart : «Attaquer des civils avec une telle arme, c’est clairement du terrorisme.»

Les 6 et 9 août 1945, la bombe atomique est utilisée pour la seule fois dans l’histoire contre les villes japonaises Hiroshima et Nagasaki. Quelles en ont été les conséquences humaines?

Pierre Piérart. Terribles. La bombe n’explose pas au sol mais dans l’atmosphère. Une gigantesque boule de feu qui tue par brûlure. C’est son effet le plus mortel. A l’épicentre, la température atteint un million de degrés. Elle se réduit rapidement à mesure qu’on s’en éloigne, mais dans les 500 premiers mètres, il s’agit d’une véritable incinération. Il y a aussi l’effet de souffle: un déplacement d’air de 600 kilomètres/heure. Aucun bâtiment n’y résiste. Enfin, il y a la radioactivité.

Pour indiquer le nombre de morts d’Hiroshima, je retiens le chiffre à la fin de décembre 1945: 145.000 morts. Car quelque 70.000 personnes sont mortes dans les mois qui ont suivi, d’août à décembre 1945. Des brûlés qui auraient dû survivre à leurs brûlures mouraient de façon inexpliquée: à cause de la radioactivité. Elle a tué 30 à 50% de ces 70.000 victimes.

A Nagasaki, où la bombe au plutonium (celle d’Hiroshima était à l’uranium) n’a pas «parfaitement fonctionné», 70.000 personnes sont mortes également.

La radioactivité a continué à faire des dégâts par la suite

Pierre Piérart. Oui, il y a les cancers, mais également d’autres maladies. La radioactivité s’attaque à la moëlle des os, ce qui cause des problèmes très graves sur les composantes du sang: globules rouges, globules blancs, plaquettes. Il y a aussi la paroi de l’intestin, qui encaisse beaucoup de radioactivité et se détruit, avec une éventuelle septicémie [infection généralisée du sang]. Une étude a évalué que dans la période de 1970 à 1990, le nombre de décès dus à Hiroshima représente 1% des victimes de 1945. Il est difficile d’évaluer le nombre de décès entre 1945 et 1970.

Au départ, la bombe atomique conçue par les États-unis a un tout autre but

Pierre Piérart. L’histoire de la bombe débute vers 1938-39, lorsqu’on imagine une réaction en chaîne sur base de la célèbre formule d’Einstein, E=mc2. Le physicien Szilard, ancien étudiant d’Einstein, va trouver celui-ci pour qu’il adresse une lettre au président américain Roosevelt: elle lui demande de préparer une bombe atomique à des fins défensives, car l’Allemagne nazie a le projet d’en fabriquer une.

Le programme américain, dénommé projet Manhattan, débute en 1942. Il va durer deux ans, coûter deux milliards de dollars de l’époque, mettre au travail 130.000 personnes dans trois grandes usines.

Le projet est tenu secret. Le Premier ministre britannique Churchill en est informé, mais pas les Soviétiques. Dès septembre 1944, Roosevelt et Churchill sont conscients que l’Allemagne ne possède pas l’arme nucléaire et ils envisagent de l’utiliser contre le Japon. Churchill voudra faire emprisonner le professeur Bohr, qui suggère d’informer les Soviétiques sur la nature du projet Manhattan.

Comment les États-unis vont-ils justifier l’utilisation offensive de l’arme atomique?

Pierre Piérart. Sur base d’un énorme mensonge repris par tous les manuels d’histoire: en obligeant le Japon à capituler, l’usage de la bombe aurait évité le sacrifice de 200.000 à un million de soldats américains, qui seraient morts lors d’une invasion de l’archipel.

Or, en juillet 1945, l’empereur du Japon envoie son fils pour négocier une paix, avec capitulation totale, mais respect de l’empereur. Seulement, on va faire traîner les choses. De plus, les chiffres avancés quant au nombre de victimes épargnées sont totalement fantaisistes. Surtout si on se rappelle que sur toute la guerre, les États-unis ont perdu 300.000 hommes. Des stratèges américains sérieux avaient analysé la question. Ils savaient que les Japonais étaient au bout du rouleau. 90% de leur aviation et de leur flotte étaient détruits, il ne restait rien de leur machine industrielle. Selon ces stratèges, le nombre de victimes aurait pu se situer entre 20.000 et 30.000.

Quelle est, dès lors, la motivation de Washington?

