Autonomisme intégral :
LA MONARCHIE, SYMBOLE DE PROGRES
“Le Roi se veut le protecteur des communes, les Provinces conservent leurs institutions, leur Parlement. Les Etats du Languedoc refuseront à trois reprises l’impôt à Louis XIV lui-même. Le conflit n’apparaît que lorsque la Province refuse de comprendre les intérêts de tous et peut nuire ainsi au Bien Commun.
C’est ainsi que Louis XIII, en 1621, est obligé par l’opposition des Etats du Languedoc à renoncer à l’établissement de droits sur les marchandises entrant d’Espagne en France par le Roussillon, problème dont nous saisissons aujourd’hui toute sa gravité !
Pendant la Fronde, les agitateurs en action étaient parfois des gouverneurs de province, ce qui amena Louis XIV à priver certains, de leurs Etats. Mais jamais la Monarchie ne nourrit une hostilité de principe contre les libertés locales. A la veille de la Révolution, les libertés municipales sont vivantes. Louis XVI crée des Assemblées provinciales en Berri et Haute-Guyenne. On a trop oublié que “l’ancienne France était hérissée de libertés”, selon l’expression de l’historien Franz-Funk Brentano. Aucun observateur sincère ne peut nier cette multiplicité de républiques urbaines, provinciales, professionnelles. Nos pères avaient même le droit de choisir leur instituteur dans leurs assemblées du dimanche. Mentalité qu’a si bien chantée Mistral :
“alors nous avions des consuls
et de grands citoyens
qui, lorsqu’ils avaient le droit dedans
savaient laisser le roi dehors. “
Mireille
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En même temps, de grands capitaines Grasse, Suffren, obtinrent des vaisseaux pour prendre la revanche sur la Guerre de Sept ans par la générosité des provinces qui apportèrent au roi leur argent puisé dans les caisses de la Noblesse, du Clergé et du Tiers-État. Combien de Français savent-ils que Saint Vincent de Paul et ses militants, hommes et femmes, animèrent, financèrent une expédition militaire en Algérie pour délivrer les captifs ? On constate dans la correspondance du Saint de la Charité ce mélange d’initiative privée, de libre entreprise, même militaire, et d’obéissance à l’autorité puisqu’il demande seulement au roi son appui moral et des lettres patentes pour les officiers supérieurs”.
“C’est ainsi que toutes les affaires locales de la Provence étaient réglées par l’Assemblée provinciale. Lorsque les délégués du roi avaient à présenter les demandes du souverain, ils y étaient introduits ; mais ils sortaient immédiatement après avoir rempli leur mission ; ils n’assistaient pas aux délibérations…”
“En 1786, M. de Joubert essaye de s’approprier, au titre de ses droits seigneuriaux, les prérogatives municipales de la ville de Sommières. Le deuxième consul répond devant les représentants sommiérois : « Si ce droit est un de ceux qui nous appartient, si nous avons pour nous le droit commun de la province, les privilèges accordés par nos rois, confirmés sous tous les règnes, nous devons maintenir cette autorité, ces prérogatives que nous avons reçus de ceux qui nous ont précédés. » (Yves Salem, Le défi Régionaliste)
MONARCHIE et DEMOCRATIE INTEGRALE ou UNITE et LIBERTES
“Certes, les provinces n’ont pu garder toutes les franchises qui exprimaient jadis leur indépendance totale, mais nous voyons qu’à la veille de la Révolution, elles manifestaient une vitalité réelle. Les petits seigneurs indisciplinés, les hobereaux batailleurs étaient à la raison, mais les Conseils Provinciaux travaillaient avec les Intendants Royaux à la prospérité de la Province.”
“Nous pouvons le vérifier quand, par exemple, les difficultés économiques dues à la baisse du prix du blé et du vin affligèrent le Midi Languedocien. Le propriétaire foncier avait alors tendance à exploiter davantage le fermier ou bien à laisser du sol en friche. Beaucoup de producteurs vivaient en économie fermée, ne produisant que le nécessaire. C’est alors, en 1655 et durant les années suivantes, que les intendants et leur administration aident la province. On peut parler ici d’une politique d’aménagement du territoire, de grands travaux et d’industrialisation. Citons le réseau routier par l’ouverture de grands axes Nîmes, Toulouse et Clermont, pour faciliter les échanges commerciaux, le canal des Deux-Mers, l’installation de l’industrie du drap, de la soie, grâce aux subventions en faveur des Manufactures royales.
