Dans « La Révolution française n’est pas terminée » publié en 2008, Vincent Peillon ancien ministre de l’Education Nationale du gouvernement Ayrault écrivait :
« D’où l’importance de l’école au cœur du régime républicain. C’est à elle qu’il revient de briser ce cercle, de produire cette auto-institution, d’être la matrice qui engendre en permanence des républicains pour faire la République, République préservée, république pure, république hors du temps au sein de la République réelle, l’école doit opérer ce miracle de l’engendrement par lequel l’enfant, dépouillé de toutes ses attaches pré-républicaines, va s’élever jusqu’à devenir le citoyen, sujet autonome. C’est bien une nouvelle naissance, une transsubstantiation qui opère dans l’école et par l’école, cette nouvelle Église, avec son nouveau clergé, sa nouvelle liturgie, ses nouvelles tables de la Loi. » (« La Révolution française n’est pas terminée », Vincent Peillon, éd. Seuil, 2008, p. 17)
Il a au moins le mérite d’être franc et clair ! Néanmoins cela peut être et rester des propos inadmissibles, pour ceux qui pensent encore que l’école républicaine est neutre, faite pour forger des esprits indépendants, tout en transmettant un savoir riche et utile ! Mais le pire, c’est que Vincent Peillon n’invente rien dans sa vision de l’école. En bon républicain franc-maçon qu’il est et qu’il assume d’être, il ne fait que retranscrire la logique idéologique de l’école républicaine au regard de ceux qui la forgèrent, depuis l’origine de ce système.
Un petit retour en arrière s’impose…
A l’époque de la révolution de 1789, une étrange école fit son apparition. Créée par décision de la Convention nationale le 1er juin 1794, cette école avait pour nom « Ecole de Mars », et était installée dans la plaine des Sablons, à Neuilly-sur-Seine, aux portes de Paris. C’était une école dispensant un enseignement militaire et civique. L’École exerça les jeunes gens recrutés essentiellement parmi les sans-culottes « à la Fraternité, à la Discipline, à la Frugalité, à l’Amour de la Patrie et à la Haine des rois »
Quelles furent les motivations des républicains pour la mise en place d’une telle école ? L’historien Arthur Chuquet dans « L’école de Mars (1794) » nous donne quelques précisions :
« Les enfants appartenaient à la grande famille avant d’appartenir à leur famille particulière.
Le père a la direction de leurs premières années. Mais, sitôt que leur intelligence est formée, la république fait valoir ses droits : ils sont nés pour elle et non pour l’orgueil ou le despotisme de leurs parents, il est de toute justice qu’elle se saisisse d’eux à l’âge où leur âme ardente s’ouvre naturellement aux beaux sentiments, à l’enthousiasme du bien, au patriotisme. » (Arthur Chuquet – L’école de Mars (1794) – 1899 – p21)
On le voit bien, dès l’origine la logique républicaine visait à soutirer l’enfant de sa famille tout en le déclarant propriété de l’Etat. Le but étant d’en faire un bon républicain à défaut d’un bon Français.
D’ailleurs, juste avant la création de cette Ecole de Mars, voici ce que disait le conventionnel Antoine Claire Thibaudeau sur l’éducation publique, dans la séance du 1er août 1793 :
« J’ai toujours pensé que les enfants étaient propriété de l’Etat, et que les parents n’en étaient que les dépositaires ; que c’était à l’Etat, à recevoir pour ainsi dire l’enfant du sein de sa mère ; qu’il devait s’en emparer comme de son bien le plus précieux… » (« Une Education pour la démocratie : Textes et projets de l’époque révolutionnaire » – publié par Baczko Bronislaw – p 390)
Georges Danton confirmait lui-même ces paroles à la Convention lors de la séance du 13 août 1793, tout comme leur maître Jean-Jacques Rousseau qui défendait également ce point de vue !
Mieux encore, en la personne de Jean-Paul Rabaut Saint-Étienne, révolutionnaire pasteur protestant et président de la Convention nationale dès 1793, ce dernier écrivit en 1792 son « Projet d’éducation nationale » ou on peut y lire :
« Toute sa doctrine (à l’éducation nationale) consiste donc à s’emparer de l’homme dès le berceau, et même avant sa naissance ; car l’enfant qui n’est pas né appartient déjà à la patrie. Elle s’empare de tout homme sans le quitter jamais, en sorte que l’éducation nationale n’est pas une institution pour l’enfant, mais pour la vie tout entière. » (Jean-Paul Rabaut Saint-Étienne – « Projet d’éducation nationale » 1792 – p3).