Pierre Piérart. Lors de la conférence de Yalta [qui réunit les dirigeants américains, britanniques et soviétiques en février 1945], l’URSS indique quand elle mettra fin au traité de non-agression qui la lie au Japon: trois mois après l’effondrement de l’Allemagne. Et effectivement, l’Armée rouge va traverser la Sibérie pour, le 8 août, envahir la Mandchourie, occupée par le Japon. Les États-unis se disent: ces salopards vont nous couper l’herbe sous le pied.

L’attitude du président américain Truman lors de la conférence de Potsdam est révélatrice. La conférence commence le 17 juillet. La veille, le premier essai nucléaire de l’histoire est mené à Alamogordo (Nouveau-Mexique). Durant la conférence, Truman est informé de la réussite de l’essai. A partir de ce moment, son attitude change du tout au tout. Au début, il est assez conciliant. Ensuite, il veut rentrer dare-dare pour terminer cette simagrée de Potsdam. Hiroshima sera un élément important marquant le déclenchement de la «guerre froide» qui va opposer États-unis et URSS dans les décennies suivantes.

Peut-on parler d’Hiroshima comme d’un acte terroriste?

Pierre Piérart. Attaquer des civils avec une telle arme, c’est clairement du terrorisme d’Etat. Mais la destruction de la ville allemande de Dresde par des bombardements conventionnels, en février 1945, a aussi été du terrorisme. Il n’y avait aucun objectif militaire. Le but était le même qu’à Hiroshima et Nagasaki: Churchill voulait intimider l’armée soviétique qui avançait à pas de loup.

Les votes à la pluralité des voix dans les assemblées de villages sous l’Ancien Régime

Rassemblement

« Tout s’y décide à la pluralité des voix, dans les assemblées qui se tiennent sur la place publique, les dimanches et fêtes au sortir de la messe, et qui sont indiquées par le son de la grosse cloche.

Chaque particulier a droit de proposer les choses utiles qu’il a imaginées :

« C’est à ces assemblées qu’elle (la petite paroisse) nomme les syndics, les collecteurs pour la taille, les garde-finages pour la sûreté des terres ensemencées et des vignes, enfin les maîtres publics. […] Les syndics étaient les agents des communautés rurales qui n’avaient point d’administration municipale. […] chaque particulier a droit de dénoncer les abus qui sont à sa connaissance, ou de proposer les choses utiles qu’il a imaginées.

« On trait de ces objets sur-le-champ, et s’ils sont de quelque conséquence on envoie les syndics aux subdélégués de l’intendance pour se faire autoriser » (Frantz Funck-Brentano, L’Ancien Régime, Les Grandes études Historiques, Librairie Arthème Fayard, Paris 1926, p. 396).

C’était le ‘self-government’ rural dans son intégrité :

« C’est encore dans ces assemblées qu’on désigne chaque année le canton que chacun doit couper dans les bois communs; on ne tire au sort, à l’exception du pasteur (curé), du chef (seigneur), quand ce dernier est habitant, et des deux syndics auxquels on assigne nommément les cantons les plus fournis.

« C’était comme on le voit, le self-government rural dans son intégrité. Notons avec soin que ce tableau de l’assemblée du village, donné par Retif pour la Bourgogne, concorde et jusque dans ses détails, avec celui que le cardinal Mathieu présentera pour la Lorraine d’après ses recherches dans les archives locales » (Frantz Funck-Brentano, L’Ancien Régime, Les Grandes études Historiques, Librairie Arthème Fayard, Paris 1926, p. 397).

(suite…)

Chroniques de la monarchie populaire – 1

Nous ne sommes pas la afin d’idéaliser une époque qui comportait ses scandales et notre ami Marion Sigaut à travers ses dénonciations de l’hopital général et des jansénistes a sortis des archives les vérités lumineuses éteignant celles des « lumières »… On peut toujours donner une interprétation tendancieuse aux évènements historiques mais il reste les faits, les documents d’archive, les édits, les actes notariés, les dossiers des jurandes et droits coutumiers, les guildes et libertés régionales à découvrir dans les greniers, mairies ou églises, comme dormant quelquefois chez des particuliers… Ces faits représentent l’honneur de la mémoire du passé comme du respect de nos anciens, qui de la haut n’apprécient pas que l’on dénature leur histoire…
Nous allons tenter d’apporter quelques lumières sur la vie de nos ancêtres qui, et vous le comprendrez aisément en écoutant, n’est pas enseigné dans nos écoles, la ripoublique n’y survivrait pas !

