agriculture
L’écologisme intégral
(Article paru dans l’Action Sociale Corporative n°10)
« L’une consiste à soustraire la tradition déclinante à toutes les menaces de l’avenir (et à toutes les promesses de la vie) à l’aide des procédés stérilisants des fabricants de conserves, l’autre à lui rendre une jeunesse toujours nouvelle au contact de l’éternel. Vus du dehors, Charles de Foucault et la dévote la plus racornie sont attachés au même objet. Mais l’un se tient, l’âme ouverte, près du jaillissement de la source intarissable et l’autre veille avarement sur une gourde d’eau moisie ».
Gustave Thibon
C’est pourquoi la simple observation de la vie nous éloigne de toutes les nuées idéologiques concoctées par des cerveaux imaginatifs et non réalistes. Dans la nature, point de place pour les « Droits de l’homme », religion de ceux qui n’en ont pas (Soljenitsyne). Une saine inégalité règne pour le bonheur de l’environnement, tout y est réglé avec une parfaite indifférence. Le mythe du bon sauvage, cher à Rousseau a créé des individus insociables, individualistes et souvent aigris. L’écologie est l’observation de la nature et elle comporte des lois de vie en société. On comprend ainsi que le déclin de notre civilisation revienne aux temps obscurs de la barbarie où seul le plus fort règne dans l’oubli des valeurs chrétiennes, pourtant admirables par l’équilibre entre droits et devoirs. « Les plus redoutables des barbares, il est vrai, ne sont sans doute pas les guerriers au visage peint, à la chevelure luisante de beurre, que les soldats romains, du haut du limes, voyaient surgir, avec horreur, des ténèbres de la Thuringe. La frontière de la sauvagerie et de la civilisation n’est pas inscrite seulement sur le sol. Elle partage le cœur de chaque civilisé. Freud n’a eu qu’à les appeler par leur nom pour que jaillissent des abimes les monstres et les chimères, qu’en des temps plus sages, confesseurs et pédagogues refoulaient au-delà des barrières qui protégeaient les mortels de leur démon nocturne. Chaque âme a besoin d’être, comme la cité, couverte de remparts.» (Henri Massis). L’histoire est un puits d’expérience où toute mauvaise loi donne telle conséquence.
Où tel acte gouvernemental donne tel effet. Où tel système donne tel résultat.
L’OBSERVATION DE LA NATURE
« Que reste-t-il aujourd’hui de tout cela ? Comment a-t-on fait, du peuple le plus laborieux de la terre et peut être du seul peuple laborieux de la terre, du seul peuple peut être qui aimait le travail pour le travail et pour l’honneur et pour travailler, ce peuple de saboteurs, comment a-t-on pu en faire ce peuple qui sur un chantier met toute son étude à ne pas en fiche un coup. Ce sera dans l’histoire une des plus grandes victoires et sans doute la seule, de la démagogie bourgeoise intellectuelle. Mais il faut avouer qu’elle compte. Cette victoire. »
C.Peguy, L’honneur du travail
La nature nous offre une organisation complexe, réglée comme une horloge où les espèces vivent en parfait équilibre. Point de gâchis car tout y est mangé et digéré. Les fourmis comme les abeilles vivent en autocratie, seule chance de salut pour elles et ferme garantie pour leur existence. Dans cette vie harmonieusement construite, point de contrôle des naissances, on n’y enlève pas la vie pour des raisons de confort mais seulement pour des questions de survie…
D’autres animaux ont un chef naturel comme les éléphants ou le cerf de nos forêts. Ils vivent la liberté dans certaines contraintes mais point d’égalité. Une autre règle régie la vie animale, c’est l’incontournable loi de l’espace de vie où plus exactement le territoire d’évolution et de survie de chaque espèce, selon Konrad Lorenz. On s’aperçoit selon certaines études que l’homme est aussi soumis à cette règle fondamentale. Ainsi chaque peuple est fait pour évoluer, vivre et prospérer dans un espace donné. Dehors toutes les théories cosmopolites destinées à détruire l’identité des peuples, n’oublions pas que Dieu n’a pas voulu de Babel dans la Genèse. Le contraire donne irrémédiablement des conflits, comme au Liban, les cultures viennent s’affronter pour amener comme résultat la soumission inexorable du perdant. Le brassage des peuples proprement dit et de religions, fait parti des dangereuses utopies intellectuelles au profit du mondialisme dans le but de manipuler les peuples sans identité.
Il n’est pas question de rejeter l’étranger qui toujours, à travers les siècles, est venu s’installer pour vivre et prospérer en s’intégrant paisiblement chez nous. Ce qui est dangereux, c’est le surnombre qui risque d’entraîner des déséquilibres et une déstabilisation de notre vie communautaire. Le pillage des élites du Tiers-Monde condamne les populations restées sur place à une mort lente de deux manières :
– par la fuite handicapante des énergies, préfigurant l’émigration écologique qui nous guette.
– par l’abandon des terres qui nous condamnent à long terme à la désertification meurtrière.
Relisons le livre collectif de Régine Pernoud, Raymond Delatouche et Jean Gimpel « Le Moyen-âge, pour quoi faire » donnant des recettes de sauvetage élémentaire pour le Tiers-Monde.
Ce dérèglement nuira à tous, aux bons citoyens accueillants comme aux paisibles étrangers. Une saine écologie ne se limite donc pas à la nature proprement dite mais à tout ce qui compose notre vie familiale et communautaire. Elle est la stricte observation des lois de la vie. Un peuple doit pouvoir grandir et prospérer dans la paix et dans son espace de vie ancestral ou territoire avec le moins de déséquilibre possible pour préserver et évoluer dans son cadre traditionnel de coutumes et cultures qui ont et doivent faire sa richesse dans l’avenir. La défense de l’environnement passera par la reconnaissance d’un « ordre supérieur, impliquant une certaine conception de l’homme » (R. Constans). Nous ne pourrons parler d’écologie que lorsque nous aurons tournés le dos à la société marchande, mercantile et individualiste basée sur le profit.
