République et démocratie

La république contre la langue française

reconquête de notre langue

Si la préservation de la langue prend une véritable importance fondamentale dans la dialectique nationaliste fichtéenne, elle se trouve largement atténuée dans les rhétoriques françaises, notamment celle de Renan. Et pour cause : la langue française fit une apparition bien plus tardive que la langue allemande, et il fallut attendre l’Ordonnance de Villers-Cotterêts de François I° (1539) pour voir apparaître une véritable langue nationale, complétant administrativement les langues régionales afin d’améliorer les transferts de connaissances dans tout le pays.
Ces langues régionales furent rapidement remises en cause par les révolutionnaires de 1792 qui, loin d’y voir l’expression des particularités locales, y virent plutôt un obstacle à la diffusion (propagande) des idées révolutionnaires. Ainsi, pour s’opposer aux patois et idiomes féodaux, le décret du 2 Thermidor An II posa la langue française comme seule langue de toute l’administration, faisant entrevoir les prémices de la lutte républicaine contre les langues régionales. Lois Ferry en tête, les langues locales furent combattues et, hormis quelques rares exceptions (breton, catalan entre autres) bien peu subsistent encore réellement aujourd’hui.

Cette décrépitude des langues régionales, voulue et mise en œuvre par le jacobinisme républicain, a dramatiquement fragilisé l’unité de nos « républiques locales », comme le disait Maurras. Et aujourd’hui, l’unicité de la langue française et l’absence totale d’alternatives locales rendent encore plus dramatique l’actuelle déliquescence de notre langue nationale. Car si la langue de Molière était encore protégée par certaines lois, comme la Loi Toubon de 1992, les gouvernants socialistes semblent bien décidés à ébranler cette unicité française par pure anglophilie, laissant anglicismes et assimilés se répandre dans le quotidien français comme chienlit au printemps.
La dernière lubie en date, et non la moindre, reste la Loi Fioraso, adoptée le Mardi 28 Mai de cette année, qui prévoit des cursus universitaires complets dans la langue de Shakespeare, en sus bien sûr d’un renforcement de l’enseignement de la langue anglaise dans les milieux scolaires… alors que le niveau de maîtrise de français ne cesse de baisser. Ainsi, les multiples enquêtes PISA de l’OCDE montrent les lacunes grandissantes des jeunes français dans l’appréhension de la langue française. De 1997 à 2007, la proportion d’élèves en difficulté de lecture à l’entrée de la sixième est passée de 14,7 à 19%, dégradation surtout constatée dans les domaines du vocabulaire et de l’orthographe.

La république, en délaissant progressivement, mais sûrement, l’apprentissage de la langue française pour lui préférer la langue anglaise, s’élève contre l’un des plus importants piliers restants de notre Nation, son socle linguistique. Dans son maître-ouvrage, Communauté et Société (1887), Ferdinand Tönnies met sur un même plan la communauté et langue maternelle :
« La communauté linguistique est une matrice qui donne du sens au monde. »
Ainsi, au sein des communautés locales de l’Ancien Régime, l’utilisation d’une même langue assurait l’unité au sein des Provinces, perpétuant des cultures et traditions locales par la voie linguistique. Même au sein d’une société individualiste moderne, la cohésion nationale arrivait à persister grâce à la perpétuation de la langue française.
Aujourd’hui déjà, certaines catégories de métiers français ont préféré adopter un « franglais » aberrant à la langue nationale, et quelques mots anglais ont d’ores et déjà trouvé une nouvelle place dans les dictionnaires français. Ainsi, en 2013, c’est le mot « low-cost » qui est venu grossir les rangs des mots anglais contenus dans le Petit Robert…
Pourtant, pour pouvoir sereinement affronter l’avenir, la France a besoin d’unité, d’une réelle restauration nationale et n’y arrivera qu’en protégeant sa langue nationale, mais également en se battant pour une véritable résurgence de ses racines locales, de ses cultures et traditions provinciales autour du principe royal qui, seul, pourra renouer avec la France éternelle.

« Autant dire que nous ne savons plus notre langue et qu’à force d’apprendre celle des autres peuples, nous avons laissé la nôtre vieillir et se dessécher. »
Rémy de Gourmont

Augustin Debacker

L’éternel jeu du chat et de la souris

(Article paru à l’origine dans l’Action Sociale Corporative n°23)

Chat et souris« C’est l’histoire d’un lieu nommé « Le pays des Souris ». Le pays des Souris était un lieu où vivaient et jouaient tous les petits rats, où ils naissaient et mouraient. Ils vivaient de la même manière que vous et moi. Ils avaient même un parlement et tous les 4 ans ils avaient une élection. Ils se rendaient aux urnes et votaient. Certains se faisaient même conduire en chariot, un avantage qu’ils n’obtenaient que tous les 4 ans, pour être exact. Comme vous et moi. Et à chaque élection, tous les petits rats prirent l’habitude d’aller aux urnes et d’élire un gouvernement. Un gouvernement constitué d’énormes et gros chats noirs. Maintenant, si vous pensez que c’est étrange que les souris élisent un gouvernement de chats, observez l’histoire du Canada durant les 90 dernières années et vous verrez qu’eux ne sont pas plus stupides que nous. Je n’ai rien contre les chats noirs. Ils étaient de bons compagnons. Ils conduisaient leur gouvernement avec dignité. Ils promulguaient de bonnes lois.

