Ces dernières semaines, les murs de Paris ont été couverts d’affiches « Je suis royaliste, pourquoi pas vous ? » et, pour cette fois, ce n’étaient pas seulement celles signées du Groupe d’Action Royaliste mais plutôt celles de l’Action Française annonçant un colloque portant sur ce thème qui nous est cher.
Ainsi, le samedi 7 mai, plusieurs centaines de militants monarchistes, sympathisants ou tout simplement curieux, ont rempli la grande salle de réunion décorée aux couleurs de l’A.F. pour suivre trois grandes tables rondes et un entretien particulier avec une élue de la République, Marion Maréchal-Le Pen, entretien qui a fait couler beaucoup d’encre et attiré nombre de journalistes, d’ordinaire peu enclins à suivre des conférences royalistes… Si Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon avaient accepté l’invitation de l’A.F. qui leur avait été faite et qu’ils ont poliment déclinée, sans doute le succès médiatique eut été du même ordre, mais le sens de celui-ci en aurait été différent !
La liste des intervenants était prestigieuse et bien fournie (Robert Ménard, Reynald Sécher, Frédéric Rouvillois, Yves-Marie Adeline, etc.), et comptait presque autant de républicains que de monarchistes, selon le vœu des organisateurs qui souhaitaient ainsi reprendre langue avec des forces qui, pour en être républicaines, n’en sont pas moins ouvertes au dialogue avec ceux qui pensent que sans le roi, tout effort national est vain ou condamné à se renier en fin de compte.
Ainsi, le débat entre Marion Maréchal-Le Pen et son interlocuteur royaliste fut-il courtois et animé, la jeune députée reconnaissant néanmoins les bienfaits passés de la Monarchie et soulignant l’importance de l’indépendance nationale aujourd’hui mise à mal par le fonctionnement même des institutions européennes et, plus inquiétant encore, françaises.
D’autres participants et animateurs des tables rondes étaient, eux aussi, républicains, dont Clotilde Brossollet (mais qui sait si elle n’a pas changé d’avis à l’issue de ce colloque comme elle en soulignait la possibilité ?) qui anima la dernière table ronde de l’après-midi, exclusivement composée d’intervenants royalistes, dont le vice-président de notre Groupe d’Action Royaliste, Jean-Philippe Chauvin, mais aussi Gérard Leclerc, Yves-Marie Adeline, Antoine de Crémiers et François Marcilhac, tous soucieux, avec des angles d’attaque parfois fort différents, de présenter, non la Monarchie elle-même, mais sa nécessité, ses possibilités et les moyens de sa mise en place, de sa « ré-instauration ».
Les débats et les multiples interventions de ce colloque mériteront de prochains articles sur notre site, tout comme les réactions qu’ils ont suscité dans les médias et sur les réseaux sociaux. Nous y évoquerons aussi, par la même occasion, nos propres positions et propositions, parfois nos différences avec celles de l’A.F., mais toujours avec l’intention de faire avancer la cause royale au cœur de la nation et au temps présent, pour préparer cette Monarchie que nous souhaitons voir, non plus comme simple théorie mais comme réalité politique et institutionnelle en France.
Le colloque fut suivi d’un banquet monarchiste et, le lendemain matin, du traditionnel cortège parisien d’hommage à la Sainte de la Patrie, Jeanne d’Arc, qui vit les drapeaux fleudelysés s’avancer vers la statue de la place des Pyramides, comme chaque année depuis que les Camelots du Roi, il y a un siècle, ont imposé cette tradition à la République…
G.A.R.