Voici un petit texte qui fut diffusé par le milieu anarchiste au début du siècle dernier, et dont le contenu est d’une incroyable actualité ! En tant que royaliste, nous ne pouvons qu’adhérer à ce texte en ce début du XXIème siècle :
Tu te plains ; mais tu veux le maintien du système où tu végètes. Tu te révoltes parfois, mais pour recommencer toujours. C’est toi qui produis tout, qui laboures et sèmes, qui forges et tisses, qui pétris et transformes, qui construis et fabriques, qui alimentes et fécondes !
Pourquoi donc ne consommes-tu pas à ta faim ? Pourquoi es-tu le mal vêtu, le mal nourri, le mal abrité ? Oui, pourquoi le sans pain, le sans souliers, le sans demeure ? Pourquoi n’es-tu pas ton maître ? Pourquoi te courbes-tu, obéis-tu, sers-tu ? Pourquoi es-tu l’inférieur, l’humilié, l’offensé, le serviteur, l’esclave ?
Tu élabores tout et tu ne possèdes rien ? Tout est par toi et tu n’es rien.
Je me trompe. Tu es l’électeur, le votard, celui qui accepte ce qui est ; celui qui, par le bulletin de vote, sanctionne toutes ses misères ; celui qui, en votant, consacre toutes ses servitudes.
Tu es le volontaire valet, le domestique aimable, le laquais, le larbin, le chien léchant le fouet, rampant devant la poigne du maître. Tu es le sergot, le geôlier et le mouchard. Tu es le bon soldat, le portier modèle, le locataire bénévole. Tu es l’employé fidèle, le serviteur dévoué, le paysan sobre, l’ouvrier résigné de ton propre esclavage.
Tu es toi-même ton bourreau. De quoi te plains-tu ?
Tu es un danger pour nous, hommes libres, pour nous, anarchistes. Tu es un danger à l’égal des tyrans, des maîtres que tu te donnes, que tu nommes, que tu soutiens, que tu nourris, que tu protèges de tes baïonnettes, que tu défends de ta force de brute, que tu exaltes de ton ignorance, que tu légalises par tes bulletins de vote, – et que tu nous imposes par ton imbécillité. (…)
Allons, vote bien ! Aies confiance en tes mandataires, crois en tes élus.
Mais cesse de te plaindre. Les jougs que tu subis, c’est toi-même qui te les imposes. Les crimes dont tu souffres, c’est toi qui les commets. C’est toi le maître, c’est toi le criminel, et, ironie, c’est toi l’esclave, c’est toi la victime.
Nous autres, las de l’oppression des maîtres que tu nous donnes, las de supporter leur arrogance, las de supporter ta passivité, nous venons t’appeler à la réflexion, à l’action.
Allons, un bon mouvement : quitte l’habit étroit de la législation, lave ton corps rudement, afin que crèvent les parasites et la vermine qui te dévorent. Alors seulement tu pourras vivre pleinement.
Placard anti-électoral, 1er mars 1906
Publié par l’anarchie n°47, signé Albert Libertad
Libérons nos régions de la république antisociale :
“Relisez votre histoire et foutez-nous la paix avec votre république…”
Job de Roincé
VOLEM VIURE AL PAIS
(Vivre et travailler au pays)
Sous l’Ancien régime, existe de nombreuses différences entre les provinces, langues, mesures, droits et privilèges. En pays d’Etat, tout le monde paye la Taille (impôts sur les biens et la terre) « Nous sommes autonomistes, nous sommes fédéralistes…Un groupe de patriotes Bretons vient de demander, pour leur illustre province, le rétablissement des anciens Etats…nous voulons une assemblée souveraine à Bordeaux, à Toulouse, à Montpellier…Et ces assemblées régiront notre administration, nos tribunaux, nos écoles, nos universités, nos travaux publics… »
Déclarations des Fédéralistes
« Majorité de ruraux, honte de la France » disait le républicain A. Crémieux.
Les luttes viticoles du Languedoc (début XXe.s), les mineurs de Decazeville (1961), le Larzac (1971), attentats en Bretagne contre Mac do (2000, 1 mort), attentat à Versailles (1978, 3 ans de prison pour les Bretons), mouvement dans l’Aude (1976), échange de tirs entre vignerons et policiers (2 morts)…
La ripoublique des scandales détruit :
– la spécificité Française et nie toute identité régionale et historique
– tout ce qui de près ou de loin, nous est cher.
