République et démocratie

Les parlements et la décentralisation

Assemblée pouce en bas

Aujourd’hui, l’historiquement correct n’a de cesse de présenter la monarchie française comme un régime extrêmement centralisateur, où tous les pouvoirs se concentraient en les seules mains royales. Bien sûr, cette même reformation historique dresse également un pitoyable tableau des parlements régionaux, sortes d’infâmes ersatz sans pouvoir du Parlement parisien et contrôlés par quelques parvenus en robes. Or, si l’on prend la peine de se pencher quelques instants sur la réalité historique de ce pouvoir royal et des parlements, il est fort aisé de faire tomber ces odieux mensonges républicains et de découvrir le véritable sens du terme «décentralisé ».
Le système parlementaire est né d’une évidence : le pouvoir royal, si étendu qu’il soit, ne pouvait rendre justice sur tout le territoire français. Il fallait donc décentraliser ce pouvoir judiciaire et donner aux principaux fiefs de France les moyens de rendre la Justice dans l’immense majorité des cas : c’est la justice déléguée. Les parlements sont donc nés de ce besoin de décentralisation judiciaire, et seront formés, dès l’ordonnance du 11 mars 1345, de trois principales chambres bien distinctes : la grand-chambre, la chambre des enquêtes (chargée des enquêtes judiciaires) et la chambre des requêtes (jugement spéciaux des personnalités protégées par des lettres de committimus). Ces trois chambres sont aujourd’hui considérées par nombre d’historiens comme les ancêtres des cours de justices actuelles, notamment la grand-chambre qui servait à juger en appel les décisions rendues par les juridictions inférieures (rôle de la cours d’appel d’aujourd’hui).
Complété par la Tournelle (jugements criminels), le pouvoir des parlements ne se cantonnait d’ailleurs pas uniquement à la Justice : ils possédaient également deux importants pouvoirs législatifs, la synthèse juridique et le contrôle législatif.
Le premier, en tant que juridiction du dernier degré, était de pouvoir synthétiser la jurisprudence et la procédure : en clair, donner des synthèses complètes sous forme d’articles, nommés « arrêts de règlement », de la justice régionale. Cette synthèse disposait de l’«autorité de la chose jugée » et servait donc de référence pour les juridictions inférieures.
Le second, et certainement le plus important, consistait à contrôler la légalité, c’est-à-dire la compatibilité des ordonnances, édits et déclarations du Roi avec les lois, coutumes et autres règlements régionaux existants. S’ils étaient corrects, ils étaient retranscrits dans le registre officiel et donc appliqués dans la circonscription du Parlement. Par contre, s’ils étaient jugés contraires aux lois ou coutumes de la Province, le Parlement pouvait user de son droit de remontrance et signifier au Roi son désaccord vis-à-vis de ces textes, et ne pas les enregistrer.
Charles Maurras rapportait, dans son Idée de Décentralisation :
« Mais, objectaient quelques journaux, il faut que la loi soit uniforme et commune pour tous les points du territoire. — Eh bien, ce n’est pas vrai, leur répondait dans La Cocarde M. Frédéric Amouretti : la loi doit se plier aux variétés physiques et morales du pays, ou plutôt découler de ces variétés ».

Il faut d’ailleurs remarquer que cet ancien droit de remontrance des Provinces gouvernés au Roi gouvernant a lamentablement été copié par la république jacobine en son Conseil Constitutionnel. Copié sans talent, car aujourd’hui la république n’a que faire des lois et coutumes provinciales ! La Constitution française s’étant débarrassé de toute coutume (contrairement à l’Angleterre par exemple), l’avis de constitutionnalité ne se joue que sur des termes d’une Constitution nationale, qui s’est allègrement assise sur les spécificités régionales, en consacrant « l’unicité de la république » !
Ce droit de remontrance, s’il était puissant, ne signifiait pas pour autant l’anarchie et l’indépendance régionale : le Roi pouvait soit revoir son texte en prenant en compte les remarques des Parlements régionaux (cas le plus fréquent), soit envoyer une « lettre de jussion » pour demander avec fermeté l’enregistrement du texte. Si le Parlement refusait une nouvelle fois, le Roi pouvait modifier le texte ou, en dernier recours, procéder à un « lit de justice », c’est-à-dire à un enregistrement forcé du texte. Peu de fois, le Roi a eu recours à ce procédé et les quelques « lits de justice » ont souvent été cités comme les plus grandes avancées françaises : l’édit de Nantes, adulé par la république et félicité par la quasi-totalité des historiens, a notamment dû être enregistré dans tous les parlements par des lits de justice d’Henri IV (1598).
Les parlements représentaient donc les piliers de la décentralisation : premier corps intermédiaire, ils existaient pour harmoniser le gouvernement de la France afin de protéger ce «pays réel» que la république méprise tant. Conscients des réalités et spécificités régionales, les parlements représentaient ce régionalisme intégral cher à Maurras, cette autonomie régionale propice aux développements locaux :
« Il faut rétablir les provinces, leur rendre la gestion des intérêts provinciaux, et rétablir les assemblées provinciales avec une compétence assez étendue pour qu’elles aient des sessions fréquentes, longues, fécondes, de nature à attirer l’attention, le respect, la vue. » écrivait Amouretti.