Lorsque l’on y regarde bien, le régime fasciste italien disait la même chose, « Je prends l’homme au berceau et je ne le rends au pape qu’après sa mort » (Mussolini), comme tous les régimes dictatoriaux le feront…
Le pire c’est de voir qu’à ce jour la république a repris en 1932, puis gardé le terme d’« éducation nationale » si cher à Rabaut, qui associait pourtant cette appellation à une logique d’endoctrinement dès le berceau…
En 1866, le républicain, journaliste et enseignant Jean Macé créa la Ligue de l’enseignement qui se donnait pour objectif : l’instauration d’une école gratuite, obligatoire et laïque.
Alors que le président de la république Patrice de Mac Mahon avait dissous cette ligue en 1873, cette dernière se reconstituera dans le cadre d’un congrès convoqué à cet effet, et qui se déroula du 18 au 20 avril 1881 dans les locaux du Grand Orient de France. (Cela ne s’invente pas !) Le 21 avril 1881, au Trocadéro, la Ligue fut consacrée « organisation républicaine » par Léon Gambetta. Lorsque l’on parle de Gambetta, on pense à Conlie le camp d’extermination des Bretons que les soldats nommaient « Kerfank », la ville de boue en breton, puis l’on voit sortir des placards Galliffet et Thiers et cela sent le sang ouvrier de la Commune, victime de la « République bourgeoise des fusilleurs » d’après Bernanos…
Gambetta invita même la Ligue à devenir « la république en action » et à « gagner à l’idée républicaine tous les villages de France. » On appréciera la neutralité !
Avec la IIIè république, ça sera l’école de Jules Ferry. Les Lois Jules Ferry 1881-1882 énoncèrent la mise en place d’une école républicaine gratuite, obligatoire et laïque dans la logique de la Ligue de l’enseignement. Et c’est une école qui est, d’abord, une arme de combat au profit de la République, comme le souligne Ferry lui-même :
« Nous avons promis la neutralité religieuse, nous n’avons pas promis la neutralité philosophique, pas plus que la neutralité politique », dit-il au sénat le 31 mai 1883. Et cela confirme son propos tenu devant un congrès d’instituteurs en avril 1881 :
« Vous devez enseigner la politique parce que la loi vous charge de donner l’enseignement civique, et aussi parce que vous devez vous souvenir que vous êtes les fils de 1789 qui a affranchi vos pères et que vous vivez sous la République de 1870 qui vous a affranchi vous-mêmes. Vous avez le devoir de faire aimer la République et la première Révolution. »
La propagande républicaine essaie encore aujourd’hui de faire croire que ce fut une révolution à cette époque, la gratuité et l’obligation de l’école. Alors que la seule nouveauté de l’école de Jules Ferry, c’est son aspect laïque et profondément anticatholique, l’anticléricalisme de la IIIè république obligeant…
Mais pour ce qui est de la gratuité et de l’obligation, il n’y avait rien de nouveau, à l’époque de l’ancien régime, ces notions-là étaient déjà acquises. Le 13 décembre 1698 une ordonnance royale édictée par Louis XIV imposait l’obligation pour les parents d’envoyer leurs enfants dans les écoles paroissiales. Et ces écoles étaient parfaitement gratuites !
De plus, bien avant Louis XIV, c’est le prêtre théologien Ignace de Loyola, fondateur de la Compagnie de Jésus, qui s’attela à répandre l’instruction au sein du Royaume de France. Dès 1562, les jésuites parsemèrent la France de leurs collèges. L’historien Jean Dumont qualifiait ainsi ces collèges en question :
« A la différence des universités, ces collèges, qui dispensent un enseignement de haute qualité jusqu’à la frange de l’enseignement supérieur, sont gratuits et donc ouverts à toutes les classes sociales. Aucune distinction n’y est admise selon la richesse ou la noblesse. […] Même les pauvres domestiques des collèges sont admis à suivre les cours, tel ce Jean Tarin qui deviendra recteur de l’université de Paris. » (Jean Dumont – L’Église au risque de l’histoire – Éditions de Paris, 1984 – p439-440)
Sans oublier aussi la création de l’Institut des Frères des écoles chrétiennes par Saint Jean-Baptiste de La Salle en 1680. L’objectif de cette congrégation laïque était justement de fournir un enseignement et une formation aux jeunes les plus défavorisés. Mais c’est sous la Révolution, dans la Constitution de l’An III qu’est mise en place une législation scolaire qui, tout en prévoyant la liberté de l’enseignement, supprime l’obligation scolaire et la gratuité de l’enseignement ! Et c’est François Guizot, ministre du roi Louis-Philippe, qui initie véritablement le cycle des grandes lois scolaires du XIXe siècle par la loi du 28 juin 1833 qui rend obligatoire pour les communes d’entretenir une école primaire tout en s’assurant de la bonne qualité des enseignants par la création des Ecoles normales et avec le souci réel d’élever le niveau intellectuel de la population. C’est aussi Guizot qui étend l’application de cette loi aux jeunes filles, par l’ordonnance du 23 juin 1836 : comme l’écrit Pierre Van Ommeslaeghe dans son ouvrage « L’école et le Roi » paru en 2019, « c’est le vrai début de l’école publique ».
