République et démocratie

Un visionnaire analyse notre époque

Mouton television« Pour étouffer par avance toute révolte, il ne faut pas s’y prendre de manière violente. Les méthodes du genre de celles d’Hitler sont dépassées. Il suffit de créer un conditionnement collectif si puissant que l’idée même de révolte ne viendra même plus à l’esprit des hommes. L’idéal serait de formater les individus dès la naissance en limitant leurs aptitudes biologiques innées.

Ensuite, on poursuivrait le conditionnement en réduisant de manière drastique l’éducation, pour la ramener à une forme d’insertion professionnelle. Un individu inculte n’a qu’un horizon de pensée limité et plus sa pensée est bornée à des préoccupations médiocres, moins il peut se révolter. Il faut faire en sorte que l’accès au savoir devienne de plus en plus difficile et élitiste. Que le fossé se creuse entre le peuple et la science, que l’information destinée au grand public soit anesthésiée de tout contenu à caractère subversif. Surtout pas de philosophie. Là encore, il faut user de persuasion et non de violence directe : on diffusera massivement, via la télévision, des divertissements flattant toujours l’émotionnel ou l’instinctif. On occupera les esprits avec ce qui est futile et ludique. Il est bon, dans un bavardage et une musique incessante, d’empêcher l’esprit de penser.

On mettra la sexualité au premier rang des intérêts humains. Comme tranquillisant social, il n’y a rien de mieux. En général, on fera en sorte de bannir le sérieux de l’existence, de tourner en dérision tout ce qui a une valeur élevée, d’entretenir une constante apologie de la légèreté ; de sorte que l’euphorie de la publicité devienne le standard du bonheur humain et le modèle de la liberté.

Le conditionnement produira ainsi de lui-même une telle intégration, que la seule peur – qu’il faudra entretenir – sera celle d’être exclus du système et donc de ne plus pouvoir accéder aux conditions nécessaires au bonheur. L’homme de masse, ainsi produit, doit être traité comme ce qu’il est : un veau, et il doit être surveillé comme doit l’être un troupeau. Tout ce qui permet d’endormir sa lucidité est bon socialement, ce qui menacerait de l’éveiller doit être ridiculisé, étouffé, combattu.

Toute doctrine mettant en cause le système doit d’abord être désignée comme subversive et terroriste et ceux qui la soutienne devront ensuite être traités comme tels. On observe cependant, qu’il est très facile de corrompre un individu subversif : il suffit de lui proposer de l’argent et du pouvoir ».

Extrait du Meilleur des mondes, d’Aldous Huxley. (1932)

Le déclin du monde moderne

Démocratisation2

Il serait bien trop long de faire le bilan général de la société actuelle dans ce qu’elle a de dégénérescente. Nul besoin d’être un grand penseur ou un observateur chevronné pour comprendre que notre société va de plus en plus mal. Allumez juste votre téléviseur et regardez une émission de téléréalité. Un genre de « divertissement » spécialisé dans la mise en valeur des plus médiocres. Le matérialisme et l’individualisme forgent désormais notre quotidien. Rien ne se fait sans ces deux fléaux dont les conséquences sont à tous les niveaux. Nos hommes politiques n’inspirent plus la confiance depuis bien longtemps aux yeux des français. Bref ! Sans chercher à rentrer dans les détails, une période de crise générale s’est amorcée depuis quelques années déjà, et l’avenir n’est pas vraiment prometteur…
Charles de Montalembert disait : « Les longs souvenirs font les grands peuples. La mémoire du passé ne devient importune que lorsque la conscience du présent est honteuse. » Difficile aujourd’hui de ne pas considérer la conscience du présent comme honteuse.

On comprend dès lors parfaitement, la raison pour laquelle l’Education Nationale cherche à expurger au maximum les contenus glorieux dans ses livrets scolaire d’Histoire de France. Ou également, pour tous ceux qui ont encore quelques réminiscences scolaires, qui se souviennent de l’expression rendue célèbre par les révolutionnaires lors de la « nuit du 4 Août », la nuit dite de « l’abolition des privilèges » : « faisons table rase du passé » !!!! Et oui ! Faire table rase du passé, comme si, déjà à cette époque, ils avaient hontes des grandes périodes les ayant précédées…
Il est difficile de porter un bon jugement sur quelque-chose si on ne prend pas la peine de se référer à des exemples passés.