Autonome mais pas indépendant, le pouvoir parlementaire équilibrait le pouvoir royal et inversement.
Par le contrôle de certaines décisions parlementaires par le Conseil des Parties, ancêtre de l’actuelle cour de cassation (qui suivra les procédures royales de 1738 jusqu’en 1947), le pouvoir royal limitait les dérives parlementaires et les sentences aberrantes :
« Je donnai à tous mes sujets sans distinction la liberté de s’adresser à moi, à toute heure, de vive voix et par placets (afin) de rendre la justice à ceux qui me la demandaient immédiatement » disait Louis XIV.
Par le contrôle des textes de loi, par la synthèse juridique et le droit de remontrance, les parlements contrebalançaient le pouvoir royal et coordonnaient le gouvernement de la France entre les provinces gouvernées et le Roi gouvernant en ses conseils.
« L’autorité en haut, les libertés en bas » disait Maurras !

Louis XVI avait compris tous les bienfaits de cette décentralisation du pouvoir : en 1788, il créa 47 grands baillages, ancêtres des tribunaux de grande instance, afin de soulager la charge de travail des parlements et d’améliorer les temps d’attente avant les procès (à l’opposé d’ailleurs de l’actuel comportement centralisateur républicain qui vient de fermer près de 400 juridictions locales). Et l’Historiquement correct continue pourtant de le présenter en Roi tyran et centralisateur…

Augustin DEBACKER

 

« C’est au moment ou nous avons fait de la France la République Une et Indivisible que les libertés vraiment républicaines ont été perdues : elles ont été faites prisonnières dans les préfectures… »

Charles Maurras

Régionalisme intégral – 2

L’incapacité républicaine à décentraliser :

L’ECOLE DU FELIBRIGE

imistrl001p1Fernand Braudel dans “L’Identité de la France” arpentait chemins et routes de province afin de déterminer les multiples particularismes et paysages locaux, espaces de vie et nature, temps passé et traditions, bref ce qui pouvait différencier les terroirs d’une région à l’autre. Ecoutons Frédéric Mistral :
« Les députés, sur les questions qui touchent la sève et la joie du peuple, en dehors de la politique, il ne faut pas compter sur eux. Qu’un imbécile, un bêta fasse une pétition pour déplacer le Mont Ventoux ou débaptiser les rues, il trouvera toujours un rapporteur échevelé qui fera valoir sa motion. Mais qu’il s’agisse par hasard de raviver dans le peuple, ce qui lui maintient l’âme et la personnalité, ah ! Vous ne verrez là que des canards muets! » (L’Aioli, 7 avril 1894).
Maurras, quand à lui, cherchera le gouvernement pouvant réaliser cette libération, il “étudie le fédéralisme tel qu’il peut l’observer en Suisse, Autriche, Etats-Unis. Il l’étudie avec un esprit scientifique de même qu’il se penche en clinicien sur l’Ancien Régime pour y noter les diverses modalités de la décentralisation.”
Mistral rejette la république centralisatrice mais non la France :
« Par conséquent, messieurs, si nous voulons relever notre pauvre patrie, relevons ce qui fait germer les patriotes : la religion, les traditions, les souvenirs nationaux, la vieille langue du pays et, cité par cité, province par province, rivalisons d’étude, de travail et d’honneur, pour exalter diversement le nom de France. »
Jeux Floraux de Montpellier, 1875.

Le combat régionaliste mènera Charles Maurras vers le combat politique et la solution monarchiste.
LIBERONS LA FRANCE

icônes 046« … Nous réclamons la liberté des communes… qu’elles deviennent maîtresses de leurs employés et de leurs fonctions essentielles… qu’elles puissent renvoyer chez eux ces roitelets qu’on appelle sous-préfets…
« … nous voulons libérer de leur cage départementale les âmes des provinces…
« … un groupe de Bretons vient de réclamer les anciens Etats. Nous sommes avec ces Bretons. Oui ! Nous voulons une assemblée souveraine à Bordeaux, Toulouse, Montpellier, Marseille et Aix.
« … si des gens contredisent en arguant qu’un peuple ne revient pas sur le chemin déjà fait, nous répondrons que c’est très bien : nous ne cherchons pas à copier d’autres temps, mais à les compléter et à les perfectionner.
« … La complète mise en valeur des merveilleuses richesses de notre terroir… Seul le provincialisme peut mener à sa fin les grandes tâches rêvées depuis cent ans et jamais achevées : le canal des deux Mers par la Gascogne et le Languedoc, le canal du Rhône à Marseille par la Provence et le Dauphiné ! Qui sait ! Peut-être les discussions économiques qui maintenant déchirent ce pays de France, seraient ainsi réglées pour le bien de chacun et de tous. Allons plus loin ! Les deux ou trois questions sociales qui nous troublent tant, il ne serait pas difficile ainsi de les arranger. »
Déclaration des Félibres

