(Article paru dans l’Action Sociale Corporative n°10)
« L’une consiste à soustraire la tradition déclinante à toutes les menaces de l’avenir (et à toutes les promesses de la vie) à l’aide des procédés stérilisants des fabricants de conserves, l’autre à lui rendre une jeunesse toujours nouvelle au contact de l’éternel. Vus du dehors, Charles de Foucault et la dévote la plus racornie sont attachés au même objet. Mais l’un se tient, l’âme ouverte, près du jaillissement de la source intarissable et l’autre veille avarement sur une gourde d’eau moisie ».
Gustave Thibon
C’est pourquoi la simple observation de la vie nous éloigne de toutes les nuées idéologiques concoctées par des cerveaux imaginatifs et non réalistes. Dans la nature, point de place pour les « Droits de l’homme », religion de ceux qui n’en ont pas (Soljenitsyne). Une saine inégalité règne pour le bonheur de l’environnement, tout y est réglé avec une parfaite indifférence. Le mythe du bon sauvage, cher à Rousseau a créé des individus insociables, individualistes et souvent aigris. L’écologie est l’observation de la nature et elle comporte des lois de vie en société. On comprend ainsi que le déclin de notre civilisation revienne aux temps obscurs de la barbarie où seul le plus fort règne dans l’oubli des valeurs chrétiennes, pourtant admirables par l’équilibre entre droits et devoirs. « Les plus redoutables des barbares, il est vrai, ne sont sans doute pas les guerriers au visage peint, à la chevelure luisante de beurre, que les soldats romains, du haut du limes, voyaient surgir, avec horreur, des ténèbres de la Thuringe. La frontière de la sauvagerie et de la civilisation n’est pas inscrite seulement sur le sol. Elle partage le cœur de chaque civilisé. Freud n’a eu qu’à les appeler par leur nom pour que jaillissent des abimes les monstres et les chimères, qu’en des temps plus sages, confesseurs et pédagogues refoulaient au-delà des barrières qui protégeaient les mortels de leur démon nocturne. Chaque âme a besoin d’être, comme la cité, couverte de remparts.» (Henri Massis). L’histoire est un puits d’expérience où toute mauvaise loi donne telle conséquence.
Où tel acte gouvernemental donne tel effet. Où tel système donne tel résultat.
L’OBSERVATION DE LA NATURE
« Que reste-t-il aujourd’hui de tout cela ? Comment a-t-on fait, du peuple le plus laborieux de la terre et peut être du seul peuple laborieux de la terre, du seul peuple peut être qui aimait le travail pour le travail et pour l’honneur et pour travailler, ce peuple de saboteurs, comment a-t-on pu en faire ce peuple qui sur un chantier met toute son étude à ne pas en fiche un coup. Ce sera dans l’histoire une des plus grandes victoires et sans doute la seule, de la démagogie bourgeoise intellectuelle. Mais il faut avouer qu’elle compte. Cette victoire. »
C.Peguy, L’honneur du travail
La nature nous offre une organisation complexe, réglée comme une horloge où les espèces vivent en parfait équilibre. Point de gâchis car tout y est mangé et digéré. Les fourmis comme les abeilles vivent en autocratie, seule chance de salut pour elles et ferme garantie pour leur existence. Dans cette vie harmonieusement construite, point de contrôle des naissances, on n’y enlève pas la vie pour des raisons de confort mais seulement pour des questions de survie…
D’autres animaux ont un chef naturel comme les éléphants ou le cerf de nos forêts. Ils vivent la liberté dans certaines contraintes mais point d’égalité. Une autre règle régie la vie animale, c’est l’incontournable loi de l’espace de vie où plus exactement le territoire d’évolution et de survie de chaque espèce, selon Konrad Lorenz. On s’aperçoit selon certaines études que l’homme est aussi soumis à cette règle fondamentale. Ainsi chaque peuple est fait pour évoluer, vivre et prospérer dans un espace donné. Dehors toutes les théories cosmopolites destinées à détruire l’identité des peuples, n’oublions pas que Dieu n’a pas voulu de Babel dans la Genèse. Le contraire donne irrémédiablement des conflits, comme au Liban, les cultures viennent s’affronter pour amener comme résultat la soumission inexorable du perdant. Le brassage des peuples proprement dit et de religions, fait parti des dangereuses utopies intellectuelles au profit du mondialisme dans le but de manipuler les peuples sans identité.
Il n’est pas question de rejeter l’étranger qui toujours, à travers les siècles, est venu s’installer pour vivre et prospérer en s’intégrant paisiblement chez nous. Ce qui est dangereux, c’est le surnombre qui risque d’entraîner des déséquilibres et une déstabilisation de notre vie communautaire. Le pillage des élites du Tiers-Monde condamne les populations restées sur place à une mort lente de deux manières :
– par la fuite handicapante des énergies, préfigurant l’émigration écologique qui nous guette.