Une personne qui fait une course de vitesse seule sera toujours satisfaite de son score. Mais si cette personne fait une course avec une autre personne plus performante, alors elle se rendra compte qu’elle n’est pas la meilleure et prendra conscience du travail qu’il lui reste à faire pour se perfectionner.
C’est à peu près dans cette logique que nous allons mettre en évidence les défaillances de notre civilisation moderne en la comparant aux enseignements de l’histoire, forgés et transmis par nos ancêtres. Le but n’étant nullement de conclure qu’avant c’était mieux et qu’aujourd’hui ne vaut plus rien. Non ! Notre objectif est de puiser tout ce qu’il y a eu de grand et de positif dans l’évolution des grandes civilisations aux files des millénaires, en commençant par la nôtre : La civilisation française. Cette pratique comparative est couramment désignée comme un « regard empirique ». Et c’est avec ce genre de comparaison que l’on pourra juger plus sereinement notre civilisation présente, et mettre en relief ses défaillances.

couvasc27Comme cette année 2014 est l’année du centenaire de la Première Guerre Mondiale et des 800 ans de la bataille de Bouvines, nous allons commencer par un regard empirique sur la guerre.
La guerre de 14 fut particulièrement atroce et coûta la vie à près d’un million et demi de français. Au Moyen Âge, une guerre comme la Guerre de 14 aurait été parfaitement impossible. Et ce pour plusieurs raisons. La première, qui est la plus évidente, étant la technologie. Les mitrailleuses, les chars d’assaut, les avions, les grenades, les obus etc, n’existaient pas au Moyen Âge. Faire la guerre à cette époque-là, c’était un art et un honneur. Le corps à corps, si possible à l’épée, était de rigueur et une éthique de noblesse. Leurs tenues n’étaient pas camouflées, il fallait au contraire se faire remarquer par des actions d’éclats, avec des couleurs vives arborant les armes des diverses familles présentes. Jamais un chevalier au Moyen âge n’aurait accepté les 1/10ème de notre technologie actuelle tant elle lui paraîtrait honteux comme pratique de combat.
Tuer un homme au fusil à lunette à distance, atomiser une ville entière en appuyant sur un simple bouton ou mitrailler des centaines d’homme en appuyant une seule fois sur une gâchette planqué dans un bunker, pour un chevalier du XIIIème siècle cela aurait été le plus grand déshonneur et la honte absolue. Il faut dire qu’à cette époque, l’alliance entre la science et la guerre était quasi inexistante et il aurait été difficile qu’il en soit autrement lorsque l’on songe aux mœurs et aux règles qui régissaient les lois de la guerre à cette époque. Souvenons-nous les problèmes liés à la venue de l’arbalète sur le champ de bataille et les polémiques s’y rapportant…Aujourd’hui nous savons ce qu’il en est. L’éthique dans la guerre s’est dissipée au fil du temps depuis les théories révolutionnaires de la guerre totale, même si des survivances de chevalerie ont encore existés entre combattants lors de la deuxième guerre, notamment entre aviateurs (Douglas Bader, pierre Clostermann, mémoires…). Depuis les désastreuses expériences des conflits du XXème siècle, la science est au service de la guerre, nous voyons chaque jour, de plus en plus d’armes sophistiquées conçues pour la guerre d’usure et donc les massacres de masse. Les américains ont ouvert la voie avec Hiroshima et Nagasaki montrant un visage nouveau de la guerre, on massacre sans laisser aucune issue aux civils, femmes, hommes, enfants et vieillards, et ce dans le seul but d’économiser des soldats ! La science au service de la barbarie !
Voici un petit extrait de « Le matin des magiciens » de Louis Pauwels et Jacques Bergier ou il est question d’une mitrailleuse présentée à Louis XVI :
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La décadence en citations

Camisole

Florilège de citations :

