La Monarchie

Les citoyens majeurs et les institutions politiques :

Partie 1 : Quand la République confisque les libertés concrètes :

Un jeune interlocuteur m’interpelle courtoisement sur la double question de l’institution monarchique et de la démocratie, et me signale son désaccord avec mon royalisme : « Je ne suis pas royaliste et je pense que le devenir des peuples est celui de la majorité et non celui de rester un peuple de « mineurs ». (…) Je voudrais seulement arrêter votre réflexion sur le « délice » de pouvoir, en tant que citoyen, prendre les rênes d’une nation pour faire advenir un peuple d’êtres libres. Et pour moi, la démocratie a cette vertu qu’ignore la monarchie. Ou plutôt, j’aimerais préciser ma pensée, plus que de « prendre les rênes d’une nation » qui revient à fétichiser un peu trop le rôle du président de la République, je crois au libre arbitre d’une nation toute entière à « disposer d’elle-même », à accomplir, sans craindre la formule trop pompeuse, destin. » En quelques lignes, mon interlocuteur résume quelques unes des objections fortes que l’opinion fait généralement à la Monarchie, et voici l’occasion d’ébaucher quelques réponses, éminemment royalistes, bien sûr !

La première phrase est intéressante dans ce qu’elle évoque de l’espérance démocratique d’une part importante des jeunes de ce pays : « le devenir des peuples est celui de la majorité et non celui de rester un peuple de mineurs ». Le terme « majorité » peut, à mon sens, être compris ici dans un double sens : la majorité, comme le nombre de suffrages exprimés le plus important au sein d’une communauté civique et au regard des autres, et la majorité, comme l’accès à l’âge adulte et à cette possibilité de pouvoir voter, qui est indéniable à ceux qui ont 18 ans et plus, c’est-à-dire participer à l’élection de ceux qui nous gouvernent, du moins en théorie, car la sélection pré-électorale au sein des partis nuance beaucoup cette prétention. Mais, en fait, la République ne répond guère à cette revendication de la « considération démocratique », et sans doute encore moins que la Monarchie, au regard de l’histoire de notre pays, car c’est de celui-ci dont il est question. Expliquons-nous : la République, au nom d’une « volonté générale » qui se voulait (et se veut toujours, malgré la décentralisation officielle) « une et indivisible », a longtemps confisqué en quelques unes de ses seules institutions toutes les libertés publiques et concrètes des provinces et des villes, des professions et des universités, des hommes et des femmes (1), par le biais de quelques partis reconnus et de quelques fortes individualités, celles-ci hésitant parfois entre attitude impériale ou (im)posture royale, comme nos présidents de la Dernière République depuis 1958. Elle a préféré et appliqué une forte centralisation (avec quelques nuances depuis les années 1950) qui, en définitive, oublie les intérêts des citoyens enracinés et ne veut reconnaître que les suffrages des individus : or une voix électorale est-elle la seule perspective à laquelle doit être condamné le citoyen ? N’est-il qu’un électeur contraint de choisir entre des options partisanes dont les élus décideront, ensuite et seuls, de ce qu’ils appliqueront réellement, c’est-à-dire législativement ? N’est-il donc, en fait, qu’un « majeur mineur » à qui la République ne fait confiance que dans un cadre bien délimité et parfois infantilisant ?

Marcel Jullian avait entendu cette revendication des jeunes électeurs et ne cessait de répéter, avec son expérience d’ancien président d’une grande chaîne de télévision de la Cinquième République et d’écrivain passionné d’histoire : « Pour redevenir citoyens, il faut le Roi ! ». Effectivement, aujourd’hui, l’abstention et les votes qualifiés de protestataires prouvent à l’envi qu’il y a une certaine démotivation citoyenne ou l’idée que les institutions actuelles ne permettent pas aux électeurs d’exercer une véritable citoyenneté. La forte impression de dépossession citoyenne est l’un des grands défis que ce que l’on nomme la société démocratique va devoir relever dans les temps prochains, faute que la République ait pu, ou voulu, le faire jusqu’à présent.