L’ISSUE PAR LA RENAISSANCE
« La Renaissance , à souhaiter sous peine de décès, implique de renouer ce qui fut dénoué, de ramener ce qui fut éloigné, de rappeler ce qui fut oublié, bref, de faire une révolution vers notre passé et de réenraciner l’Intelligence. Le réenracinement est le moyen de la Renaissance. Si l’on veut « dénomadiser » culturellement, il faut sédentariser économiquement. »
J.C. Masson
Aménager le maximum de nature et d’espace verts dans nos cités pour retrouver l’harmonie et l’équilibre dans nos vies. Débarrasser nos villes des horribles « cages à poules», dégradantes et invivables. Ces logements sont à l’image de l’homme voulu par nos technocrates, anonymes et déracinés…L’homme respectera son environnement citadin que lorsque celui-ci sera harmonisé avec la nature dans le sens du beau, du bon et du bien et non pas comme trop souvent dépourvu de vie, d’espaces verts, véritables ghettos agressifs aux couleurs criardes et parfaitement étranger à la nature d’ailleurs inexistante.
« C’est la vie même qui est en question et l’homme artificiel que nous prépare une civilisation de plus en plus minéralisée court le risque de traîner en lui un fantôme d’âme, insensible aux voix profondes de la nature comme aux appels de l’éternité et aussi incapable de vivre d’une vraie vie que de mourir d’une vraie mort.»
G.Thibon
L’amour de la Terre amène à l’amour de la France en passant par un régionalisme puissant garantissant la défense d’une Ecologie certaine. La terre est un immense jardin travaillé par les paysans, artisans de nos paysages. Ces paysages irrigués par le sang de dizaines de générations d’hommes qui ont sués en pétrissant l’humus de leurs mains retrouver le vrai sens de la vie, en fait « l’amitié sociale » selon Aristote.
LA REVOLUTION DANS L’ECOLOGIE HUMAINE
« Notre écologisme est construit autour de la tragédie de l’homme déraciné et l’inhumanité des villes, le sac de la nature ne sont que les effets visibles de ce déracinement…L’écologisme intégral est la défense de l’homme total tel que le définit la tradition latino-chrétienne »
J.C. Masson
Ce que des années, des générations même ont forgés d’expériences multiples dans des familles paysannes, par obligations traditionnelles et parce que le naturel ne ment ni ne s’improvise et c’est là le dilemme du retour à la terre. L’élément fondamental d’un vrai naturisme selon Aristote, celui que préconisaient le Docteur Paul Carton et son ami le sportif Georges Hebert, est la méthode d’observation des lois de la vie. Pour l’équilibre Corps et Esprit, il faut une révolution intérieure, une réforme intellectuelle et morale pour se débarrasser de tous les clichés dont nous abreuvent les médias et autres appareils gouvernementaux. Notre corps est une enveloppe que Dieu nous a confié et que nous devons entretenir et non pas délaisser ou détruire, comme l’esprit qu’il faut aussi purifier selon les conseils Hippocrato-cartonien. Rien ne résiste, autour de soi, aux vertus de l’exemple, « Mens sana in corpore sano »
L’ECOLOGIE CITADINE
« France, fille aînée de l’Eglise, qu’as-tu fait des promesses de ton baptême ? »
Jean Paul II
La démocratie doit être intégrale dans la commune et non dans l’Etat où elle mène vers le tombeau. Nous lui préférons une saine démophilie, véritable amour du peuple débarrassé des nuées idéologiques
Créer des cités ou tout simplement restaurer celles-ci en prenant garde d’éviter l’élévation de tours rendant les contacts anonymes. Cinq étages suffisent en aménageant les rez-de-chaussée en boutiques ou ateliers artisanaux, voir dans les cours intérieures rendant attirants les métiers manuels aux jeunes générations avides de créations. La jeunesse ne trouverait plus comme seul débouché le chômage mais se dirigerait vers le noble horizon des métiers créatifs qui firent la grandeur de la France de jadis. Cela nécessiterait évidemment au préalable une politique de la famille, du petit commerce, de l’artisanat et de la paysannerie. Une révolution dans la politique architecturale n’entassant plus les bons électeurs dans des cités insalubres pour le profit de politicards véreux. Que de choses pourrions nous faire dans notre beau pays si nous le voulions vraiment et seulement lorsque les français décideront de vivre debout.
Le combat est d’abord dans soi-même, ai-je dit. Avant de changer les autres, il faut au préalable s’être changé. La première écologie est donc, d’ordre familial, cellule de base à l’équilibre humain, n’en déplaise aux soixantuitards attardés et rousseauistes. Il est difficile de faire face à la vérité comme de se consacrer aux autres. La construction d’une famille et les saints combats permettant sa sauvegarde comme:
– Accueil à la vie, avec aides aux mères en difficultés
– Education à une époque de démission générale
– Salaire maternel et retraite, développement du travail alternatif, mi-temps, 75/50/25% à aménager dans les entreprises
– Bon scolaire, donner aux parents un chèque pour l’établissement de leur choix, stimulant la libération du système scolaire et rendant l’autonomie aux écoles et universités et aux parents (stimulation de la qualité éducative)
– Vote familial, une voix par enfant mineur aux parents…
– Une révolution fiscale.
Ces mesures d’écologie familiales indispensables à sa survie, demandent de la volonté. En avez-vous encore ?
L’ECOLOGIE REGIONALE ET NATIONALE
Allons plus loin, l’extension des défenses familiales : les corps intermédiaires pour l’épanouissement dans la cité, c’est-à-dire les organisations professionnelles protégeant le monde du travail, les associations, les communautés locales, la vraie démocratie intégrale. De fil en aiguille, nous arrivons vers l’écologisme national permettant l’organisation de tout ce qui contribuera à sauvegarder les familles dans leur environnement naturel. Il faudra pour cela enlever à l’Etat tout ce qu’il a usurpé comme prérogatives aux collectivités (économie, culture, écoles, social…).
En fait le principe chrétien de subsidiarité qui existait avant la Révolution de 1789.Tout ce qui peut être géré par d’autres que l’Etat doit être enlevé à l’Etat. Vaste programme me direz-vous, mais combien plus sain, plus vrai, où l’exemple d’une famille responsable, humble, aidant son prochain et élevant ses enfants, vaut tous les discours que l’on peut faire. C’est par le combat de ces cellules familiales, le respect et l’éducation, que l’environnement est défendu et que l’écologie avance. Faire des citoyens des propriétaires de leur métier, comme de leurs biens immobiliers avec la liberté testamentaire. Réduire le gâchis dans tous les domaines et rendre biodégradable le maximum de nos consommations. Sortir du ridicule consumériste qui vous vend du matériel (désherbant avec pollution des rivières comme récemment) ou des voitures polluantes et vous impose des taxes nouvelles comme responsable de la pollution !!!