La révolution communale, l’humanisme et le caractère populaire des rois de France

La conquête des libertés est le fruit des combats, mais cela ne saurait suffire. Pour le comprendre, relisons notre histoire. Au Moyen-âge, nos ancêtres obtinrent avec l’appui du roi, l’affranchissement de leur commune. Ainsi l’on vit, l’élévation du peuple et l’abaissement des mauvais seigneurs. La féodalité fut une nécessité, après la dissolution de l’empire de Charlemagne et l’arrivée des invasions. Elle permit la protection des faibles en échange de services. Elle eut ses heures de gloire, à la fois bienfaitrice et populaire mais vint le temps où l’unité du royaume assura une plus grande sureté. Un sentiment d’oppression naquit lorsque les services donnés aux seigneurs continuaient, alors qu’en retour leurs protections devenaient inutiles. C’est ainsi que naquit le mouvement des communes. Ces communes eurent des libertés très étendues et constituaient de véritables petits états. Celles-ci bénéficiaient de droits et privilèges qui feraient pâlir nos maires d’aujourd’hui…

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Jour de tristesse pour le Français et l’Irlandais…

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Cath na Bóinne
Wake Fraincis, tá tú bodhar chun na teachtaireachtaí ar an scéal agus do chuid deartháireacha Éireannacha ag streachailt chun cosc a chur ar Orangemen ceiliúradh a dhéanamh do defeat i gcoinne an Béarla ag na Bóinne i 1690 … An Ghaeilge teacht i léiríonn onóir gach bliain nach bhfuil siad ag glacadh leis an Breataine a trí a n-lonnaitheoirí i gceantair Caitliceach a humiliate na Franco-Gaeilge throid faoi Louis XIV…
i gcuimhne ar ár chomhghuaillíocht stairiúla agus an mór Dhónaill Uí Chonaill, an ceannaire neamhspleáchas cáiliúil, ag tairiscint briogáide na hÉireann ar an Líon na Chambord, agus faigh ar ais ar an ríchathaoir a sinsear, saor in aisce ina gcónaí in Éirinn, beo fhada ‘Franc-Ghaeilge …
Tiocfaidh àr là…

Réveillez-vous français, êtes-vous sourds aux messages de l’histoire pendant que vos frères d’Irlande luttent pour empêcher les orangistes de fêter votre défaite contre les anglais à la Boyne en 1690…
Les Irlandais relèvent l’honneur en montrant chaque année qu’ils n’acceptent pas les britanniques qui font traverser leurs colons dans les quartiers catholiques pour humilier les Franco-Irlandais battus sous Louis XIV…
En souvenir de notre alliance historique et du grand Daniel O’CONNELL, célèbre leader indépendantiste, proposant une brigade irlandaise au Comte de Chambord, pour reconquérir le trône de ses aïeux, vive l’Irlande libre, vive l’alliance franco-irlandaise…
Tiocfaidh àr là – Notre Jour viendra

French, are you deaf to the messages of the story while your Irish brothers struggling to prevent Orangemen celebrate your defeat against the English at the Boyne in 1690 … The Irish come in showing honor every year they do not accept the British who through their settlers in Catholic areas to humiliate the Franco-Irish fought under Louis XIV …
In memory of our historic alliance and the great Daniel O’Connell, the famous independence leader, offering an Irish brigade to the Count of Chambord, to regain the throne of his ancestors, living free in Ireland, long live ‘Franco-Irish ..
Our day will come

Référendum et démocratie directe, de l’antique Athènes à la Grèce contemporaine.

La question grecque rappelle, d’une certaine manière, le débat autour de la Constitution européenne de 2005, avec les mêmes tensions, les mêmes slogans, les mêmes peurs… A lire ou entendre les européistes, le référendum grec est un scandale, voire une forfaiture, et certains parlent même de « déni de démocratie » : toujours le même problème de la définition et de la compréhension du terme de démocratie !