C’est à dire… des lois qui étaient bonnes pour les chats. Mais ces lois qui étaient bonnes pour les chats, n’étaient pas bonnes pour les souris. Une de ces lois disaient que l’entrée de la souricière devait être suffisamment grande pour qu’un chat puisse mettre sa main à l’intérieur. Une autre loi disait que les souris ne pouvaient se mouvoir qu’à certaines vitesses afin que les chats trouvent à manger sans trop d’effort physique.
Toutes ces lois étaient bonnes pour les chats, mais elles étaient dures pour les souris. Et lorsque les souris les trouvèrent de plus en plus difficiles, quand les souris ne purent plus les supporter, elles décidèrent qu’il y avait quelque chose à faire. Alors elles se rendirent en masse aux urnes. Elles votèrent contre les chats noirs. Et élurent des chats blancs. Les chats blancs firent une campagne géniale. Ils dirent : « Le pays des Souris nécessite plus d’avenir ». Ils dirent : « Le problème avec le pays des Souris ce sont les entrées rondes de la souricière. Si vous nous élisez, nous créerons des entrées carrées. »

Et c’est ce qu’ils firent. Et les entrées carrées furent deux fois plus grandes que les rondes. Et ainsi les chats purent y mettre les deux pattes. Et la vie devint plus dure que jamais. Et quand elles ne purent supporter plus, ils votèrent contre les chats blancs et élurent les chats noirs de nouveau. Pour plus tard revenir aux chats blancs… et de nouveau les noirs. Elles essayèrent même avec des chats moitié blancs, moitié noirs et appelèrent ça : coalition. Elles essayèrent même un gouvernement fait de chats tachetés. C’étaient des chats qui essayaient de parler comme des souris, mais qui mangeaient comme des chats. Vous voyez mes amis, le problème n’était pas la couleur des chats. Le problème est qu’ils étaient des CHATS. Et comme ils étaient des chats, naturellement, ils avaient des intérêts de chats et non de souris. Puis arriva de très loin une petite souris qui avait une idée. Mes amis, soyez attentifs à un humble compagnon qui a une idée. Elle dit aux autres souris ; « Regardez compagnons, pourquoi continuons-nous à élire un gouvernement constitué de chats ? Pourquoi n’élisons-nous pas un gouvernement constitué de souris ? » « Oohhh ! » dirent-ils. « C’est un communiste. »
Alors ils le mirent en prison. Mais j’aimerais vous rappeler que vous pouvez enfermer une souris ou un homme, mais vous ne pouvez enfermer une idée.»

Discours de Tommy Douglas en 1944 au Canada.

Tommy DOUGLAS – Thomas Clement (Tommy) Douglas, né le 20 octobre 1904 à Falkirk (Écosse) et décédé le 24 février 1986 au Canada, est un ancien premier ministre de la Saskatchewan (1944-1961). Il a dirigé le premier gouvernement socialiste en Amérique du Nord, et il était le premier chef fédéral du Nouveau Parti démocratique.

La république n’est pas une « gueuse » !

(Article paru à l’origine dans l’Action Sociale Corporative n°23)

marianne corrompueMort à la gueuse ! A bas la gueuse ! Sus à la gueuse ! Voilà les slogans que l’ont pouvait entendre jadis de la bouche des royalistes à l’époque des débuts du combat contre-révolutionnaire. Aujourd’hui encore, il n’est pas rare d’entendre ou de lire cette expression de « Gueuse » pour définir la république de la part de nombreux royalistes voulant rester fidèle à ce qui leur semble être encore une injure. Pourtant avec du recul, et en faisant le bilan de ces deux siècles de république, il est très difficile de voir à travers marianne, l’image d’une gueuse proprement dite ! Sachant d’autant plus, que dans l’esprit des gens, l’expression « gueuse » aurait plus tendance à définir la France pauvre en général. Ceux qui parlent de la « France d’en bas » si chère à Raffarin, sont forcément au dessus du peuple, bref une sorte d’élite : la fameuse France dite d’en haut !