On est bien dans la Ripouxblique.
Arrêtons de donner mauvaise conscience aux citoyens, présuré financièrement.
Remplaçons l’Etat par une famille qui possède la durée pour construire et protéger, c’est cela la maîtrise du temps, essentiel pour une politique économique sérieuse et écologique. Sortir d’un pouvoir saccadé, voleur et menteur, remit sans cesse en cause par des incapables qui construisent et détruisent, sans jamais se préoccuper de la vie réelle des citoyens. Décidons directement de tout dans notre environnement proche et étendons les référendums sur toutes nos préoccupations quotidiennes.
Certaines villes en Suisse votent encore à main levée, reprenons nos droits. Le roi nous a libéré de la Féodalité, il a encouragé le mouvement des communes et l’organisation du monde du travail. Il a favorisé l’émancipation ouvrière en garantissant ses droits et privilèges. Rappelons-le pour qu’il nous libère de la Ripoux-blique qui nous vole nos libertés…
C’est cela le nouvel esprit rebelle, la tradition est critique et empirique. Elle est en évolution et source d’avenir. Libérons-nous !!
Frédéric WINKLER
Paysannerie et civilisation
(Article paru dans l’Action Sociale Corporative n°7)
Dans un de ses premiers livres – Retour au réel, je crois – Gustave Thibon raconte qu’un jour il avait prêté les travaux et les jours du poète grec Hésiode à un vieux paysan de ses voisins et, qu’en lui rendant l’ouvrage ce dernier avait dit : « C’est curieux mais ces paysans qui vivaient il y a plusieurs millénaires pensaient et agissaient exactement comme nous il y a quelques années. C’est seulement depuis peu de temps que tout a changé. »
Je cite de mémoire car c’est un vieux souvenir de lecture et je n’ai plus le texte de Thibon sous les yeux mais je n’en trahis certainement pas l’esprit et je trouve cette réflexion admirable parce que profondément juste.
Pendant plusieurs dizaines de siècles, du roi-laboureur d’Eleusis à qui Cérès enseigna l’art de se servir de la charrue et la culture du blé jusqu’aux paysans du XXème siècle qui surent, à travers les générations et sur le même terroir, maintenir la fertilité de la terre et l’harmonie du paysage en passant par les moines défricheurs du Moyen-Âge, les manants du XIIIe siècle (le siècle d’or français) et les premiers agronomes de terrain des XVIIIe et XIXe siècles, c’est-à-dire tous ceux qui ont vraiment édifié la civilisation occidentale, tous ont respecté la nature et n’ont jamais transgressé ses lois.
Rome est née des paysans du Latium et c’est d’un sillon de charrue que Romulus traça les limites de l’Ager Romanus. Celui-ci fut à la base de la croissance de la Ville et, tant qu’il y eut des paysans pour cultiver l’Ager, il y eut des citoyens sages et honnêtes pour gérer dignement l’Urbs et assurer sa grandeur.
L’agriculture a une large part dans la littérature latine, Virgile bien sûr, mais aussi Pline l’Ancien qui consacra une grande partie de son Histoire naturelle à l’agriculture et surtout à la viticulture et Columelle dont le Traité de jardinage lorsqu’on le dépouille de l’emphase mythologique que le poète a cru devoir développer avec un peu trop de préciosité, se lit encore aujourd’hui avec intérêt, voire profit, tant les techniques qu’il expose ainsi que la culture des différents légumes (bien plus nombreux et variés qu’aujourd’hui) nous semblent familières. Columelle nous avertit aussi que les écrits des agronomes sont moins propres à former un agriculteur qu’à instruire celui qui l’est déjà, que l’expérience compte plus que le savoir livresque et que, pour sa part, il a été instruit surtout par la pratique (1).
José-Maria de Hérédia a, lui aussi, joliment célébré l’Ager Romanus en quelques sonnets réunis sous le titre Hortorum Deus où le poète souligne justement la relation naturelle et obligée de cause à effet entre la qualité du travail agricole, l’honnêteté et l’aisance de la famille paysanne :
Les fils sont beaux, la femme est vertueuse et l’homme
Chaque soir de marché fait tinter dans sa main
Les deniers d’argent clair qu’il rapporte de Rome.
Puis vint la décadence. Rome s’écroule sous les coups des Barbares certes mais ceux-ci ne sauraient faire oublier l’effondrement de l’intérieur dont la première cause est l’abandon de l’agriculture. L’Ager Romanus cultivé avec amour par la famille évoquée dans les vers de hérédia fait place à des grands domaine livrés à des intendants cupides et cultivés par des esclaves irresponsables préfigurant, au-delà des siècles, le kolkhose soviétique. Tandis que les campagnes se dépeuplent, les villes – et surtout la Ville – croissent démesurément. Y afflue une population instable, désoeuvrée, manipulée, assistée par un Etat bureaucratique […]. Les mœurs se corrompent, la natalité s’effondre et alors, mais alors seulement, les Barbares portent le coup de grâce.
Mais voici la renaissance et quels en sont les artisans ? Les moines qui reprennent à la friche les terres abandonnées et, en même temps, évangélisent les Barbares, moines défricheurs des âmes et du sol, tant il est vrai qu’agriculture et civilisation vont de pair et cette dernière atteint maintenant son sommet avec la chrétienté. Avec l’agriculture renaissent aussi les structures politiques qui assurent l’ordre : l’empire carolingien est l’Etat rural par excellence où la vie spirituelle, politique et économique s’organise autour des villae, centres d’activité agricole, donc de civilisation.
Quatre cents ans plus tard la France connaît son siècle d’or avec saint Louis, siècle de paix où l’agriculture prend son essor. C’est l’affranchissement des serfs, les progrès techniques, l’organisation des communes et des paroisses, les grandes foires de dimension internationale. Les conditions de vie s’améliorent:
« Les chaumières, encore mal bâties, contiennent des bahuts, des lits, du linge dans des coffres solides et, sur la table, le porc et la volaille alimentent les familles où règnent la bonne humeur et la gaieté » (2).
