économie

La République faible et illégitime, encore une fois.

La contestation multiforme de la loi Travail n’a pas cessé malgré les concessions faites par MM. Valls et Hollande, et les tensions montent, autant autour des raffineries et des stations d’essence que dans les rues, au risque d’affrontements et de violences qui, à l’approche de la coupe européenne de balle-au-pied, font planer le spectre de désordres plus graves encore. Le plus surprenant, pour l’observateur étranger, est que, dans le même temps, l’état d’urgence en vigueur depuis novembre 2015 vient d’être prolongé pour deux mois, alors même que les forces de l’ordre semblent « dépassées » par les émeutes qui dévastent à chaque grande manifestation, les centres-villes de l’Ouest et de Paris. Pourtant, ces mêmes forces de l’ordre sont reconnues, en Europe et à juste titre, comme les meilleures du continent : en somme, ne faut-il pas rechercher ailleurs le problème ? Drôle d’ambiance, en tout cas !
Fin de règne ou de régime ? Crise de l’autorité ou malaise, voire faiblesse de l’État ?

Plusieurs réponses possibles, en fait : tout d’abord, nous sommes entrés dans la dernière année du quinquennat de M. Hollande, déjà reparti en campagne électorale présidentielle et à la recherche, sinon de tous ses électeurs perdus, du moins des électeurs de gauche et européistes qui voudront bien lui faire crédit de quelques réformes plus sociétales que sociales, comme la légalisation du mariage homosexuel, et d’un alignement constant sur la ligne « la plus européenne », ayant renoncé à faire preuve d’originalité française sur de nombreux sujets touchant la politique générale de l’Union européenne (les Grecs en savent quelque chose…). Son partenariat inégal avec la chancelière allemande, qui fait de cette dernière la seule autorité reconnue en Europe (reconnue ne signifie pas bienvenue…), a nettement dégradé l’indépendance de la France et sa possibilité d’être écoutée, voire celle de manœuvrer par elle-même. Or, cela plaît aux élites européistes qui, de tout temps, vantent l’idée d’un fédéralisme continental en ayant aussi intégré l’idée que, pour toute fédération il faut un fédérateur, c’est-à-dire une autorité unique naturellement reconnue et seule « légitime » à entraîner (donc à commander) les autres : souvenons-nous des « briandistes » des années 1940 qui se résolurent, sans être nazis, à rallier l’idée hitlérienne de « l’Europe nouvelle », non par extrémisme (ils ne l’étaient pas, mais bien plutôt modérés, « raisonnables et réalistes » dira l’un d’entre eux dans L’Illustration de l’époque, journal on ne peut plus « convenable » avant-guerre et se proclamant tel en temps de guerre tout en collaborant avec l’Allemand), mais juste par européisme revendiqué et pragmatique…

Ainsi, pour en revenir à la situation présente, c’est plus encore la compétition présidentielle sur fond d’impopularité du président en quête de réélection qu’une simple fin de règne annonciatrice d’un possible (ou illusoire) renouveau politique.

Mais la tension actuelle autour du projet de loi El Khomry révèle surtout la faiblesse d’un régime, de cette Cinquième qui reste une république, lorsque s’approchent les échéances électorales et que s’aiguisent les longs couteaux des ambitieux qui se veulent tous César quand ils ne sont que Brutus ou Créon…

Certains en profitent pour vanter les mérites d’une hypothétique Sixième République qui ne serait rien d’autre, à bien les lire, que le retour aux jeux démocratiques illimités et parlementaires de la Troisième et de la Quatrième, et cela au détriment de l’autorité de la magistrature suprême de l’État, voire de l’État lui-même.

Or, si crise de régime il y a, elle tient dans l’autorité défaillante d’une République qui ne sait plus donner de la légitimité à son « Pays légal » : le processus électoral de la démocratie représentative ne fonde plus qu’une légalité de moins en moins légitime aux yeux des électeurs qui attendent des réponses et des solutions là où les élus, parlementaires ou président, ne leur donnent que des promesses et ne leur imposent que des oukases. Si le recours au 49-3 passe désormais si mal dans l’Opinion publique, c’est qu’il est devenu un mode de gouvernement quand il ne devrait être qu’une exception utilisée avec prudence et fermeté, et non avec brutalité comme c’est le cas aujourd’hui par MM. Valls et Hollande.