Alors non ! Il faut en finir avec ce mythe républicain : La France n’a pas attendu la IIIe république pour voir émerger une instruction ouverte à tous et gratuite !
En fait le but principal de l’école de Jules Ferry était de retirer de l’école toute référence à la religion des ancêtres. Il n’est pas nécessaire de faire de multiples recherches pour le démontrer. La plupart des hommes politiques de la IIIe république ne s’en cachaient pas plus que Vincent Peillon. Voici quelques citations révélatrices, qui confirment les propos de Jules Ferry :
Le ministre socialiste René Viviani, lors des débats sur le vote de la loi de 1905, avoua que :
« II faut en finir avec la neutralité scolaire et user de contrainte légale à l’égard des familles. On vous parle de neutralité scolaire, mais il est temps de dire que la neutralité scolaire n’a jamais été qu’un mensonge diplomatique et une tartuferie de circonstance. Nous l’invoquions pour endormir les scrupuleux et les timorés, mais, maintenant, il ne s’agit plus de cela, jouons franc-jeu. Nous n’avons jamais eu d’autre dessein que de faire une Université antireligieuse, et antireligieuse d’une façon active, militante, belliqueuse » (René Viviani. Déclaration de 1906. Cité in E. Barbier, « Histoire du catholicisme libéral et social », t.V, p.117)
Le très socialiste Marcel Sembat disait en 1909 :
« Donner à l’enfant des connaissances sans lui enseigner la foi, c’est la lui ôter. L’école sans Dieu est l’école contre Dieu. Nous n’y pouvons rien ; c’est la force des choses », (Revue de l’enseignement primaire, 21 novembre 1909.)
L’inspecteur d’Académie, M. Dequaire-Grobel déclara en 1896 :
« Le but de l’école laïque ce n’est pas d’apprendre à lire, à écrire, et à compter ; c’est de faire des libres penseurs. L’Ecole laïque n’aura porté ses fruits que si l’enfant est détaché du dogme, s’il a renié la foi de ses pères. L’Ecole laïque est un moule ou l’on jette un fils de chrétien et d’où s’échappe un renégat. » (« Naufrageurs de la foi : du neutralisme à l’apostasie »(1968) – Par Renée Casin – Editions NEL – p80)
Eugène Spuller, ministre de l’Instruction publique, des Beaux-Arts et des Cultes, disait dans une réunion de la ligue de l’enseignement à Reims:
« On ne peut fonder la république qu’en renouvelant l’état mental de la France ; ce n’est pas avec des cerveaux monarchiques, qu’on fondera la république, c’est avec des cerveaux républicains. » (Revue des Deux Mondes – 1883 – tome 56 – p950)
En somme, le but reste de forger les jeunes esprits à l’amour de la république et à la haine des Rois ainsi que de la France multiséculaire. La même logique que la fameuse école de Mars de 1794… Pour les républicains, c’est donc le peuple français qui doit se soumettre à la république et non à cette dernière de s’adapter au peuple français forgé depuis des siècles. Cette volonté républicaine d’éradication du passé ou de ce qui n’est pas « la République » s’applique aussi aux traditions et particularités locales, d’où l’interdiction du breton ou du flamand dans les écoles publiques sous la IIIe République. Voilà qui démontre bien le caractère typiquement religieux et idéologique de la république, mais aussi ses aspects antinaturels voire antihistoriques donc antifrançais en plus d’être un système de gouvernement…
Et pour ce faire, les républicains firent appel à un historien fort conformiste en la personne d’Ernest Lavisse. Ce dernier rédigea ses fameux « Manuel Lavisse » véritable « évangile républicain » selon l’historien Pierre Nora, dont sa « première année d’histoire de France ». Conçu en réaction à la défaite de 1870, ce manuel devait, par le récit revisité de l’histoire de France, cultiver chez l’écolier un sentiment de revanche et de patriotisme à la sauce républicaine. La conséquence de ce patriotisme agressif combiné à une incapacité de la République à créer une véritable Défense du pays, nous la connaissons tous : c’est 1,5 millions de morts en 4 ans, pour aboutir 20 ans plus tard à une seconde Guerre mondiale encore plus désastreuse…
Lavisse était manifestement plus soucieux d’inculquer une image assez négative de l’Ancien Régime, afin de justifier l’avènement de la république, que d’une stricte recherche de la vérité historique. C’est de lui, entre autres, que naîtront la grande majorité des clichés sur notre histoire, surtout ceux de l’Ancien Régime, et ils auront malheureusement la vie dure, jusqu’à nos jours… Ce que confirme Marcel Pagnol dans son livre célèbre La Gloire de mon père : « les cours d’histoire étaient élégamment truqués dans le sens de la vérité républicaine ».