Voilà vraiment que la France paysanne explose, la paysannerie est la source vive où se renouvellent sans cesse les élites, mouvement ininterrompu pendant des siècles qui caractérise la société d’Ancien Régime. C’est pourquoi, avec la disparition de la paysannerie, la société cesse de se renouveler et s’étiole.
Mais de nouveau malheurs accablent la France : la guerre de Cents Ans et les campagnes livrées aux Grandes Compagnies. Après un siècle de paix relative, de Charles VII à François Ier, vint la plus grande catastrophe européenne avant la révolution française : la réforme. Luther, fléau de l’Europe, après avoir fait massacrer des milliers de paysans en Allemagne, allume en France la guerre civile dont les paysans furent les principales victimes. Mais, de nouveau, c’est le redressement : Henri IV, Sully, Olivier de Serres.
Le seigneur de Pradel est un huguenot modéré qui essaie de toute son autorité d’arrêter la guerre civile dans son Vivarais natal qui s’est donné à la réforme et ne désarme pas malgré l’Edit de Nantes. Et c’est un peu l’échec de ses tentatives de conciliation face à des adversaires fanatiques qui le fait se replier sur son domaine de Pradel où il s’adonne à l’agriculture.
Ce vaste domaine, fondé en 1284 par Philippe III le Hardi, devint alors un véritable laboratoire d’agronomie, non pas à la manière irresponsable dont l’INRA fait ses expériences avec l’argent des contribuables, mais à la manière du bon père de famille qui fait fructifier son domaine et considère que la campagne est le seul endroit où l’on peut pratiquer l’art de vivre « honnestement ». Les observations et les travaux d’Olivier de Serres ont donné naissance au Théâtre d’agriculture et mesnage des champs, chef- d’œuvre immortel de la littérature agricole qu’on ne se lasse pas de relire.
Sur le plan politique il faut noter la rencontre des préoccupations agricoles du seigneur du Pradel avec celles d’Henri IV engagé dans la voie de la reconstruction de la France. Cela « illustre un de ces rares moments dans l’Histoire où l’intérêt porté à une activité fondamentale converge très exactement avec la politique d’un gouvernement. La parution au mois de juillet 1600 du Théâtre d’agriculture représente, tant pour nous qu’aux yeux des contemporains, cette chance exceptionnelle que rencontra Henri IV de voir ses efforts pour rétablir l’agriculture secondés par l’ouvrage d’un homme qui, paradoxalement, avait pratiqué et étudié l’agriculture, consigné le fruit et les expériences de son savoir et milité en faveur du protestantisme précisément pendant le temps des guerres de religion dont le Roi, après un demi-siècle de troubles, s’engageait à réparer les immenses désordres (3) ».
Il est très rare en effet qu’un gouvernement français s’intéresse à l’agriculture sans arrière-pensée, uniquement parce qu’il considère celle-ci, non seulement comme la source du ravitaillement, mais aussi comme la pierre angulaire d’une société harmonieusement organisée. […].
Le XVIIe siècle n’est pas très favorable à l’agriculture. Colbert la voit avec des yeux d’industriel c’est-à-dire qu’il n’y comprend rien : « Toutes ses préférences vont à l’industrie aliment principal du commerce. Mais pour que l’industrie française puisse lutter contre l’étranger il faut que les salaires soient bas c’est-à-dire que le pain ne coûte pas trop cher et que les paysans ne s’enrichissent pas trop vite » (4). Avec trois cents ans d’avance on dirait le plan Rueff-Armand !
L’agriculture retient à nouveau l’attention des élites dans la seconde moitié du XVIIIe siècle avec l’école physiocratique pour qui toute richesse vient de la terre. En Anjou on garde le souvenir du marquis de Turbilly qui rénova l’agriculture du Baugeois. Après la révolution et l’empire, premier génocide paysan avec la Vendée et les guerres impériales, la Restauration, la Monarchie de juillet et le second empire sont marqués par l’intérêt que portent les propriétaires terriens à leur domaine. C’est l’époque de l’anglomanie et l’on introduit des races anglaises bovines et ovines réputées devoir améliorer le cheptel national. Ce n’est pas toujours évident mais le XIXe siècle est le grand siècle de l’élevage avec la sélection des races et la création des herd-books. Une fructueuse collaboration s’établit entre propriétaires et métayers et, à la veille de la Grande Guerre, second génocide paysan, la France est une grande nation agricole et, grâce à l’agriculture, une nation riche.
Et maintenant ? […], la politique agricole de la Ve république est devenue nettement anti-paysanne tandis que l’industrialisation de l’agriculture transformait la société traditionnelle et aussi l’environnement par la destruction des bocages, la pollution des eaux, la disparition irréversible d’espèces animales et végétales. Voilà aussi des effets de l’abandon de l‘agriculture naturelle dont on ne mesure pas encore les conséquences mais qui peuvent se révéler terrifiants.
Ce n’est pas sans raison que la Communauté Economique européenne par s’occuper de l’agriculture : pour la transformer en industrie, en faire un objet de commerce international et supprimer les paysans. Evoquant les trente ans de la CEE, Yves Daoudal écrivait : « Cette fameuse politique agricole commune est en effet quasiment synonyme de CEE donc d’Europe : 88% des dépenses communautaires concernent l’agriculture. Et malgré ces énormes dépenses le revenu agricole continue de baisser, l’exode rural se poursuit sous l’œil satisfait des technocrates européens qui ont juré la fin des paysans pendant que des stocks gigantesques de beurre et de viande s’accumulent à l’heure où des gens meurent de faim dans le Tiers-monde et où, dans nos pays même, se développent de nouvelles soupes populaires (5) ».
Plus de paysans, une société éclatée, une population laminée par le socialisme, les Barbares sont dans la place et une Eglise « nouvelle » semble douter de sa mission civilisatrice.
(1) COLUMELLE, De l’Agriculture, dans l’édition bilingue publiée sous le patronage de l’association Guillaume Budé.
(2) LEVIS MIREPOIX, Le roi n’est mort qu’une fois, Paris, 1936.