Cette République qui se veut autoritaire quand elle n’est qu’arbitraire (et non arbitrale) doit faire face à de multiples mécontentements et mouvements de révoltes, dont certains sont fort motivés quand d’autres ne sont que les soubresauts des anciennes forces jadis promptes à défendre une République qui, finalement, n’en a plus besoin. Mais elle ne peut durer, sa faiblesse menaçant de désarmer complètement notre pays face aux défis du monde contemporain. Il nous faut bien, alors, reposer la question première qui est celle du Politique et de son incarnation institutionnelle, de celle qui est nécessaire au maintien et au déploiement de toutes les possibilités de la France dans le monde, pour aujourd’hui comme pour demain.

Le mot « crise » vient du grec « Krisis » qui signifie la séparation entre un avant et un après : si, désormais, c’est la République qui tient lieu « d’ancien régime », il est temps de rappeler que la Monarchie peut tenir lieu et place de « nouveau régime », non pour sa simple nouveauté mais pour sa capacité à durer, à se renouveler, à s’éterniser dans le sens le plus noble du terme, celui de l’enracinement qui permet à un pays, arbre de familles et de provinces, d’histoires et de visages, d’âmes et d’esprits, de s’élever vers le ciel, florissant et vigoureux…

En Nom Dieu, notre jour viendra !
Groupe d’Action Royaliste.

Quand la République trahit les ouvriers…

La mondialisation est brutale, sans beaucoup d’égards ni pour la planète ni pour les masses laborieuses, celles qui sont sa main-d’œuvre préférée car taillable et corvéable à merci. C’est vrai dans les pays dits du Sud, c’est aussi vrai dans nos vieux pays industrialisés qui vivent désormais une tragique désindustrialisation dans les victimes sont les territoires désertés par les entreprises désormais délocalisées et les ouvriers, à qui l’on a demandé parfois tant d’efforts de productivité pour mieux les licencier ensuite, « au nom de la compétitivité », ce dernier mot étant l’un des pires assassins du Travail français, de ses hommes comme de ses qualités et savoir-faire.

La mondialisation est « la guerre de tous contre tous », au moins sur le plan économique, mais les perdants de cette guerre sont d’abord les travailleurs quand les gagnants sont les multinationales et leurs actionnaires plus encore que les consommateurs…

Quand la République trahit les ouvriers

En France, les ouvriers qui ont tenté de résister au rouleau compresseur de la mondialisation et de sa violence sociale, ont été, le plus souvent, écrasés, jetés à la rue malgré quelques promesses de reclassement, ou priés d’accepter des conditions de travail de moins en moins favorables pour, disait-on, « maintenir l’activité » : le chantage à la délocalisation et au chômage est devenu une stratégie patronale, puis une habitude. Un véritable scandale social !

Mais le monde ouvrier n’a plus guère d’alliés en France dans cette guerre asymétrique, et la République qui, dans les programmes scolaires d’histoire se donne le beau rôle de la défense ouvrière et des avancées sociales (et pourtant !), a repris ses vieux réflexes « bourgeois », ceux de 1791, de juin 1848 et des premières décennies de la IIIème, quand les gouvernements républicains faisaient tirer sur les mineurs et emprisonner les syndicalistes : l’affaire des neuf mois de prison infligés par le tribunal correctionnel d’Amiens à d’anciens salariés de l’usine Goodyear de la ville en est une preuve supplémentaire, qui fait suite à l’incroyable répression (pas forcément légitime, même si elle peut apparaître légale) de récents mouvements de colère ouvrière et qui peut laisser croire que la violence des puissances d’argent, celle des licenciements boursiers, est toujours « gagnante » et, même, acceptable dans le cadre d’une mondialisation qui aurait toujours raison… Triste logique, que le royaliste social que je suis, ne peut accepter !

Les multinationales se croient tout permis et les Etats semblent bien incapables, faute de volonté et de moyens de persuasion assumés, de ramener les grandes féodalités financières et économiques à la mesure et à l’équité sociale. En veut-on un exemple d’aujourd’hui même ? Les licenciements qui viennent d’être annoncés pour Alstom, à peine deux mois après l’acquisition de cette entreprise française par General Electric et malgré les promesses de cette dernière, avant la transaction, de ne supprimer aucun emploi et, même, ô hypocrisie suprême, d’en créer de nouveaux, sont un véritable pied de nez à la fois au gouvernementqui a fait semblant de croire aux fables de General Electric et aux salariés qui n’auront bientôt que leurs larmes et leurs poings serrés à présenter aux caméras, après tant d’autres… Et l’on voudrait qu’il n’y ait pas de colère, pas de désespoir chez ceux qui sont condamnés à perdre leur emploi alors que les décideurs de ces licenciements, eux, vont, pour certains, empocher des millions d’euros ! Mais de qui se moque-t-on ?