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Le criminel c’est l’électeur

un-electeur

Voici un petit texte qui fut diffusé par le milieu anarchiste au début du siècle dernier, et dont le contenu est d’une incroyable actualité ! En tant que royaliste, nous ne pouvons qu’adhérer à ce texte en ce début du XXIème siècle :

Tu te plains ; mais tu veux le maintien du système où tu végètes. Tu te révoltes parfois, mais pour recommencer toujours. C’est toi qui produis tout, qui laboures et sèmes, qui forges et tisses, qui pétris et transformes, qui construis et fabriques, qui alimentes et fécondes !

Pourquoi donc ne consommes-tu pas à ta faim ? Pourquoi es-tu le mal vêtu, le mal nourri, le mal abrité ? Oui, pourquoi le sans pain, le sans souliers, le sans demeure ? Pourquoi n’es-tu pas ton maître ? Pourquoi te courbes-tu, obéis-tu, sers-tu ? Pourquoi es-tu l’inférieur, l’humilié, l’offensé, le serviteur, l’esclave ?

Tu élabores tout et tu ne possèdes rien ? Tout est par toi et tu n’es rien.

Je me trompe. Tu es l’électeur, le votard, celui qui accepte ce qui est ; celui qui, par le bulletin de vote, sanctionne toutes ses misères ; celui qui, en votant, consacre toutes ses servitudes.

Tu es le volontaire valet, le domestique aimable, le laquais, le larbin, le chien léchant le fouet, rampant devant la poigne du maître. Tu es le sergot, le geôlier et le mouchard. Tu es le bon soldat, le portier modèle, le locataire bénévole. Tu es l’employé fidèle, le serviteur dévoué, le paysan sobre, l’ouvrier résigné de ton propre esclavage.

Tu es toi-même ton bourreau. De quoi te plains-tu ?

Tu es un danger pour nous, hommes libres, pour nous, anarchistes. Tu es un danger à l’égal des tyrans, des maîtres que tu te donnes, que tu nommes, que tu soutiens, que tu nourris, que tu protèges de tes baïonnettes, que tu défends de ta force de brute, que tu exaltes de ton ignorance, que tu légalises par tes bulletins de vote, – et que tu nous imposes par ton imbécillité. (…)

Allons, vote bien ! Aies confiance en tes mandataires, crois en tes élus.

Mais cesse de te plaindre. Les jougs que tu subis, c’est toi-même qui te les imposes. Les crimes dont tu souffres, c’est toi qui les commets. C’est toi le maître, c’est toi le criminel, et, ironie, c’est toi l’esclave, c’est toi la victime.

Nous autres, las de l’oppression des maîtres que tu nous donnes, las de supporter leur arrogance, las de supporter ta passivité, nous venons t’appeler à la réflexion, à l’action.

Allons, un bon mouvement : quitte l’habit étroit de la législation, lave ton corps rudement, afin que crèvent les parasites et la vermine qui te dévorent. Alors seulement tu pourras vivre pleinement.

Placard anti-électoral, 1er mars 1906
Publié par l’anarchie n°47, signé Albert Libertad

Régionalisme intégral – 3

Libérons nos régions de la république antisociale :

“Relisez votre histoire et foutez-nous la paix avec votre république…”
Job de Roincé

VOLEM VIURE AL PAIS
(Vivre et travailler au pays)

Belle marianneSous l’Ancien régime, existe de nombreuses différences entre les provinces, langues, mesures, droits et privilèges. En pays d’Etat, tout le monde paye la Taille (impôts sur les biens et la terre)
« Nous sommes autonomistes, nous sommes fédéralistes…Un groupe de patriotes Bretons vient de demander, pour leur illustre province, le rétablissement des anciens Etats…nous voulons une assemblée souveraine à Bordeaux, à Toulouse, à Montpellier…Et ces assemblées régiront notre administration, nos tribunaux, nos écoles, nos universités, nos travaux publics… »
Déclarations des Fédéralistes

« Majorité de ruraux, honte de la France » disait le républicain A. Crémieux.
Les luttes viticoles du Languedoc (début XXe.s), les mineurs de Decazeville (1961), le Larzac (1971), attentats en Bretagne contre Mac do (2000, 1 mort), attentat à Versailles (1978, 3 ans de prison pour les Bretons), mouvement dans l’Aude (1976), échange de tirs entre vignerons et policiers (2 morts)…
La ripoublique des scandales détruit :
– la spécificité Française et nie toute identité régionale et historique
– tout ce qui de près ou de loin, nous est cher.