« La théorie du genre, qui explique l’identité sexuelle des individus autant par le contexte socio-culturel que par la biologie, a pour vertu d’aborder la question des inadmissibles inégalités persistantes entre les hommes et les femmes ou encore de l’homosexualité, et de faire œuvre de pédagogie sur ces sujets. » Najat Vallaud Belkacem, interview accordée à 20 minutes, 31 août 2011

« La théorie du genre n’existe pas. » Najat Vallaud Belkacem, février 2014

« Oui le genre cela existe, et nous allons l’enseigner dans les écoles. » Laura Slimani, présidente des jeunes socialistes, 1 février 2014

« Ce texte sort la famille du fantasme papa, maman, enfant » Michelle Meunier (PS) Sénat 4 avril 2013, lors des débats sur la loi « mariage pour tous »

« Ce qui est cause, c’est l’hétérosexualité en tant que norme. Il nous faut essayer de penser un monde où l’hétérosexualité ne serait pas normale. » Eric Fassin, sociologue, promoteur de la théorie du genre en France, professeur à l’Ecole Normale Supérieure.

« Les enfants n’appartiennent pas à leurs parents. » Laurence Rossignol, sénatrice PS, 5 avril 2013, en direct sur France 2, émission Ce soir ou jamais.
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Similitudes entre la décadence de l’Empire romain et la décadence moderne

Jeux du cirque

Extraits du livre de Ferdinand Lot, La fin du monde antique et le début du moyen âge :

P188. Inoccupée ou presque, cette population romaine pouvait être dangereuse, travaillée par des intrigants. La distraire est une nécessité primordiale : aussi, avec les distributions gratuites, les « jeux » constituent un des services publics les plus importants de l’État. Le nombre de jours fériés ne cesse de s’accroître. Il est porté de 65 sous la République, à 135 sous Marc-Aurèle, puis à 175 jours. A partir de cette époque, on peut dire que la population passe sa vie au théâtre, à l’amphithéâtre, au cirque. Au Ve siècle, plus tard encore, c’est au cirque, à l’amphithéâtre, que les Barbares surprennent la population (Trèves, Antioche). Pour se la concilier, les rois ennemis feront célébrer les jeux ; ils se continueront sous les Goths.
Quelques souverains (Marc-Aurèle, Julien) eurent, dit-on, l’idée de les abolir. Projet tout à fait chimérique. Toutes les tentatives pour réduire leur nombre ou leur importance échouèrent. L’empereur est tenu d’y assister et de ne point faire le dégoûté. Autrement, la populace témoigne son mécontentement. C’est pour gagner la popularité que Commode descend dans l’arène.

P189. Les jeux, par leur multiplication, entretenaient la population des villes et même celle des campagnes, car les théâtres et amphithéâtres sont pour le pagus (campagne) et non uniquement pour la ville, dans une fainéantise incurable. Mais leur pire malfaisance venait peut-être de leur nature. Ils provoquaient et développaient le goût de la cruauté et de la luxure. Les exhibitions d’animaux et de peuples exotiques étaient relativement innocentes ; elles tenaient la place de nos jardins exotiques. Mais le peuple se délectait surtout aux combats sanglants, non seulement de bêtes contre bêtes, mais d’hommes contre hommes (gladiateurs), ou d’hommes contre bêtes. On y employait des condamnés de droit commun, des prisonniers barbares. Faute de condamnés, la populace réclamait qu’on saisît les chrétiens pour les livrer aux bêtes et les magistrats obéissaient en tremblant. Les panégyristes célèbrent comme un haut fait que Constantin, ayant capturé des chefs francs, les jette aux bêtes pour amuser le peuple de Trêves. Au théâtre même, le public n’est pas content si, dans la représentation, la fiction ne fait pas place à la réalité sanglante. Il ne supporte la tragédie d’Hercule au Mont Oeta que si, à la fin, le héros est réellement brûlé. Le mime Laureolus est mis en croix, non pour rire, mais effectivement. Aux jeux sanglants succèdent les pantomimes obscènes. Il s’y joint les fêtes orgiaques de la Maiuma, au mois de mai, fêtes qu’un empereur romain essaya vainement de supprimer.
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Les portiques de l’injustice fiscale en Bretagne