L’organisation européenne montre combien la république avec ses découpages départementaux fut rétrograde. Etre moderne, dynamique économiquement et commercialement, voir hardi socialement et culturellement demandait la survivance et la continuité réformatrice du système monarchique. Mais les intérêts privés et financiers de quelques uns en avaient décidés autrement. Aujourd’hui, on essai de reconstituer, tant bien que mal, de grandes régions afin de pouvoir tenir tête, aux grandes provinces compétitives des pays étrangers, qui eux eurent la chance de ne pas subir les destructions révolutionnaires…Notre pays est exsangue (guerres nombreuses dont 1e désastre de 1914, dénatalité), déficitaire et épuisé, depuis plus de 200 ans de gâchis républicain. Que vaut un “Bas-Rhin” ou le “Haut”, que l’on ne veut plus nommer Alsace, face au “Land” Allemand de Bade-Wurtemberg, s’exclamait Jean Dumont. “Les rogatons ne pouvaient rien, sinon se faire avaler, annexer peu à peu. Par l’achat des entreprises, de la main d’oeuvre ou des maisons de villages. Ainsi que le dit un industriel strasbourgeois interrogé récemment par un grand quotidien parisien : d’une part, à Paris, l’Alsace n’est pas “positionnée”, selon la formule du marketing, c’est à dire n’intéresse personne ; d’autre part, en Alsace même, “la priorité, c’est l’Allemagne”. (suite…)
III – A quelles conditions la démocratie fonctionne-t-elle ?
Les deux premières parties de cet exposé sont de nature à surprendre le lecteur car elles conduisent à une vision paradoxale ou en tout cas inhabituelle des faits sociaux. Il en ressort que la démocratie conçue comme un projet révolutionnaire destiné à changer le monde et la société est une utopie impraticable et néfaste qui n’a d’ailleurs aucune existence tangible. Mais il en ressort aussi que la technique démocratique qui consiste à prendre en compte les courants sociaux, à reconnaître leur existence et à développer l’autonomie des individus et des collectivités est indiscutablement utile.
Et le paradoxe continue lorsque nous constatons que cette pratique ne peut fonctionner convenablement qu’à des conditions précises tout à fait contraire au messianisme démocratique « grand public». Première condition : un cadre strict :
La pratique de la démocratie suppose, on l’a déjà dit, une petite structure politique à taille humaine afin que le rôle de l’individu y soit effectif. Dans de petits Etats comme la Suisse, cette condition peut être remplie, mais dans les grands Etats, peuplés de plusieurs dizaines ou centaines de millions de personnes ce n’est plus le cas. Il faut alors l’implanter à l’échelle locale grâce à un système décentralisé qui favorise les libertés locales et l’autonomie des petites entités, ce qui pose la question du contrôle de l’Etat sur cette mosaïque politique.
Un autre cadre possible aux pratiques démocratiques peut être fourni par une structure aristocratique et inégalitaire. A ce moment là, des autorités arbitrales liées à la tradition, à la compétence ou à l’hérédité peuvent prévenir les éternelles dérives du système démocratique, à savoir l’anarchie, le clientélisme et la démagogie. C’est l’idée du régime mixte que nous avons déjà évoquée précédemment.
L’idée n’est pas nouvelle puisque Aristote la développait déjà et l’un des succès de la Monarchie française à son apogée fut sans doute de savoir concilier l’autorité du Roi avec les innombrables libertés locales. On oublie un peu vite que sous l’Ancien Régime les fonctions étaient électives chaque fois qu’elles n’étaient pas réservées à certaines catégories de personnes en raison de leur naissance ou de leur compétence…
A l’inverse, il n’y a rien de plus défavorable au développement de la démocratie que les vastes Etats aux contours flous et mal délimités ou l’homme se sent perdu et dépassé par les événements.
Deuxième condition : un population unie et cohérente :
La démocratie implique que les électeurs qui vont tenter de concourir à une volonté commune aient un certain nombre de choses en commun et ne constituent pas des communautés hostiles qui cherchent à imposer leur point de vue par la loi du plus fort. Pendant très longtemps cette condition était remplie dans les nations européennes, et c’est encore le cas en Suisse en raison de l’histoire à part de ce petit pays à la population homogène en dépit des différences linguistiques et religieuses.
Mais dans les autres pays d’Europe ouverts à toutes les religions, les ethnies et les cultures, où les mouvements de population sont de plus en plus importants et où l’individualisme est prédominant, ce fond commun a disparu en grande partie. On dit que Rousseau avait conçu son système politique et sa théorie de la volonté générale en pensant à la République de Genève telle qu’il l’avait connu dans son enfance. Est-il sérieusement envisageable de transposer un tel système à un empire cosmopolite et multinational comme l’Union Européenne ? C’est la grande interrogation de notre collègue Pierre Manent, Professeur à l’Institut d’Etude Politique de Paris, qui se demande si la démocratie est possible sans le cadre de la nation traditionnelle.
Troisième condition : un contrôle effectif par l’électeur :
La démocratie n’est intéressante que si l’électeur a l’impression qu’il a un pouvoir véritable et que les dés ne sont pas truqués. C’est une évidence, mais il est bon de la répéter lorsque l’on voit certaines dérives de la Veme République en France.
Dès lors, moins il y a d’intermédiaires entre l’électeur et le pouvoir, mieux la démocratie fonctionne. A l’inverse, plus il y a d’intermédiaires, plus elle court le risque de dégénérer.
La démocratie directe présente donc des avantages indiscutables par rapport à la démocratie représentative qui déforme la volonté des électeurs et crée des oligarchies parasites qui prétendent exprimer la volonté du Peuple mieux que le Peuple lui-même. C’est ainsi que des pratiques telles que le référendum d’initiative populaire, le mandat impératif donné aux représentants, ou le droit pour la population de contrôler directement l’emploi des fonds publics pourrait être utilement introduits dans les institutions. Or la plupart des hommes politiques y sont hostiles car ils redoutent à tort ou à raison de tomber dans l’anarchie et le « populisme ».