Quelques éclaircissements me semblent nécessaires pour comprendre de quoi l’on parle : l’étymologie du mot, d’origine grecque, et l’histoire même d’Athènes peuvent y aider. Le mot signifie « le pouvoir du peuple », nous dit-on dans les cours d’éducation civique, mais il faut préciser les choses : le grec « démos » désigne le peuple, mais non la population entière d’un lieu, seulement les citoyens de la cité, et ces derniers, dans l’histoire antique d’Athènes, dans le court laps de temps où elle se veut démocratie (environ un gros siècle), ne seront jamais plus de 15 % des habitants de l’Attique (les 85 % restants comprenant les femmes, les enfants, les étrangers pourvus du statut de « métèque », et les esclaves, moteurs de l’économie antique). Ainsi, la base de la démocratie athénienne est fort étroite, purement interne (ce que renforcera encore Périclès avec un droit du sang très restrictif). Mais elle est la source de tout pouvoir politique et de toute légitimité, pense-t-on alors, malgré la faible proportion de citoyens, et même de citoyens actifs, l’abstention étant déjà un problème que Périclès essaiera de résoudre en créant une indemnité, le misthos, qui devait permettre à tous (y compris les plus pauvres), dans l’idéal, de participer aux réunions de l’ecclésia (l’assemblée du peuple) et aux institutions politiques et judiciaires de la cité.

En fait, le verbe « kratein », qui forme l’autre partie du mot démocratie, est assez ambigu : il signifie « dominer » ou « l’emporter sur », si j’en crois les hellénistes, et non seulement « diriger » comme pourrait laisser entendre une traduction un peu trop rapide. Ce qui signifie que la démocratie, dans son sens littéral, serait « la domination du peuple des citoyens » : mais, sur quoi ? Sur la cité, certes, et donc sur sa ligne de conduite, sa stratégie, son destin. En ce sens, le référendum grec de dimanche ne déroge pas à la tradition issue de l’Athènes de Clisthène et Périclès, puisque c’est le corps électoral du pays (les électeurs autochtones), le « peuple des citoyens », qui va voter et décider de son propre destin, indépendamment des décisions prises à Bruxelles ou à Berlin par des experts, par des représentants des institutions européennes et par les représentants (parfois issus de votes démocratiques dans leur pays) des autres démocraties de l’Union européenne.

De plus, le référendum renvoie à la pratique démocratique ancienne d’Athènes du vote sur la Pnyx, cette colline qui recevait l’ecclésia et sur laquelle se prenaient, par un vote direct des citoyens présents, les décisions qui engageaient la cité, des grands travaux publics jusqu’à, même, la guerre ! Une forme de démocratie directe (fort différente de la démocratie représentative qui domine largement en Europe) qui, à dire vrai, n’a pas toujours été la plus lucide mais qui avait au moins le mérite de responsabiliser les citoyens et de leur donner l’impression (pas toujours fausse, loin de là) de détenir une part du pouvoir de la cité, au risque, aussi, d’en menacer même la pérennité : la démocratie d’Athènes a, disent quelques historiens, « consumé brillamment ce que les siècles aristocratiques avaient engrangé », consumé sans doute par une arrogance « démocratique » malvenue mais encore très répandue aujourd’hui dans nos propres démocraties, pourtant représentatives (c’est-à-dire, en fait, oligarchiques), persuadées d’avoir raison et d’être « le Bien absolu et universel ».

Néanmoins, cette forme de démocratie est indéniablement créatrice, qu’on le veuille ou non, d’une certaine légitimité, au moins populaire (même si celle-ci n’est ni la seule ni la plus sûre…) : d’ailleurs, peut-on gouverner sans que les citoyens soient, périodiquement, appelés à se prononcer sur tel ou tel aspect de la politique générale ? Personnellement, je ne le pense pas, surtout aujourd’hui. Cela étant, se prononcer ne veut pas forcément dire commander, et c’est aussi pour cela que je suis royaliste, pour établir un équilibre nécessaire entre l’Etat lui-même, arbitre suprême et grand décideur, et le peuple, que je souhaite co-souverain plutôt que souverain unique, en particulier par des institutions d’expression et de décision politiques largement « décentralisées ». Mais la démocratie directe, par le référendum, indique quelques tendances lourdes de l’Opinion ou quelques inquiétudes, plus rarement des propositions, qui sont plutôt l’apanage des politiques.

Aussi, même si la démocratie directe ne « fait » pas la vérité, elle créé ou incarne, au moins provisoirement, une réalité qui ne peut pas être si facilement contournée sans risquer d’affaiblir toute volonté ou toute pratique de l’État en place. Le danger serait d’y voir la source de toute légitimité ou de s’en servir comme moyen d’étouffer toute opposition : l’exemple napoléonien et la pratique hitlérienne, entre autres et aussi différents soient-ils (je ne confonds évidemment pas les deux époques, les deux hommes, les deux histoires !), ont montré que les citoyens peuvent aussi être tentés, en certaines circonstances, de valider des politiques qui se parent d’un « bouclier » démocratique pour faire accroire qu’elles sont justes… Là encore, la nature même de l’État (dictatorial ou représentatif, républicain ou monarchique, etc.) ou de l’organisation de la Cité « légitime », ou non, la démocratie directe et l’emploi de « l’appel au peuple ».