contre l'écotaxe

Les cafés rennais résonnaient dimanche et encore ce lundi matin des échos de la colère des agriculteurs bretons et de la bataille autour du portique de Pont-de-Buis destiné au prélèvement automatique de la fameuse écotaxe : les télévisions d’information passaient en boucle les mêmes images des fumées, des bonnets rouges défiant les gardes casqués ou des manifestants blessés, à terre… Et cela discutait sec en lisant « Le journal du Dimanche » ou « Ouest-France-dimanche » qui faisaient chacun leur couverture sur « Les révoltés de l’écotaxe » ou « Vent de fronde en Bretagne ». Sur le comptoir d’un bistrot, comme une sorte d’intersigne, il y avait aussi le numéro « hors-série histoire » du magazine « Bretons » qui titrait, insolemment, « La Bretagne contre la Révolution ? », un chouan montant la garde en couverture…

Ce qui a mis le feu aux poudres en Bretagne, c’est cette taxe supplémentaire qui doit entrer en application au 1er janvier prochain, au moment même où la Bretagne affronte une de ses plus graves crises de l’emploi, entre les licenciements dans l’industrie automobile (usine PSA de Rennes-La-Janais), dans celle des télécommunications (Alcatel-Lucent, là encore à Rennes mais aussi à Lannion), et, surtout, dans ce qui constitue encore l’un des principaux réservoirs de métiers et d’emplois de la province, le secteur agroalimentaire, avec la fermeture de nombreux abattoirs et d’entreprises de transformation de la viande et du poisson, en particulier dans le Finistère, là où la tension sociale est désormais la plus palpable et la plus explosive comme les jours derniers l’ont bien montré.
Cette écotaxe est donc bien mal venue : ce n’est ni le moment ni le lieu, si l’on peut dire, de l’appliquer, alors que la Bretagne subit de plein fouet les effets délétères d’une mondialisation qui respecte si peu (voire pas du tout…) les règles d’équité économique, de justice sociale et de souci environnemental ! Quelques exemples de cette folle et terrible mondialisation sans freins ni entraves : la concurrence déloyale des abattoirs allemands qui exploitent une population d’ouvriers misérables venus de l’Europe orientale et centrale, certains d’entre eux étant payés moins de 400 euros mensuels (!), et cela dans la première puissance économique de l’Union européenne, au cœur de celle-ci, sans que cela émeuve beaucoup la Commission européenne ; les multiples violations par les grandes multinationales de l’agroalimentaire des milieux naturels (destruction des forêts brésilienne ou africaine pour produire de l’huile de palme ou des agrocarburants, saccage des littoraux ou des fonds marins pour en tirer à moindre frais le maximum de ressources monnayables, etc.) et l’indifférence totale de celles-ci pour le bien-être animal ou la diversité des espèces végétales, etc.
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Hommage à nos grands hommes politiques…

Aux fumiers d’la première heure
Qui font la loi comme elle leu plaît
Qui bourrent le mou de l’électeur
Pour s’poser l’cul dans un palais

Puisque ces gens n’s’emmerdent plus
A faire VIP pour pointer
Crois-moi s’ils se sont bougé l’cul
C’est qu’y’avait d’quoi flipper

Vous m’faites plus gerber que rire
Grands ripoux d’la nation
Les deux pieds d’dans pour en sortir
Vous avez mis l’pacson.

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Les raisons d’un échec, les moyens d’une victoire

Rassemblement la manif pour tous

L’homme de droite est content : il a eu «son mai 68 ». Au-delà de la position réactive d’une répétition en miroir et du contentement de soi, qu’en est-il aujourd’hui ?
On a souhaité l’abrogation de la loi Taubira. On a mis plus d’un million de Français dans la rue, par trois fois. Quand ces Français ont gagné les Champs-Élysées, on les a retenus, on les a sagement renvoyés chez eux. Certains ont fait preuve de courage, se sont retrouvés en garde à vue, n’ont rien lâché. On a rationalisé a posteriori, on a parlé de transgression non violente. En ce début d’octobre, il est temps de dresser un bilan.