L’organisation européenne montre combien la république avec ses découpages départementaux fut rétrograde. Etre moderne, dynamique économiquement et commercialement, voir hardi socialement et culturellement demandait la survivance et la continuité réformatrice du système monarchique. Mais les intérêts privés et financiers de quelques uns en avaient décidés autrement. Aujourd’hui, on essai de reconstituer, tant bien que mal, de grandes régions afin de pouvoir tenir tête, aux grandes provinces compétitives des pays étrangers, qui eux eurent la chance de ne pas subir les destructions révolutionnaires…Notre pays est exsangue (guerres nombreuses dont 1e désastre de 1914, dénatalité), déficitaire et épuisé, depuis plus de 200 ans de gâchis républicain. Que vaut un “Bas-Rhin” ou le “Haut”, que l’on ne veut plus nommer Alsace, face au “Land” Allemand de Bade-Wurtemberg, s’exclamait Jean Dumont. “Les rogatons ne pouvaient rien, sinon se faire avaler, annexer peu à peu. Par l’achat des entreprises, de la main d’oeuvre ou des maisons de villages. Ainsi que le dit un industriel strasbourgeois interrogé récemment par un grand quotidien parisien : d’une part, à Paris, l’Alsace n’est pas “positionnée”, selon la formule du marketing, c’est à dire n’intéresse personne ; d’autre part, en Alsace même, “la priorité, c’est l’Allemagne”.
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La démocratie d’apparence – 3

démocratie2III – A quelles conditions la démocratie fonctionne-t-elle ?

Les deux premières parties de cet exposé sont de nature à surprendre le lecteur car elles conduisent à une vision paradoxale ou en tout cas inhabituelle des faits sociaux. Il en ressort que la démocratie conçue comme un projet révolutionnaire destiné à changer le monde et la société est une utopie impraticable et néfaste qui n’a d’ailleurs aucune existence tangible. Mais il en ressort aussi que la technique démocratique qui consiste à prendre en compte les courants sociaux, à reconnaître leur existence et à développer l’autonomie des individus et des collectivités est indiscutablement utile.
Et le paradoxe continue lorsque nous constatons que cette pratique ne peut fonctionner convenablement qu’à des conditions précises tout à fait contraire au messianisme démocratique « grand public».
Première condition : un cadre strict :
La pratique de la démocratie suppose, on l’a déjà dit, une petite structure politique à taille humaine afin que le rôle de l’individu y soit effectif. Dans de petits Etats comme la Suisse, cette condition peut être remplie, mais dans les grands Etats, peuplés de plusieurs dizaines ou centaines de millions de personnes ce n’est plus le cas. Il faut alors l’implanter à l’échelle locale grâce à un système décentralisé qui favorise les libertés locales et l’autonomie des petites entités, ce qui pose la question du contrôle de l’Etat sur cette mosaïque politique.
Un autre cadre possible aux pratiques démocratiques peut être fourni par une structure aristocratique et inégalitaire. A ce moment là, des autorités arbitrales liées à la tradition, à la compétence ou à l’hérédité peuvent prévenir les éternelles dérives du système démocratique, à savoir l’anarchie, le clientélisme et la démagogie. C’est l’idée du régime mixte que nous avons déjà évoquée précédemment.
L’idée n’est pas nouvelle puisque Aristote la développait déjà et l’un des succès de la Monarchie française à son apogée fut sans doute de savoir concilier l’autorité du Roi avec les innombrables libertés locales. On oublie un peu vite que sous l’Ancien Régime les fonctions étaient électives chaque fois qu’elles n’étaient pas réservées à certaines catégories de personnes en raison de leur naissance ou de leur compétence…
A l’inverse, il n’y a rien de plus défavorable au développement de la démocratie que les vastes Etats aux contours flous et mal délimités ou l’homme se sent perdu et dépassé par les événements.

https://soundcloud.com/user5994089/lillusion-d-mocratique

Deuxième condition : un population unie et cohérente :
La démocratie implique que les électeurs qui vont tenter de concourir à une volonté commune aient un certain nombre de choses en commun et ne constituent pas des communautés hostiles qui cherchent à imposer leur point de vue par la loi du plus fort. Pendant très longtemps cette condition était remplie dans les nations européennes, et c’est encore le cas en Suisse en raison de l’histoire à part de ce petit pays à la population homogène en dépit des différences linguistiques et religieuses.
Mais dans les autres pays d’Europe ouverts à toutes les religions, les ethnies et les cultures, où les mouvements de population sont de plus en plus importants et où l’individualisme est prédominant, ce fond commun a disparu en grande partie. On dit que Rousseau avait conçu son système politique et sa théorie de la volonté générale en pensant à la République de Genève telle qu’il l’avait connu dans son enfance. Est-il sérieusement envisageable de transposer un tel système à un empire cosmopolite et multinational comme l’Union Européenne ? C’est la grande interrogation de notre collègue Pierre Manent, Professeur à l’Institut d’Etude Politique de Paris, qui se demande si la démocratie est possible sans le cadre de la nation traditionnelle.