Quand la République trahit les ouvriers

Pour en revenir aux peines de prison réservées aux ouvriers de Goodyear abandonnés par la République de M. Hollande, elles me semblent d’autant plus scandaleuses que ceux-là même qui auraient été les plus légitimes à demander de telles sanctions avaient retiré leurs plaintes, et que c’est donc le parquet, qui dépend de Madame Taubira, garde des sceaux, qui a poursuivi les ouvriers qui avaient « retenu » (plutôt que séquestré, terme qui ne correspond pas exactement la réalité) deux cadres de la direction de l’entreprise, celle-là même qui annonçait la fermeture de l’usine d’Amiens-nord et le licenciement du personnel, raisons du coup de sang des travailleurs… Ainsi, c’est bien la République qui cherche, par ce jugement, à dissuader toute nouvelle colère ouvrière et à soumettre, définitivement, le monde des travailleurs français à ce nouvel ordre maudit, celui d’une mondialisation qui raisonne en termes d’argent et non en termes de personnes. Pourtant, comme l’affirmait Jean Bodin, « il n’est de richesse que d’hommes », et l’oublier serait faire le malheur des générations présentes et à venir…

Jean-Philippe CHAUVIN
« Nouvelle Chouannerie ».

L’Economisme intégral

(Article paru à l’origine dans l’Action Sociale Corporative n°23)

SORTIR du MONDIALISME et de la RÉPUBLIQUE ANTI-SOCIALE

Vers un ordre social corporatifL’ancien Régime vécu des siècles en communauté avec les organisations ouvrières qu’il protégeait. Le pouvoir royal, sans aucun contrôle arbitraire laissa les corps de métiers s’organiser librement, dans l’intérêt commun, avec le principe de subsidiarité, cher aux Etats chrétiens. La République détruisit tout l’édifice protecteur. Elle supprima les corps de métiers et interdit aux ouvriers de s’associer pour « leur soi-disant intérêt commun ». Elle pilla les milliards accumulés pendant des siècles par les corporations, servant de primitives caisses d’assurance et de maladie, de retraite et de formation et d’aides diverses…Un vol manifeste et honteux quand on connaît la misère du peuple entrant dans l’effroyable révolution industrielle du XIXe siècle. Mais le scandale de la République naissante ne s’arrête pas là, suppression de toutes les fêtes religieuses et des dimanches qui constituaient des temps de repos. La semaine du « Décadi » fut instauré, dix jours d’affilés de travail, sans repos, tout âge confondu et pour tout sexe, voilà pour l’égalité. Durant le siècle qui suivit, ceux qui se battront pour soulager cette misère, ne seront pas de gauche ni libéraux mais d’ardents royalistes dont la volonté est résumé par ce que disait au début du XXe siècle le Père de Pascal : « Social parce que Royaliste ». Peuple et Roi ont une histoire commune qui vient du fond des âges, presque mystique. D’autant qu’à la différence de la gauche qui deviendra sociale dans le but d’utiliser la misère pour en faire des bataillons de contestataires, les royalistes aideront pour l’humanisme et sans attendre un quelconque remerciement, par chevalerie.

