Un monde Orwellien est en marche, depuis quelques temps déjà, il était question de réformer le Code du travail devenu effectivement incompréhensible dans ses inextricables articles. Le nouveau président Macron avait annoncé qu’il gouvernerait par « Ordonnances », voilà qui est fait et tant pis pour les incrédules imaginant une justice dans un système qui depuis bien longtemps est antisocial (
« Code du travail : Ce que contiennent les cinq ordonnances, Alexia Eychenne, 31 août 2017, « Libération », http://www.liberation.fr/france/2017/08/31/ce-que-contiennent-les-cinq-ordonnances). Il est plutôt question de faciliter les solutions expéditives concernant les salariés comme leurs instances représentatives. D’ailleurs un formulaire type sera fait pour les licenciements, plus pratique pour se débarrasser des salariés en entreprise (« Bientôt un formulaire pour se faire licencier ? », Cécile Crouzel Publié le 30/06/2017, le Figaro économie, http://www.lefigaro.fr/emploi/2017/06/30/09005-20170630ARTFIG00002-bientot-un-formulaire-pour-se-faire-licencier.php). Concernant les barèmes sur les entreprises dont les effectifs sont supérieurs à 10 personnes, pour les gens qui ont plus de 10 ans d’ancienneté, le plafond de licenciement avoisinera deux mois et demi de dommages/intérêt, remerciement pour bons et loyaux services !…
Lorsque l’on voit qu’en Allemagne il y a de plus en plus de travailleurs pauvres et que l’on nous présente ce pays en exemple ! Beaucoup s’imagine que les licenciés le sont parce qu’ils ne sont pas bons ou inutiles, certains même pensent que cela n’arrive qu’aux autres. Pour les vraies petites sociétés, cela pourrait être salvateur. Mais ce que l’on sait aussi c’est que les grosses structures feront de petites entités, les dommages intérêts seront plafonnés à 20 mois. Par contre pour les petits !
Le XIXe siècle n’est pas si loin. Pour avoir 20 mois il faut avoir 29 ans d’ancienneté ! Qui l’a !
Pour avoir 12 mois, ce qui n’est pas extraordinaire, il faut 14 ans d’ancienneté ! Et personne ne dit rien… en général les gens ont cinq à six ans d’ancienneté, ils auront alors 6 mois !
Le salarié à tout de même un droit majeur, celui de demander « pourquoi on le licencie », si malgré cela la réponse ne satisfait pas celui-ci, et que l’on se rend compte qu’il n’y a pas de motif sérieux, la loi prévoit d’office que c’est une simple irrégularité de procédure, cela ne coûte rien, le salarié gagnera 1 mois…
Etre une femme en ce moment est encore plus dure, celles qui travaillent à temps partiel, y-a-t-on pensé ? Les femmes de ménage, les caissières qui n’arrivent jamais à faire 35 heures en une semaine, quand elles arrivent à en faire 15 ou 20, en s’affairant partout, sans parler des soucis de garde pour les enfants. Elles se retrouvent avec 500 euros par mois, plafonné à 20 mois, je vous laisse imaginer !
On considère encore qu’il est moins grave pour une femme de perdre son travail qu’un mari ! C’est la double peine car elle a souvent déjà un salaire inférieur ! Et je ne parle pas des responsabilités et divers métiers qu’en tant que femme ou mère, elle doit honorer pour servir ceux qui l’entourent…
N’est-on pas dans un processus de licenciement abusif protégé par la loi ? Et pas une ligne dans la presse comme le silence des officines syndicales ! Concertation ou complicité !
Les sociétés étrangères vont jubiler ! Tout est fait pour le Medef, comme quoi les « naïfs », disons plutôt les « cocus » qui votent pour ce système antisocial aiment bien « se faire avoir ! ». Cela me rappelle une phrase de Garnier : « L’homme qui va voter pour obtenir de bonnes lois est semblable à l’enfant qui va au bois cueillir de bonnes verges pour se faire fouetter. Les votards demandent la lune au candidat qui s’empresse de la leur promettre. Quand il est élu, il ne peut tenir sa promesse qu’en leur montrant son cul. » (Garnier – de la bande à Bonnot)
Entre les salariés en limite de dépression (« burnout ») environ 25% de la masse salariale (La Dépêche, publié le 16/02/2017 : « Burn-out : 3,2 millions de Français exposés à l’épuisement professionnel », Actu Santé, http://www.ladepeche.fr/article/2017/02/16/2518399-burn-out-3-2-millions-francais-exposes-epuisement-professionnel.html), ceux qui prennent des calmants, des antidépresseurs, comme les taux de suicide alarmant des petites professions et des jeunes. La loi ne prévoit rien pour les familles et ce n’est qu’un maximum, le juge faisant ce qu’il veut ! Il n’y a pas de plancher. Si vous êtes une femme, les statistiques le prouvent, au prudhomme elle aura moins qu’un homme…
Bref les financiers mènent l’Etat et font les lois, voilà ce qu’il faut comprendre depuis fort longtemps.
Combien de gens avant d’être licenciés sont mis à l’écart, déconsidérés tel des lépreux d’hier ! On les diminue en les qualifiants de non « proactifs », manque d’imagination… faudrait-il parler des évaluations dont certaines parlent de courage, considérant les salariés comme des guerriers ! Les critères subjectifs dans lesquels on y met tout et rien… Mais de qui se moque-t-on ? Et ces pressions sur les lieux de travail ne sont-ils pas apparentés à du harcèlement. Avant pour avoir 3 ans de chômage, il fallait avoir plus de 50 ans désormais ce sera 55 ans, la législation sociale devient une peau de chagrin…
Les méthodes de travail dites « améliorations continuent » aussi subjectives que castratrices des réalités humaines avoisinent une robotisation plus que de raison. Prenons la secrétaire qui lorsqu’elle va faire quelques mètres pour une photocopie, fait de la relation sociale en parlant avec ses voisins, en échangeant sur divers sujets dont certains d’ailleurs permettent d’arranger des problèmes organisationnels comme des informations diverses ou tout simplement, peut être le besoin de parler d’autre choses, parce qu’elle est aussi humaine ! Mais des réactions parfaitement « débiles » vont imaginer visser cette photocopieuse près d’elle, pour gagner du temps et de l’argent parce que c’est toujours le mobile, le gain comme la réduction du personnel. Mais voilà qu’elle va être dérangée par du passage parce que cette imprimante n’est pas que pour elle et que le bruit va la perturber infiniment. Elle deviendra peut-être dépressive, ne trouvant plus le temps, car il est compté, de discuter avec ses voisins ou voisines, l’ambiance du service se dégradera, mais l’amélioration continue, fruit de la pensée d’intellectuelles en mal d’inventions aura fait un grand pas…
D’ailleurs l’être humain est un numéro et demain, un robot vivant, bienvenue dans le « Meilleur des mondes » d’Huxley. Nous savons, parce que nous sommes des héritiers, qu’il existe d’autres manières de gérer le travail et que celui-ci doit être le fruit de concertations entre les différents acteurs de chaque branche professionnelles. Qu’un programme sain d’économie doit reposer sur la justice sociale où tous doivent participer dans ses conseils respectifs afin de construire pour demain. Nous vous invitons à consulter nos travaux tant historiques qu’actuels qui proposent un chemin empirique détourné du libéralisme financier fossoyeur des peuples. Il existe la vie, que celle-ci est tournée vers la lumière de la création et qu’au-delà des lois ou systèmes de gouvernement antinaturels comme antisocial, notre jour viendra !
Frédéric Winkler