Ce qui est sûr, c’est qu’on ne vit jamais une province rattachée à la Couronne, travailler à s’en détacher. Seule la Révolution Française allait briser ces réalités naturelles et défaire ces liens séculaires.” Le temps où chaque village élisait ses maîtres d’école était bien révolu. Il faisait pourtant bon vivre en Ancienne France. Les votes étaient pourtant nombreux dans les communes. Après la messe, les discussions et les échanges d’opinions allaient bon train. C’est à cela que servaient ces bancs de pierre, que l’on retrouve encore accolés aux Eglise d’avant la révolution…On élisait ses représentants dans les métiers et on participait aux discussions de l’organisation de la gestion sociale, de l’apprentissage, des fêtes et repos et les femmes, loin d’être mises à l’écart pour s’exprimer, comme de la Révolution à 1945, votaient beaucoup :
– pour l’organisation de leurs corporations professionnelles
– aux grandes discussions et référendums, on en retrouve les traces aux Etats Généraux de 1308.
Donc ce peuple participait, contrairement aux enseignements des manuels républicains. Il votait ses représentants locaux jusqu’aux Conseils du Roi.
Pourtant à bien lire Rousseau, comme Montesquieu, la démocratie n’est possible que dans les petites communautés et Auguste Comte en tirera les mêmes conclusions. La saine organisation politique, dans la pensée grecque, comme la définissait Aristote reste : la Démocratie dans la Commune avec l’Aristocratie dans la Province et la Monarchie dans l’Etat.
Cet équilibre pyramidal demeure l’enseignement essentiel du passé. Ce que l’empirisme organisateur, science historique conseille aux intelligences, désirant une bonne structure pour la paix dans la cité.
Il est vrai qu’il serait gênant d’en parler, les français finiraient par se poser les saines questions, que la république, loin d’avoir été un quelconque progrès, n’est en définitive, qu’une vaste fumisterie rétrograde, fabriqué pour le bonheur de quelques financiers…
LA FUNESTE NUIT DU 4 AOÛT et LES LANGUES LOCALES
Ouvrez et lisez vos archives municipales et découvrez toutes les libertés, que la révolution, puis la république vous a spolié. Découvrez les droits et usages, privilèges des provinces et métiers, pour vous rendre compte, combien la république est ringarde et désuète. La nuit du 4 août détruira tout…
“Quand la Bretagne fut unie à la France, en 1532, elle ne perdit pas ses droits de «nation». François Ier les confirma solennellement. Sa vie politique continua de s’exercer dans le cadre de ses « Etats » et «Parlements ». Lorsque, pendant la nuit du 4 août 1789, la Révolution supprima tous les Corps Constitués, ce fut vraiment contre la volonté unanime des Bretons, exprimée à travers leurs Cahiers de Doléances. La Bretagne se considéra comme violentée et n’accepta jamais cette décision. Seuls le vicomte de Mirabeau et l’abbé Maury (deux provençaux) la défendirent avec éclat ; ce dernier s’écriant devant l’Assemblée de la Nation que l’on ne pouvait porter atteinte aux droits de la Bretagne et au contrat par lequel elle s’était liée à la Couronne. ”L’abbé Grégoire fit circuler des questionnaires à des sympathisants à qui on suggérait les réponses. Un peu comme nos sondages actuels, afin d’orienter les hésitants vers ses choix…Nous sommes en 1790 et la finalité est déjà décidé : “Quand la mise en condition aura échoué, la Révolution alors, au mépris des réponses reçues, passera à la répression.” Ensuite il suffira à Grégoire de protester que les idées nouvelles sont boudés parce que les “dialectes” représentent une barrière : ”…L’anéantissement des patois importe à l’expansion des lumières, à l’exécution facile des lois, au bonheur national et à la tranquillité politique…” Malgré cela les “locaux” répondent qu’ils ont une langue et non un patois “langue du peuple travailleur et concret”. Les provinces résistent, alors à la différence de Louis XIV, reculant par trois fois devant les Etats du Languedoc, la république naissante, au nom des “droits de l’homme”, utilisera la force et la répression : “La liberté passera par le langage unique ! Désormais, derrière l’irréductible qui continue de parler la langue ancestrale, se profile la silhouette de la guillotine. Nous pouvons apprécier maintenant quelle paix et quelle prospérité ont accompagné une pareille politique ! ”La guerre mené par la république naissante aux langues locales, fut une catastrophe pour la culture. Mais qu’avait donc la république à faire de la culture, comme des poètes et des savants d’ailleurs. Ils testeront tous la machine à Guillotin. “Tant il est vrai que la question du dialecte commande le respect de la personnalité provinciale et de ses intérêts vitaux. Le renouveau linguistique s’accompagne nécessairement d’une prise de conscience de l’identité du provincial qui tend à redécouvrir les auteurs du terroir pour se libérer de la centralisation oppressive. Mistral l’avait bien compris et écrivait : « celui qui tient sa langue tient la clé.. »
Barrère disait en 1794 : « Le fédéralisme et la superstition parlent bas breton…le fanatisme parle le basque. »
LA REPUBLIQUE ou LA FIN DES LIBERTES
“Désormais, la Nation se définit comme une somme d’individus égaux. L’individualisme nominal ignore toute personne collective, une communauté, un terroir. Il n’y a plus de peuple, mais une masse de citoyens juxtaposés comme des corpuscules et régis par une administration. Cette conception tire son origine philosophique du Contrat Social de J.J. Rousseau, maître à penser des hommes politiques de 89. Celui-ci enseigne que les lois doivent procéder de la volonté populaire. La volonté populaire doit exprimer la volonté générale mise au service du Bien Commun. Il est donc absolument indispensable que le citoyen n’obéisse pas à des intérêts particuliers ou des intérêts de groupe. Pour cela, il est logique de détruire les associations, les corporations, les communautés, et corps constitués. Tout cela est inclus dans le texte fondamental de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen.”