Pour ce qui est de la Grèce, le recours au référendum me semble tout à fait intéressant pour dénouer une situation, dans un sens ou un autre, et partir sur des bases qui ne méconnaissent pas les réalités humaines et sociales quand l’économique a trop prévalu et ensauvagé le dialogue politique : la colère des dirigeants de l’Union européenne et de ses institutions qui a accueillie l’annonce du référendum, l’autre jour, est très révélatrice de la peur qu’éprouve « l’Europe légale » à affronter les souffrances et les inquiétudes de « l’Europe réelle ».

Une « Europe légale » qui n’aime pas la démocratie directe…

Ce référendum va-t-il, pour autant, tout régler ? Évidemment non ! Mais il va peut-être bien forcer les élites et les peuples à repenser le politique au sein de l’Union européenne et de ses pays, et à refonder la politique à travers les États, les nations et les peuples… Et, sur ce sujet, les royalistes ont tant de choses à dire, à proposer, à faire, à fonder, qu’il serait dommage de ne pas les écouter : à eux, désormais, de se faire entendre !

Jean-Philippe Chauvin

 

 

Chronique du vrai combat social :

« Le syndicat libre dans la profession organisée » Frédéric Le Play

« En ne laissant debout qu’un géant, l’Etat et 25 millions de nains, la Révolution a créé un monde de pygmées et de révoltés.» disait E. Renan. Quand a Joseph de Maistre, que l’on peut considérer comme un précurseur : « Je n’ai jamais rencontré un Homme, mais des hommes. » A chaque peuple correspond une tradition, une culture, une politique aussi différente des autres par son histoire, ses mentalités et ses climats, que son destin historique et métaphysique. Louis de Bonald critiqua l’ « avènement politique du commerce et de l’industrie » au détriment des élites réelles de la France. Les royalistes comprendront vite que la République, issue de la Révolution est à la fois antinaturelle, comme antisociale et par déduction destructrice du tissu traditionnel et national, donc anti-française… Rivarol fera la même analyse en élargissant son combat sur la francophonie et E.Burke expliquera que la Révolution en France était le plus beau cadeau que l’on puisse faire à l’Empire britannique…
(suite…)

6 juin 1944, débarquement de l’AMGOT :

Etats major alliés

L’AMGOT était l’acronyme de «  Allied Military Government of Occupied Territories« , c’est à dire Gouvernement militaire allié pour les territoires occupés. l’AMGOT était constitué par un corps d’officiers anglo-saxons, préalablement formé à l’administration des affaires civiles dans des écoles spécialisées, c’était une organisation qui dépendait des états-majors alliés, dont elle formait une section.
L’AMGOT avait donc pour mission d’assurer l’administration civile des territoires libérés ou occupés par ses forces armées, en Europe comme en Asie. Selon les pays libérés, sa tâche était plus ou moins aisée.
Le Danemark et la France ont refusé cette administration, arguant du fait que leurs gouvernements étaient légitimes mais prisonniers de la présence allemande sur leurs territoires.
Une monnaie a été émise en principe pour chaque pays. Concernant le type de billet à fabriquer pour la France, l’inscription  » République française  » y était initialement prévue. Mais Roosevelt s’insurgea du projet avec sarcasme:  » Comment savez-vous quel type de gouvernement en France il y aura après la guerre ? Peut-être sera-ce un empire ou encore une monarchie. Fidèle à mes principes, je ne veux en aucune façon indiquer le type de gouvernement qu’il y aura. » En revanche, figura sur ces billets la devise républicaine : Liberté, Egalité, Fraternité.

Ce sont donc ces billets que refusa avec énergie le général de Gaulle, qu’il qualifia de fausse monnaie ! Il l’évoqua d’ailleurs dans ses Mémoires de guerre : « Les troupes et les services qui s’apprêtent à débarquer sont munis d’une monnaie soi-disant française, fabriquée à l’étranger, que le Gouvernement de la République ne reconnaît absolument pas. » Quoi qu’il en soit, cette monnaie débarqua bien avec les soldats alliés le 6 juin 1944. La polémique sur la monnaie était alors déclenchée pour plusieurs semaines.