En réalité, la crainte qu’inspire la démocratie directe n’est légitime que lorsque l’on prétend tirer toute la légitimité politique de la volonté populaire, ce qui nous ramène une fois de plus au caractère dangereux de l’idéologie démocratique. Car avec la démocratie directe l’Etat risque en effet de devenir ingouvernable. En revanche, si des éléments de démocratie directe sont insérés dans un système politique qui reconnaît l’existence d’autres formes de légitimités politique, le risque est bien moindre du fait de ces contrepouvoirs.
Montesquieu ne se serait pas exprimé différemment, lui qui voulait que « le pouvoir arrête le pouvoir ».
Encore faut-il, une fois de plus, savoir de quoi l’on parle car la démocratie se présente tantôt comme un dogme, tantôt comme une pratique.
Utilité de la démocratie comme dogme ou comme idéologie ?
Au risque de paraître décidément provocateur et de choquer certains, nous sommes convaincus pour notre part qu’en tant que dogme à caractère sacré, en tant que religion des temps modernes, la démocratie non seulement ne sert rigoureusement à rien, mais encore risque d’avoir un effet franchement nocif en distillant dans le corps social des ferments de jalousie et de haine à l’endroit de ceux qui ont une position sociale supérieure.
En outre cette idéologie postule la supériorité de la quantité sur la qualité, de la masse sur l’individualité, du non-sens sur le sens, du relativisme absolu sur la recherche de la vérité. Elle postule aussi que la majorité a toujours raison et que la minorité doit nécessairement s’incliner, ce qui est contraire au développement de la civilisation, heurte le bon sens le plus élémentaire et risque de provoquer des régressions inacceptables. On sait aujourd’hui que la politique criminelle menée par Adolphe Hitler était soutenue, en tout cas dans ses débuts, par une large majorité d’allemands. Une majorité d’erreurs ne fera jamais une vérité !
Pour notre part nous voyons dans l’idéologie démocratique un système à la fois faux et pernicieux, une erreur intellectuelle fondamentale de l’homme moderne à l’instar du marxisme-léninisme et du national-socialisme, autres grandes idéologies matérialistes et réductrices de l’occident contemporain. Cette idéologie est en outre à l’origine du phénomène de confiscation du pouvoir par les oligarchies que nous avons évoqué dans notre première partie.
Si la divinisation de la démocratie est perverse, en revanche il n’en va pas de même de sa pratique bien comprise.
Utilité de la démocratie comme pratique ?
Nocive en tant que philosophie universaliste, la démocratie est en revanche fort utile quand on la remet à sa place et qu’on la conçoit comme un mode d’exercice du pouvoir ou un mode d’organisation sociale parmi d’autres.
L’histoire européenne montre en effet que dans nos sociétés le pouvoir a été lié tantôt à l’hérédité (autrement dit à une idée de propriété familiale), tantôt à la compétence, tantôt enfin à l’élection. Le pouvoir est donc soit monarchique, soit aristocratique (au sens aristotélicien de l’élite), soit démocratique. Or il est indiscutable que la pratique démocratique a un effet positif dans un certain nombre de cas, ne serait-ce que parce qu’elle constitue un contrepoids aux autres sources du pouvoir.
La pratique démocratique constitue tout d’abord un instrument de contrôle de l’état de la société et une véritable soupape de sûreté lorsque les élites qui sont en charge de la nation s’égarent. L’absence de représentation électorale est probablement une des causes de la Révolution française puisque le Roi ne disposait d’aucun moyen pour connaître l’état véritable de l’opinion publique. Certains historiens estiment même que si le suffrage universel, qui est par nature conservateur, avait existé en France dès la fin du XVIIIe siècle, aucune des révolutions ultérieures n’aurait eu lieu.
C’est ce mécanisme d’auto-sécurité, cette soupape de sûreté qui a permis à la Grande-Bretagne au début des années 1980 de rompre avec les dérives dangereuses d’une sociale-démocratie délétère et au gouvernement de Mme Thatcher d’initier un spectaculaire redressement économique.
Mais encore faut-il que la soupape de sûreté soit encore en état de fonctionner, autrement dit que l’alternance ne soit pas fictive…
Deuxième avantage lié à l’introduction de mécanismes démocratiques dans la société, l’amélioration de la mobilité sociale. La faiblesse des sociétés aristocratiques tient souvent au fait qu’elles tombent dans l’immobilisme d’un système de castes sclérosé. A l’inverse le libre accès aux fonctions et la possibilité de promotion sociale rapide permet de faire émerger des talents individuels en grand nombre qui seraient restés figés et endormis dans un système dominé par les hiérarchies traditionnelles.