On divise les provinces en départements aux formes géométriques, sans tenir compte à l’histoire et aux traditions, ni aux nécessités économiques. Un immense gaufrier, illustrant parfaitement la dictature d’un système qui ne tiendrait plus compte d’aucune réalité humaine et sociale.
“Des pays aussi nettement constitués que le Perche, la Bresse, la Sologne, la Thiérache, sont morcelés en deux ou trois ou quatre départements… Un morceau de Champagne sèche, lié économiquement à Reims, un morceau des côtes de Meuse lorraine aide à former le département de l’Ardenne qui ramasse encore un morceau de la Thiérache ; le tout ayant Charleville-Mézières comme chef-lieu. Avec un peu de Saintonge, une portion d’Angoumois et une ration de Limousin, vous obtenez le département de la Charente, etc. On peut affirmer que sur les quatre-vingt dix départements actuels, soixante ne respectent pas la géographie. Et ce qui est encore plus grave, la direction de ces départements fut retirée, après quelques années, aux administrations élues.”
La terreur prendra le pas :
“A mesure que le centralisme tyrannique servira une idéologie, étrangère aux sentiments profonds des provinciaux, les tensions se transformeront en véritables guerres et aucune province n’échappera à la Terreur. La plus terrible répression sévira dans les provinces de l’Ouest où tout finira dans un massacre de dizaines de milliers d’Angevins et de Bretons. Le représentant Benaben écrira :
« J’en ai vu sur le bord des chemins… nus et entassés comme porcs qu’on aurait voulu saler ».
Victor Hugo dira plus tard (Ode II, Vendée) :
“C’étaient quelques vieillards fuyant leurs toits en flammes,
C’étaient des enfants et des femmes Suivis d’un reste de héros,
Au milieu d’eux marchait leur patrie exilée,
Car ils ne laissaient plus qu’une terre peuplée de cadavres et de bourreaux,”
Lorsque les Girondins se révoltèrent, pour se protéger les Montagnards invoquèrent “la volonté du peuple”, ce qui est faux car celui-ci était majoritairement royaliste ! Mais l’argument sert depuis à justifier toute répression et les révoltes furent réprimés avec férocité, comme jamais ne l’aurait fait un roi de France…”Une fois de plus, la République était sauvée par l’écrasement violent des libertés locales.” Mais allons plus loin, au nom de ce principe égalitaire :
– on détruisit les associations ouvrières afin de mieux livrer le monde du travail au capitalisme triomphant, supprimant les organisations sociales d’avant 1789
– suppression des universités, comme des ordres professionnels permettant ainsi, à n’importe qui d’exercer alors médecine et autre profession (demandant avant, de la connaissance et années d’études).
– on détruisit les provinces au nom de l’égalité et de la liberté, découpage en départements aussi ridicules qu’inutiles, livrant économiquement nos régions frontalières aux fortes provinces étrangères…
“La Révolution française…a cherché à détruire les communautés. On l’ignore généralement, mais elle a été jusqu’à dissoudre des institutions comme la Sorbonne ou encore les hôpitaux, sous le prétexte précisément que c’étaient des communautés. Sous l’Ancien Régime, par définition, on laissait les provinces parler leur langue. Il n’y avait pas encore d’école laïque, gratuite et obligatoire.”