Troisième condition : un contrôle effectif par l’électeur :
La démocratie n’est intéressante que si l’électeur a l’impression qu’il a un pouvoir véritable et que les dés ne sont pas truqués. C’est une évidence, mais il est bon de la répéter lorsque l’on voit certaines dérives de la Veme République en France.
Dès lors, moins il y a d’intermédiaires entre l’électeur et le pouvoir, mieux la démocratie fonctionne. A l’inverse, plus il y a d’intermédiaires, plus elle court le risque de dégénérer.
La démocratie directe présente donc des avantages indiscutables par rapport à la démocratie représentative qui déforme la volonté des électeurs et crée des oligarchies parasites qui prétendent exprimer la volonté du Peuple mieux que le Peuple lui-même. C’est ainsi que des pratiques telles que le référendum d’initiative populaire, le mandat impératif donné aux représentants, ou le droit pour la population de contrôler directement l’emploi des fonds publics pourrait être utilement introduits dans les institutions. Or la plupart des hommes politiques y sont hostiles car ils redoutent à tort ou à raison de tomber dans l’anarchie et le « populisme ».
En réalité, la crainte qu’inspire la démocratie directe n’est légitime que lorsque l’on prétend tirer toute la légitimité politique de la volonté populaire, ce qui nous ramène une fois de plus au caractère dangereux de l’idéologie démocratique. Car avec la démocratie directe l’Etat risque en effet de devenir ingouvernable. En revanche, si des éléments de démocratie directe sont insérés dans un système politique qui reconnaît l’existence d’autres formes de légitimités politique, le risque est bien moindre du fait de ces contrepouvoirs.
Montesquieu ne se serait pas exprimé différemment, lui qui voulait que « le pouvoir arrête le pouvoir ».

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La démocratie d’apparence – 2

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II – A quoi sert la démocratie ?

Encore faut-il, une fois de plus, savoir de quoi l’on parle car la démocratie se présente tantôt comme un dogme, tantôt comme une pratique.

Utilité de la démocratie comme dogme ou comme idéologie ?
Au risque de paraître décidément provocateur et de choquer certains, nous sommes convaincus pour notre part qu’en tant que dogme à caractère sacré, en tant que religion des temps modernes, la démocratie non seulement ne sert rigoureusement à rien, mais encore risque d’avoir un effet franchement nocif en distillant dans le corps social des ferments de jalousie et de haine à l’endroit de ceux qui ont une position sociale supérieure.
En outre cette idéologie postule la supériorité de la quantité sur la qualité, de la masse sur l’individualité, du non-sens sur le sens, du relativisme absolu sur la recherche de la vérité. Elle postule aussi que la majorité a toujours raison et que la minorité doit nécessairement s’incliner, ce qui est contraire au développement de la civilisation, heurte le bon sens le plus élémentaire et risque de provoquer des régressions inacceptables. On sait aujourd’hui que la politique criminelle menée par Adolphe Hitler était soutenue, en tout cas dans ses débuts, par une large majorité d’allemands. Une majorité d’erreurs ne fera jamais une vérité !
Pour notre part nous voyons dans l’idéologie démocratique un système à la fois faux et pernicieux, une erreur intellectuelle fondamentale de l’homme moderne à l’instar du marxisme-léninisme et du national-socialisme, autres grandes idéologies matérialistes et réductrices de l’occident contemporain. Cette idéologie est en outre à l’origine du phénomène de confiscation du pouvoir par les oligarchies que nous avons évoqué dans notre première partie.
Si la divinisation de la démocratie est perverse, en revanche il n’en va pas de même de sa pratique bien comprise.

https://soundcloud.com/user5994089/l-chec-de-la-d-mocratie-et-l

Utilité de la démocratie comme pratique ?
Nocive en tant que philosophie universaliste, la démocratie est en revanche fort utile quand on la remet à sa place et qu’on la conçoit comme un mode d’exercice du pouvoir ou un mode d’organisation sociale parmi d’autres.
L’histoire européenne montre en effet que dans nos sociétés le pouvoir a été lié tantôt à l’hérédité (autrement dit à une idée de propriété familiale), tantôt à la compétence, tantôt enfin à l’élection. Le pouvoir est donc soit monarchique, soit aristocratique (au sens aristotélicien de l’élite), soit démocratique. Or il est indiscutable que la pratique démocratique a un effet positif dans un certain nombre de cas, ne serait-ce que parce qu’elle constitue un contrepoids aux autres sources du pouvoir.