Alors que paradoxalement, s’il fallait désigner un personnage qui soit représentatif du royalisme en général, depuis les Guerres de Vendée à aujourd’hui, il y a de forte chance pour que ce personnage soit un paysan, un fils du Peuple, et donc par définition péjorative : un gueux ! Car il ne faut pas se leurrer ! La grande majorité de ceux qui ont combattu la république depuis la révolution de 1789, étaient plus proche du gueux que du bourgeois ou du noble voire du richissime ! Les paysans Vendéens et Chouans qui constituaient la grande majorité des combattants pour Dieu et le Roi en 1793, étaient des gueux ! Ceux qui furent envoyés se faire massacrer durant les guerres Napoléoniennes, étaient eux aussi des gueux. La république qui engendra le libéralisme économique avec sa loi Le Chapelier de 1791, qui transforma l’ouvrier en esclave prolétaire avec les conditions déplorables du XIXème siècle, est-elle par définition véritablement une gueuse ? Les vignerons qui ont été fusillés dans le sud de la France en 1907, ainsi que les ouvriers à Draveil en 1908, sous l’oeil républicain de Georges Clémenceau, eux par contre étaient des gueux !
Sans oublier tous ces français envoyés au massacre durant la Grande Guerre, qui chargèrent devant les mitrailleuses allemande, avec une mort quasi certaine, eux aussi étaient des gueux, et c’est du sang versé de ces gueux que la république se forgea un triomphe ! Les Camelots du Roi, de la création de la fédération en 1908 à aujourd’hui ceux qui sont dans la lignée, eux aussi pour la grande majorité, sont des gueux !

Pourquoi qualifier encore aujourd’hui la république de «Gueuse», alors que du début jusqu’à la fin elle n’a eut de cesse de nous prouver le contraire ? On nous a enseigné qu’elle était un gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple ! L’histoire comme l’actualité d’aujourd’hui nous montre bien qu’elle est et qu’elle a toujours été qu’un gouvernement du fric, par le fric, pour le fric, bref contre le peuple ! S’il fut un temps, le besoin de qualifier la république de Gueuse, certainement pour la dissocier de la majesté de la monarchie, cela passait aisément. Aujourd’hui, pour des raisons aussi bien historiques que de communications, il serait plus logique de la qualifier de bourgeoise décadente !
Car c’est bien ce qu’elle est avant tout ! Karl Marx lui-même le reconnaissait lorsqu’il qualifiait la révolution comme étant le coup d’état bourgeois de 1789 ! La république c’est la bourgeoisie d’affaire voltairienne qui l’a voulu et l’a engendré ! Les sans-culottes qui n’étaient qu’une minorité à l’échelle du pays ont toujours été au service de cette bourgeoisie, consciemment ou inconsciemment. Les rapports de police montrant que ceux-ci maintes fois étaient payés pour l’agitation…
Une chose est certaine, ils n’ont jamais été représentatifs du peuple français dans sa plus grande majorité ! Ce qui explique le fait que la république se soit imposée par le feu et le sang.

Alors restons fidèle à l’expression : appelons un chat, un chat, et qualifions la république pour ce qu’elle est : la bourgeoise ou la décadente, voire les deux, mais certainement pas une Gueuse !

P-P Blancher

Une vision dangereuse de la démocratie

Voyez le texte intéressant que me fait parvenir un de mes correspondants sur la démocratie. Il est extrait du journal intime d’Henri-Frédéric Amiel, philosophe et écrivain genevois qui l’a écrit vers 1888 :

democratie_dictature« La démocratie existe ; c’est peine perdue de noter ses travers et ses ridicules. Tout régime a les siens, et ce régime est encore un moindre mal. La supposition dans ce régime, c’est que tout le monde aime la vérité, cherche les lumières et se rend aux bonnes raisons. Il faut agir dans cette hypothèse. Tout doit être plaidé auprès de public, de la foule, de la multitude. La victoire n’est pas à celui qui a le plus de sagesse, mais qui sait le mieux persuader. Manier adroitement les apparences, c’était l’art des Sophistes ; c’est toujours le talent de ceux qui réussissent en démocratie. « Le sophiste est supérieur aux autres, non pas qu’il possède plus de vérité (toute opinion est aussi vraie qu’une autre), mais parce qu’il sait l’art de gagner les hommes à son avis, à ce qu’il lui est utile de leur persuader. Les Athéniens l’ont dit franchement ; l’orateur populaire est le maître des illusions agréables ; il est le magicien qui joue avec les passions et jongle avec les principes ; sa force se mesure avec succès. »

https://soundcloud.com/user5994089/le-vrai-sens-du-pouvoir-au

Voici ci-dessous mes observations sur ce texte :

« J’ai relu avec intérêt ce texte d’Amiel sur la démocratie. Vers 1888, quand il a été écrit, on partait de l’hypothèse de départ, nullement absurde à l’époque (on était en plein euphorie du progrès) que chacun recherchait au fond le bien et la vérité. D’où l’idée d’Amiel que si l’on y parvient au moyen de la persuasion et de la séduction, le but sera finalement atteint. C’était une gageure. Nietzsche en avait d’ailleurs montré par avance la vanité et la folie. Joseph de Maistre aussi avant lui et Maurras après lui, même si tout les oppose…
Plus d’un siècle plus tard, on peut vérifier que ce pari dangereux a été perdu. Ce n’était qu’une illusion et elle a eu des conséquences tragiques (les guerres et les révolutions du XXeme siècle). Bien mieux, elle risque d’en avoir de plus tragique encore à très brève échéance. Il faut maintenant se rendre à la raison et reconnaître qu’il y a eu au départ une fausse route, une erreur d’analyse gravissime de notre civilisation. Les hommes ne cherchent en général ni le bien, ni la vérité. Et la séduction se place naturellement du coté de l’erreur. Cette recherche du bien et de la vérité ne peut être que le fruit d’une organisation sociale rodée et équilibrée, consolidée par le passé et la tradition comme en Suisse. C’est une exception dans l’histoire, elle n’est aucunement naturelle. Dès lors, la démocratie risque fort de déboucher chez nous sur la tyrannie, l’oppression, les effusions de sang, les spoliations et la destruction finale de la civilisation. Je ne sais pas si il est encore temps d’enrayer la marche fatale vers l’abîme, mais tout ce que l’on peut se dire c’est que si l’on s’y mettait tout de suite, on pourrait peut-être encore corriger l’erreur de cap. Mais il faudrait s’y mettre tout de suite… »