(3) CORINNE BEUTLER, Préface au Théâtre d’agriculture et mesnage des champs, Editions Dardelet, Grenoble, 1973.
(4) PIERRE GAXOTTE, La France de Louis XIV, Paris, 1946.
(5) Présent, 26 mars 1987.
L’agriculture assassinée
de Jean-Clair Davesnes – édition de Chiré
Face à la disparition massive de nos abeilles
« Si l’abeille disparaissait de la surface du globe, l’homme n’aurait plus que quatre années à vivre »
Albert Einstein
Partout sur la planète, les abeilles meurent, disparaissent par milliards. C’est une véritable épidémie qui se propage de ruche en ruche et, bien sûr la France n’est pas épargnée avec des pertes allant de 15% à 95% selon les cheptels. Les scientifiques appellent cela le syndrome d’effondrement. Or, sans les abeilles : ni pollinisation, ni fruits, ni légumes, puisque plus 80% des espèces végétales ont besoin des abeilles. Selon Bernard Vaissière, spécialiste de la pollinisation à l’INRA, la disparition des abeilles de la planète n’est pas une hypothèse futuriste ; notre agriculture, notre nourriture risquent d’être bouleversées. Destruction des sites de nidification, épandage de pesticides, production de biopesticides par les OGM, virus, champignons, parasites, multiplication des émissions électromagnétiques, qu’est ce qui est à l’origine de ce déclin ? Vraisemblablement une combinaison de tous ces agents. Selon le professeur Joe Cummins de l’université d’Ontario il semble que les pesticides agissent en synergie avec d’autres agents dévastateurs. Alors comment aider les abeilles, voici quelques actions à la portée de tous.
1 – Vive les pelouses fleuries !
Non seulement elles sont belles et colorées, mais vous prendrez un très grand plaisir à observer les abeilles butiner de fleurs en fleurs. Pour cela, réduire le nombre de tontes de sa pelouse pour laisser monter et fleurir les graminées et les fleurs qu’elle contient, celles ci seront sources de nectar et de pollen. Les abeilles raffolent des fleurs de trèfle et du pissenlit. Et pourquoi ne pas aller plus loin et semer des graines pour prairies fleuries, vous serez enchanté du résultat. De ravissants mélanges tout prêts sont proposés par les semenciers. Reportez-vous de toute urgence à notre article Adieu le green de papa, vive la pelouse écologique. Voir dans les boutiques Botanic, ou par Internet Plantes et Jardins, Semences Vertes ou www.achatnature.com
2 – Si vous voyez un essaim d’abeilles
Prévenez l’apiculteur le plus près de chez vous il sera ravi de venir le mettre à l’abri avec ses ruches. Et si vous n’êtes pas sûr de savoir faire la différence entre un nid de guêpes, un essaim de frelons ou un essaim d’abeilles, n’hésitez pas pour autant, vous apprendrez quelque chose.
3 – Offrez leur des fleurs
Offrez des fleurs aux abeilles et sélectionnez pour votre jardin ou votre balcon des fleurs mellifères, qui leur seront profitables : mélilot, bourrache, trèfle, angélique, souci, coquelicot, ….. Vous trouverez deux listes sur le site Jachères Apicoles : l’une pour les sols secs et calcaires, l’autre pour les sols humides et frais :
4 – Supprimer les pesticides de synthèse
Il est impératif de supprimer l’usage des pesticides dans votre jardin car les abeilles sont totalement démunies face à ces substances toxiques. Facile à dire, mais que faire lorsqu’on doit faire face à une invasion massive de pucerons ou autre parasite ? Il existe des solutions « douces » à base de savon noir ou de cuivre (bouillie bordelaise) et si rien n’y fait, Botanic enseigne de jardinerie a largement développé son offre de traitements à base de produits d’origine biologique, vous y trouverez nécessairement votre solution. Sachez aussi que le passage à un jardin sans pesticide peut être difficile au début parce précisément les pesticides ont déséquilibré les rapports entre les espèces. Donc ne dites pas, « je ne m’en sortirai jamais » face à une invasion d’insectes. Laissez revenir les prédateurs naturels, dont les oiseaux, et les chauves-souris. Il faudra du temps, mais la nature s’est passée de nous pendant des centaines de millions d’années, c’est elle qui a les recettes. Essayer aussi de convaincre vos voisins.
5 – Proposez un refuge aux abeilles sauvages.
Moins connus que les nichoirs pour oiseaux mais tout aussi utile, sont les nids à abeilles solitaires. En effet plusieurs centaines d’espèces d’abeilles sauvages existent qui ne vivent pas en colonie dans une ruche. Ce sont ces espèces qui profiteront de votre nid. Le site Jachères Apicoles donne tous les conseils pour réaliser un nichoir qui attirera les abeilles.
6 – Fleurissez vos haies.
Les haies sont des refuges de biodiversité à elles toutes seules : sources de nourriture pendant leur floraison, et abri pour la nidification pendant toute l’année, à condition de mélanger les espèces végétales. A proscrire les haies mono-spécifiques de thuya qui ne proposent aucun pollen ou nectar.
7 – Devenez vous même apiculteur.
C’est une activité passionnante ! Vous trouverez les conseils de professionnels ainsi que le matériel nécessaire, sur le portail www.beekeeping.com. Pour vous initier il existe des ruchers écoles qui proposent des cours d’apiculture animés par la Société Centrale d’Apiculture ; par exemple, en région parisienne au jardin du Luxembourg, au Parc Georges Brassens ou au Parc de St Cloud.
8 – Mangez du miel de votre région.
Pourquoi faire venir du miel de Chine ou de Hongrie alors que notre pays regorge d’apiculteurs qui produisent un merveilleux miel, souvent bien plus savoureux que les miels d’importation. Vous trouverez ces miels locaux dans les boutiques bio et diététique (Naturalia, Biocoop, La Vie Claire, …) ou sur les marchés de nos régions. Vérifiez-bien la provenance sur l’étiquette, miel de France ou miel du Gâtinais ne suffisent pas. Doivent figurer le nom de l’apiculteur et son adresse. A l’occasion appelez-le pour discuter, il sera aux anges et vous fera partager sa passion en vous indiquant quels sont ces meilleurs miels pour l’année en cours. Préférez les miels d’arbres comme le miel de châtaigniers ou le miel d’acacias, ou encore les miels de montagnes ou de landes, car les fleurs dont ils proviennent sont moins sujettes à recevoir des pesticides en provenance d’exploitation agricoles voisines.