Les institutions électives et démocratiques, comme celles fondées sur la compétence individuelle, jouent donc un rôle d’accélérateur social. Au contraire l’hérédité des fonctions et des positions joue un rôle de stabilisateur social. Les deux présentent des avantages et des inconvénients ; il faut savoir les combiner comme ont su le faire les anglais pendant des siècles.
Troisième avantage, les pratiques démocratiques, du moins lorsqu’elles sont comprises de manière à la fois modérée et loyale, permettent l’implication des individus dans la vie publique et sociale. Dans la France du XVIIeme siècle, l’activité économique était faible et les progrès de l’instruction publique modeste. Une personne sur deux savait lire et écrire avant la Révolution et il y avait peu d’échanges. Avec la révolution industrielle et le développement économique, on entre dans des sociétés mobiles dotées d’un fort dynamisme propre qu’il n’est plus possible de gouverner « ex cathedra » à la manière d’un Richelieu ou d’un Louis XIV. C’est ce tournant de la modernité que la monarchie française a été malheureusement incapable de prendre.
L’utilisation d’institutions démocratiques adaptées aux circonstances et en particulier à l’échelle locale permet d’améliorer le fonctionnement de l’Etat par une sorte de processus d’autogestion dont on voit des exemples en Suisse. C’est autant de charge en moins pour l’Etat central qui est alors dispensé de l’obligation de tout régenter et qui peut se concentrer sur les grandes orientations de la nation.
Un autre avantage encore est de permettre à l’individu de s’impliquer dans un projet collectif qu’il fait sien, sans que celui-ci ne lui soit imposé de manière hiérarchique par les élites au pouvoir, puisque élites il y aura toujours quelque soit la forme de l’Etat.
Tous ces avantages sont réels. Mais il ne faudrait pas croire que seules les pratiques démocratiques sont vertueuses. Les pratiques aristocratiques peuvent l’être tout autant lorsqu’elles aussi sont intelligemment comprises : le dépassement de soi, le sens de l’honneur et du devoir, la générosité, le mépris de l’argent, l’élitisme et le raffinement des mœurs, l’originalité et la créativité individuelle apportent autant à la société que les pratiques démocratiques.
En vérité la folie de l’homme moderne est d’opposer ce qui devrait être complémentaire. Mais là n’est pas notre sujet et puisque nous avons résolu d’ausculter ici la démocratie. Voyons maintenant à quelles conditions elle peut fonctionner ?
La démocratie est devenue la grande affaire de l’homme occidental. Jadis l’homme se souciait du bien et du mal, de la divinité, de l’éternité de l’âme, du bien commun, de la justice, du progrès, etc… Aujourd’hui il se soucie essentiellement de la « démocratie ».
Dans la presse, dans les médias audiovisuels, à l’université, dans les partis politiques, dans les sphères du pouvoir, dans les clubs mondains, tout un chacun se gargarise de ce mot qui a évidemment perdu en signification ce qu’il a gagné en extension. Désormais la référence à la démocratie est quasi incantatoire ; il n’est pas rare de trouver le mot répété jusqu’à quinze fois dans un article politique ou juridique, comme au XVIIe siècle le mot « chrétien » dans la littérature officielle.
S’agit-il d’un phénomène de mode ? A ce stade il vaudrait mieux parler d’un phénomène à caractère religieux car on dépasse très largement en temps et en ampleur le simple phénomène de la mode. Or ce phénomène de société ne manquera pas de surprendre tout esprit critique épris à la fois de lucidité et de modération pour qui la démocratie n’est guère qu’un mode de gouvernement parmi d’autres. Mode de gouvernement qui a comme les autres ses avantages et ses inconvénients, mais dont on ne saurait attendre qu’il apporte à lui seul la solution aux maux de l’humanité. Car on peut être certain que le simple jeu des mécanismes démocratiques comme le suffrage universel ne permettra pas de résoudre les défis du XXIe siècle s’il n’est pas associé à d’autres mécanismes qui feront appel à l’intelligence, à la créativité, au courage et à la qualité des individus, donc à des valeurs qui découlent plutôt d’une vision aristocratique de la société et de l’homme, aristocratique au sens philosophique du terme évidemment…
Il fallait oser l’écrire et le justifier. Elle l’a fait. Elle, c’est Simone Weil dans une Note posthume parue sept ans après sa mort, en février 1950, dans la revue La Table Ronde (1). Ce texte peu connu vient d’être réédité par les éditions Climats et arrive à point au moment où nos institutions chancellent. André Breton, dans sa préface, souhaitait une grande diffusion à ce réquisitoire, préférant au terme « suppression » celui de « mise au ban », qu’il emploie dans son commentaire. Il y a, dit-il, dans la structure de tout parti une anomalie rédhibitoire : son immobilisme et sa discipline intérieure, où toute idée originale, qui ne va pas dans le sens du parti est réprimé. Au fond du problème il y a le mandat impératif : le candidat ne devrait avoir de compte à rendre qu’à ses électeurs et non à son parti.
Pour Alain, qui fut son maître, le mal de notre existence politique, c’est le parti. Par nature, il n’a pas de pensée ; il refuse la discussion. Ce mal est inhérent à tous les partis, mais le parti communiste l’a porté à son comble. Cela aboutit à la confusion de tous les partis, qui finalement finissent toujours par s’entendre.