LA TOUR du PIN

La Tour du Pin construisit durant sa vie, une doctrine sociale en vue de restaurer un système où le citoyen reprendrait ses pouvoirs usurpés par la République. De la famille au plus proche du pouvoir, par le principe des « Etats Généraux ». Une organisation qui prouva son efficacité et qui, empirique peut demain par ses expériences positives de participation décentralisée, faire de la France un pays humaniste et puissant. L’homme décidera de nouveau dans sa commune et son métier de tout ce qui le touche : congés, retraite, impôt, votes, famille, commune…Une Libération Nationale des citoyens redevenus responsables de leur destin, contre l’emprise des partis donnant leurs directives. Il existe encore certains cantons Suisses qui votent à main levée sur la place du village. C’était ainsi, en France avant la révolution et l’enseignement républicain s’est bien gardé de le relater…
Qu’est ce que la vie ? Doit-elle être dirigé par d’autres, parlant en notre nom ?
Un corporatisme caricaturé sera utilisé pendant les années 40, dans notre pays occupé, sans grand résultat mais ayant apporté, quand même un peu de réconfort au monde ouvrier. L’expérience doit servir de canevas pour en tirer des lois salutaires pour une réelle politique sociale. La justice et la paix sociale réclament une organisation communautaire calqué sur le principe des anciennes corporations qui, seules garantissaient des réalisations sociales, justes et durables.
Ecoutons Antoine Murat :
« Cette organisation exige des institutions qui soient enracinées dans les lieux où s’exercent les activités professionnelles : communes, pays, départements, provinces, nation.»
Une saine décentralisation devra être le préalable indispensable pour la réalisation de ce projet. Un véritable régionalisme serait le terreau d’où pourrait naître des organisations autonomes dans leurs administrations et seraient reconnues par les pouvoirs publics. Il faut donc recréer les corps intermédiaires : communaux, provinciaux, professionnels…Ceux-ci devront informer les instances supérieurs de leurs besoins jusqu’à l’Etat :
« Ils représentent les intérêts qu’ils gèrent. Un régime représentatif est en place, habile à instruire l’Etat, des besoins et des droits des diverses communautés qui forment aux différents niveaux de la vie nationale, la société française. L’ordre corporatif suit l’ordre naturel des activités sociales. L’organisation corporative, décentralisée et représentative, éclaire l’Etat, organe suprême du bien commun. En même temps qu’ils instruisent ainsi le pouvoir, les corps intermédiaires le décharge de multiples tâches dont ils ont la charge.» (A. Murat)
Tout cela à la condition que le pouvoir soit indépendant (absolu en latin) débarrassé des tâches subalternes pour laisser le pays s’administrer pendant qu’il se charge des hautes responsabilités diplomatiques, de la haute justice, de l’armée…
(suite…)

La retraite à 67 ans et l’Europe

(Article paru dans l’Action Sociale Corporative n°15)

« Pour les prolétaires qui se laissent amuser par des promenades ridicules dans les rues, par les plantations d’arbres de la liberté, par des phrases sonores d’avocats, il y aura de l’eau bénite d’abord, des injures ensuite, enfin de la mitraille, de la misère toujours ! « (Auguste Blanqui) – Cadeau de Paul Genestie

Quand cela cessera-t-il ?
Fuite des cerveaux et des capitaux à l’étranger, chômage endémique, pays en faillite, travail qui se réduit comme une peau de chagrin, une des conséquences de la dictature fiscale, lois votée au Parlement Européen, que reste-t-il du pouvoir citoyen ?
La république des droits de l’homme accepte l’esclavage des pays du tiers monde et de quelques autres pays de l’Est pour le plus grand profit de capitalistes, qui délocalisent le travail de France et mettent en péril des familles entières, avec l’absolution du Nouvel ordre mondial compatissant…Quelle tragi-comédie que cette belle république dont le cinquième acte devrait fermer la pièce…

On a fait voter l’Irlande jusqu’à ce qu’elle dise oui, avec les menaces économiques à la clef. L’Irlande devenue durant quelques temps un Eldorado pour les entreprises avec ses avantages fiscaux, prit de plein fouet le retour à la normale en comprenant un peu tard que la « lune de miel » européenne était terminée. Les entreprises partirent vers d’autres pays, le temps du mirage des avantages fiscaux…Bref, l’Europe, c’est le mensonge, l’appauvrissement général et la faillite des peuples…

Maintenant on nous parle de la retraite à 67 ans et bien non, pourquoi revenir dessus. L’uniformisation se déguise en fausse égalité, pour mieux nous berner depuis plus de 200 ans…Alors que l’égalité consisterait à respecter les différences professionnelles permettant à chacun de profiter quelques temps d’une retraite bien mérité.Quelle est l’égalité quand un bureaucrate s’arrête de travailler au même âge qu’un paysan ? L’âge de la retraite doit être avancé selon la pénibilité professionnelle. Pourquoi faire payer aux travailleurs, les conséquences d’une mauvaise gestion d’une politique antisociale.
Pourquoi faire payer au monde professionnel le manque de jeunes sur le marché du travail, alors que nous vivons depuis des années sous une politique antifamiliale. On ouvre les frontières à la misère du monde, où l’on donne sans recevoir, mirage dangereux et pénible d’une « stabilité démographique » ubuesque, alors que naissent d’autres problèmes annonçant l’univers grisâtre d’un futur Liban…