9 – Dites-le à Monsieur le Maire
Encouragez les autorités locales à préserver les prairies naturelles, à ne faucher les talus qu’une fois par an, à planter des espèces végétales mellifères dans les espaces publics ou sur les ronds-points.
10 – Devenez Bee Friendly
Et comme on aime bien que ce que l’on connaît bien, découvrez le monde fascinant des abeilles au travers de lectures, visites, vidéo. Après avoir vu le dessin animé BeeMovie, drôle d’abeille, réalisé par les studios Dreamworks vous n’aurez plus envie d’écraser une abeille qui se serait introduite dans votre voiture ou dans votre chambre !
11 – Découvrez la cuisine à base de miel.
Outre son goût délicieux, le miel a bien des vertus nutritives et médicales. Il est moins calorique que le sucre en poudre car bien plus sucré à quantité égale, facile à digérer car assimilé très rapidement par l’organisme et il contient des vitamines B6, C, du calcium, des minéraux. Le Monde des abeilles propose plein de recettes à base de miel.
MISTIGREEN
http://www.ddmagazine.com/
La pêche française
(Article paru dans l’Action Sociale Corporative n°12)
Il est déjà loin le souvenir des Ecréhous…
Il a servi d’introduction au problème de la pêche. La République n’a de la pêche comme du reste, rien à faire. Elle se moque de ce qu’il reste du « Pays Réel », pourvu que celui-ci continu de payer les extravagances étatiques…
La gestion du patrimoine marin tant animalier que floral et pour tout dire écologique est déplorable des espèces disparaissent comme la Morue de Terre-Neuve depuis 1993, les espèces de Raies, le Thon Rouge en Méditerranée et d’autres dans l’indifférence générale. Le laxisme règne…même la Sardine qui faisait la richesse de certains ports Bretons doit sa survivance à l’importation.
Pour les Marins pêcheurs, paysans de la mer, où chaque sortie demeure une aventure pouvant être mortelle, il faut aller plus loin, toujours plus loin, pour trouver de quoi gagner son pain. Comment accepter que la pêche Française soit soumise aux diktats européens?
Comment continuer d’accepter que les produits de la mer Français soient concurrencés sur les étals par des produits pêchés je ne sais où ?
Comment accepter, que dans l’indifférence générale, des usines flottantes, venues d’Asie, raclent imperturbablement les fonds marins, pillant et détruisant toute la faune avec les conséquences catastrophiques qui en découlent ?
Comment accepter qu’au large des côtes d’Afrique, des pêcheurs coupent les ailerons des requins vivants et les rejettent à la mer pour le plus grand profit culinaire des asiatiques ?
Quand cela cessera-t-il ?
Quand dans chaque pays et à commencer par la France, nous aurons un Etat responsable qui possède pour lui la durée pour entreprendre de saines réformes dans le temps. Une personne qui vienne du fond des âges ancrée dans la nation comme le pêcheur dans la vie marine…Parce qu’à la différence des idéologues, il est un homme de métier et qu’il incarne l’histoire dans ses succès comme dans ses vicissitudes. Parce qu’il protège le travail dans le bon, le vrai et le beau…Alors que la République ferme l’histoire en devenant la fossoyeuse des spécificités Françaises. Après une décentralisation d’opérette, les métiers deviendront des attractions touristiques dans une France devenue un immense Disneyland…Aujourd’hui, on interdit la pêche au Cabillaud, demain un autre…
On condamne le saumon sauvage, résistant difficilement à l’injection de saumons d’élevages…
Comme pour l’agriculture, dont on arrache des vignes et demain on tue les vaches…
Tout cela, sous le contrôle de la police et des agents du fisc avides de subsides pour engraisser les politiques qui nous gouvernent ou plutôt qui nous exploitent…
NOUS VOULONS UNE POLITIQUE DE LA MER
Quand prendrons-nous en main sérieusement les problèmes de survie de notre environnement?
Quand chercherons-nous à sauvegarder la nature pour le plus grand profit de nos enfants et de ceux qui en vivent…
Parce que nous sommes force de proposition
Pourquoi ne pas créer un pôle de gestion des ressources de la mer où travailleraient pêcheurs et professionnels de l’environnement afin d’observer et préserver les espèces menacés en vue du renouvellement…
Comme le dit notre ami jean Philippe Chauvin une mise en place d’un « code de la consommation des ressources de la mer » avec contrôle des ventes et sensibilisation des Français sur les surexploitations des fonds marins…Voir des aides aux pays en développement pour qu’ils ne soient pas poussés à détruire leur faune pour s’en sortir… Parce que nous désirons servir et non nous servir. Parce que peuple et roi sont un, nous sommes royalistes pourquoi pas vous !
Frédéric Winkler
Lettre à un paysan
(Article paru dans l’Action Sociale Corporative n°10)
« De tous temps la France fut douce à ses enfants ; le paysan de l’ancien Régime avait ses joies : il chantait »
Anatole France
Chaque jour, les bureaucrates de Bruxelles décident comment te faire disparaître. Depuis longtemps déjà les technocrates ont votés ta mort. Tu as été et tu es toujours trahi par les syndicats disant te représenter. Ils finissent toujours par manger dans la main de tes ennemis…Tu dois mourir car tu es encore, dans notre société, un rempart au cosmopolitisme avec tes idées d’homme libre préservant la saine tradition, racines de tes pères. Tu dois rentrer dans le moule libéralo-socialiste du « métro-boulot-dodo » pour le conformisme égalitaire où l’on admet mal le droit à la différence. Tout doit être nivelé pour aboutir au socialisme d’Etat.
«Le socialisme d’Etat présente cette particularité distincte de liguer les travailleurs contre la société et contre l’Etat. Esclave de l’Etat, parasites de la société.