Les royalistes, dans leur histoire politique, ont toujours défendu l’idée du vote, et cela à de multiples niveaux et étages de la pyramide institutionnelle ou, plutôt, des cercles concentriques institutionnels de la nation France : dans les communes et dans les provinces reconnues comme telles ; dans les métiers et les entreprises ; dans les lycées et universités ; etc. D’ailleurs, n’est-ce pas le roi Louis XVI qui convoque les états-généraux et demande la rédaction des cahiers de doléances (il y en aura en tout 60.000 issus du royaume, dans toutes ses composantes sociales et professionnelles) quand les révolutionnaires, eux, n’auront de cesse d’éviter de demander leur avis aux nouveaux citoyens de 1789, allant même jusqu’à interdire le mandat impératif pour devenir totalement indépendants de leurs électeurs, désormais simples votants, sans autre pouvoir que d’élire, à intervalles plus ou moins réguliers, des représentants. Proudhon, ce socialiste français si cher au cœur des anti-jacobins et, même, des monarchistes provinciaux, a bien dénoncé cette escroquerie qui n’est rien d’autre que l’alibi d’une République qui ne sera guère tolérante, au XIXe siècle comme elle l’avait déjà été dans ses débuts révolutionnaires, avec ceux qui osent la critiquer, qu’ils soient monarchistes ou anarchistes, voire communards…

Pour faire des électeurs français des acteurs majeurs de la vie politique de notre pays en ses multiples espaces et lieux de pouvoir, encore faut-il un État qui autorise les « États dans l’État », non pas contre ce dernier mais bien en son sein, comme des membres d’un même corps, laissant à la tête les grandes décisions de direction de l’ensemble mais assumant les responsabilités qui sont les leurs dans le cadre actif d’une subsidiarité bien comprise et non conflictuelle. En somme, « des républiques françaises au sein de la Royauté fédérale des peuples et des provinces-unies de France »…

(à suivre)

Jean-Philippe Chauvin

Notes : (1) : Les femmes ont longtemps été considérées comme « mineures », et pas seulement en politique, et cela depuis une Révolution qui ne les aimait guère et un Code civil qui les dévaluait. Il faudra bien, un jour, se pencher sur le profond sexisme d’une Révolution et d’une République qui dénièrent légalement aux femmes le droit de faire de la politique mais pas celui de se faire guillotiner pour en avoir, aux yeux des républicains, fait beaucoup trop… La reine Marie-Antoinette, la féministe Olympe de Gouges, la femme politique Madame Roland, etc, en sont autant de terribles exemples…

Pour la Monarchie sociale. Partie 1 : Libéralisme et socialisme, ces frères ennemis… :

La question sociale n’a pas été résolue en France sous l’effet de la société de consommation, loin de là, mais elle a sans doute pris de nouvelles formes depuis le XIXe siècle, sans effacer complètement les anciennes : si le prolétariat, au sens le plus misérable du terme, peut paraître avoir disparu de notre pays, le précariat n’a cessé de prendre de l’ampleur ces dernières années, malgré les amortisseurs sociaux créés tout au long du XXe siècle, au fil d’une histoire chaotique et parfois brutale. Durant cette dernière, le rapport de forces entre classes dominantes et classes ouvrières ou productives, jusque là défavorable aux travailleurs, avait été rééquilibré par la seule puissance évocatrice du communisme symbolisée par une Union Soviétique inquiétante, mais aussi par l’influence encore prégnante d’une Eglise catholique soucieuse d’améliorer la condition ouvrière, plus discrètement que les socialistes revendiqués. La société de consommation elle-même, suivant la logique d’Henry Ford, avait aussi « enrichi » les classes populaires pour entretenir le système capitaliste, transformant l’exploitation ouvrière la plus aveugle en une « aliénation » à la marchandise, « séduisante » grâce à la publicité et au crédit, et grâce aux tentations permanentes diffusées par les médias et par l’école (1)… En ce sens, comme le sociologue royaliste Pierre Debray le signalait dès les années 1960, Ford a été encore plus fort que Marx et Lénine, et la fin du Mur de Berlin n’a fait que confirmer ce sentiment et cette vérité.