Pour détruire toute forme de vie sociale, la république refuse aux mères désireuses d’élever leurs enfants, le salaire maternel, la reconnaissance d’une profession à part entière, métier qui en fait, en contient une bonne dizaine (cuisinière, éducatrice, lingère, soignante…), comme de reconnaître aussi un droit à une retraite pour cette fonction hautement sociale, qui réduirait bon nombre de problèmes sécuritaires et drames familiaux (personnes âgées abandonnées…), liés à la misère morale, dont notre pays possède la palme des suicides. Au lieu de cela ou de nombreux sondages, montrent la volonté des femmes à choisir le foyer, plutôt que de courir chaque jour ( 75% des femmes interrogées disent préférer rester élever leurs enfants, si elles ont le choix financier…).La république ne veut pas laisser le choix aux mères, il vaut mieux les envoyer au boulot et donner des aides pour décourager les naissances ou mettre les enfants chez d’autres((aides ménagères, crèches), comme de se débarrasser de ses parents (maison de retraite).Vivre le vingt et unième siècle et ne pas permettre le choix aux femmes, de travailler 100, 90, 75, 50 voir 25% ou de rester chez elles avec leurs enfants mais comment nomme-t on ce système ?
Il faut casser la France traditionnelle, point d’indépendant et d’hommes libres, les agriculteurs et les marins pêcheurs en savent quelque chose…Comme disait Victor Hugo (Choses vues, 8 avril 1851) : « Ce gouvernement, je le caractérise d’un mot : la police partout, la justice nulle part. »

Qu’un agriculteur ou un marin pêcheur soit à la retraite à 50 ou 55 ans, rien de plus normal. Qu’un mineur soit en retraite dix ans avant les autres, qui le contesterait ? Qu’une mère devrait avoir une retraite décente pour avoir élevé ce qui fait la richesse d’un pays, les hommes, personne ne le conteste mais la démocratie républicaine ne veut pas de la décision du peuple !!!
Mais que le système républicain, impose à tous l’âge de 67 ans pour être retraité, c’en est trop !

Il est temps de laisser les professionnels reprendre leur destin en les laissant s’auto-organiser socialement à l’image des corps privilégiés que sont les ordres des avocats et médecins…
Libération Nationale, tiocfaidh àr là (notre jour viendra)

Frédéric WINKLER

L’économie et le royalisme

(Article paru dans l’Action Sociale Corporative n°14)Libération
Aristote, l’un des plus grands philosophes de notre Histoire, a défini deux conceptions différentes de l’économie d’un pays : l’économie chrématistique et l’économie normale.
L’économie chrématistique considère la maximisation des profits comme un moyen d’atteindre le bonheur, l’accumulation d’argent devient un but en elle-même. La chrématistique est la science de l’enrichissement, c’est la recherche de la satisfaction personnnelle des désirs. Le problème est qu’elle ne connaît ni fin ni mesure. La valeur d’échange d’un bien est sa valeur commerciale, c’est en quelque sorte sa valeur objective puisqu’elle née d’un arbitrage des subjectivités. Dans l’économie chrématistique, seule la valeur d’échange importe. Pour Freud l’économie capitaliste relève de la conception chrématistique. Le capitaliste assouvit sa pulsion morbide dans l’accumulation monétaire, l’argent devient pour lui une fin en soi. Pour Aristote, l’accumulation de la monnaie est une activité contre nature car elle déshumanise ceux qui s’y livrent, elle dévie l’homme de sa finalité naturelle.

L’homme étant un animal social par nature, l’activité chrématistique lui est contre nature car elle substitue l’objet à la relation sociale. La relation sociale est normalement le but de l’échange ; or, dans l’économie chrématistique, c’est l’échange d’objet qui est vu comme la finalité de la relation sociale. Toute activité spéculative est donc condamnable, le commerce (spéculation sur les marchandises) et l’usure (spéculation sur l’argent) de fait sont contre nature.
L’économie naturelle s’oppose à celle-ci, car elle considère que l’argent n’est pas un but en soi, celle ci envisage la finalité de l’activité économique comme la satisfaction des besoins de chacun. L’économie est envisagée comme un moyen aux services d’autres fins. L’économie inclut l’éthique car elle fait partie du tout. L’économie naturelle vise à la satisfaction du tout. La Valeur d’usage d’un bien est une valeur définie par son utilité. L’utile étant contextuel, cette valeur est donc subjective. La finalité de l’économie naturelle est la satisfaction des besoins, donc la valeur d’usage permet d’établir des hiérarchies subjectives à un groupe entre les objets.
Dans l’économie naturelle le bien est plus défini par sa valeur d’usage que par sa valeur d’échange. Cette dernière ne doit être établie que dans le cadre strict de l’échange. Ici l’économie n’est pas séparée du social, au contraire celle-ci le sert : l’objet de l’échange est autant la satisfaction des besoins que la relation sociale créée par l’échange. L’économie est l’art d’utiliser les ressources. L’agriculture et le métier fondent une économie naturelle où les échanges servent uniquement à satisfaire les besoins de chacun.
L’échange est un retour sur équivalence, pour Marx, quand on échange des objets, cela revient à échanger le temps de travail nécessaire à leur réalisation, donc même lorsque les marchandises sont différentes, on n’échange finalement que des choses équivalentes, soit du temps de travail. L’argent n’a pour but que de renforcer le lien social, c’est-à-dire de créer une forme d’objectivité commune qui soude les hommes entre eux.
Il faut donc comprendre que le capitalisme actuel de notre monde doit changer de perspectives, changer de mode de fonctionnement : il faut moraliser ce système économique, le faire passer d’une économie chrématistique à une économie naturelle.