L’Etat détruira la société à leur profit. Et la société ne leur inspirera aucune reconnaissance. L’Etat qui assumera l’ingrat office de répartir entre eux le profit de ses exactions et de sa flibuste, non sans y introduire un minimum d’ordre, prendra ainsi une figure de gendarme, tout d’abord un peu ridicule, puis odieux. Un Etat tenu pour exacteur ; une société figuré en marâtre ; des travailleurs qui gronderont qu’on leur demande tout sans rien leur donner en échange, tels sont les trois produits de la politique sociale de toute démocratie. Il n’y a de place là-dedans pour rien d’humain : ni patriotisme, ni simple amitié.» (Charles Maurras).
Tu rentreras dans le système, de plein gré ou de force et tu seras contrôlé, administré, surveillé, amendé, enrégimenté un peu plus que tu n’es déjà. Cela fait longtemps que l’on veut ta mort, recherches bien l’origine de tes maux. La protection des rois de France a laissé place aux massacres révolutionnaires de 1789 que l’on a fêté il y a quelques temps…
SURVIVANT
Les principes rousseauistes furent imposés avec pas mal de sang de tes pères, t’en souviens-tu ? Après les armées de métier des rois qui laissaient tranquille le paysan dans sa terre, la conscription révolutionnaire arracha la jeunesse des champs pour la faire mourir au bout du monde au nom de ses principes destructeurs. Ce que dénonçait magnifiquement Anatole France :
« La honte des Républiques et des Empires, le crime des crimes sera toujours d’avoir tiré un paysan de la paix de ses champs et de sa charrue et de l’avoir enfermé entre les murs d’une caserne pour lui apprendre à tuer un homme ».
Je parlerai une autre fois de l’obstination républicaine à envoyer le maximum de paysans se faire tuer à l’occasion des guerres fratricides qui jonchent depuis deux cent ans notre histoire nationale. L’exode rural et les massacres lors de tes sursauts de mécontentement. L’affaire du camp de Conlie en 1870 ou comment tuer cent mille Bretons. Le soulèvement des viticulteurs le 11 mars 1907…Les gouvernements successifs en passant par de Gaulle : « Quand il n’y aura plus que 10% d’agriculteurs, tout ira bien». Frères paysan, gardien et défenseur de notre environnement, ne soit plus dupe, étudies ton passé et ouvre les yeux. Davy de Virville disait :
« si chaque paysan connaissait seulement cinq degrés de sa généalogie, la république aurait vécu ; la légende de la misère du Peuple Français avant la Révolution s’écroulerait comme un château de cartes».
Ta disparition est donc programmée de longue date par ceux là même qui réclament ton bulletin de vote. La satyre veut que tu mettes au pouvoir ceux qui te détruiront. Lénine disait :
« Il faut arracher le paysan à l’idiotisme de la vie des champs».
On te taxe, puis on te surtaxe, puis tu dois jeter ton lait, puis tuer tes vaches, arracher tes vignes. Ils te disent d’arrêter de cultiver, de laisser la terre en friche mais alors ! « Ces hommes là ont détruit douze millions de paysans. Ils ont pollué les rivières, désertifié les campagnes et saccagé les paysages faits par dix mille ans de civilisation agraire. Ils font vivre l’enfer aux animaux torturés aux hormones, gavés aux farines et enchaînés en batteries. Ils renvoient à la friche les champs, empoisonnent doucement les gens avec de mauvais aliments et acculent à la disparition le peuple des paysans. » (J.C. Martinez) Quand la République ne peut t’éliminer directement, elle le fait en douceur, « légalement », de peur qu’un jour le Chouan (« Les chouans poussent un raid à Tours », Libération 21/09/90) qui est en toi se réveille et prenne sa fourche ou sa faux contre « ces poux qui nous courent sur le ventre » (l’objectif socialiste pour 1995, était l’abaissement de 7 à 3% de la population active paysanne)
COMMENT EN SORTIR
L’agriculture vient du fond des âges. Elle a traversé les siècles en passant par de grands ministres protecteurs comme Sully : « Labourages et pâturages sont les deux mamelles de la France » et de grands rois responsables qui comprenaient l’importance et l’honneur d’une fonction comme celle de nourrir son prochain. Les solutions existent et dépassent les quelques soins que peuvent prodiguer des hommes courageux sur ce corps bien exsangue qu’est notre terre de France. Une saine politique ne se fait pas sur un an, cinq voir dix mais sur plusieurs générations c‘est pour cela qu’il faudra un homme qui connaisse son métier comme tu connais le tien ami Paysan et dont le fils succédera à la tache comme tu voudrais que le tien le fasse s’il y avait de l’avenir dans une terre protégée par ton métier. Un homme qui ait le souci, en bon père de famille, de transmettre en bon état, un héritage rentable et florissant et non démembré par les odieuses lois de successions et le racket fiscal.
Tout comme toi, mais à plus grande échelle, à la sueur de son front et parfois traversant de dures épreuves et des souffrances, il a rassemblé des Terres. Il n’est pas facile de diriger une ferme ou une exploitation. Il est plus difficile de diriger un grand pays. Il faut donc aller plus loin qu’un changement de gouvernement car le vice est dans le système. Il ne s’agit pas d’un retour en arrière mais comme disait Léon Daudet, tout rêve d’un malade est de retrouver son état précédent la maladie qui était la santé. Il nous faut un homme compétent et indépendant des combines électorales, s’appuyant sur de véritables groupements professionnels autonomes. Une réelle représentation paysanne constituée par des paysans gérant tout ce qui touche leur métier. Il faut décentraliser véritablement notre pays devenu un gaufrier. Eclater les services sociaux d’allocations et de sécurité sociale pour les répartir entre les groupements professionnels qui les géreront mieux.
LES REPUBLIQUES ROYALES
Retrouver le principe de subsidiarité chère à la doctrine chrétienne. Les paysans doivent seuls décider de ce qui est bon pour eux en collaboration avec les associations de consommateurs. Ils doivent gérer leurs intérêts, leurs organisations professionnelles et sociales. Il faut sortir de toutes les combines politicardes qui étouffent notre pays et se libérer de l’abominable loi de succession qui vole et détruit le patrimoine constitué par le travail de nos pères. Nous vivons dans le royaume d’absurdie. Imagines le principe électif imposé à l’autorité paternelle…Imagines l’instituteur, le postier et le mécano voter sur le meilleur moyen de gérer ta terre ? C’est pourtant comme cela que nous vivons et vers lequel nous allons. Imagine les catastrophes accumulées depuis deux siècles à une nation si puissante et si riche jadis et détruit par ce système illogique et destructeur. La France lumière de l’Occident est devenue le parent pauvre de l’Europe. L’expérience pour la Terre vaut aussi pour le gouvernement d’un pays.