 

Aujourd’hui, c’est pourtant le marxisme édulcoré de La France insoumise de MM. Mélenchon et Corbière qui joue le rôle d’opposant officiel au libéralisme du Président actuel et de son gouvernement, impression encore confirmée par le débat courtois de l’autre jour entre le tribun populiste « néochaviste » et le Premier ministre Edouard Philippe. N’y a-t-il pas là un malentendu, voire un malaise ? Le vieux royaliste que je suis n’apprécie guère les « raccourcis » idéologiques qui ne sont, souvent, que des leurres ou des erreurs susceptibles d’éloigner les citoyens et les producteurs d’une réflexion plus complète sur les questions économique, sociale et politique. Dans la ligne de La Tour du Pin, penseur économique royaliste trop méconnu même s’il fut pourtant lu et reconnu par le fondateur de la Cinquième République, je reste persuadé que libéralisme et socialisme sont plus des frères ennemis, les deux faces d’une même pièce forgée du siècle des Lumières et de la Révolution française, d’inspiration anglo-saxonne et franklinienne, que des ennemis irréconciliables : Marx était plus hostile aux traditions (et aux traditionalistes qu’il moquait) qu’à une bourgeoisie dont il vantait les qualités révolutionnaires et qui, selon lui, devait céder la place à plus révolutionnaire qu’elle, dans une sorte de sens unique de l’histoire qui devait mener (ramener ?) à une société sans classes ni Etats, sorte de retour à un paradis originel mais dans lequel se serait invitée la Technique et l’Energie… Mais, paradoxe ou, au contraire, logique terrible et ironique, c’est bien le libéralisme qui accomplit aujourd’hui le rêve de Marx qui n’a jamais cessé d’être le but ultime des libéraux libertaires : un monde sans classes dans lequel seuls les consommateurs en tant que tels seraient reconnus et valorisés (et non plus les classes économiques ou sociales, de producteurs en particulier) et sans entraves nationales, sans frontières ni Etats susceptibles de les reconnaître et de faire respecter les droits de leurs travailleurs dans leurs pays respectifs…

Je ne suis donc ni libéral (au sens économique du terme) ni « socialiste », même si la plasticité de ce dernier terme pourrait autoriser toutes les récupérations et toutes les théories, ce qui risque plus de brouiller les lignes que de résoudre les problèmes sociaux. Bien sûr, je connais l’existence de ce fameux Mouvement Socialiste Monarchiste des années 1944-46 et j’ai lu les articles et les brochures de Jean-Marc Bourquin sur son « Socialisme Monarchique », et je n’en suis, intellectuellement, pas très éloigné ; bien sûr, je suis un lecteur attentif de Jack London et de George Orwell, et je ne suis pas insensible à leurs argumentations ; bien sûr, j’ai lu Proudhon et j’apprécie une belle part de sa réflexion, politique comme sociale. Mais justement : c’est parce que je souhaite que les meilleurs éléments de l’héritage des uns et des autres soient étudiés, valorisés et, pourquoi pas, pratiqués, que je ne peux me dire socialiste, mais que je me revendique, au-delà du socialisme et parfois contre certains de ses aspects les moins glorieux, comme royaliste, d’abord, encore et toujours.

Car c’est bien d’une Monarchie sociale dont la France a besoin, et non d’un régime qui se proclame libéral ou socialiste sans que l’on sache exactement s’il s’agit d’une simple manœuvre sémantique ou d’un engagement philosophique absolu.