C’est là que le Royalisme entre en jeu. La plupart des dirigeants républicains profite de ce système économique injuste : de nombreux pots de vins, de multiples cas de corruption et de malversations financières… Aucune valeur morale, l’honnêté et la droiture sont balancés aux oubliettes pour être méprisés et toutes les critiques officielles du système sont de vastes fumisteries, et surtout des manipulations démagogiques. Lors de la grande crise économique de 2008, Nicolas Sarkozy critiqua avec véhémence les « patrons voleurs » et réclama « une moralisation du capitalisme »… Deux ans plus tard, le même Nicolas Sarkozy se payait un avion ultramoderne de 176 Millions d’euros sur le dos du contribuable français !

Le Royalisme dénonce ces abus économiques et financiers, et ne se contente pas de cautériser quelques plaies économiques : le Royalisme prône un capitalisme moral, selon une économie naturelle et non chrématistique. Jean Domat disait : »Le superflu des riches devraient servir pour le nécessaire des pauvres, mais tout au contraire, le nécessaire des pauvres sert pour le superflu des riches ».
Plusieurs propositions peuvent être avancés pour une véritable moralisation de notre système, pour lutter contre cet ultralibéralisme économique et cet ultracapitalisme dangereux :

– L’Etat doit retrouver sa place dans les domaines importants de l’Economie : les secteurs clés doivent être nationalisés
– Il faut que les salariés et les clients soient représentés dans les conseils d’administration, et pas seulement les actionnaires qui organisent l’omerta.
– Arrêter le dogme de « la main invisible » d’Adam Smith et comprendre que la confiance n’exclut par le contrôle
– Revaloriser les produits français sans pour autant virer à un protectionnisme extrême
– Montrer l’exemple : les politiciens et autres élus ne doivent pas être exempt de tous les tracas de la vie du peuple.
– Combattre les abus tels que les divers parachutes dorés, les salaires exorbitants des patrons et les avantages extravagants de certains dirigeants.
– Protéger les plus faibles, les plus démunis et aider ceux qui en ont véritablement besoin : pas forcément qu’en France ! Par exemple, si le président avait renoncé à l’achat de son airbus, peut être que l’argent économisé aurait pu sauver quelques milliers d’enfants du manque d’eau dans le Monde !
– Comprendre que les intérêts annuels sur les livrets ne sont pas indispensables et que l’argent n’est pas une fin en soi.
Le système capitaliste pervers ne fournit pas de réels réponses aux problèmes de notre société : la crise économique que nous traversons actuellement n’a fait que creuser l’écart qui existe entre les riches et les pauvres !
Notre système économique doit changer : il est honteux que Total fasse près de 2,5 Milliards de bénéfices, Exxon Mobil fasse près de 7,5 Milliards d’euros de profits alors que les prix à la pompe ne cesse de monter et pèsent de plus en plus sur les français ! Arrêtons cette course effrénée aux profits, moralisons notre système économique et remettons l’argent à sa place : non plus celle d’un but, mais bien celle d’un moyen.

Augustin DEBACKER
www.franceroyale.e-monsite.com

Contre le règne de l’Argent

(Article paru dans l’Action Sociale Corporative n°13)

Libéralisme économique2

Dans notre société, l’argent a pris une place qui est devenue, aux yeux de beaucoup de nos concitoyens, la première, dans l’ordre des fins plutôt que des moyens : cela n’est pas une bonne chose et cela réduit la liberté des hommes et des sociétés à la simple possession (et à sa visibilité, le plus souvent) et indexe les relations humaines à celle-ci ! Dans ce cas, l’argent devient vite un maître impitoyable ! Cela ne signifie pas que je méconnaisse le rôle et l’importance de l’argent mais simplement que je veux le remettre à sa place qui est de servir les hommes et non de les asservir.