La pratique démocratique constitue tout d’abord un instrument de contrôle de l’état de la société et une véritable soupape de sûreté lorsque les élites qui sont en charge de la nation s’égarent. L’absence de représentation électorale est probablement une des causes de la Révolution française puisque le Roi ne disposait d’aucun moyen pour connaître l’état véritable de l’opinion publique. Certains historiens estiment même que si le suffrage universel, qui est par nature conservateur, avait existé en France dès la fin du XVIIIe siècle, aucune des révolutions ultérieures n’aurait eu lieu.
C’est ce mécanisme d’auto-sécurité, cette soupape de sûreté qui a permis à la Grande-Bretagne au début des années 1980 de rompre avec les dérives dangereuses d’une sociale-démocratie délétère et au gouvernement de Mme Thatcher d’initier un spectaculaire redressement économique.
Mais encore faut-il que la soupape de sûreté soit encore en état de fonctionner, autrement dit que l’alternance ne soit pas fictive…

Deuxième avantage lié à l’introduction de mécanismes démocratiques dans la société, l’amélioration de la mobilité sociale. La faiblesse des sociétés aristocratiques tient souvent au fait qu’elles tombent dans l’immobilisme d’un système de castes sclérosé. A l’inverse le libre accès aux fonctions et la possibilité de promotion sociale rapide permet de faire émerger des talents individuels en grand nombre qui seraient restés figés et endormis dans un système dominé par les hiérarchies traditionnelles.
Les institutions électives et démocratiques, comme celles fondées sur la compétence individuelle, jouent donc un rôle d’accélérateur social. Au contraire l’hérédité des fonctions et des positions joue un rôle de stabilisateur social. Les deux présentent des avantages et des inconvénients ; il faut savoir les combiner comme ont su le faire les anglais pendant des siècles.

Troisième avantage, les pratiques démocratiques, du moins lorsqu’elles sont comprises de manière à la fois modérée et loyale, permettent l’implication des individus dans la vie publique et sociale. Dans la France du XVIIeme siècle, l’activité économique était faible et les progrès de l’instruction publique modeste. Une personne sur deux savait lire et écrire avant la Révolution et il y avait peu d’échanges. Avec la révolution industrielle et le développement économique, on entre dans des sociétés mobiles dotées d’un fort dynamisme propre qu’il n’est plus possible de gouverner « ex cathedra » à la manière d’un Richelieu ou d’un Louis XIV. C’est ce tournant de la modernité que la monarchie française a été malheureusement incapable de prendre.
L’utilisation d’institutions démocratiques adaptées aux circonstances et en particulier à l’échelle locale permet d’améliorer le fonctionnement de l’Etat par une sorte de processus d’autogestion dont on voit des exemples en Suisse. C’est autant de charge en moins pour l’Etat central qui est alors dispensé de l’obligation de tout régenter et qui peut se concentrer sur les grandes orientations de la nation.
Un autre avantage encore est de permettre à l’individu de s’impliquer dans un projet collectif qu’il fait sien, sans que celui-ci ne lui soit imposé de manière hiérarchique par les élites au pouvoir, puisque élites il y aura toujours quelque soit la forme de l’Etat.

Tous ces avantages sont réels. Mais il ne faudrait pas croire que seules les pratiques démocratiques sont vertueuses. Les pratiques aristocratiques peuvent l’être tout autant lorsqu’elles aussi sont intelligemment comprises : le dépassement de soi, le sens de l’honneur et du devoir, la générosité, le mépris de l’argent, l’élitisme et le raffinement des mœurs, l’originalité et la créativité individuelle apportent autant à la société que les pratiques démocratiques.
En vérité la folie de l’homme moderne est d’opposer ce qui devrait être complémentaire. Mais là n’est pas notre sujet et puisque nous avons résolu d’ausculter ici la démocratie. Voyons maintenant à quelles conditions elle peut fonctionner ?

Olivier Tournafond

La démocratie d’apparence

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Introduction :

La démocratie est devenue la grande affaire de l’homme occidental. Jadis l’homme se souciait du bien et du mal, de la divinité, de l’éternité de l’âme, du bien commun, de la justice, du progrès, etc… Aujourd’hui il se soucie essentiellement de la « démocratie ».

Dans la presse, dans les médias audiovisuels, à l’université, dans les partis politiques, dans les sphères du pouvoir, dans les clubs mondains, tout un chacun se gargarise de ce mot qui a évidemment perdu en signification ce qu’il a gagné en extension. Désormais la référence à la démocratie est quasi incantatoire ; il n’est pas rare de trouver le mot répété jusqu’à quinze fois dans un article politique ou juridique, comme au XVIIe siècle le mot « chrétien » dans la littérature officielle.
S’agit-il d’un phénomène de mode ? A ce stade il vaudrait mieux parler d’un phénomène à caractère religieux car on dépasse très largement en temps et en ampleur le simple phénomène de la mode. Or ce phénomène de société ne manquera pas de surprendre tout esprit critique épris à la fois de lucidité et de modération pour qui la démocratie n’est guère qu’un mode de gouvernement parmi d’autres. Mode de gouvernement qui a comme les autres ses avantages et ses inconvénients, mais dont on ne saurait attendre qu’il apporte à lui seul la solution aux maux de l’humanité. Car on peut être certain que le simple jeu des mécanismes démocratiques comme le suffrage universel ne permettra pas de résoudre les défis du XXIe siècle s’il n’est pas associé à d’autres mécanismes qui feront appel à l’intelligence, à la créativité, au courage et à la qualité des individus, donc à des valeurs qui découlent plutôt d’une vision aristocratique de la société et de l’homme, aristocratique au sens philosophique du terme évidemment…