 

(à suivre : Aspects et atouts de la Monarchie sociale)

Jean-Philippe Chauvin

 

Note : (1) : Pour éviter toute mauvaise interprétation de mes propos, je rappelle que, si je suis très critique à l’égard du système de la société de consommation, je ne suis pas ennemi de la prospérité, surtout quand, de diverses manières, elle peut être profitable à tous, dans le respect de l’environnement, des traditions et de la juste mesure, trois éléments que n’estime guère, par principe autant que par pratique, la société de consommation elle-même…

 

La Monarchie n’est pas une idéologie :

« L’armature politique et l’armature militaire d’un pays sont le berceau où les mœurs et les lois, et la langue, et la religion même, et la race, et les arts peuvent se coucher pour grandir. » Charles Péguy

 

« N’écrire jamais rien qui de soi ne sortît,
Et modeste, d’ailleurs, se dire : « Mon petit,
Sois satisfait des fleurs, des fruits, même des feuilles
Si c’est dans ton jardin à toi que tu les cueilles ! »
Puis, s’il advient d’un peu triompher, par hasard,
Ne pas être obligé d’en rien rendre à César,
Vis-à-vis de soi-même en garder le mérite,
Bref, dédaignant d’être le lierre parasite,
Lors même qu’on n’est pas le chêne ou le tilleul,
Ne pas monter bien haut, peut-être, mais tout seul…
 »

(Cyrano de Bergerac, Edmond Rostand)

Nous vivons cette époque de profondes confusions, fruit du questionnement comme de l’instabilité des êtres. Mais pas seulement car c’est aussi et surtout le résultat d’un conditionnement savamment pratiqué d’un système profondément antisociale. Notre peuple a perdu depuis fort longtemps le chemin de la sérénité, par une lente dégradation de l’attention qu’il portait à l’invisible, à la contemplation, la remise en question comme de l’humilité. Vieille civilisation, qui jadis consultait les anciens, respectait l’expérience, se remettait en question, s’analysait, alors que comme le disait Régine Pernoud : « Notre geste familier, c’est l’index accusateur, dénonçant toujours le mal chez l’autre, restons humble, leur geste à eux consistait à se frapper la poitrine « pour nos pêchés Dieu nous châtie »». C’est ainsi que certains redécouvrent par des pratiques venant de pays du Tiers monde des enseignements qui jadis faisaient la richesse de notre pays, croyant en des nouveautés qui, somme toute, ne sont que des pratiques oubliées. C’est ainsi, la méconnaissance, l’enseignement perdu, la destruction de l’histoire, la perte d’identité font que les êtres cherchent des repères afin de comprendre et sortir de situations de plus en plus compliqués.

(suite…)

L’été en chansons…

Chansons choisies par : Frédéric Winkler
Mise en page : P-P Blancher

Nous espérons que ce recueil servira à
rassembler dans un temps où la division règne.
Au diable guerres, rancunes et partis !
Comme nos pères, chantons en vrais amis
Au choc des verres, les roses et les lys (Vive Henri IV).

 

1ère partie : Chansons des origines aux temps médiévaux :

Disponible sur la Boutique Royaliste ICI

 

2ème partie : De la révolution à la commune :

Disponible sur la Boutique Royaliste ICI

3ème partie : Chants militaires, d’Irlande et Royalistes :

Disponible sur la Boutique Royaliste ICI

 

Carnet de chants entier (500 pages) :

Disponible sur la Boutique Royaliste ICI :

 

La Monarchie est-elle une solution ?

Mardi 6 juin 2017, dans le cadre de l’émission « Le libre journal du droit et des libertés » sur Radio Courtoisie, Jean-Philippe Chauvin, professeur d’histoire-géographie ; Frédéric Winkler, président du Groupe d’Action Royaliste ; Daniel Heck, notaire, ainsi que SAR Charles-Emmanuel de Bourbon-Parme, étaient les invités d’Olivier Tournafond pour une émission intitulée « La Monarchie est-elle une solution ? » diffusée en direct.

