(Article paru à l’origine dans l’Action Sociale Corporative n°23)
Mort à la gueuse ! A bas la gueuse ! Sus à la gueuse ! Voilà les slogans que l’ont pouvait entendre jadis de la bouche des royalistes à l’époque des débuts du combat contre-révolutionnaire. Aujourd’hui encore, il n’est pas rare d’entendre ou de lire cette expression de « Gueuse » pour définir la république de la part de nombreux royalistes voulant rester fidèle à ce qui leur semble être encore une injure. Pourtant avec du recul, et en faisant le bilan de ces deux siècles de république, il est très difficile de voir à travers marianne, l’image d’une gueuse proprement dite ! Sachant d’autant plus, que dans l’esprit des gens, l’expression « gueuse » aurait plus tendance à définir la France pauvre en général. Ceux qui parlent de la « France d’en bas » si chère à Raffarin, sont forcément au dessus du peuple, bref une sorte d’élite : la fameuse France dite d’en haut !
Alors que paradoxalement, s’il fallait désigner un personnage qui soit représentatif du royalisme en général, depuis les Guerres de Vendée à aujourd’hui, il y a de forte chance pour que ce personnage soit un paysan, un fils du Peuple, et donc par définition péjorative : un gueux ! Car il ne faut pas se leurrer ! La grande majorité de ceux qui ont combattu la république depuis la révolution de 1789, étaient plus proche du gueux que du bourgeois ou du noble voire du richissime ! Les paysans Vendéens et Chouans qui constituaient la grande majorité des combattants pour Dieu et le Roi en 1793, étaient des gueux ! Ceux qui furent envoyés se faire massacrer durant les guerres Napoléoniennes, étaient eux aussi des gueux. La république qui engendra le libéralisme économique avec sa loi Le Chapelier de 1791, qui transforma l’ouvrier en esclave prolétaire avec les conditions déplorables du XIXème siècle, est-elle par définition véritablement une gueuse ? Les vignerons qui ont été fusillés dans le sud de la France en 1907, ainsi que les ouvriers à Draveil en 1908, sous l’oeil républicain de Georges Clémenceau, eux par contre étaient des gueux !
Sans oublier tous ces français envoyés au massacre durant la Grande Guerre, qui chargèrent devant les mitrailleuses allemande, avec une mort quasi certaine, eux aussi étaient des gueux, et c’est du sang versé de ces gueux que la république se forgea un triomphe ! Les Camelots du Roi, de la création de la fédération en 1908 à aujourd’hui ceux qui sont dans la lignée, eux aussi pour la grande majorité, sont des gueux !
Pourquoi qualifier encore aujourd’hui la république de «Gueuse», alors que du début jusqu’à la fin elle n’a eut de cesse de nous prouver le contraire ? On nous a enseigné qu’elle était un gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple ! L’histoire comme l’actualité d’aujourd’hui nous montre bien qu’elle est et qu’elle a toujours été qu’un gouvernement du fric, par le fric, pour le fric, bref contre le peuple ! S’il fut un temps, le besoin de qualifier la république de Gueuse, certainement pour la dissocier de la majesté de la monarchie, cela passait aisément. Aujourd’hui, pour des raisons aussi bien historiques que de communications, il serait plus logique de la qualifier de bourgeoise décadente !
Car c’est bien ce qu’elle est avant tout ! Karl Marx lui-même le reconnaissait lorsqu’il qualifiait la révolution comme étant le coup d’état bourgeois de 1789 ! La république c’est la bourgeoisie d’affaire voltairienne qui l’a voulu et l’a engendré ! Les sans-culottes qui n’étaient qu’une minorité à l’échelle du pays ont toujours été au service de cette bourgeoisie, consciemment ou inconsciemment. Les rapports de police montrant que ceux-ci maintes fois étaient payés pour l’agitation…
Une chose est certaine, ils n’ont jamais été représentatifs du peuple français dans sa plus grande majorité ! Ce qui explique le fait que la république se soit imposée par le feu et le sang.
Alors restons fidèle à l’expression : appelons un chat, un chat, et qualifions la république pour ce qu’elle est : la bourgeoise ou la décadente, voire les deux, mais certainement pas une Gueuse !
P-P Blancher