– par l’abandon des terres qui nous condamnent à long terme à la désertification meurtrière.
Relisons le livre collectif de Régine Pernoud, Raymond Delatouche et Jean Gimpel « Le Moyen-âge, pour quoi faire » donnant des recettes de sauvetage élémentaire pour le Tiers-Monde.
Ce dérèglement nuira à tous, aux bons citoyens accueillants comme aux paisibles étrangers. Une saine écologie ne se limite donc pas à la nature proprement dite mais à tout ce qui compose notre vie familiale et communautaire. Elle est la stricte observation des lois de la vie. Un peuple doit pouvoir grandir et prospérer dans la paix et dans son espace de vie ancestral ou territoire avec le moins de déséquilibre possible pour préserver et évoluer dans son cadre traditionnel de coutumes et cultures qui ont et doivent faire sa richesse dans l’avenir. La défense de l’environnement passera par la reconnaissance d’un « ordre supérieur, impliquant une certaine conception de l’homme » (R. Constans). Nous ne pourrons parler d’écologie que lorsque nous aurons tournés le dos à la société marchande, mercantile et individualiste basée sur le profit.
L’ISSUE PAR LA RENAISSANCE
« La Renaissance , à souhaiter sous peine de décès, implique de renouer ce qui fut dénoué, de ramener ce qui fut éloigné, de rappeler ce qui fut oublié, bref, de faire une révolution vers notre passé et de réenraciner l’Intelligence. Le réenracinement est le moyen de la Renaissance. Si l’on veut « dénomadiser » culturellement, il faut sédentariser économiquement. »
J.C. Masson
Aménager le maximum de nature et d’espace verts dans nos cités pour retrouver l’harmonie et l’équilibre dans nos vies. Débarrasser nos villes des horribles « cages à poules», dégradantes et invivables. Ces logements sont à l’image de l’homme voulu par nos technocrates, anonymes et déracinés…L’homme respectera son environnement citadin que lorsque celui-ci sera harmonisé avec la nature dans le sens du beau, du bon et du bien et non pas comme trop souvent dépourvu de vie, d’espaces verts, véritables ghettos agressifs aux couleurs criardes et parfaitement étranger à la nature d’ailleurs inexistante.
« C’est la vie même qui est en question et l’homme artificiel que nous prépare une civilisation de plus en plus minéralisée court le risque de traîner en lui un fantôme d’âme, insensible aux voix profondes de la nature comme aux appels de l’éternité et aussi incapable de vivre d’une vraie vie que de mourir d’une vraie mort.»
G.Thibon
L’amour de la Terre amène à l’amour de la France en passant par un régionalisme puissant garantissant la défense d’une Ecologie certaine. La terre est un immense jardin travaillé par les paysans, artisans de nos paysages. Ces paysages irrigués par le sang de dizaines de générations d’hommes qui ont sués en pétrissant l’humus de leurs mains retrouver le vrai sens de la vie, en fait « l’amitié sociale » selon Aristote.
LA REVOLUTION DANS L’ECOLOGIE HUMAINE
« Notre écologisme est construit autour de la tragédie de l’homme déraciné et l’inhumanité des villes, le sac de la nature ne sont que les effets visibles de ce déracinement…L’écologisme intégral est la défense de l’homme total tel que le définit la tradition latino-chrétienne »
J.C. Masson
Ce que des années, des générations même ont forgés d’expériences multiples dans des familles paysannes, par obligations traditionnelles et parce que le naturel ne ment ni ne s’improvise et c’est là le dilemme du retour à la terre. L’élément fondamental d’un vrai naturisme selon Aristote, celui que préconisaient le Docteur Paul Carton et son ami le sportif Georges Hebert, est la méthode d’observation des lois de la vie. Pour l’équilibre Corps et Esprit, il faut une révolution intérieure, une réforme intellectuelle et morale pour se débarrasser de tous les clichés dont nous abreuvent les médias et autres appareils gouvernementaux. Notre corps est une enveloppe que Dieu nous a confié et que nous devons entretenir et non pas délaisser ou détruire, comme l’esprit qu’il faut aussi purifier selon les conseils Hippocrato-cartonien. Rien ne résiste, autour de soi, aux vertus de l’exemple, « Mens sana in corpore sano »
L’ECOLOGIE CITADINE
« France, fille aînée de l’Eglise, qu’as-tu fait des promesses de ton baptême ? »
Jean Paul II
La démocratie doit être intégrale dans la commune et non dans l’Etat où elle mène vers le tombeau. Nous lui préférons une saine démophilie, véritable amour du peuple débarrassé des nuées idéologiques
Créer des cités ou tout simplement restaurer celles-ci en prenant garde d’éviter l’élévation de tours rendant les contacts anonymes. Cinq étages suffisent en aménageant les rez-de-chaussée en boutiques ou ateliers artisanaux, voir dans les cours intérieures rendant attirants les métiers manuels aux jeunes générations avides de créations. La jeunesse ne trouverait plus comme seul débouché le chômage mais se dirigerait vers le noble horizon des métiers créatifs qui firent la grandeur de la France de jadis. Cela nécessiterait évidemment au préalable une politique de la famille, du petit commerce, de l’artisanat et de la paysannerie. Une révolution dans la politique architecturale n’entassant plus les bons électeurs dans des cités insalubres pour le profit de politicards véreux. Que de choses pourrions nous faire dans notre beau pays si nous le voulions vraiment et seulement lorsque les français décideront de vivre debout.