S.Weil s’explique. Le totalitarisme, dit-elle, est le péché originel des partis : ils sont le mal à l’état pur. Jugement radical, diront certains ! Examinons ses raisons.
Quel est le critère du bien ? La Vérité, la Justice et en second lieu l’utilité publique. Nous dirions le Bien Commun. Or la démocratie, le pouvoir du plus grand nombre ne sont pas des biens. Ce sont des moyens. S.Weil, à tort ou à raison, pense que Rousseau a été mal lu. Pour lui le consensus devrait parvenir à indiquer la vérité et à dégager une idée de justice. Ces deux valeurs seraient plus fortes que le risque d’erreurs ou d’injustices que comporte le processus démocratique. On peut y parvenir par la raison, car la vérité est une, comme la justice aussi est une. Elle donne l’exemple de l’eau en repos « qui indique parfaitement le plan horizontal.»
Mais pour cela il y faut deux conditions. D’abord l’absence de passion collective. Si des individus passionnés troublent cet état d’équilibre (de l’eau), si 2, 4, 10 passions collectives saisissent le pays, les passions divergentes ne se neutralisent pas et la voix de la justice et de la vérité devient imperceptible. Ensuite que le débat porte sur un problème réel et non sur le choix d’une personne. Comment y parvenir ? « Les solutions, répond-elle, ne sont pas faciles à concevoir, mais il est évident…. que toute solution impliquerait d’abord la suppression des partis politiques »
Pour trois raisons : Le parti politique est une machine à fabriquer de la passion collective. Il est construit pour exercer une pression collective. Sa finalité, c’est sa propre croissance ; le parti devient sa propre fin : il doit toujours croître pour atteindre une majorité ; il s’agit pour cela de persuader par la propagande, par une sorte de dressage du peuple, que seule la position du parti exprime la vérité. C’est pour cela que « tout parti est totalitaire en germe et en aspiration » Chaque député se détermine en tant que socialiste, en tant que conservateur, et à la fin tout y devient relatif. « S’il n’y a pas de vérité, il est légitime de penser de telle ou telle manière. »
L’existence des partis rend impossible toute intervention hors des partis. Parler de doctrine d’un parti n’a aucun sens : une collectivité n’en a jamais, dit-elle. Elle va jusqu’à donner l’exemple des religions, où le terme de doctrine exprime la Vérité. Cette appréciation de S.Weil appelle évidemment quelque nuance.
Sa démonstration peut paraître subtile à première lecture. La note de S.Weil mérite d’être méditée et relue plusieurs fois pour en comprendre les nuances. Mais la malfaisance des partis est évidente, nous la constatons chaque jour. Elle conclut par une pointe de malice : « si on confiait au diable l’organisation de la vie publique, il ne pourrait rien imaginer de plus ingénieux » Sa note s’arrête là.
Alors, si la démocratie, fondée sur le jeu des partis, a contaminé toute la vie mentale de notre époque, comment en sortir ? Il faut aller dans L’enracinement pour trouver des amorces de solutions dans la reconnaissance des corps naturels de la société : la famille, le métier, la province. Ils sont les passages obligés de tout ré-enracinement.
Elle voyait dans le ré-enracinement sous ses multiples formes le mal qui rongeait la société, déracinement des provinces, destruction de la vie locale : « Quand on loue nos rois de France d’avoir assimilé les pays conquis, la vérité est surtout qu’ils les ont dans une large mesure déracinés»
Elle déplorait déjà en 39 le dépeuplement des campagnes, la disparition de la famille : « ce qu’on appelle de ce nom, c’est un groupe minuscule d’êtres humains ». « La profession ne compte pas non plus. La corporation était le lien entre les morts, les vivants, les hommes non nés dans le cadre d’un certain travail. » Elle regrettait que la nation se soit substituée à tout cela : la nation, c’est-à-dire l’Etat.
Ré-enraciner les hommes dans des structures décentralisées. Tout un programme. C’est ce que nous appelons le subsidiarisme, en quelque sorte un fédéralisme à la française.
« Si le racialisme de Gobineau n’a pas fait école en France, c’est notamment du fait de l’incompatibilité du nationalisme français, incarné par l’Action française avec toute forme de matérialisme biologique »
P.A.Taguieff
« Quand il y a un problème, ne cherchez pas d’abord la solution, trouvez la cause. Je crois que cette crise est liée à votre gestion de l’immigration… »
Omar Bongo (entretien avec F. Pons, Valeurs Actuelles)
La première décennie de ce XXIème n’en a pas fini avec les inquiétudes issues de la fin du XXe siècle, et les nuages semblent, sur notre avenir, étendre leur ombre funeste… La crise et l’appauvrissement de notre société et de ses classes moyennes, les risques du terrorisme et des guerres qui se rapprochent, les dégradations environnementales, ou encore les injustices sociales, etc., n’enlèvent rien, bien au contraire, aux risques que font peser sur notre société les conséquences d’une politique de l’immigration, issue majoritairement du Tiers Monde. L’ambiance actuelle de « politiquement correct », véritable dictature d’une pensée dominante qui règne dans notre pays, gêne et empêche toute réflexion critique sur ce sujet et la condamnation morale n’est jamais loin quand on s’aventure sur ce terrain… « Le phénomène de la banlieue est issu du progrès industriel dans l’Occident chrétien, qui a perdu le sens des solidarités, et aura rejeté les êtres à la périphérie, tout en multipliant les solitudes dans les cités tentaculaires. Bien sûr que dans l’hyper-ghetto que nous préparent les technocrates, ça sentira mauvais, et il sentira mauvais de s’y balader. » (Jean Edern Hallier, L’Idiot International, num.62, 1991).