Olivier Tournafond

Oui à la distinction de l’Eglise et de l’Etat. Non à leur séparation !

Séparation Eglise et Etat2La distinction de l’Eglise et de l’Etat est juste car les deux institutions n’ont pas les mêmes missions. Il en est de même du pouvoir politique et de l’armée : la distinction est préférable à l’indistinction car les missions sont différentes.

Par contre, la séparation de l’Eglise et de l’Etat est une erreur majeure fondée sur l’hypocrisie. Y a-t-il une séparation juridique consacrée par une loi entre l’Etat et la Franc-maçonnerie ? Non, et pourtant beaucoup de ministres et de députés sont francs-maçons. Pire que tout, cette appartenance est secrète, ce qui n’est guère compatible avec la transparence exigée par la démocratie. La Franc-maçonnerie fonctionne comme un Eglise avec ses croyances et ses rites. On pourrait donc exiger une séparation de la Franc-maçonnerie et de l’Etat mais nous ne l’exigerons pas. Tout au plus, le secret maçonnique pourrait être levé, comme c’est le cas au Royaume-Uni pour des postes sensibles, comme ceux de ministres ou de magistrats. Les citoyens ont le droit de savoir qui exactement les dirigent ou les jugent.

La séparation de l’Eglise et de l’Etat n’est pas un dogme de la République : la preuve est qu’elle n’existe pas en Alsace et en Moselle. Elle date de 1905 : est-ce à dire que la République avant 1905 n’en était pas une ?

En réalité, la séparation de l’Eglise et de l’Etat a été conçue dans une perspective de dépérissement de la religion tenue pour inéluctable par l’idéologie officielle d’alors. La même année (1905), Lénine publiait un article sur le sujet et estimait que cette séparation tuerait à petit feu la religion en l’asphyxiant. La séparation est une persécution asphyxiante qui a pour but le dépérissement de la religion dans le corps social. Le mur de la séparation est mortifère. Il en est de même pour une langue. Un préfet me dit un jour que la République tolérait l’Alsacien, que l’on pouvait parler en privé. Mais elle l’interdisait dans la vie publique. Résultat : l’Alsacien est en train de disparaître.

La séparation, c’est l’emprisonnement : un prisonnier est séparé de la société en raison de son crime. Quel crime a commis l’Eglise ? Elle est considérée comme propageant une superstition qui empêche les hommes de faire usage de leur raison. Elle est considérée comme une menace pour la société, comme asociale. Son action charitable (écoles, hôpitaux, asiles, etc…) est considérée comme archaïque et doit être reprise par l’Etat.

Ainsi, l’un des barrages contre les excès de l’Etat s’effondre. On l’a bien vu avec les Etats totalitaires.
L’Eglise est un héritage historique et à ce titre, l’un des éléments essentiels de notre civilisation. De Gaulle citait le christianisme comme un élément essentiel de l’identité française au même titre que la langue française. On voit bien aujourd’hui que la laïcité a échoué à promouvoir la morale dans les jeunes générations. Les chiffres de la montée des crimes et des délits (de 1,5 millions en 1968 à 4,5 aujourd’hui) correspondent aux chiffres du déclin de la pratique religieuse. Le phénomène ne touche d’ailleurs pas que la France mais l’ensemble du monde occidental.

A l’heure où l’identité nationale est menacée par une immigration qui ne s’intègre guère à la Nation, il faut se demander s’il est intelligent de mutiler notre identité en la privant de sa dimension religieuse. Le christianisme n’est pas une religion de l’individu isolé et recherche la communion des âmes. Vouloir le séparer de la vie publique est le mutiler gravement dans son essence même. La France n’a rien à gagner à séparer la religion historique et majoritaire des Français de la vie publique de la Nation.

Certains diront : c’est arbitraire de vouloir enseigner la religion chrétienne à des enfants alors qu’ils ne peuvent juger de celle-ci comme des adultes. Le même argument pourrait être tenu contre la langue française : pourquoi imposer le Français aux enfants : s’ils pouvaient, ils préfèreraient peut-être parler l’Anglais. La langue relève du choix individuel comme le religieux. On voit l’absurdité pratique d’un tel raisonnement.