Le combat est d’abord dans soi-même, ai-je dit. Avant de changer les autres, il faut au préalable s’être changé. La première écologie est donc, d’ordre familial, cellule de base à l’équilibre humain, n’en déplaise aux soixantuitards attardés et rousseauistes. Il est difficile de faire face à la vérité comme de se consacrer aux autres. La construction d’une famille et les saints combats permettant sa sauvegarde comme:
– Accueil à la vie, avec aides aux mères en difficultés
– Education à une époque de démission générale
– Salaire maternel et retraite, développement du travail alternatif, mi-temps, 75/50/25% à aménager dans les entreprises
– Bon scolaire, donner aux parents un chèque pour l’établissement de leur choix, stimulant la libération du système scolaire et rendant l’autonomie aux écoles et universités et aux parents (stimulation de la qualité éducative)
– Vote familial, une voix par enfant mineur aux parents…
– Une révolution fiscale.
Ces mesures d’écologie familiales indispensables à sa survie, demandent de la volonté. En avez-vous encore ?
L’ECOLOGIE REGIONALE ET NATIONALE
Allons plus loin, l’extension des défenses familiales : les corps intermédiaires pour l’épanouissement dans la cité, c’est-à-dire les organisations professionnelles protégeant le monde du travail, les associations, les communautés locales, la vraie démocratie intégrale. De fil en aiguille, nous arrivons vers l’écologisme national permettant l’organisation de tout ce qui contribuera à sauvegarder les familles dans leur environnement naturel. Il faudra pour cela enlever à l’Etat tout ce qu’il a usurpé comme prérogatives aux collectivités (économie, culture, écoles, social…).
En fait le principe chrétien de subsidiarité qui existait avant la Révolution de 1789.Tout ce qui peut être géré par d’autres que l’Etat doit être enlevé à l’Etat. Vaste programme me direz-vous, mais combien plus sain, plus vrai, où l’exemple d’une famille responsable, humble, aidant son prochain et élevant ses enfants, vaut tous les discours que l’on peut faire. C’est par le combat de ces cellules familiales, le respect et l’éducation, que l’environnement est défendu et que l’écologie avance. Faire des citoyens des propriétaires de leur métier, comme de leurs biens immobiliers avec la liberté testamentaire. Réduire le gâchis dans tous les domaines et rendre biodégradable le maximum de nos consommations. Sortir du ridicule consumériste qui vous vend du matériel (désherbant avec pollution des rivières comme récemment) ou des voitures polluantes et vous impose des taxes nouvelles comme responsable de la pollution !!!
On est bien dans la Ripouxblique.
Arrêtons de donner mauvaise conscience aux citoyens, présuré financièrement.
Remplaçons l’Etat par une famille qui possède la durée pour construire et protéger, c’est cela la maîtrise du temps, essentiel pour une politique économique sérieuse et écologique. Sortir d’un pouvoir saccadé, voleur et menteur, remit sans cesse en cause par des incapables qui construisent et détruisent, sans jamais se préoccuper de la vie réelle des citoyens. Décidons directement de tout dans notre environnement proche et étendons les référendums sur toutes nos préoccupations quotidiennes.
Certaines villes en Suisse votent encore à main levée, reprenons nos droits. Le roi nous a libéré de la Féodalité, il a encouragé le mouvement des communes et l’organisation du monde du travail. Il a favorisé l’émancipation ouvrière en garantissant ses droits et privilèges. Rappelons-le pour qu’il nous libère de la Ripoux-blique qui nous vole nos libertés…
C’est cela le nouvel esprit rebelle, la tradition est critique et empirique. Elle est en évolution et source d’avenir. Libérons-nous !!
Frédéric WINKLER