(suite…)

Supprimer les partis

Partis-politiques

Il fallait oser l’écrire et le justifier. Elle l’a fait. Elle, c’est Simone Weil dans une Note posthume parue sept ans après sa mort, en février 1950, dans la revue La Table Ronde (1). Ce texte peu connu vient d’être réédité par les éditions Climats et arrive à point au moment où nos institutions chancellent. André Breton, dans sa préface, souhaitait une grande diffusion à ce réquisitoire, préférant au terme « suppression » celui de « mise au ban », qu’il emploie dans son commentaire. Il y a, dit-il, dans la structure de tout parti une anomalie rédhibitoire : son immobilisme et sa discipline intérieure, où toute idée originale, qui ne va pas dans le sens du parti est réprimé. Au fond du problème il y a le mandat impératif : le candidat ne devrait avoir de compte à rendre qu’à ses électeurs et non à son parti.

Pour Alain, qui fut son maître, le mal de notre existence politique, c’est le parti. Par nature, il n’a pas de pensée ; il refuse la discussion. Ce mal est inhérent à tous les partis, mais le parti communiste l’a porté à son comble. Cela aboutit à la confusion de tous les partis, qui finalement finissent toujours par s’entendre.

S.Weil s’explique. Le totalitarisme, dit-elle, est le péché originel des partis : ils sont le mal à l’état pur. Jugement radical, diront certains ! Examinons ses raisons.

Quel est le critère du bien ? La Vérité, la Justice et en second lieu l’utilité publique. Nous dirions le Bien Commun. Or la démocratie, le pouvoir du plus grand nombre ne sont pas des biens. Ce sont des moyens. S.Weil, à tort ou à raison, pense que Rousseau a été mal lu. Pour lui le consensus devrait parvenir à indiquer la vérité et à dégager une idée de justice. Ces deux valeurs seraient plus fortes que le risque d’erreurs ou d’injustices que comporte le processus démocratique. On peut y parvenir par la raison, car la vérité est une, comme la justice aussi est une. Elle donne l’exemple de l’eau en repos « qui indique parfaitement le plan horizontal.»

Mais pour cela il y faut deux conditions. D’abord l’absence de passion collective. Si des individus passionnés troublent cet état d’équilibre (de l’eau), si 2, 4, 10 passions collectives saisissent le pays, les passions divergentes ne se neutralisent pas et la voix de la justice et de la vérité devient imperceptible. Ensuite que le débat porte sur un problème réel et non sur le choix d’une personne. Comment y parvenir ? « Les solutions, répond-elle, ne sont pas faciles à concevoir, mais il est évident…. que toute solution impliquerait d’abord la suppression des partis politiques »

Pour trois raisons : Le parti politique est une machine à fabriquer de la passion collective. Il est construit pour exercer une pression collective. Sa finalité, c’est sa propre croissance ; le parti devient sa propre fin : il doit toujours croître pour atteindre une majorité ; il s’agit pour cela de persuader par la propagande, par une sorte de dressage du peuple, que seule la position du parti exprime la vérité. C’est pour cela que « tout parti est totalitaire en germe et en aspiration » Chaque député se détermine en tant que socialiste, en tant que conservateur, et à la fin tout y devient relatif. « S’il n’y a pas de vérité, il est légitime de penser de telle ou telle manière. »

L’existence des partis rend impossible toute intervention hors des partis. Parler de doctrine d’un parti n’a aucun sens : une collectivité n’en a jamais, dit-elle. Elle va jusqu’à donner l’exemple des religions, où le terme de doctrine exprime la Vérité. Cette appréciation de S.Weil appelle évidemment quelque nuance.

Sa démonstration peut paraître subtile à première lecture. La note de S.Weil mérite d’être méditée et relue plusieurs fois pour en comprendre les nuances. Mais la malfaisance des partis est évidente, nous la constatons chaque jour. Elle conclut par une pointe de malice : « si on confiait au diable l’organisation de la vie publique, il ne pourrait rien imaginer de plus ingénieux » Sa note s’arrête là.

Alors, si la démocratie, fondée sur le jeu des partis, a contaminé toute la vie mentale de notre époque, comment en sortir ? Il faut aller dans L’enracinement pour trouver des amorces de solutions dans la reconnaissance des corps naturels de la société : la famille, le métier, la province. Ils sont les passages obligés de tout ré-enracinement.