« Je n’en fais pas grief à la République : tous les manuels d’histoire du monde n’ont jamais été que des livrets de propagande au service des gouvernements. » Mais il reconnaissait tout de même, dans un autre extrait, que c’était bien la République qui suscitait cette déformation de l’histoire, cette désinformation scolaire :
« les Écoles normales primaires étaient à cette époque de véritables séminaires, mais l’étude de la théologie y était remplacée par des cours d’anticléricalisme. On laissait entendre à ces jeunes gens que l’Église n’avait jamais été rien d’autre qu’un instrument d’oppression, et que le but et la tâche des prêtres, c’était de nouer sur les yeux du peuple le noir bandeau de l’ignorance, tout en lui chantant des fables, infernales ou paradisiaques. La mauvaise foi des « curés » était d’ailleurs prouvée par l’usage du latin, langue mystérieuse, et qui avait, pour les fidèles ignorants, la vertu perfide des formules magiques. » Et il savait de quoi il parlait lui qui était fils d’un instituteur républicain et laïcard…
On le voit bien, et à ceux qui nous rétorquent que la république a fait beaucoup plus pour l’école que tous nos Rois de l’ancien régime, nous ne le nions pas, nous le précisons ! Car ce que nous ne nions pas également, c’est que la seule motivation des républicains pour le développement de l’école fut stratégique et idéologique. Comme nous l’avons vu, dès le commencement, l’objectif de l’école gratuite, laïque et obligatoire, de ce qui est nommé école de la République de façon si révélatrice, était uniquement de faire des citoyens français, de bons républicains avant tout, avec pour conséquence la déformation de notre histoire et le déracinement. Sans oublier cette volonté de soutirer l’enfant à son cadre familial…
Le 24 juin 1984 à Paris, le mouvement de l’École libre organisa une manifestation géante, réunissant environ un million de personnes, contre le projet de loi Savary visant à intégrer en France les écoles privées à un « grand service public ». La république voulait ni plus ni moins faire disparaître les écoles privées, toujours dans sa logique de centralisation jacobine ! Fort heureusement, suite à ces grandes mobilisations, le projet de loi Savary fut abandonné et le gouvernement de Pierre Mauroy démissionné.
Mais que vaut désormais l’école républicaine, gratuite, laïque et obligatoire en ce début du XXIe siècle ? Pour s’en faire une idée, voici quelques exemples :
Le 4 novembre 2016, le comédien Lorànt Deutsch devait donner une conférence sur l’Histoire de France, devant des collégiens de Trappes. Après avoir ému quelques pleurnicheuses professionnelles du Front de Gauche pour son côté « royaliste », Lorànt Deutsch dut affronter l’hostilité d’une partie du corps enseignant de Trappes du fait de sa capacité à faire aimer l’histoire de France.
Face à la contestation de deux enseignants d’Histoire-géographie de Trappes, fidèles héritiers de Robespierre et de Ferry, le comédien a été contraint d’annuler sa venue.
L’un deux se justifia en ces termes :
« Il est assez marqué sur le fait qu’il faille aimer la France à travers ses grands personnages, ses Rois… Nous, c’est aux antipodes de ce que l’on fait avec les élèves. Nous ne sommes pas là pour glorifier les Rois ou pour faire aimer la France à nos élèves. »
Ces propos de la part d’un enseignant d’aujourd’hui peuvent paraître choquants au premier abord. Mais à bien y regarder, ils sont dans la parfaite lignée de ce que disait l’inspecteur d’Académie, M. Dequaire-Grobel en 1896, lorsqu’il parlait de l’’Ecole laïque comme un moule ou l’on jette un fils de chrétien et d’où s’échappe un renégat ! On admirera la constance et surtout l’irresponsabilité de l’anti-France ! Comment s’étonner ensuite des propos haineux contre la France dans certaines paroles du rap entre autres… Mais les propos de cet enseignant ne sont que l’aboutissement tristement logique des objectifs que l’école républicaine s’est toujours fixée !
