L’escroquerie du FMI

(Article paru dans l’Action Sociale Corporative n°16)

FMIL’Affaire DSK, la crise politique du monde arabe et l’effondrement général des économies nationales depuis 2007 ont mis sous le feu des projecteurs une institution économique méconnue du grand public : le Fonds Monétaire International. Crée en 1944, le FMI avait pour objectif principal d’assurer la stabilité économique internationale et la lutte contre le paupérisme, ce rôle se trouvant véritablement renforcé depuis l’abandon du système de change fixe de 1976.
Pour autant, le FMI est loin de faire l’unanimité des pays, et nombre de politiciens, notamment Marine Le Pen, réclame la dissolution pure et simple de cette institution qui constitue à leurs yeux une « structure d’écrasement des peuples, démantelant les Etats et multipliant les catastrophes économiques ». Inquiétude logique et légitime, il s’agit donc de voir la place et le rôle accordés aux nations dans une économie aujourd’hui mondialisée, d’étudier la quatrième fonction régalienne de tout Etat souverain, à savoir celle de la souveraineté économique.

L’opposition entre étatisme et libéralisme n’est pas seulement économique, mais également politique : l’étatisme (l’Etat est le centre de toute activité sociale ou économique) prôné par le Front National s’oppose avec virulence au libéralisme (l’Etat doit être écarté au maximum des affaires sociales et économiques) de la plupart des autres partis politiques (UMP, PS notamment). Ces deux théories, extrêmes et dangereuses, mènent à la même destruction économique de l’Etat, comme nous avons pu le voir avec la crise économique de 2007.
La doctrine sociale et économique du Royalisme, loin des excès centralisateurs de l’étatisme, loin de l’abandon de la souveraineté par le libéralisme, pourrait être une véritable force pour la France. Le corporatisme, prôné par Albert de Mun, René de la Tour du Pin notamment, se fonde sur un principe simple de subsidiarité, de liberté des corps intermédiaires. L’Etat n’a donc pas à intervenir sur les institutions économiques, mais garde sa fonction régalienne en jouant sur l’aspect monétaire, indispensable pour stabiliser l’économie nationale. Loin des monnaies privées défendues par Hayek ou Say, le contrôle de l’émission de la monnaie par l’Etat lui permet donc de placer la France au niveau international et surtout de pouvoir garantir la stabilité économique du pays.

Et le FMI dans tout cela ? Il apparaît que le FMI n’a pas vocation à disparaître mais à évoluer : son principe de recherche de stabilité internationale et de lutte contre le paupérisme est viable. Malheureusement, placée dans un Etat libéral qui laisse la seule « main invisible » opérer en économie, l’injection de milliards de dollars ressemblent à s’y méprendre non pas à une bouée de sauvetage, mais tout simplement à des coups d’épées dans l’eau…

« Il y a trois écoles irréductibles en économie sociale : celle ou l’on considère l’homme comme une chose, celle où l’on le considère comme une bête et celle où l’on le considère comme un frère. »

Augustin DEBACKER
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