1ére PARTIE :

https://soundcloud.com/user5994089/radio-courtoisie-la-monarchie-est-elle-une-solution-1

2ème PARTIE :

https://soundcloud.com/user5994089/radio-courtoisie-la-monarchie-est-elle-une-solution-2

La Monarchie pour une vraie démocratie :

https://soundcloud.com/user5994089/la-monarchie-pour-une-vraie-democratie

Tandis que la grande ombre de l’abstention s’étendait sur les urnes et que le soleil inondait la France, le Groupe d’Action Royaliste faisait banquet ce dimanche 18 juin pour la dernière fois de l’année scolaire, au terme d’une longue période électorale épuisante et fort déstabilisante pour les anciens équilibres politiques, désormais obsolètes. En présence d’une cinquantaine de convives, Jean-Philippe Chauvin a déroulé quelques éléments de réflexion sur le thème de « la Monarchie pour une vraie démocratie », dont voici le résumé ci-dessous :

La République s’est donnée un nouveau président, à l’issue d’élections plus animées par les affaires et les juges que par les vrais débats économiques, sociaux ou tout simplement politiques : on peut le regretter, mais c’est ainsi… Il est vrai que nous vivons à l’ère de la communication, et le règne de la transparence ressemble de plus en plus à celui des juges. Sommes-nous désormais les sujets d’une République des juges qui s’imposerait au Politique et ordonnerait ses décisions et l’orientation du Pouvoir d’État ? Peut-être pas encore, mais certains en rêvent, et ce n’est pas sain pour la qualité du discours et de la discussion politiques…

Et c’est ainsi, en définitive, que M. Macron a profité des circonstances autant que du soutien, fort peu discret, des grands médias et de l’Union européenne (en ses institutions et commensaux) qui, désormais, s’invite sans vergogne dans nos élections et débats français, décidant pour nous de ce qui est bien et de ce qui est mal. Ainsi, selon la Commission européenne, il ne pouvait y avoir que deux candidats acceptables, viables et, surtout, « eurocompatibles », MM. Fillon et Macron, ce dernier devenant son favori après les ennuis judiciaires du candidat de la Droite républicaine, et son « chouchou » quand il revendiquait haut et fort son europhilie et sa modernité.

Ainsi fut-il élu, presque sans peine…

(suite…)

Le GAR sur Radio courtoisie :

Mardi 6 juin, dans le cadre de l’émission « Le libre journal du droit et des libertés », Jean-Philippe Chauvin, professeur d’histoire-géographie ; Frédéric Winkler, président du Groupe d’Action Royaliste et directeur des Camelots du Roi ; Daniel Heck, notaire ainsi que SAR Charles-Emmanuel de Bourbon-Parme, étaient les invités d’Olivier Tournafond pour une émission intitulée « La monarchie est-elle une solution ? » et diffusée en direct sur Radio Courtoisie.

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Combattre pour la vraie France :

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A ce jour, la république est en France le système de gouvernement incarnant la conséquence de la rupture avec Dieu depuis la désastreuse révolution de 1789. Cette révolution ne fut que la phase terminale de la trinité infernale de notre déclin, à savoir les 3 R : la Renaissance, la Réforme et la Révolution.

« Ces fameux « 3 R » sont la marque de la Révolte, du Refus, du Rejet, du Ressentiment, … de l’Homme face à Dieu, de la créature face à son Créateur. Ces trois évènements théologico-politico-historiques forment comme des repères, et sont autant de ruptures, de cassures, et de fractures dans la longue durée de l’Histoire humaine. » écrivait Christophe Lacroix dans « Ripostes au politiquement correct » Tome 3 – p36