Un penseur laïc et agnostique Friedrich von Hayek, prix Nobel d’économie a écrit dans son livre « la prétention fatale ; les erreurs du socialisme » que le rôle civilisateur des religions a été déterminant dans la survie même des groupes qui les pratiquaient. En effet, écrit-il, la société de liberté repose sur la moralité. Or « les règles de la moralité ont été préservée contre le forte opposition des instincts, et plus récemment contre les assauts de la raison. Ici nous retrouvons le rôle de la religion ». (P 136 de l’édition anglaise : the Fatal Conceit, university of Chicago Press, 1988). L’utilitarisme rationnel ne fonde pas le comportement moral, bien au contraire. Dostoïevski fait dire à Rakitine, l’utilitariste des « Frères Karamazov », « les imbéciles sont là pour le profit des gens intelligents » : comment fonder une société viable sur un tel utilitarisme, qui est rationnel du point du vue du seul individu ? Hayek note que les religions qui ont survécu dans l’histoire défendaient la famille et la propriété privée. Les règles morales montrent leur caractère bienfaisant à long terme et la logique rationnelle à court terme s’y oppose logiquement. L’alliance de la raison et des instincts est mortelle pour toute civilisation, et notamment pour la notre. Les pays qui se sont séparés de la religion sont en train de disparaître démographiquement. L’œuvre de la sélection historique qui fait disparaître les sociétés sans religion ne cesse d’agir. Des tentatives de morales laïques de substitution ont été tentées notamment par Robespierre puis Lénine et Staline : le résultat a été catastrophique. La disparition de la religion dans l’espace public a permis à l’Etat de se croire « tout permis » comme Dostoïevski l’avait annoncé : ce fut le totalitarisme et la terreur.

La séparation de l’Eglise et de l’Etat va contre le principe de vie qui est un principe d’amour et de rassemblement. On a le choix : conserver une idéologie et des lois d’un autre âge qui conduiront au suicide de la société et de l’identité française ou abandonner la séparation de l’Eglise et de l’Etat au profit de la symphonie entre l’Etat et l’Eglise comme c’est le cas dans la tradition orthodoxe. Dans ce dernier cas, on sauvegardera les principes moraux sans lesquels une société est condamnée à moyen terme. Car comme l’ont montré des savants comme Burke, Hayek ou Gehlen, il y a plus de sagesse dans les traditions qui traversent les épreuves des siècles que dans la simple raison individuelle, laquelle est toujours tentée de justifier les instincts qui sont ceux du sauvage. L’économie de marché est plus efficace que la planification rationnelle. C’est pareil en matière de morale : la tradition est plus efficace que le raisonnement utilitariste d’un simple individu. La science elle-même nous conduit à choisir la réconciliation entre l’Etat et l’Eglise et permettre à cette dernière d’agir librement dans l’espace public.

Yvan Blot

La glorieuse révolution vue par un Britannique

Monsieur Lewis Russel est un ancien éditorialiste du Daily Mail et du Daily Telegraph. Il a publié dans le Wall Street Journal Europe, à l’occasion de la fête nationale, ses réflexions sur la révolution.

En voici quelques bons extraits.

fraternitéLes français ont célébré dimanche (2002) le 213ème anniversaire de ce fameux jour de 1789 où le peuple de Paris s’est emparé de la Bastille. La prise de la prison royale symbolise le début de la révolution française. Elle est aujourd’hui considérée comme « une bonne chose ». La tyrannie féodale fut renversée et ce fut le début de la démocratie moderne. Pourtant, ce n’est pas ce que disent les faits. La révolution et les guerres napoléoniennes qui suivirent ont affaibli la France à un point tel que le pays n’a jamais retrouvé la prédominance qui fut la sienne en Europe sous la royauté. (…)

Il peut sembler étrange de dire que la France s’est engagée sur la voie du déclin alors même qu’elle se trouvait à la veille de ses plus grands succès militaires. Certes, Napoléon Bonaparte remporta de nombreuses victoires, mais il finit par perdre la guerre et le prix payé par le pays fut exorbitant. Dans la période qui comprend la révolution, la guerre civile et l’Empire, deux millions de français furent tués, en majorité des hommes jeunes. Presque autant qu’au cours des guerres mondiales, mais, à l’époque, la population était bien moins nombreuse.

L’adoption de la loi sur l’égalité successorale, consolidée dans le Code Napoléon, eut un effet encore plus désastreux : les paysans eurent moins d’enfants, pour éviter d’avoir à partager leurs terres. La France, qui avait été la nation la plus peuplée d’Europe, hormis la Russie, perdit la course démographique qui accompagna la révolution industrielle. A la fin du siècle, elle se retrouva loin derrière l’Allemagne, de taille équivalente. Les pertes de la France se mesurent également en termes de territoire. L’Empire français, florissant à une époque, perdit la Louisiane, qui était la dernière possession du pays en Amérique du Nord et représente aujourd’hui un gros morceau du Midwest américain.