Pourtant chaque jour qui passe, légitime de nouvelles inquiétudes : n’est-ce pas la conséquence d’une défaillance politique de l’Etat qui refuse d’assumer ce qu’il a produit par ses lois et ses logiques économiques et « morales » ?
Ainsi naît dans la population, un sentiment de défiance, alimenté par un réflexe naturel et légitime que l’on ne peut maîtriser. Quand on devient minoritaire dans certains lieux ou que l’on voit ses repères remis en cause par des populations nouvellement arrivées, au moment où notre société doute d’elle-même et de ses valeurs originelles. Lorsqu’on lit les actualités malheureuses de certaines cités ou quartiers de banlieue, voir lorsque l’on subit directement une agression, un incendie de voiture ou des insultes à caractère ethnique et souvent directement « antifrançaises ». Certains argueront que les incidents dans les banlieues sont le fait de « jeunes », mais alors qui sont donc « ces Français qui n’aiment pas la France», qui font du trafic de drogue, brûlent voitures et les drapeaux français pour les remplacer par des drapeaux étrangers, possèdent un arsenal parfois équivalent à celui de la police, qu’ils planquent dans des cités dites « zones de non droit » ? Pourquoi ne s’intègrent-ils pas ? « …l’enseignant a cessé d’être respecté…il n’enseigne pas l’histoire de France…les professeurs ne sont pas motivés, ils restent imprégnés des fruits de mai 68 : plus de repères, plus de limites, plus de valeurs…Fondamentalement ni les Français, ni parmi eux, les patrons ne sont racistes, mais les immigrés souffrent d’une image négative : il faut arriver à ce que ce soient les jeunes issus de l’immigration qui dénoncent les agissements déviants de leurs semblables. Je ne crois pas aux structures antiracistes… » (Rachid Kaci)
Qui sont ces Français qui bloquent certaines rues de Paris et d’autres villes de province pour faire la prière, qui, pour certains, imposent le voile intégral ou la burqa à leurs femmes, crient et chantent ouvertement « nique la France » à tout bout de champs, tout en s’inspirant de la pseudo culture des ghettos américains ?
Qui sont donc enfin ces Français qui déclenchent de violentes émeutes à la moindre intervention policière ou après une défaite ou une victoire footballistique, qui crient vengeance pour la guerre d’Algérie et la période coloniale de la France ?
On prétend que la république démocratique donne à chacun ses chances. Mais ce n’est pas vrai, car les conditions mêmes de la lutte électorale sont toujours plus favorables aux uns qu’aux autres.
Supposons qu’un homme ait toutes les qualités d’un grand homme d’Etat, mais qu’il n’ait ni la voix forte, ni l’esprit vif, ni l’art d’agir sur les foules par sa parole. Ses chances d’être élu sont faibles en regard de celles d’un beau parleur aux poumons robustes, à la voix forte, prompt à la riposte, habile à ménager les préjugés et à flatter les passions de ceux qui l’écoutent – au demeurant tout à fait incapable de discerner les intérêts du pays et d’aviser aux mesures utiles.
Prenons par exemple un homme très instruit et très cultivé, qui a passé sa jeunesse et une grande partie de son âge mûr à étudier la philosophie, l’histoire, le droit, l’économie politique, la sociologie, qui a suivi avec la plus grande attention l’évolution politique des nations les plus civilisées et celle de son propre pays, notant les faits importants et les comparant de manière à saisir sur le vif les effets bienfaisants ou malfaisants des mesures prises par les hommes d’Etat et des lois votées par les assemblées : peut-on croire qu’il puisse enlever les suffrages des masses contre un quelconque militant de la politique habitué à pérorer dans les réunions publiques, dans les comités électoraux, dans les syndicats d’ouvriers, de fonctionnaires ou d’instituteurs ?
La vérité, c’est que la république démocratique donne des chances très fortes à ceux qui parlent bien, qui savent toucher les foules et tenir à chacun le langage qui lui plaît, à ceux qui ont du bagout, de l’entregent, l’esprit d’intrigue et qui ne se font pas scrupule non plus de changer de langage, d’opinion et de conduite lorsque le vent a tourné.
Par contre, elle ôte leurs chances à ceux qui sont plus capables de bien faire que de bien dire, qui font plus de besogne que de bruit, qui ne sont ni des hâbleurs, ni des intrigants et qui disent en toute occasion non ce qui peut plaire au plus grand nombre, mais ce que, dans la sincérité de leur coeur, ils jugent vrai, utile ou juste. Favorable aux habiles menteurs, aux roués, aux malins, elle désavantage le mérite modeste, la valeur réelle, la compétence, l’amour désintéressé du bien public.