Dans le quotidien « La Croix » du lundi 14 juin, Mgr Pierre Debergé, recteur de l’Institut catholique de Toulouse rappelle en quelques phrases des vérités simples, dans lesquelles tout royaliste social, attaché à la dignité des hommes, peut se retrouver aisément : « Selon la Bible, l’argent n’est ni bon ni mauvais : c’est un outil qui contribue au bonheur. » Le verbe « contribuer » signale bien que l’argent n’est pas, en tant que tel, la source du bonheur mais juste un élément qui peut aider à être heureux : mais être riche, par exemple, ne rend pas forcément heureux, loin de là, bien plus plutôt craintif de perdre sa fortune… « Contribuer » ne veut pas dire « obliger » ou « permettre », au sens strict du terme ! « Le danger survient quand la richesse devient une fin, qu’elle conduit au mépris des autres et alimente les injustices. Derrière la quête d’argent, il peut y avoir une mauvaise réponse au besoin d’être reconnu et d’assurer son avenir. L’Eglise ne diabolise pas mais dit : attention, si tu ne veux pas être piégé, donne, partage. L’argent doit être le fruit d’un labeur, non de gains en Bourse ou de paris sur Internet. Faire fructifier son argent n’est pas négatif, s’il n’est pas cultivé pour lui-même.
La preuve, on parle de « placements solidaires ». Aujourd’hui, le rapport à l’argent est biaisé, il y a des rémunérations et des profits qui sont scandaleux. » Il est vrai que ce qui choque de nombreux Français en ces temps de crise où l’on demande des efforts aux salariés (et ceux de France ne sont pas les plus mal lotis, au regard de ce qui se passe en Grèce, en Roumanie ou en Espagne…), ce sont les revenus mirobolants d’un Proglio, homme-lige de la République sarkoziste, ou les « indemnités » choquantes d’un Tapie (payées par les contribuables…), ou encore les salaires effarants des joueurs de balle-au-pied mais aussi les « petits privilèges » (pas si petits, parfois) des parlementaires européens comme nationaux… Ce qui choque, c’est la démesure et le sentiment que l’argent touché par ces personnes évoquées plus haut n’est pas forcément mérité ! C’est le « trop » quand beaucoup n’ont « pas assez » !

En France, la République n’a guère brillé par son souci de justice sociale ou fiscale, y compris dès les « Grands ancêtres » comme Danton… Aujourd’hui, en France, elle apparaît de plus en plus comme une oligarchie ploutocratique : or, libérer l’Etat de l’emprise de l’argent, c’est lui donner la liberté de ne rien devoir à l’argent… La naissance, elle, et contrairement à l’élection présidentielle, ne s’achète pas : s’en rappeler et le redire constamment, c’est préparer le recours à l’Etat affranchi de l’argent, c’est-à-dire l’Etat royal ! Pour que l’argent ne soit plus le Suzerain de notre société…

Jean-Philippe CHAUVIN

Éloge de la qualité

(Article paru dans l’Action Sociale Corporative n°8)

QUELQUES OBSERVATIONS A PROPOS DU CHÔMAGE.

Nos gouvernants se trompent et nous trompent à propos du chômage.

Qualité, voilà un mot-clé. La qualité dont il s’agit ici n’est pas celle, fonctionnelle et naturelle, que l’on attend du produit lui-même et qui est la plupart du temps acquise et offerte C’est bien plus : c’est celle de l’entreprise elle-même, de ses hommes, de ses méthodes de travail, de gestion, de commerce et d’après-vente. Une gestion soignée, des procédés sûrs, des équipements bien entretenus sont des facteurs auto-générateurs de qualités, en quelque sorte « qualitigènes ».

Lorsque la qualité est acquise et reconnue, le bénéfice est triple :

  •  L’image de marque, publicité naturelle, devient positive.
  •  les produits se vendent mieux, même si les prix ne sont pas au plancher, car l’achat d’un produit de première qualité est sécurisant.
  •  Les profits sont au rendez-vous puisque les pertes par rebuts et malfaçon se réduisent

C’est la prise de ces trois bénéfices qui maintiennent ou ramènent l’emploi.