Celui-ci est clair : c’est un échec. Un échec, car la loi Taubira n’a pas été abrogée. Un échec, car le gouvernement a refusé d’entendre une partie non négligeable du peuple. Le pouvoir avait pourtant reculé lors de l’affaire du CPE ; qu’a-t-il manqué ici ? Nous avons voulu la fin, mais non les moyens.
De bonnes choses ont eu lieu : une prise de conscience ; des rapprochements féconds entre une jeunesse catholique conservatrice et une frange plus révolutionnaire ; un élargissement du discours dont le Printemps français et les Veilleurs ont été les fers de lance.

Après la radicalisation du discours vient la question des moyens. On a voulu se représenter l’inaction de la France bien élevée lors du 26 mai comme une leçon de sagesse : notre non-violence serait écoutée, elle permettrait l’enracinement du mouvement dans la durée, gagnerait l’opinion. Mais des activités de lobbying ou des listes aux municipales ne sont pas un moyen adéquat pour obtenir l’abrogation de la loi Taubira qui, déjà pour une partie non négligeable de l’opinion, est admise comme un état de fait. La guerre d’usure n’est pas une solution, car plus le temps passe, plus une loi est acceptée, et l’usure gagne souvent les troupes qui trouvent vite un autre cheval de bataille ; elle doit faire place à une guerre de mouvement.

Certains parlent de gramscisme de « droite » : cela supposerait, pour être un bon gramscisme, d’investir tous les lieux de pouvoir culturels : médias, associations, écoles, universités…
Il faut bien voir trois choses. Dans le gramscisme, la guerre de position idéologique et culturelle est une solution de deuxième ordre quand la guerre de mouvement a échoué. La guerre de mouvement, pour ce qui nous concerne, n’a même pas été tentée : à peine commencée le 24 mars, elle a vite avorté. (Faut-il préciser que s’agiter, crier et lancer des fumigènes ne constitue pas une transgression violente réelle ?)

La guerre de position idéologique envisagée par le gramscisme est employée par l’extrême gauche, à haute intensité, depuis près de cinquante ans. Son objectif était de sortir de la société de marché capitaliste. A-t-elle réussi ?
La guerre d’usure idéologique, quand la guerre de mouvement a échoué, est un bon moyen pour instaurer un mouvement social de fond. Est-ce un bon moyen pour réclamer la pure et simple abrogation d’une loi ? Veut-on obtenir l’abrogation dans trente ans ?

Le CPE fut retiré parce que la population tenait la rue, souvent de façon violente. La France bien élevée a échoué parce qu’elle est bien élevée. La transgression non violente, la transmission d’un discours, de Péguy et Bernanos à Debord et Michéa, ont joué leur rôle. Vient aujourd’hui le temps de l’autocritique et de l’adoption de moyens nouveaux, non pas simplement en vue de l’abrogation de la loi Taubira, mais d’une certaine conception de la civilisation. En sommes-nous capables ?

« Nous avons plus de force que de volonté ; et c’est souvent pour nous excuser à nous-mêmes que nous nous imaginons que les choses sont impossibles. »

Romain Lasserre
http://www.bvoltaire.fr/

Toute Nation a le gouvernement qu’elle mérite

Hollande coin pageTirée des correspondances diplomatiques de l’écrivain Joseph de Maistre, cette pensée peut paraître quelque peu déroutante au premier abord. Nombre de royalistes la délaisse, n’osant s’en approcher de peur d’y découvrir quelque vérité dérangeante, quelque leçon qui laisserait un arrière-goût désagréable de rappel à l’ordre… Pourtant, en prenant la peine de s’y intéresser de plus près, cette maxime apparaît comme un repère dans notre lutte royaliste, et bien plus encore : elle nous guide dans notre engagement comme un phare pour les navires perdus.
Car de cette maxime découle une évidence ignorée de bien des royalistes : le rétablissement de la monarchie en France n’est pas le précurseur, mais bien l’aboutissement d’une longue lutte contre la pourriture morale de notre Nation. Joseph de Maistre avait compris que le Roi de France ne remonterait sur le trône qu’au moment où une Nation unie et forte l’y appellerait. Pas avant.