Sans culotte 9Napoléon la vendit au président Thomas Jefferson (en 1803). Pendant ce temps, la Grande Bretagne, l’ennemie jurée de la France, se relevait de la perte de ses colonies américaines en 1776 et posait les fondations d’un empire voué à devenir le plus grand de l’histoire du monde. Les dégâts économiques que connut la France pendant la révolution et la période qui suivit furent irréparables. On pourrait croire que l’acquisition de terres par les paysans était une bonne chose, mais, comme ils n’avaient ni les outils ni le capital pour se développer, l’agriculture française n’évolua pas. Pendant ce temps, les propriétaires terriens britanniques menaient à bien une révolution agricole qui apporta les capitaux nécessaires à la croissance dans le reste de l’économie.
La France rata aussi le coche de la révolution industrielle. Certains historiens pensent qu’avant 1789 l’industrie française se développait plus vite que celle de la Grande-Bretagne. Le prix de la fièvre révolutionnaire, de l’effondrement de la monnaie et de la guerre fut si élevé qu’il fallut vingt ans aux manufactures pour retrouver leurs taux de production de 1789. L’industrie britannique, elle, connut une croissance de 23% entre 1800 et 1810 et de 39% entre 1810 et 1820. Il est notoire que Napoléon méprisait l’Angleterre, qu’il considérait comme une nation de commerçants. Le mépris pour les activités commerciales des meneurs révolutionnaires qui le précédèrent fut encore plus virulent.
Ceux-ci envoyèrent d’ailleurs à la guillotine bien plus de négociants que d’aristocrates (…) Le blocus (de plusieurs ports européens, dont celui de Cadix, qui entraîna la bataille de Trafalgar) mené par l’amiral Nelson ruina les ports français et fit sombrer le commerce du pays, qui dut attendre 1825 pour retrouver son niveau de 1789. Les pertes de la France firent le profit de la Grande-Bretagne.

En 1815, 90% des navires marchands de la planète battaient le pavillon rouge britannique, et la Grande-Bretagne avait établi des bases navales partout dans le monde. Le même constat s’applique à l’intérieur du pays. En 1789, la France possédait le meilleur réseau routier du monde. En 1815, le nouveau roi, Louis XVIII, pleura en voyant l’état dans lequel se trouvaient les routes de son royaume. Pendant ce temps, la Grande-Bretagne avait créé un magnifique réseau de routes à péage et un système de transport en diligence.

Certes, beaucoup continueront malgré tout à défendre la thèse que la révolution française a indiqué le chemin de la liberté aux peuples du monde entier et leur a montré comment briser les chaînes de la superstition et de l’oppression féodale. Or il s’agit là d’une interprétation erronée de l’Histoire. Les figures de proue de la révolution étaient aussi hostiles à la liberté d’opinion que les talibans. Lavoisiers, le brillant chimiste qui avait découvert la composition de l’air et le rôle de l’oxygène, fut condamné à mort par un tribunal révolutionnaire (en tant que fermier général sous la royauté). Lorsqu’il demanda un report de son exécution pour avoir le temps de terminer des expériences importantes, le président du tribunal refusa avec une sentence digne du mollah Omar : « La république n’a pas besoin de savants. » Dans le domaine politique, la principale création de la révolution fut un régime encore plus absolutiste que celui de Louis XIV : certes, les paysans furent libérés du poids des droits féodaux et des dîmes, et nombre d’entre eux devinrent propriétaires de leurs terres. Mais ils perdirent par la même occasion les droits de glaner dans les champs après la récolte.

Les paysans les plus riches et les spéculateurs en sortirent gagnants, et les plus pauvres encore plus pauvres qu’avant. Bien entendu, toutes les classes étaient égales devant l’appel aux armes et devant la guerre. Cette sujétion fut bien plus tyrannique que n’importe laquelle de celles qu’avait pu imposer cet Ancien Régime que l’on calomniait tant. De nombreuses autres nations l’adoptèrent, ce qui accéléra la marche vers la guerre totale. Pourtant, le legs le plus néfaste de la révolution française réside ailleurs. C’est l’idée que le recours à la violence est le meilleur moyen de résoudre les difficultés politiques et, dans ses pires implications, la doctrine selon laquelle une élite juste ou éclairée a le droit – pour le bien du peuple, bien entendu – d’imposer ses vues par la terreur. Un legs que nous regrettons tous encore aujourd’hui.

Lewis Russel

https://soundcloud.com/user5994089/la-r-volution-de-1789-et-le-r

La république c’est le règne de l’étranger

visutrahisonVoilà qui est fort inquiétant et je vous demande de diffuser partout autour de vous ce sondage terrible. Souvenez-vous, en 2004 Jean Raspail avait publié un article prophétique dans le Figaro qui s’intitulait « La Nation trahie par la République ». Nous y sommes arrivés hélas…!

En 1973 le même écrivain avait écrit « Le camp des saints », ouvrage qu’une de mes éminente collègue de Paris l’a qualifié « d’ouvrage le plus raciste qui ait jamais été écrit » (SIC). Mais dans certains milieux bourgeois, dire la vérité c’est forcément être raciste et extrémiste….

