Les buts du corporatisme :

a. Le but du corporatisme au sein de l’entreprise
Rendre aux facteurs de production leurs libertés et l’autonomie nécessaire à leur développement. Intéresser tous les membres de l’entreprise à l’élaboration du projet commun.

Ordre social corporatifOrganiser en son sein un sérieux enseignement professionnel, qui rend possible l’ascension des travailleurs en son sein.

Restaurer l’équilibre des forces sociales du capital et du travail. Il s’agit d’éteindre les luttes de classe en instaurant des corps de métiers, garant de la “ propriété des métiers ” reconnue à chaque travailleur.

Vaincre les Forces de domination, de dissociation et de conflit interne, pour l’intérêt immédiat de l’ensemble de la production nationale et, celui supérieur de la Nation.

Instaurer, en dehors des haines politiques et sociales, le dialogue entre un Etat arbitre (parce qu’indépendant des partis et des groupes de pressions) et une Economie corporative.

Le but du corporatisme en économie et dans le social
Le corporatisme veut faire de chaque travailleur un propriétaire de son métier. Cette “ possession ” d’un métier correspond, en fait, à un véritable capital mais dans les différents types de sociétés économiques et sociales actuelles, ce capital n’est pas représenté par un titre de propriété concret. Restaurer un équilibre entre les ressources et les dépenses sociales. En cas de nécessité l’Etat pourra intervenir afin d’aider des branches en difficulté (pour une restructuration, un manque ponctuelle de consommation , intempéries, entreprise naissante etc..). Mettre en place une formation adaptée au milieu professionnel qui évolue en même temps que la vie des entreprises (prisent en compte des nouvelles méthodes et des nouveaux moyens technologiques). Elles mettront également en place des diplômes ou des concours qu’elles jugeront nécessaires et adaptés à leurs métiers. Procurer à ses membres la sécurité personnelle et la capacité professionnelle. En créant des allocations, non plus au niveau de l’Etat, mais au niveau des corps de métiers ou des corporations. Restaurer l’équilibre entre la valeur du capital et du travail. Pourquoi dans la représentation au conseil corporatif, ne fait-on pas une place privilégiée soit au capital, soit au travail ?

Ce privilège ne serait pas justifié. Le but de toute association de travail est la production. Or, il n’est pas douteux que les divers éléments professionnels concurrent à la production chacun pour une part essentielle.

Les patrons ne peuvent pas plus se passer des employés que les ouvriers des patrons. Leur force respective est tout entière dans leur étroite solidarité. Qu’importe donc le genre de concours que le Capital apporte à la production s’il est vraiment infécond sans le secours du travail? Qu’importe d’autre part le nombre plus considérable de producteurs que comporte l’élément travail, s’il est à son tour impuissant sans la collaboration du capital?Le conseil corporatif doit être à base syndicale, c’est à dire élu par les syndicats formés dans la profession. Dénoncer “ La fortune anonyme et vagabonde ” qui est responsable de la crise Asiatique et de la bulle financière. Celle-ci doit être dénoncée car elle déresponsabilise les boursiers qui recherchent uniquement le profit et ne se rende pas compte du rôle social de l’entreprise. Dénoncer l’étatisme, voir le fascisme, de l’état qui souhaite imposer aux entreprises des solutions technocratiques qui ne correspondent pas à tous les métiers ex : les 35 heures. Dénoncer le marxisme qui au nom de l’égalité révolutionnaire souhaite l’écrasement d’une classe au profit d’une autre. Et le remplacer par une cohésion sociale, car tous les acteurs de l’entreprise ont un même but la santé de l’entreprise. Restaurer un équilibre entre le nombre de formations et les emplois réels afin de rendre une valeur réelle aux diplômes. Seul les entreprises peuvent anticiper le marché de l’emploi.

L’organisation corporative a une triple utilité : sociale, économique et nationale.
– Socialement, elle doit transformer les rapports entre employeurs et employés et prouver la communauté de leurs intérêts. La corporation rapprochera les points de vue et coordonnera les bonnes volontés. Elle tendra naturellement à éliminer la lutte des classes, aussi stérile qu’artificielle, par la suppression des éléments de fermentation inclus dans la formule syndicale ouvrière ou patronale.
– Economiquement, le système corporatif, réalisant l’organisation rationnelle de la production, proportionne les moyens à leur fin et restreint l’intervention de l’état dans le fonctionnement délicat de la machine économique.
– Au niveau national, les avantages du système corporatif se déduisent de son intérêt économique et social. Le métier, trait d’union entre les intérêts qui semblaient s’opposer sur le plan des partis politiques, prend un sens moral qui servira de ciment à la corporation. En outre l’organisation corporative constitue, par son fonctionnement même et par son administration hiérarchisée, un tableau sans cesse mis à jour de la production du pays.