Et c’est bien là que le bât blesse ! Car la France n’est plus que l’ombre de ce qu’elle a été… Rongée par l’hédonisme et l’individualisme républicains, pourrie par l’arrivisme et l’égoïsme, pétrie de dogmes odieux et pervertie par un grand nombre d’ idéologies nauséabondes, notre Nation souffre et semble parfois proche d’une extinction prématurée… Cette vision, volontairement pessimiste, doit nous rappeler combien notre combat peut être rude et difficile : nous ne luttons pas contre des personnes, mais bien contre un système pervers, contre la décrépitude de notre Nation entamée il y a plus de 220 ans !

En premier lieu, à l’arrivisme et l’égoïsme républicains, les royalistes doivent opposer l’humilité et la charité. Cicéron écrivait dans son ouvrage De officcis que « le désir de gloire arrache la liberté d’âme vers laquelle doit tendre tous les efforts des hommes magnanimes». Et ce à quoi Saint Thomas d’Aquin ajouta « que le propre d’une âme vertueuse est de mépriser la gloire pour le maintien de la justice »… On ne peut espérer rétablir des valeurs morales et sociales si l’on ne les applique même pas à notre personne ! La haine, l’aigreur et la violence n’ont pas leur place dans notre combat…

En second lieu, à la division et l’individualisme républicains, les royalistes doivent opposer leur unité. Or, aujourd’hui, nombre de royalistes se complaisent dans des querelles stériles, dans des luttes haineuses et gratuites qui n’ont d’autres conséquences que d’affaiblir le peu de force qui reste du royalisme aujourd’hui. Saint Thomas d’Aquin disait « qu’une force est d’autant plus efficace qu’elle est unie »… Cette absence totale d’unité explique à elle seule les inéluctables désastres que subissent les trop rares initiatives royalistes.
Il faut comprendre que la chute de la France vient principalement de l’éclatement des individus, de l’isolement de ces derniers face aux difficultés quotidiennes. La structure familiale, véritable clé de voûte de la Nation, explose sous les coups de butoirs de l’individualisme républicain. Alexis de Tocqueville écrivait dans son ouvrage De la Démocratie en Amérique : « Tant qu’a duré l’esprit de famille, l’homme qui luttait contre la tyrannie n’était jamais seul, il trouvait autour de lui des clients, des amis héréditaires, des proches. […] Mais quand les patrimoines se divisent, où placer l’esprit de famille ? »

Aujourd’hui la république cultive cette culture de mort, persévère dans sa macabre quête de destruction de la famille. Implicite et indicible, cette volonté d’annihilation n’en est que plus perverse et odieuse. Royalistes, notre combat passe d’abord et avant tout dans la préservation de ce cadre familial, qui selon Tönnies, représente l’unité insécable de toute Nation, le pilier sur lequel repose toute l’unité d’un pays.
Royalistes, cette maxime de Joseph de Maistre doit nous rappeler que l’unité et la vertu doivent être les piliers de notre engagement et de notre combat. Royalistes, cherchons d’abord à ébranler ces dogmes individualistes et hédonistes, à détruire cette pourriture morale qui mène inexorablement la France vers les abîmes de l’histoire, à redonner à notre Nation son unité et des repères sociaux et moraux. L’avènement du Roi n’en sera que la suite logique et grandiose !
« Le Bien et le Salut d’une multitude réside dans le maintien de son unité » Saint Thomas