Depuis bien des années ma femme et moi nous expliquons, passant souvent pour des illuminés dans ces milieux « bourgeois », que notre pays allait être confronté à deux périls mortels: la dette publique crée par une oligarchie irresponsable et l’emballement de l’immigration, cette dernière étant également l’oeuvre de cette même oligarchie. Que n’avons nous pas entendus chez nos interlocuteurs depuis 10 ans ! Au mieux: … « c’est la vérité, mais il n’est pas de notre intérêt de la dire, vous allez vous attirer des ennuis »… et au pire …« vous êtes comme les Témoins de Jéhovah, vous passez votre temps à annoncer la fin du monde et elle ne vient jamais… ». Le problème c’est que la « fin du monde » ou plutôt la fin de notre monde commence justement à venir…

Ce n’est ni plus ni moins qu’une question d’années, de mois peut-être… Inutile de mettre la tête dans le sable. Partons des faits, c’est la seule manière de faire de la politique intelligemment. D’abord la République a ruiné l’Etat; elle pratique un gaspillage éhonté à tous les niveaux et compte bien continuer, M. Hollande ayant refusé catégoriquement toute idée d’économie. La charge fiscale et parafiscale va donc augmenter inexorablement pour atteindre des taux confiscatoires… Par ailleurs la disparition possible de l’euro risque de provoquer le retour à une monnaie fortement dévaluée. Les patrimoines privés des français seront donc laminés.

(suite…)

De l’actuelle dictature de l’opinion…

enchainéIl n’est pas un de nos actuels politiciens qui, usant de la candeur et de la verve que n’auraient guère renié les antiques sophistes, s’évertue à démontrer l’ineptie profonde des trop nombreux sondages de notre temps, dès lors que l’idée qu’ils défendent se trouve affaiblit ou pire, donnée perdante. Diatribes souvent pitoyables et peu crédibles car une fois élus, ces mêmes politiciens n’auront de cesse de regarder avec la juvénile fébrilité de l’adolescent boutonneux ces sondages, ajustant leur politique et leurs décisions sur l’opinion majoritaire, cette doxa vulgus qu’exécrait Platon pour sa volatilité et sa fragilité.

L’objectif quasi-affiché de cet « ajustement » politique est évident : ramener le maximum de voix, user encore et toujours de manipulations démagogiques pour s’assurer une majorité relative d’électeurs et donc, conserver le poste et ses privilèges. L’exemple présidentiel est à ce propos édifiant : depuis le véritable commencement des instituts de sondages au début des années 1970, chaque président de la république a décidé de fixer sa politique non plus sur le Bien Commun, non plus sur un réel programme politique, mais sur les résultats des sondages et sur l’idée qu’ils avaient de « l’opinion publique ». Si les récents quinquennats (Sarkozy, Chirac) pullulent littéralement d’exemples, force est de constater cette constance chez leurs prédécesseurs : par exemple, la Loi de 1973 sur l’avortement fit écho à un « sondage » manipulateur de l’Institut SOFRES où une majorité des françaises interrogées « aideraient une amie en cas de grossesse non désirée, dans des conditions matérielles, sociales ou psychologiques très mauvaises ». Entre l’entraide à une amie et l’avortement de l’enfant à naître, il n’y a qu’un pas que de nombreux malthusiens s’étaient empressés de franchir…

Or, ce changement complet de ligne directrice politique, cette « dictature de l’opinion », revêt aujourd’hui un caractère particulièrement dangereux pour notre pays : parce qu’elle est intrinsèquement volatile et manipulable au niveau national, l’opinion publique n’est à l’évidence pas garante de la vérité. Loin de l’utopique «volonté générale éclairée» décrite par Rousseau dans son livre Le Contrat Social, la majorité est aujourd’hui, à l’heure où le pouvoir médiatique est à son paroxysme, un ensemble malléable et informe, incapable de poser une réelle pensée objective et intelligible.
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Les lendemains de la présidentielle

visudehorsbouffonsJ’ai tenu une conférence jeudi 19 avril 2012 à Rennes sur les lendemains de l’élection présidentielle, sur cette sorte de « gueule de bois » qui attend sans doute la France, au petit matin du 7 mai et dans les semaines et mois à suivre, quel que soit le malheureux élu le 6 mai au soir…

En voici les principales lignes, en trois parties : (Il n’y a que les deux premières parties sur ce N° de l’ASC.)