Ces fameux « 3 R » ont au final donné naissance à une autre société n’ayant plus rien à voir avec celle qui émergea du Sacre de Clovis. Car ce qu’il faut bien comprendre, c’est que s’il est totalement faux de dire que la France est née en 1789, comme aime à le rappeler certains révolutionnaires, il n’en demeure pas moins qu’UNE certaine France est bel est bien née cette année-là ! Le remplacement de la vie communautaire dans toute l’acceptation du terme avec la société matérialiste et superficielle, ce que nous résumerons dans l’abandon de l’invisible au profit du visible ! Voir pour cela les travaux de Marie Madeleine Martin et Régine Pernoud…

Mais l’erreur des révolutionnaires a été justement de garder le nom de France comme représentatif de leur idéologie, alors que la France n’a pas attendu 1789 pour exister, bien loin de là ! Les révolutionnaires de 1789 ont voulu faire table rase du passé, et dans cette logique, il fallait tout changer. C’est ce qu’ils firent mais pas pleinement. Ils avaient changé les noms des Provinces d’Ancien Régime tout en redécoupant ces dernières en départements. Les noms de ces départements n’avaient plus une connotation historique, mais étaient et sont toujours, ceux de rivières, de fleuves, de reliefs géologiques etc. Pour la première fois également, ces départements étaient, et sont toujours, numérotés. Les premières formes de déshumanisations administratives apparaissaient, avant que ce ne soit les habitants de ces départements qui soient également numérotés administrativement… Ce que Proudhon bien plus tard dénoncera dans sa révolte : « … endoctriné, contrôlé, censuré, exploité, pressuré, volé ; puis, à la moindre résistance, au premier mot de plainte, réprimé, amendé, vilipendé, vexé, traqué, emprisonné, fusillé, jugé, condamné, trahi… Voilà le gouvernement, voilà sa justice, voilà sa morale ! »

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L’enseignement et l’éthique de nos Rois :

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« Autre chose est ce qu’était le Roi de France sur son trône et ce qu’il était dans l’imagination du peuple ». E. Renan

 

Le linguiste Michel Bréal dans « Quelques mots sur l’Instruction publique en France », écrivait : « Parmi toutes les nations du monde, la France présente le spectacle d’un peuple qui a pris son propre passé en aversion. On dirait une population d’esclaves qui vient de renvoyer ses maîtres et qui ne veut plus se souvenir du temps de sa servitude. […] Je ne crois pas que les luttes de la fin du XVIIIème siècle et la mauvaise littérature du notre suffisent pour expliquer une aussi étrange répulsion. On ne peut haïr à tel point ce qu’on ignore, et la principale raison d’un état d’esprit si peu naturel, c’est que l’imagination du peuple a gardé le souvenir amplifié de crimes et des misères du temps passé, sans qu’on ait pris soin de lui en rappeler les bienfaits et les grandeurs. »

L’objectif de cette vidéo est de rappeler justement les bienfaits et les grandeurs du temps passé. Plus exactement mettre en évidence l’éducation et l’éthique de nos Rois ainsi que leurs relations quotidiennes avec le peuple français au-delà de toute caricature républicaine. On peut dénaturer l’histoire mais en dehors de toute idéologie, restent imperturbables, les faits et c’est eux que nous allons écouter…Commençons avec l’un de nos plus grands Rois : Louis IX ou Saint Louis. Voici ce qu’il écrivait à son fils, le futur Philippe III Le Hardi, dans son Testament :

« Cher fils, s’il advient que tu deviennes roi, prends soin d’avoir les qualités qui appartiennent aux rois, c’est-à-dire que tu sois si juste que, quoi qu’il arrive, tu ne t’écartes de la justice. Et s’il advient qu’il y ait querelle entre un pauvre et un riche, soutiens de préférence le pauvre contre le riche jusqu’à ce que tu saches la vérité, et quand tu la connaîtras, fais justice. »

En Vème république c’est plutôt l’inverse qui s’observe ! Nous y voyons la continuité du roi des hébreux Salomon, fils de David, dont nos rois, comme Saint Louis, continueront l’enseignement, en Vème république c’est plutôt l’inverse qui s’observe !

(suite…)