Augustin Debacker

La république contre le Catholicisme

Eglise bruléeLes lois récentes antisociales, antifamiliales et la répression policière que la République a toujours su employer à l’encontre des catholiques depuis la Révolution devraient faire réfléchir les 80% de chrétiens vivant en France. Il est temps pour les catholiques de comprendre et d’ouvrir les yeux sur le caractère intrinsèquement anticatholique de la république… Bref de voir, que depuis la destruction de la Monarchie, il ne s’est pas passé un instant sans que la République ne détruise le catholicisme en France. Il est temps de comprendre que pour un chrétien, la survie de la foi, comme de la famille et des valeurs de la civilisation, passe par le renversement de ce système antisocial, dont la religion nommée « laïcisme » est l’arme de guerre. Aujourd’hui, cela va plus loin car les récentes lois réclamées par des lobbies faisant suite aux lois qui, depuis des années détruisent la famille, déshumanisent la société pour le confort de quelques-uns et la satisfaction d’un pouvoir décadent se vautrant dans la luxure. Tout cela, sans tenir aucun compte des besoins que la nature impose aux plus petits et plus faibles des siens : les enfants. Au-delà du catholicisme et nombreux sont ceux qui l’on comprit dans les autres religions, comme chez les non-croyants, c’est la destruction des valeurs, un antihumanisme qui se met en place. Un vaste programme de dénaturalisation de la société est en marche avec sur le terrain économique les délocalisations et les lois antisociales et sur le domaine de la vie par les lois antifamiliales et la banalisation des naissances en vendant les ventres des femmes… Il n’y a pas d’entente possible entre chrétien et république en France. Seule la bêtise maintient certains dans une utopique concertation, celle des « idiots utiles » cher à Lénine.

La Révolution de 1789, faisant suite au travail de sape entrepris depuis la Renaissance par des écrivains, des penseurs et des «philosophes » (Lumières ?), afin de détruire le catholicisme, rempart contre l’éclosion du capitalisme, détruisit les protections sociales ouvrières (corporations) afin d’asseoir le pouvoir de l’argent et de l’usure. Les « sociétés de pensée » comprirent que pour permettre à l’argent de dominer, il fallait à la différence de l’Angleterre, supprimer le Roi, garant des libertés populaires et protecteur social de son peuple. (En Angleterre le roi se lia aux Lords contre le peuple !) C’est cela que le peuple ignore, la Révolution fut faite pour asseoir le pouvoir des puissances d’argent, bref d’un « ordre » antisocial, au nom d’une idéologie prônant de fausses valeurs (liberté, égalité…) afin d’entraîner le peuple vers une nouvelle forme d’esclavage que le XIXe siècle accouchera…
Pour le règne du capitalisme en France, les conditions essentielles étaient de détruire le catholicisme et cela continu aujourd’hui, comme de renverser la Monarchie n’acceptant pas la soumission de son peuple à une idéologie antihumaine mercantile. Bref pour un catholique, le seul régime humaniste reste celui de la monarchie. Comme le disait Thierry Maulnier, la Monarchie est peut-être la dernière chance de la liberté. Il était visionnaire car aujourd’hui, quelques dizaines d’années après, nous savons que le roi est surement la dernière chance de la civilisation !

Frédéric Winkler

L’affaire Cahuzac

De Cahuzac à Cazeneuve : le budget de la France prisonnier de l’Union européenne ? :
cahuzacdanton

La démission de Jérôme Cahuzac de son poste de ministre du budget est un coup dur pour un gouvernement déjà fragilisé par une situation économique de plus en plus ingérable et une crise sociale en passe d’engendrer de multiples colères sociales dont on peut craindre, si le politique n’y apporte pas de justes réponses, les formes et les effets. C’est aussi un coup sévère porté à la crédibilité d’une République qui, si elle n’a pas inscrit le mot vertu sur ses frontons, se vante d’en être la meilleure illustration, même si l’histoire, cruelle, nous rappelle que ce régime est né sous l’égide d’un Danton, le plus corrompu des hommes de son temps (ce qui n’enlève rien, d’ailleurs, à ses autres défauts et à ses quelques qualités…) ! Il flotte dans l’air l’odeur âcre des fins de régime, des pneus brûlés et des œufs pourris… Pourtant, le régime tiendra, faute (pour l’heure) d’une alternative crédible même si elle est de plus en plus urgemment nécessaire, et le pays devra se contenter, aux prochaines élections, d’une alternance habituelle et de l’irrémédiable (mais toujours limitée par les garde-fous de la démocratie parlementaire…) montée de « populismes » divers et variés, et d’une abstention de plus en plus banale et banalisée : quelle tristesse de voir ainsi la République s’en tirer à si bon compte quand elle mériterait le pilori et le rejet, et de voir aussi ce qui devrait être, la Monarchie, encore trop timide dans l’esprit de nos concitoyens pour pouvoir s’imposer au monde politique et dans les institutions !

