Bonjour Steve Brastel, pouvez-vous brièvement vous présenter ?
Bonjour, je suis Steve Brastel, j’ai 25 ans. Originaire de Montpellier, je milite en faveur d’un rétablissement de la monarchie catholique de droit divin en France.
Il y a quelques mois, vous avez publié votre premier livre intitulé L’imposture républicaine. Pour quelle raison l’avez-vous écrit ?
J’ai écrit ce livre après une relecture de l’histoire de France, pendant cinq années, en prenant comme point de départ la révolution française car elle cristallise dans son déroulement, une fracture nette dans la société. Trois points ont particulièrement attiré mon attention : la légitimité des nouveaux « représentants du peuple », le traitement infligé à Louis XVI et à Marie-Antoinette et la haine des républicains à l’encontre de la monarchie.
Ces points sont traités dans notre roman national actuel comme étant une avancée ; on retrouve le fameux « progrès » des encyclopédistes. L’Ancien Régime devra être synonyme d’obscurantisme et de régression. Étrangement, la première victime de la Révolution est le peuple si cher aux démocrates. M’apercevant des nombreux mensonges sur ces questions, je décidai de livrer le résultat de mes recherches dans son entièreté.
Votre livre L’imposture républicaine est-il plutôt un pamphlet antirépublicain ou un manifeste royaliste comme précisé dans le sous-titre ?
Les deux car c’est une charge contre un système illégitime dès son avènement et de ses idées trompeuses qui en découlent mais combattues par le prisme de la tradition monarchique française.
La révolution de 1789 occupe-t-elle, selon vous, une place importante dans la chute de la nation française ?
Oui, la révolution de 1789 fut un véritable bouleversement dans la société française. Elle participa grandement au déclin national du fait de son idéologie. Du jour au lendemain, les révolutionnaires, nourris par l’idée de faire « table rase du passé » ont détruit l’édifice patiemment construit par les différents souverains. La mise hors la loi de Notre Seigneur Jésus-Christ, la suppression des corporations de métiers, le changement de calendrier, la déchéance de la royauté, la mort du roi et enfin le début des longues et coûteuses guerres en vies humaines qui ne prendra fin qu’en 1814 lors du retour de Louis XVIII et des princes de sang en France. Un bilan très lourd pour des personnes dont le but principal était d’apporter la liberté au peuple.
Quelles sont les cibles républicaines visées dans votre ouvrage ?
Je vise, dans le livre, principalement l’idéologie républicaine. Cette idéologie est intrinsèquement néfaste car elle se revendique humaniste, démocrate ou encore laïque pour rassurer le quidam. En s’y penchant de plus près, elle n’est rien de cela. Ni humaniste par les guerres incessantes : pillage de l’Italie, massacre des vendéens, guerres napoléoniennes. Ni démocrate car le peuple n’eut pas son mot à dire sur la suppression de la royauté, l’adoption de la république comme régime d’État et le vol des biens de l’Église. Ni laïque car la majorité des révolutionnaires étaient des francs-maçons, donc déiste. C’est-à dire, une idée de Dieu complètement passive, une énergie primordiale, cosmique, totalement absente dans la vie des hommes. Elle permet surtout de nier la révélation du Christ.
À la page 118, vous citez le comte de Chambord : « Ma personne n’est rien ; mon principe est tout. » Cette maxime traduit-elle l’esprit catholique de votre livre ?
En effet, je me place très modestement dans l’héritage catholique de la France. Nos ancêtres ont, pendant presque 2000 ans, célébré Notre Seigneur Jésus-Christ et la sainte Vierge Marie. Le trône et l’autel ont travaillé de concert, avec des hauts et des bas, j’en conviens, pour donner une culture si spécifique à la France. Les exemples témoignant de cette association sont nombreux : Racine, Molière, Lully, Vigée Le Brun, cardinal de Richelieu… Nier cela et dire que l’Église, les rois et reines et le peuple français étaient dans l’erreur depuis deux mille ans serait très orgueilleux.
Un retour à la monarchie chrétienne est-il possible et envisageable en France dans les années à venir ?
C’est une question très difficile. Aujourd’hui, dans l’état actuel, il est évident que non. L’athéisme ambiant mêlé à l’abrutissement des masses par les médias ne rend pas possible une restauration monarchique en France. La méconnaissance des français à l’égard du prétendant légitime à la couronne de France, Son Altesse Royale, Louis de Bourbon, duc d’Anjou est bien trop grande pour susciter un élan collectif. Cependant, il y a des motifs d’espoir. L’intérêt pour la monarchie ne faiblit pas en France et l’idée d’une restauration ne semble plus aussi étrange qu’avant. C’est un des aspects positifs dans une période de décadence : l’acceptation des idées a priori contraire. Maintenant, quant à savoir la date, je ne peux aller plus loin. Notre Seigneur lui-même nous dit au sujet de la fin du monde dans Mathieu 24:36 : « Mais ce jour et cette heure, nul ne les connaît, ni les anges des cieux, ni le Fils, personne sinon le Père, et lui seul. » Nous devons rester humbles et ne pas s’amuser à des prédictions hasardeuses. Et puis garder l’espoir car c’est cette étincelle qui nous permettra un jour, je l’espère, d’être prêt au moment où il faudra répondre présent. Surtout ne pas se décourager !
Propos recueillis par la rédaction de La contre-révolution