D’ailleurs, pour avoir l’assurance de ne pas faire aimer la France à leurs élèves, sous le gouvernement Sarkozy, l’Education Nationale a littéralement rayés des programmes ou relégués en option : Clovis, Saint Louis et François Ier, mais aussi Henri IV, Louis XIV et Napoléon. La raison invoquée est de consacrer du temps, entre la sixième et la cinquième, à « l’enseignement des civilisations extra-européennes », de l’empire du Mali à la Chine des Hans ! Rien que ça ! Dans son « Altermanuel d’histoire de France » l’historien Dimitri Casali dénonce cette politique et répare tous ces oublis en présentant les grandes figures et événements historiques qui permettent d’expliquer comment s’est façonné notre pays, au fil des siècles…
Mais le pire dans tout ça, c’est de constater que cette école laïque dont l’existence est basée sur le rejet des religions, a elle-même en grande partie été créée par une organisation qui se veut ésotérique : la franc maçonnerie du XIXe siècle. Car la grande majorité des personnages historiques qui ont œuvré de près ou de loin à l’émergence et au développement de l’école laïque, sur fond d’anticléricalisme, sont pour la plupart franc maçons, et poursuivaient simplement leurs objectifs idéologiques en usant et abusant de leurs positions dans le monde politique et parmi les élites sociales.
On peut dire sans se tromper, ni crainte d’accusation au complotisme, que l’Ecole laïque apparaît comme la fille aînée de la Franc-Maçonnerie républicaine ! Ce qui peut aussi expliquer qu’elle est une machine à républicains, dans la logique de l’idéologie qu’elle désire servir.
L’école dite laïque a toujours été, aux yeux de ceux qui l’ont promue, le fer de lance de la lutte anticléricale, mais encore plus anticatholique, et les récentes prises de position de la très laïciste Ligue de l’Enseignement très conciliantes à l’égard d’autres religions, le prouvent à l’envie.
Pour se faire accepter d’elle, la république a dû renouveler l’état mental de la France, comme le disait si bien Eugène Spuller : c’est la régénération chère aux républicains de la Révolution… Et pour ce faire, l’école fut son principal outil afin d’opérer au sein des jeunes générations, cette transsubstantiation si chère à Vincent Peillon. Voilà qui démontre à quel point la république n’était pas naturelle à l’esprit français, et ne l’est toujours pas !
Malheureusement, force est de constater qu’en ce début du XXIe siècle, l’école laïque si chèrement défendue par les anticléricaux francs-maçons semble avoir presque totalement achevé son œuvre. Les Eglises se sont vidées, la république s’est bien implantée et avec elle toutes les lois antifrançaises et antisociales. A ce jour, les écoles sont devenues des laboratoires où les élèves servent de cobayes pour la mise en pratique d’idéologies et de pédagogies plus que douteuses émanant souvent des Etats-Unis. Depuis le gouvernement Sarkozy, la théorie du genre et toutes ses dérives et délires sont de rigueur pour nos chères petites têtes blondes. Comme le propagandiste LGBT David Dumortier qui en 2014, dans une école primaire de Versailles, avait fait la présentation de son livre « Mehdi met du rouge à lèvres » mettant en scène un petit garçon qui dérange parce qu’il se comporte comme une fille…
Franchement ? N’a-t-on pas autre chose à enseigner à nos enfants ? Egalement en 2012 dans un collège du Loiret Najat Vallaud-Belkacem alors ministre du Droit des Femmes, présentait le mariage homosexuel comme « une avancée », montrant par là-même que la neutralité de l’école n’est, pour la république, qu’un mot sans autre valeur que républicaine… Sans oublier sous le gouvernement Sarkozy, la projection d’un dessin-animée pour enfant « Le Baiser de la Lune » faisant la promotion de l’homosexualité à travers les turpitudes de deux poissons mâles, ce qui suscita de vives réactions de toute part…
Bref ! Faire de bons républicains déracinés, athées et matérialistes, sans repères et sans identité (sexuelle ou autre), voilà ce que fabriquent aujourd’hui les écoles de la république. Voilà les risques que vous prenez à ce jour, lorsque vous envoyez vos enfants dans une école gratuite, laïque et obligatoire… Une véritable « fabrique à crétins », pour reprendre le titre de l’essai de Jean-Paul Brighelli. Dans cet essai nous pouvons y lire :
« Voilà un moyen précis de mesurer la baisse programmée du niveau scolaire : aux élèves d’aujourd’hui, on apprend 15% de ce qu’on enseignait il y a vingt ans. Bien sûr, pour arriver à ce tour de force, on a modifié les contenus : il n’y a pas de déficit, puisque les programmes ont tous été revus à la baisse. Il suffit de descendre les ambitions, et l’on peut affirmer que les élèves sont réceptifs. » (Jean-Paul Brighelli – La fabrique du crétin – Editeur : Jean-Claude Gawsewitch – 2005 – p111)
Pour nous, royalistes, la conclusion est claire et nette : Toute l’Education Nationale est à réformer, à commencer par son nom qui devrait être : « Instruction Publique ». Et ce ne sont pas les réflexions et les propositions qui manquent, les royalistes pourraient en faire de gros volumes, argumentés et financés, soucieux qu’ils sont de l’intérêt des élèves comme des formateurs et de leur place dans la société et l’avenir de la France.