Billets AMGOT2

Charles-de-Gaulle à Alain Peyrefitte : « Le débarquement du 6 juin, ç’a été l’affaire des Anglo-Saxons, d’où la France a été exclue. Ils étaient bien décidés à s’installer en France comme en territoire ennemi ! Comme ils venaient de le faire en Italie et comme ils s’apprêtaient à le faire en Allemagne!

Ils avaient préparé leur AMGOT qui devait gouverner souverainement la France à mesure de l’avance de leurs armées. Ils avaient imprimé leur fausse monnaie, qui aurait eu cours forcé. Ils se seraient conduits en pays conquis.
« Et puis, ça contribuerait à faire croire que, si nous avons été libérés, nous ne le devons qu’aux Américains. Ça reviendrait à tenir la Résistance pour nulle et non avenue. Notre défaitisme naturel n’a que trop tendance à adopter ces vues. Il ne faut pas y céder !

Lorsque Churchill avait annoncé à de Gaulle le projet du débarquement en Normandie, excluant la présence d’unités françaises, de Gaulle lui fit le reproche de se mettre aux ordres de Roosevelt au lieu de lui imposer une volonté européenne.
Churchill lui répondit :
« De Gaulle, dites-vous bien que quand j’aurai à choisir entre vous et Roosevelt, je préférerai toujours Roosevelt ! Quand nous aurons à choisir entre les Français et les Américains, nous préférerons toujours les Américains ! Quand nous aurons à choisir entre le continent et le grand large, nous choisirons toujours le grand large ! »

Une logique anglaise que les siècles n’ont jamais ternis…

Bref ! Le 6 juin 1944, ne fut qu’une invasion de plus pour la France, et lorsque l’on voit aujourd’hui l’omniprésence américaine (dans notre vocabulaire, les chansons à la radio, les films hollywoodiens, les Mac do…etc) , force est de constater qu’ils l’ont réussi cette invasion ! Mais qu’attendre de plus d’une république, si ce n’est d’engendrer une classe politique trop faible pour faire face aux puissants….

De gaulle 2

Charles-de-Gaulle : « Vous croyez que les Américains et les Anglais ont débarqué en Normandie pour nous faire plaisir ? Ce qu’ils voulaient, c’était glisser vers le nord le long de la mer, pour détruire les bases des V1 et des V2, prendre Anvers et, de là, donner l’assaut à l’Allemagne. Paris et la France ne les intéressaient pas. Leur stratégie, c’était d’atteindre la Ruhr, qui était l’arsenal, et de ne pas perdre un jour en chemin.

Churchill avait demandé à Eisenhower d’essayer de libérer Paris pour Noël. Il lui avait dit : « Personne ne pourra vous en demander davantage. »

Eh bien si, nous étions décidés à demander davantage ! Le peuple de Paris s’est soulevé spontanément et il aurait été probablement écrasé sous les décombres, comme le peuple de Varsovie, s’il n’avait pas été soutenu. Mais il y avait des hommes qui, trois ans plus tôt, à Koufra, s’étaient juré de libérer Paris, puis Strasbourg. Ce sont eux qui ont libéré Paris avec son peuple.

Citations extraites de : C’était de Gaulle, Tome 2 (Édition de Fallois Fayard 1997)

La république pour les riches, la Monarchie pour le Peuple :

https://soundcloud.com/user5994089/la-republique-pour-les-riches-la-monarchie-pour-le-peuple

Extrait d’un cours d’histoire de l’historien Henri Guillemin tiré de : L’autre Avant Guerre 14-18. Sur le chapitre « La république des républicains » Henri Guillemin met en évidence la logique républicaine à défendre les riches au détriement du peuple. Et inversement, la défense du peuple contre les riches par la Monarchie incarnée par le Comte de Chambord confirmé par les écrits politiques de ce dernier.

Jean-Jacques Rousseau disait : « Jamais, dans une monarchie, l’opulence d’un particulier ne peut le mettre au-dessus du prince ; dans une république, elle peut aisément le mettre au-dessus des lois. »

(…) Rien de plus aisé, dans une république, que de faire de l’État la propriété des propriétaires ; ce sont eux, par conséquent, qui feront les lois.»

Ci-dessous une page extraite de « La république conservatrice » de  Dupont-White 1872 :

Dupont White