1. Programmes et promesses des candidats, et montée des colères françaises.

Les programmes et les promesses des différents candidats à l’élection présidentielle, et en particulier ceux des deux principaux favoris, semblent négliger les réalités de la crise et les données actuelles de la mondialisation, ce que soulignent avec une certaine condescendance malsaine les journaux économiques des pays étrangers (en particulier anglo-saxons et germaniques), comme le New York Times, ou des éditorialistes français comme Claude Imbert dans Le Point, entre autres : certains parlent, non sans raison, d’une « campagne hors-sol»…

Ces critiques sont bien sûr largement fondées mais elles ne sont pas non plus sans arrière-pensées : le New York Times ou les principaux médias économiques, dont BFM business en France, sont souvent très représentatifs de ces milieux d’affaires mondialisés, de ces grandes institutions financières et économiques qui animent les Bourses et les échanges internationaux, représentatifs de ce que l’on pourrait appeler « la finance anonyme et vagabonde », jadis dénoncée par le duc d’Orléans dans les années 1900 avant de l’être par M. François Hollande dans son fameux discours-programme du Bourget… Je cite ses extraits qu’il conviendrait de retenir et de lui rappeler lorsqu’il sera aux commandes du pays (s’il est élu, naturellement) :
« Je vais vous dire qui est mon véritable adversaire. Il n’a pas de nom, pas de visage, pas de parti, il ne présentera jamais sa candidature, il ne sera donc pas élu, et pourtant il gouverne. Cet adversaire, c’est le monde de la finance. »

https://soundcloud.com/user5994089/les-pr-sidentielles-2012-la

S’ils sont sévèrement jugés par les médias européens et internationaux, voire français, les propos et programmes des grands candidats répondent aussi, et en cela ils vont à l’encontre des réalités (même s’il n’est pas impossible de vouloir les changer, d’ailleurs : encore faut-il reconnaître d’abord ce qui est avant d’envisager de le modifier…), à un besoin de « rêver », d’imaginer « autre chose » que ce qui existe et fait souffrir… En somme, les programmes et les promesses, nombreuses même si, chez les grands candidats elles restent « prudentes » et plutôt minimales au regard de l’enjeu présidentiel, entretiennent une sorte d’illusion rassurante sur l’état de la France et son avenir.

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La fatigue démocratique et les abstentions…

présidentielles3A quelques jours du premier tour de l’élection présidentielle, le bilan que l’on peut tirer de la campagne électorale est mitigé : si nombre d’idées intéressantes ont été développées par les uns ou par les autres, leur intérêt et leur crédibilité dépendent évidemment de la possibilité de leur application d’une part, de la volonté de les mettre effectivement en pratique d’autre part… Et je ne suis pas sûr que les candidats, quels qu’ils soient, croient toujours en ce qu’ils avancent ! Cette démagogie est agaçante même si elle est sans doute inhérente au jeu électoral lui-même qui force à promettre plus que l’on ne peut effectivement tenir, l’important étant, en fait, de faire le meilleur score possible pour pouvoir espérer exercer le Pouvoir ou peser, d’une façon ou d’une autre, sur lui.

Cette désagréable impression d’une grande tromperie, même si on peut parfois la trouver exagérée et, dans certains cas, déplacée, peut permettre de mieux expliquer la montée de l’abstention qui corrode sérieusement la légitimité démocratique des postulants et de celui qui sortira vainqueur de la confrontation des deux tours. Bruno Frappat évoquait jadis « la fatigue démocratique » et celle-ci ne se dément pas ces dernières années, surtout depuis le déni gouvernemental, parlementaire et européen du scrutin référendaire de mai 2005 : j’entends souvent cette récrimination contre les partis et contre l’Union européenne qui n’ont pas respecté le vote (officiellement…) souverain des électeurs français (et néerlandais aussi par la même occasion), et l’ont contourné quelques années après par la ratification simplement parlementaire d’un « mini-traité » (sic !) quasi identique au traité constitutionnel rejeté en 2005.

Ce discrédit de la démocratie « légale » est une réalité qui, pourtant, ne doit pas empêcher de faire de la politique et de s’exprimer, y compris par le vote. Si je peux comprendre l’abstention, je n’en fait pas pour autant la promotion, comme je n’en fais pas non plus la dénégation systématique : je distingue d’ailleurs « l’abstention de confort » (souvent liée à une certaine paresse civique ou à un tout aussi certain fatalisme politique) de « l’abstention de combat » qui est l’aboutissement d’une réflexion politique et qui est revendiquée et argumentée, comme celle du royaliste Lorant Deutsch, par exemple.

Quant à moi, puisque la question sur mes intentions de vote m’est régulièrement posée, je rappelle que, depuis 1981 et pour la seule élection présidentielle je glisse toujours le même bulletin éminemment symbolique (et personnel, car cela n’engage que moi et non ceux qui partagent les idées royalistes que je prône aussi…) : un bulletin fait à la main, orné d’une belle fleur de lys et portant juste l’inscription « vive le roi »… Ma parole politique, ceux qui me lisent le savent bien, ne se limite pas à un carré de papier et, pour cette élection si particulière et qui touche au coeur même du système, je préfère le symbolique au choix du « moins pire »…

Ce qui ne m’empêche pas, aux autres élections (législatives, cantonales, municipales, régionales, professionnelles, etc.) de choisir entre les différents noms ou listes proposés…

Un royaliste n’est pas un exilé de l’intérieur, mais un citoyen actif, « par tous les moyens même légaux »

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