Elle voyait dans le ré-enracinement sous ses multiples formes le mal qui rongeait la société, déracinement des provinces, destruction de la vie locale : « Quand on loue nos rois de France d’avoir assimilé les pays conquis, la vérité est surtout qu’ils les ont dans une large mesure déracinés»

Elle déplorait déjà en 39 le dépeuplement des campagnes, la disparition de la famille : « ce qu’on appelle de ce nom, c’est un groupe minuscule d’êtres humains ». « La profession ne compte pas non plus. La corporation était le lien entre les morts, les vivants, les hommes non nés dans le cadre d’un certain travail. » Elle regrettait que la nation se soit substituée à tout cela : la nation, c’est-à-dire l’Etat.

Ré-enraciner les hommes dans des structures décentralisées. Tout un programme. C’est ce que nous appelons le subsidiarisme, en quelque sorte un fédéralisme à la française.

Benjamin GUILLEMAINwww.alliance-sociale.org

L’immigration, une chance pour l’enfer ?

(Article paru dans l’Action Sociale Corporative n°15)

collage maître chez nous

Un fait, certes, mais pas toujours un bienfait…

« Si le racialisme de Gobineau n’a pas fait école en France, c’est notamment du fait de l’incompatibilité du nationalisme français, incarné par l’Action française avec toute forme de matérialisme biologique »
P.A.Taguieff

« Quand il y a un problème, ne cherchez pas d’abord la solution, trouvez la cause. Je crois que cette crise est liée à votre gestion de l’immigration… »
Omar Bongo (entretien avec F. Pons, Valeurs Actuelles)

La première décennie de ce XXIème n’en a pas fini avec les inquiétudes issues de la fin du XXe siècle, et les nuages semblent, sur notre avenir, étendre leur ombre funeste… La crise et l’appauvrissement de notre société et de ses classes moyennes, les risques du terrorisme et des guerres qui se rapprochent, les dégradations environnementales, ou encore les injustices sociales, etc., n’enlèvent rien, bien au contraire, aux risques que font peser sur notre société les conséquences d’une politique de l’immigration, issue majoritairement du Tiers Monde. L’ambiance actuelle de « politiquement correct », véritable dictature d’une pensée dominante qui règne dans notre pays, gêne et empêche toute réflexion critique sur ce sujet et la condamnation morale n’est jamais loin quand on s’aventure sur ce terrain…
« Le phénomène de la banlieue est issu du progrès industriel dans l’Occident chrétien, qui a perdu le sens des solidarités, et aura rejeté les êtres à la périphérie, tout en multipliant les solitudes dans les cités tentaculaires. Bien sûr que dans l’hyper-ghetto que nous préparent les technocrates, ça sentira mauvais, et il sentira mauvais de s’y balader. » (Jean Edern Hallier, L’Idiot International, num.62, 1991).

https://soundcloud.com/user5994089/royalisme-cologisme-et

Pourtant chaque jour qui passe, légitime de nouvelles inquiétudes : n’est-ce pas la conséquence d’une défaillance politique de l’Etat qui refuse d’assumer ce qu’il a produit par ses lois et ses logiques économiques et « morales » ?
Ainsi naît dans la population, un sentiment de défiance, alimenté par un réflexe naturel et légitime que l’on ne peut maîtriser. Quand on devient minoritaire dans certains lieux ou que l’on voit ses repères remis en cause par des populations nouvellement arrivées, au moment où notre société doute d’elle-même et de ses valeurs originelles. Lorsqu’on lit les actualités malheureuses de certaines cités ou quartiers de banlieue, voir lorsque l’on subit directement une agression, un incendie de voiture ou des insultes à caractère ethnique et souvent directement « antifrançaises ». Certains argueront que les incidents dans les banlieues sont le fait de « jeunes », mais alors qui sont donc « ces Français qui n’aiment pas la France», qui font du trafic de drogue, brûlent voitures et les drapeaux français pour les remplacer par des drapeaux étrangers, possèdent un arsenal parfois équivalent à celui de la police, qu’ils planquent dans des cités dites « zones de non droit » ? Pourquoi ne s’intègrent-ils pas ?
« …l’enseignant a cessé d’être respecté…il n’enseigne pas l’histoire de France…les professeurs ne sont pas motivés, ils restent imprégnés des fruits de mai 68 : plus de repères, plus de limites, plus de valeurs…Fondamentalement ni les Français, ni parmi eux, les patrons ne sont racistes, mais les immigrés souffrent d’une image négative : il faut arriver à ce que ce soient les jeunes issus de l’immigration qui dénoncent les agissements déviants de leurs semblables. Je ne crois pas aux structures antiracistes… » (Rachid Kaci)
Qui sont ces Français qui bloquent certaines rues de Paris et d’autres villes de province pour faire la prière, qui, pour certains, imposent le voile intégral ou la burqa à leurs femmes, crient et chantent ouvertement « nique la France  » à tout bout de champs, tout en s’inspirant de la pseudo culture des ghettos américains ?
Qui sont donc enfin ces Français qui déclenchent de violentes émeutes à la moindre intervention policière ou après une défaite ou une victoire footballistique, qui crient vengeance pour la guerre d’Algérie et la période coloniale de la France ?

(suite…)