Enfin et c’est là un point qui retient particulièrement l’attention de tous les producteurs le régime corporatif est le seul qui ait intérêt à favoriser le produit de qualité. Grâce à lui, on normalisera en effet ses produits en garantissant le maintien invariable de leur qualité. On laissera à la responsabilité de l’entreprise et à l’instigation des entreprises la fabrication et la vente des produits nouveaux, pouvant même concurrencer le produit normalisé, mais celui-ci seul portera la “ label ” corporatif. Ce système favorisera la recherche d’un produit toujours meilleur, en assurant au consommateur la garantie de qualité minimum, qu’il ne trouve nul par ailleurs aujourd’hui [sauf chez les “ nouvelles corporations ” telles que les compagnons du tour de France].

En résumé, le régime corporatif a pour base le métier et la région. Social, il supprime la lutte des classes et enlève ainsi à l’esprit revendicatif sa raison d’être ; il protège efficacement la famille ; économique, il gère les grands intérêts sous le haut contrôle d’un Etat à la fois puissant et impartial, condition première du régime corporatif ” (Politique d’abord oblige).

Le but du corporatisme en politique
Son but est de restaurer un tissu social constituant des corps intermédiaires garantissant le bien commun de l’ensemble des acteurs de la branche de production adhérant à la corporation.

Son but est également de mettre en place un dialogue entre les différents acteurs de production grâce à la mise en place de consultation par le suffrage ou par la représentation.

Participer aux différentes commissions (de structuration, financière, juridique, etc.) qui regardent leurs métiers.

Participation à l’éducation par l’intervention dans des universités indépendante de l’Etat.

Dénoncer les lois d’Allarde et Le Chapelier de 1791 qui en interdisant les corporations et les compagnons engendrait le prolétariat !

Plusieurs représentations du corporatisme au niveau de l’état :

A. Au niveau régional : à la Chambre Régionale des Corporations de Métiers.

Cette chambre aura pour fonction de maintenir des contacts entre les différents membres, de tenir à jour les statistiques de la production, l’arbitrage des différents économiques (équivalant à des prud’homme mais en plus complet car ne statuant pas seulement en première instance pour les problèmes par exemple : de concurrence entre les entreprises, de relations entre corporations, règlements des conventions collectives etc.), laissant à la magistrature les conflits juridiques.

B. Au niveau national avec la Chambre Nationale des Corporations.

Cette chambre coordonne les renseignements, édicte des règlements généraux, travaille en liaison avec le conseil économique composé de techniciens directement responsables devant le ministre, qui l’est lui-même devant le Roi qui l’est lui-même devant sa Famille et devant les familles de France. Rôle politique de la corporation (p 11 d’A.B.C. du corporatisme par Firmin BACCONNIER) :

« Le régime corporatiste ne présente-t-il pas un autre avantage ? Oui, il permet d’introduire dans la constitution politique la représentation des droits et des intérêts professionnels. Quels seraient les avantages de cette représentation ? Elle nous débarrasserait de la domination des politiciens, de ces ratés de tous les métiers, qui parce qu’ils n’ont pas réussi dans leurs propres affaires, se croient appelés à gérer les grands intérêts de l’Etat. Elle mettrait fin au règne de ceux qui consomment et donnerait l’influence à ceux qui produisent. Par elle, les intérêts de la profession pourraient faire entendre leur voix. Comment s’entend la représentation professionnelle ? Les corporations désigneraient leurs membres les plus capables qui rédigeraient les cahiers de la profession. Sur ces cahiers seraient consignés les vœux et les besoins des corps d’Etats. ”
“La trahison essentielle du libéralisme économique, du socialisme étatique et du communisme à l’égard du travailleur prolétaire et de sa famille se situe dans le fait que ce “ capital travail ” inaliénable n’est pas, le moins du monde, reconnu comme tel mais que, tout au contraire, le travailleur n’est considéré par eux que comme un véritable “ objet ” loué ou rejeté au gré des besoins ou de la fantaisie du moment.”

F. Bacconnier

“Au libéralisme il faut opposer l’organisation du travail. C’est une singulière aberration de croire que l’intelligence ni la volonté de l’homme ne doivent intervenir pour régler cette fille de leur intelligence et de leur volonté : l’industrie. Nous tâchons de diriger les forces naturelles et nous nous livrerions, pour respecter la concurrence, ou tout autre loi ou non loi ” (loi du marché), aux caprices des phénomènes économiques ? C’est de l’absurdité même. L’homme moderne est libre : libre de mourir de faim. Laisser faire laisser passer. Dans la pure conception libérale, l’homme naît enfant trouvé et meurt célibataire, comme disait Renan. Il n’a à compter sur l’appui ni de la famille, ni de la corporation. Il peut seulement se consoler avec tous les attributs divins que lui reconnaît l’individualisme métaphysique et son dix-millionième de souveraineté ”.

Réflexion sur la politique par Jacques Bainville.

URBVM