En somme, la république démocratique accroît sans mesure les chances des médiocres, qui peuvent faire beaucoup de mal et ne peuvent faire que peu de bien ; et elle diminue, au point de les rendre à peu près nulles, celles des hommes les plus capables de servir utilement leur pays.
Bref aperçu de l’histoire officielle, nos ancêtres ont vécu la misère sous les princes, la Révolution les a libérés et la gauche émancipé par la législation sociale…
Travaillons avec notre intelligence et réfléchissons, comment imaginer à la vue des merveilles laissées par l’Ancien régime, ce qu’il en reste et malgré les nombreuses destructions de ce qui rappelais nos rois….
Comment ne pas rester interloqué à la vue des architectures en harmonie avec la nature où déjà avant l’heure et quelques siècle avant l’écologie on travaillait dans le respect de l’environnement. En admiration des meubles finement ciselés nommé par le nom d’un roi pour qualifier l’art de l’époque et dont on s’arrache encore aujourd’hui à prix d’or les créations. Ce temps rustique où existait déjà une ébauche de législation sociale populaire et spontanée, savamment occulté par nos professeurs républicains. Le souci constant de la justice sociale de nos rois avant la catastrophe révolutionnaire qui plongea le monde ouvrier dans la misère .Les objets, les jardins, la forêt des Landes, les documents restent un témoignage concret de la réussite et de l’harmonie du temps passé. Parchemins et archives, actes notariés, comptes rendus des Capitouls toulousains ou Parlements de provinces, rapport et comptes rendus des élections et divers votes populaires communaux, Etats Généraux, Minutes des procès et Conseils des rois, tout contredit l’histoire officielle d’une société misérable. Sous l’ancienne France…
Les ouvriers sous nos rois ont réalisés de mains de maître des chefs d’œuvre, dont une bonne partie fut détruite par la fureur destructrice de la Révolution …Toutes ces merveilles d’habileté dans les règles de l’art, de l’équilibre, de la beauté, de la connaissance, dans l’harmonie des formes n’ont pu être fabriqués par des ouvriers misérables et ignares…Certes les conditions de vie n’étaient pas gavés de matérialisme comme aujourd’hui. Certes les épidémies, la mort et la guerre rythmaient la vie populaire mais n’avons-nous pas ces fléaux ?
Certes la vie communautaire était dense alors que nous vivons dans un individualisme ravageur, créant la misère morale et sociale terrible. Les suicides et le mal vivre touchent aussi la jeunesse principalement, séparation des familles, abandon des vieux et suppression des naissances, souvent par confort sont notre lot quotidien. Faudrait-il rajouter une population gavée de calmants en guise de drogue, symptôme de l’échec cuisant de la société de consommation…
Sommes-nous mieux qu’avant ?
Certes on se déplaçait à cheval ou à pied et non en voiture, souvent d’ailleurs dans des bouchons interminables, mais qu’avons-nous fait du temps, pour vivre et apprécier les choses et les gens…
Les anciens ne bénéficiaient pas de nos découvertes, qu’il ne s’agit pas de remettre en cause mais intellectuellement, moralement et professionnellement n’ont-ils pas laissés des choses à nous apprendre. Il faut prendre le temps de se poser des questions. La tradition est critique et l’empirisme qui nous guide et demeure notre science dans l’observation et l’application nous montre des richesses oubliées qui feraient tant de biens dans notre société se liquéfiant. Cette science empirique démontre l’incontestable dégradation de la condition sociale depuis la Révolution. Le prolétariat et le paupérisme sont les conséquences des actes d’interdiction aux ouvriers de s’associer de 1791 avec la loi Le Chapelier. Les milliards accumulés pendant des siècles par les organisations ouvrières nommées Corporations et dilapidés, permirent à la République d’installer au pouvoir les parvenus financiers qui soumettront dans un véritable esclavage les enfants à partir de 5 ans, tout sexe confondu dans des rythmes de travail pouvant aller jusqu’à 15 heures par jour et nuit.
Tout cela dans les manufactures pour le succès du libéralisme économique venu d’Angleterre triomphant de l’ancien Régime…Les idées des « Lumières » utopiques sur lesquelles reposent notre société ont broyés tout ce qui représentait notre spécificité Française. Bref la misère ouvrière fut la conséquence de la fin de la Royauté protectrice, car peuple et roi font un…
Certes l’industrie existait sous nos rois, mines, manufactures et fonderies étaient gérés de manière artisanales, voir familiales mais dans le respect des ouvriers. On y découvre d’ailleurs des horaires de travail en 3×8. La vie des hommes était cadencée au rythme du respect familial et l’Eglise protégeait ce système. En aucune manière on aurait touché les repos, congés ou multiples fêtes religieuses. A. Decaux écrivait que nous avions alors autant de jours de congés qu’aujourd’hui…et Lafargue, l’anarchiste chantait le doux plaisir de la paresse durant la période des rois…
Les corporations qu’il fallait réformer et non détruire organisaient le travail dans une autonomie complète dont on a nul idée aujourd’hui.