Nous préconisons, par exemple, l’instauration du chèque scolaire, attribué à chaque famille et calculé selon le nombre d’enfants à scolariser. Cela permettra ainsi aux parents d’avoir la liberté de mettre leurs enfants dans l’école de leur choix, et créer de ce fait une saine concurrence entre les établissements scolaires.
De plus il faut limiter fortement les subventions que reverse l’Etat aux trop puissants syndicats qui paralysent trop souvent les réformes salvatrices dont pourrait bénéficier cette institution qu’est l’enseignement, même si, en république, les réformes sont souvent improductives, ce que prouve la dégradation continue de la qualité des diplômes. Car ce qu’il faut savoir c’est que depuis l’épuration de 1944 et la réforme des statuts de la Fonction Publique de 1945, ce sont surtout les syndicats de gauche et d’extrême gauche qui imposent leur loi dans l’enseignement, malgré la présence de quelques bonnes volontés malheureusement peu récompensées par l’Education nationale. Ce système parasitaire doit cesser !
Dans le bulletin N°18 de SOS Éducation daté de décembre 2006, nous pouvons y lire :
« Sur les 32 000 professeurs qui ne font aucun cours, des milliers sont payés pour travailler dans les syndicats d’enseignants ou dans leurs associations satellites. Les chiffres exacts sont toutefois impossibles à connaître. Un rapport parlementaire de 1999 chiffre à 7 800 le nombre de professeurs bénéficiant de suppressions totales ou partielles de service, pour être mis à la disposition des syndicats. Un rapport de la Cour des comptes de 2005 cite le cas de 800 professeurs qui militent dans des associations proches des syndicats au lieu de faire cours. »
Est-ce vraiment raisonnable ? En tout cas, cela ne donne guère une bonne image de l’institution scolaire.
C’est une autre mentalité, un autre état d’esprit qu’il faudra imposer mais surtout susciter pour relever l’école en France. Cet état d’esprit sera celui du sens du travail, de l’effort, de l’apprentissage des fondamentaux, de la discipline et du mérite, de la rigueur dans la bienveillance : nombre de professeurs montrent déjà l’exemple, et depuis longtemps, et cela malgré l’organisation kafkaïenne de l’Education Nationale, et ils démontrent que, si on le voulait bien et si l’Etat changeait de perspective et de desseins, nous pourrions retrouver notre place de puissance intellectuelle et de créatrice de matière grise que la terre entière nous a souvent enviée. Nous avons les intelligences, nous avons les bonnes volontés, mais c’est bien la République qui stérilise trop souvent toutes ces potentialités françaises.
Mais pour cela, il faudra d’abord changer le pouvoir et sa forme politique afin de forger de nouvelles générations d’enseignants acquises aux critères de l’excellence et de la bienveillance. Une Monarchie royale qui retrouve l’élan de l’intelligence et de la juste réflexion, et qui en finisse avec un système issu de Ferry et de ses successeurs, qui en finisse avec l’idéologie orwellienne qui domine aujourd’hui, et rende à l’instruction publique sa juste place dans la société et toute son efficacité, dans le respect des libertés et des traditions provinciales. La tâche est immense, mais tellement exaltante !
Notre Jour Viendra !