Néanmoins, n’accablons pas M. Cahuzac qui, tout de même, n’est ni Stavisky ni Fouquet, et qui paye, déjà, son insouciance mêlée d’une arrogance que certains prenaient pour de la fermeté : je ne suis pas de ceux qui déchireront le cadavre d’un homme à terre, et je m’en remets à la Justice pour dire, en son temps, ce qu’il en est des accusations qui ont mises à bas un ministre du budget qui n’était sans doute pas le pire de ceux qui se sont succédé à ce poste ces dernières décennies. Mais il est tout à fait symbolique que cet homme soit tombé au nom même des principes et des politiques de lutte contre la fraude fiscale, lutte qu’il revendiquait et assumait au gré des tribunes de la République et des médias nationaux.

En sacrifiant son ministre du budget de façon presque expéditive, M. Hollande a montré qu’il ne souhaitait pas voir cette affaire empoisonner son quinquennat et refaire l’erreur d’un Sarkozy traînant trop longtemps le « boulet Woerth » à sa jambe : la présomption d’innocence, si elle est un élément à ne pas méconnaître, n’enlève rien à la force dévastatrice du soupçon, particulièrement en démocratie d’opinion soumise au siège permanent des médias et de leurs instruments de torture…
Mais le remplacement du ministre déchu est aussi révélateur des réalités institutionnelles d’aujourd’hui qui placent, depuis cette année, notre propre budget sous le contrôle tatillon de l’Union européenne : c’est M. Bernard Cazeneuve, jusque-là ministre délégué aux affaires européennes, qui prend en main le Budget, et cette nomination en dit plus long que tous les discours sur le piège dans lequel s’est enfermé notre pays en ratifiant le fameux traité instituant le Mécanisme européen de stabilité (souvent appelé le « traité Merkozy »), véritable carcan économique qui empêche, en fait, toute politique nationale qui n’irait pas dans le sens d’une réduction des déficits publics quel qu’en soit le coût social ou environnemental pour le pays comme pour sa population… N’oublions pas, d’ailleurs, que le Parlement européen a voté, la semaine dernière (le 12 mars), une directive contraignante qui oblige les Etats de la zone euro à soumettre leur budget national au contrôle et à l’approbation de la Commission européenne avant même qu’il soit discuté à l’Assemblée nationale, dans le cas de la France : autant dire que les parlements nationaux, et notre assemblée nationale, n’ont plus, dans ce cas, de rôle effectif dans la construction et l’acceptation du budget de la nation, ce qui, pourtant, restait jusqu’à ce jour dans notre démocratie parlementaire de nation souveraine, l’une de leurs principales prérogatives… La Commission pourra même demander aux députés ou aux ministres de modifier telle ou telle mesure du projet de budget avant le vote parlementaire qui, en somme, se fera de façon beaucoup plus contrainte par l’Union européenne qu’auparavant !

On comprend mieux pourquoi le choix d’un bon connaisseur des pratiques européennes comme M. Cazeneuve est le meilleur moyen d’amadouer ou d’endormir des parlementaires français jadis jaloux de leurs prérogatives et destinés, désormais, à « paraître » plus qu’à décider concrètement ; mais le nouveau ministre ne sera-t-il pas aussi, de par sa connaissance des mécanismes de l’Union européenne, en mesure, éventuellement, de mieux défendre le budget national des empiètements de la Commission européenne ? Sera-t-il à la hauteur des enjeux et saura-t-il préserver, en ce domaine, l’indépendance française déjà bien diminuée ? Je n’ose faire de pronostics mais, au regard de l’histoire récente de la République face à l’Europe, je crois avoir quelques bonnes et tristes raisons d’en douter…

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