A – Le corps de métier gérait la profession, préfigurant quelques siècles en avance le travail de qualité, dans le soucis aussi du consommateur. Nous qui vivons le siècle du gadget, produit en Asie, en série, de la pacotille sans soucis du consommateur… B – Le corps de métier se souciait de ses travailleurs
La hiérarchie du maître au compagnon et à l’apprenti, le savoir-faire et le titre de noblesse ouvrière attribué par la possession de droits et privilèges du métier octroyant la participation dans l’organisation de la profession, la décision, les jours de repos, fêtes chômées, aides diverses pour maladie, décès ou apprentissages. Une législation sociale en devenir, gérée par métier et acceptée par le Roi, ne faisant que reconnaître et protéger un droit, né de l’usage, de la volonté populaire et sortie des coutumes librement consentis. L’ouvrier avait une existence décente, une formation professionnelle accomplie, un service social d’entraide et de secours aux familles. Une solidarité empêchait les abus et tout risque de prolétarisation, intolérable aux yeux de nos rois. Du XIIIème siècle à la Révolution, ce système a protégé le monde du travail et a pétri la France au point de la faire aimer du monde entier.
Turgot essaya, influencé par les théories de Quesnay de supprimer quelques corporations en 1776 mais sous la pression populaire, Louis XVI les rétablit aussitôt en disant : « Nous voulons donner aux ouvriers un moyen de défense, nous voulons qu’ils puissent jouir en commun de leur intelligence, qui est le bien le plus précieux de l’homme. » La République n’aura pas cet état d’âme.
1791, le 17 mars, la loi d’Allarde supprime les jurandes et maîtrises. Devant le risque du regroupement des métiers, intervient la loi Le Chapelier du 14 juin qui interdit les associations ouvrières « …sur leurs prétendus intérêts communs… ». L’ouvrier était ainsi livré sans défense au capitalisme émancipé par 1789, un siècle noir de régression sociale s’ouvrait à eux. Deux monstres allaient naître :
٠Le libéralisme économique sans frein
٠Le socialo-marxisme en conséquence des excès du premier, celui-ci ne remettra jamais en cause les racines du mal, les principes fondateurs de la République , héritière de la Révolution !!!
« La condition ouvrière s’est avilie, avec la mort des compagnonnages et l’interdiction du syndicalisme…La grande industrie et l’avènement de la machine achèveront la déchéance de la classe besogneuse, proie désignée des socialismes, d’abord utopiques à la façon de Cabet, plus tard scientifiques à l’école de Marx ».
René Sédillot dans son « Coût de la Révolution Française », livre mettant en relief l’existant, avant, pendant et après 1789, donne un bilan catastrophique pour la France.
A. Decaux parlait de 60 jours chômés en plus du dimanche, au XIIIème siècle, certains ouvriers avaient un mois de vacances. Peut être exceptionnels mais les semaines étaient de 4 jours au Moyen-âge, ce qui fait à la fin de l’année autant de jours qu’aujourd’hui. N’oublions pas que la Révolution républicaine supprima tout cela en instituant la semaine de 10 jours, dite du Décadi, suppression des dimanches, fêtes chômées etc.…plus d’associations avec à la clef, une extension des heures de travail infernale jusqu’à 15 heures de jour comme de nuit, sans distinction d’âge, à partir de 5 ans, ni de sexe…Il fallut attendre le dévouement social des royalistes pour voir imposer la première loi de 1841, interdisant le travail en dessous de 8 ans…
Attendre 1906 pour imposer le repos hebdomadaire supprimé par la République triomphante, alors que les royalistes réclamaient son rétablissement depuis la Révolution. La IIIème République bouda les réformes sociales déposées par les royalistes et attendit 14 ans avant de rétablir la liberté syndicale et donc 36 ans pour le repos hebdomadaire. Sédillot écrivait : « La Révolution aura fait reculer la législation sociale de trois quart de siècle. »
De 1792 à 1815, ce sera guerres, invasions, massacres et misères pour les débuts de la République. De première nation d’Europe dans tous les domaines, que sommes nous devenus ???
Nos rois avaient des siècles d’avance, en écologie, en régionalisme, en diplomatie et la francophonie…Et la démographie, du soucis d’épargner le sang des hommes par Louis XV et Louis XVI, nous sommes passés aux massacres sans fins des républicains et de Napoléon aux guerres d’enfer, n’épargnant plus ni hommes, femmes et enfants. Napoléon n’avait-il pas dit devant le charnier d’une de ces batailles, qu’une nuit de Paris remplacerait les morts !!!
L’Angleterre fut la grande victorieuse de 1789, écoutons E. Burke : « Les révolutionnaires se sont montrés les plus habiles artisans de ruine qui aient jamais existé au monde. Ils ont entièrement renversé…leur commerce et leurs manufactures. Ils ont fait nos affaires, à nous leurs rivaux, mieux que 20 batailles…n’auraient pu le faire.»