E. Le Roy Ladurie.
Napoléon terminera le travail commencé dans le sang, par une administration gérée militairement. Nous étions entré dans la guerre totale, enveloppant indistinctement hommes, femmes et enfants. Un système totalitaire venait de naître, qui enfantera les pires dictatures modernes avec à leurs clés les génocides que l’on sait…Une politique de destruction systématique, pendant que les lois emprisonnent, on saccage, on tue, on tanne les peaux humaines pour fabriquer des pantalons aux généraux républicains : “Pas de libertés pour les ennemis de la liberté” et on brûle les humains dans des fours pour récupérer les graisses…
Tout y passe, on détruit les cheptels, les œuvres d’art, les champs, les mobiliers, les monuments et les cultures locales avec leurs particularismes linguistiques, au nom de la “liberté, égalité et fraternité”. Napoléon uniformisera le tout avec son université, méthode, horaires, programmes. La France si riches de ses diversités, venait d’entrer dans le moule jacobin.
L’ouvrier sera, désormais seul, face aux vainqueurs jacobins de la Monarchie. Il devra traiter avec ceux qui possèdent les biens, moyens et capitaux, alors qu’il n’a que sa force de travail à proposer. On lui supprimera d’ailleurs, au nom des beaux principes, ses dimanches et fêtes religieuses en instituant la semaine de 10 jours dite du Décadi. Un nouvel esclavage était né, sa femme au travail la nuit et ses enfants dès l’âge de 5 ans dans les usines pour quelquefois 15 heures de travail. Il sera atomisé dans un monde qui fera dans l’utile et non plus dans la beauté et l’élévation. Ces hauts lieux magnifiques, châteaux et Eglises, maisons de ville ou campagne, mairies et parlements, villages et communes, monuments et routes, faisaient l’admiration des voyageurs traversant notre beau pays du temps des rois. Le peuple pourra les visiter avec nostalgie, durant ses repos et se demander peut être pourquoi, on a changé de société !
Voilà ce que nous avons aujourd’hui, après plus de deux cent ans de république, qui n’en finit pas de mourir en entraînant la France dans sa chute. Un univers gris pour consommateur pour le profit des possesseurs de capitaux, dont le contrat social reste un marché de dupe, s’exclamait Proudhon. L’ouvrier est livré pieds et poings liés au capitalisme bourgeois, vainqueur en 1789. Le révolutionnaire abbé Grégoire s’exclamait : ”Les ennemis de la République parle bas-breton, les défenseurs de la Monarchie et de l’autel parlent basque, ceux qui ont juré la perte de la Révolution parlent occitan.”
L’ESPOIR
Les langues locales représentaient donc, aux yeux des républicains, une manifestation d’hostilité à l’Etat. Il faut dire qu’après plus de 200 ans de matraquage scolaire, les langues locales, même si elles résistent, tendent à disparaître…On peut le regretter mais seule une prise de conscience dans une réelle autonomie régionale, pourrait redonner une vigueur, une impulsion, à ce qui fait l’essence même d’un peuple. Pour la Bretagne, il reste moins de 200.000 personnes parlant Breton, alors qu’il y en avait 600.000 encore en 1983. Qui parle encore le Francique en Lorraine, le provençal et le Basque…Chirac fut un grand fossoyeur de nos langues locales, il combattit régulièrement les amendements protégeant celles-ci…Maurras rendit hommage à un compatriote méridional nommé Granet, ministre des Postes en 1882, en envoyant son télégrammes en langue provençale, ce qui lui permit de semer le trouble dans le bureau de poste d’alors.
Heureusement qu’une forte demande orienta l’Education Nationale, vers une ouverture linguistique locale (seconde langue). Onze langues régionales peuvent être enseignées, comme le Gallo, l’Occitan, le Basque, le Catalan, le Breton, le Corse…On est passé de 270.000 élèves inscrits en 1989 à 352.000 en 2005. L’Alsace avec l’Alémanique, détient le record de l’apprentissage. Il faut dire que tous les établissements le propose et cela donne même de meilleurs résultats quand à la réussite des élèves dans les examens !
Le principe égalitaire issu de 1789, nie toute différence et hiérarchie entre les hommes, c’est une utopie destructrice qui met sur le même plan un bon et un mauvais, un délinquant et un citoyen, un professionnel et un amateur, bref un outil de désagrégation pour une société policée.
Laissons la conclusion à Proudhon :
« Il est clair que, lancé sur une telle voie, l’Etat s’emparera des banques, des canaux, des chemins de fer, des mines et d’une foule de choses encore. Son impôt progressif, son abolition de l’hérédité, lui permettront de tout absorber »
Tiocfaidh àr là, Notre jour viendra
Libération Nationale
Frédéric WINKLER