Il faut à la France un homme qui sache dire non aux bureaucrates européens ayant décidé ta disparition. Un homme, chef naturel, sûr de la continuité de son pouvoir pour l’accomplissement d’une longue restauration et renaissance de l’agriculture de France. Cet homme, c’est celui que tu accompagnas jadis, pour battre les mauvais seigneurs et qui malheureusement sont revenus aujourd’hui pour t’anéantir. Seras-tu prêt à renouer ce pacte avec lui pour te libérer de nouveau. « Peuple et Rois sont de droits divins » (Marcel Jullian)
Un capétien, fier descendant de ceux qui firent, avec ton concours la France dans sa richesse, sa diversité et sa grandeur. Dans ses veines coule la même sève séculaire, le sang de la terre. Qu’attends-tu pour le faire revenir ?
« Quand l’ordre n’est plus dans l’ordre, il faut qu’il soit dans la révolution. Et la seule révolution que nous envisageons est la révolution de l’ordre »
R.Aron et A.Daudien (1933)
Frédéric Winkler
Un agriculteur face à la république antisociale
(Article paru dans l’Action Sociale Corporative n°12)
Voici l’intervention d’Antoine, agriculteur « non conformiste », lors du banquet Camelot du 21 mars 2010, expliquant aux auditeurs, la lutte et la résistance du monde agricole face aux diktats européens et aux contraintes arbitraires fiscales de l’État Républicain. Il nous montre par des exemples précis que l’agriculture devait être traditionnelle, donc biologique et que pour durer, seule une organisation paysanne autonome, voire corporative, sous le Roi, sauverait notre pays…
« …c’est pour parler d’agriculture bio, et des problèmes que je rencontre en tant que producteur non conformiste. Alors, j’ai une trentaine d’hectares, on travail en famille, avec mon fils aîné maintenant, et puis j’ai maintenant dix enfants depuis huit jours. (Applaudissements)
Ce qui se passe, c’est qu’une famille qui vit plus ou moins en autarcie, qui vit en famille, qui travaille en famille et qui pratique une agriculture non conventionnelle, on les laisse pas passer comme ça et se développer. Alors les gros problèmes que je rencontre actuellement, c’est des abus, pour moi se sont des abus de pouvoir, des contrôles répétés des agents des fraudes. Ça m’a valut un tribunal correctionnel par ce que je les ai renvoyé de chez moi. Mais après deux heures de discussions, attention, je ne les ai pas renvoyé froidement, et sans vulgarités, je me suis reproché de rien de ce que je leur avais dit. Et ça m’a coûté une correctionnelle, voilà, et je me suis très bien défendu. Et là une institution conventionnelle, c’est le mot que j’utilise tous les jours, parce que vous savez la révolution n’est pas terminée, vous le savez de toute façon, mieux que moi, et une institution conventionnelle qui veut me faire payer une taxe sur les récoltes : ça s’appel le comité économique, qui veut faire payer 1euros 92 par tonne récolté.
Alors moi, ils m’ont relevé depuis plusieurs années, ils m’ont relevé des rendements comme l’agriculture intensive de 40T/hectare. Ils m’ont dit tout d’un coup, vous nous devez 12 000 euros. Voilà ! Alors ça c’est au tribunal en ce moment. Tout est faux, c’est basé sur des abus, des calomnies même. Mais ils sont en train de gagner le tribunal, là j’ai fait appel et j’ai toujours pas retrouvé un bon avocat pour me défendre, et puis c’est tellement compliqué. On voit que l’agriculture, elle a vraiment besoin d’être prise en main par elle même. J’allais dire, on peut dire le mot ici, par un esprit corporatif, il faut des corporations paysannes, surtout pour l’agriculture. Parce que l’agriculture, c’est quand même une activité – l’agriculture bio notamment – la plus utile qui soit, comme activité humaine pour la santé. La santé de l’homme, la santé de l’environnement, pour maintenir les emplois ruraux, et puis après ça fait développer, comme le faisait si bien à l’époque Sully, le transport, l’industrie, le commerce, tous ça, ça va ensemble. Et malheureusement l’agriculture conventionnelle à l’heure actuelle, elle fait tourner surtout les fonctionnaires qui sont contre l’agriculture et contre la France.
Alors il y a des exemples que je pourrais vous citer au niveau de la crise agricole, par exemple il y a une politique d’arrachage de pommiers depuis 15 ou 20 ans, parce qu’on disait qu’il y avait surproduction de pommes, il fallait arracher des pommiers pour favoriser la vente des fruits, pour ceux qui étaient en place, pour maintenir l’arboriculture. Chirac s’en ait servi pour sa campagne électorale paraît-il, parce que moi je ne m’occupe pas de ça, mais il paraît qu’il s’était servi de la pomme en disant : « mangez des pommes et ça ira mieux ». Ça voulait dire quand même que, on sait le rôle important de consommer des fruits français. Alors c’est indispensable de consommer des fruits français, et de consommer des fruits bios, ça fait parti d’un geste quotidien, militant, pour le retour de la monarchie.
Parce qu’en tant qu’agriculteur bio, je ne sais pas si je suis agriculteur bio en premier, ou monarchiste en premier, parce que l’un ne va pas sans l’autre à mon niveau, et si on souffre à l’heure actuelle, c’est vraiment tout ce qui concerne la fiscalité, tout ce qui concerne les contrôles sur les exploitations agricoles….Alors moi je suis encore un peu indépendant, parce que je le gère comme ça, mais les agriculteurs sont manipulés par le bout du nez, et tant qu’on aura toutes ces politiques européennes, mondialistes, il n’y a pas de sécurité alimentaire au niveau de la qualité, de la quantité, on peut même prévoir des années de famine avec ce genre de politique.
Et donc on attend vraiment un Roi qui soit un bon père de famille et un bon paysan pour sauver l’activité agricole. »