Ce qui serait bon pour améliorer la situation française, ce serait que les PME s’y mettent. Or, leur performance à cet égard n’est pas bonne. Il n’est que d’en visiter (dans la tranche 10-100 salariés) pour voir les signes qui ne trompent pas : ateliers encombrés, magasins mal rangés, outillages délabrés, bennes à rebut bondées. Autant d’indices qui révèlent une marge de progrès considérable et inexploitée. Beaucoup de leurs patrons, toujours très courageux, souvent munis d’un réel savoir faire, manquent de temps ou de formation pour remédier à une situation que, souvent, ils méconnaissent. Mettre seul leur entreprise sur la route de la qualité totale est impossible, plus pour cause de blocages intellectuels que par impossibilité technique ou économique réelle. Pourtant, ils y trouveraient des clients, des bénéfices et, tout naturellement, ils embaucheraient.

La qualité totale est une tournure d’esprit qui ne va pas de soi.
Elle doit être promue.

LA PROMOTION QUALITÉ.

l’économie de production, c’est à dire par les professionnels eux-mêmes avec, éventuellement, le concours de structures qui leurs sont proches, comme les Chambres de Commerces.

L’aide de l’État, ni celle du législateur ni celle des politiques dont on voit bien qu’ils sont peu ou prou disqualifiés par l’opinion publique. Ne sont indispensables Une action de ce genre peut d’ailleurs démarrer ponctuellement dans une région ou dans une autre pour, de proche en proche, s’étendre par la force démonstrative de l’exemple. Nul besoin de lancer tout de suite de gros escadrons.

Il faut mettre trois outils en action : une norme, un label, et une publicité des résultats.

Une norme :
Il en existe mais elles ne concernent pour la plupart que la qualité fonctionnelle des produits ce qui est insuffisant. C’est la qualité de l’entreprise toute entière qu’il faut générer. Les normes ISO 9000 et la suite sont de bons outils pour le faire, mais elles sont hors de portées des PME qu’elles soient, industrielles, commerciales ou agricoles. Il faudrait les simplifier, en exprimer l’essentiel, en faire une synthèse pragmatique. Les professionnels peuvent le faire eux-mêmes et ils découvriraient que mettre en ordre physique les lieux de production, sécuriser des méthodes de travail et maîtriser les approvisionnements sont des actions qui ne demandent pas de capitaux mais seulement un bon « retroussement de manches ». C’est en ce qui concerne les approvisionnements que les choses deviennent intéressantes. En effet, ce dernier point requiert un réseau dense et rapproché de fournisseurs ce qui favorise la localisation du tissu productif.
La norme comprise et appliquée, il reste à certifier les entreprises qui se sont lancées sur cette piste. Un audit technique très simple par des pairs est suffisant. Il ne manque pas de gens compétents pour s’y mettre, vite et bien. Le client intervient à ce stade. L’une des clauses de la norme est son droit à la libre visite des locaux. Si ces locaux, d’un atelier, d’une ferme, d’une boutique sont propres et en ordre, le client est rassuré et le producteur légitimement fier. On fera des affaires ensemble. L’application de la norme une fois constatée, on accorde un label.

Le label :
C’est le signal qui alerte l’acheteur en lui passant un message clair : « Ce produit est un produit de première classe. Vous le payez peut-être un peu plus cher qu’un produit de premier prix, mais c’est pour vous un excellent achat ». On peut voir sur beaucoup de marchandise des grandes surfaces le label TüV. C’est le label qualité de l’industrie manufacturière allemande.

La publicité des résultats:
Tous les « dynamiteros » vous le diront : les bombes ne sont rien sans la propagande. Les performances qualité totale doivent donc être claironnées avec remise de coupes en public, à la télévision, comme l’industrie du spectacle, celle du livre et même celle de l’automobile savent le faire. Il est juste que ceux qui ont fait un dur effort de qualité se voient reconnus et que leurs noms soient largement mis en avant. C’est la meilleure publicité (*) !

ET SI ON GÉNÉRALISAIT ?

Le concept, ou plutôt la mentalité, « qualité totale » n’est nullement réservé à l’industrie. L’agriculture, les services, l’administration, l’Etat également, peuvent le mettre en pratique avec profit.
Mais aussi, chacun, à titre personnel peut s’en imprégner dans sa relation avec les autres. On redécouvrirait que les préceptes, aujourd’hui décriés, de la morale (et en particulier de la morale chrétienne) sont en fait des normes de « qualité relationnelle » dont l’observation a des conséquences économiques positives.

Quelques exemples :
Moins de voleurs = moins de police = moins d’impôt.
Moins de vandalisme : idem.
Moins de négligences, plus de conscience professionnelle ou scolaire : la même chose.
Plus de famille = plus de solidarité directe = moins de problèmes de société etc .. etc..
Accepter avec joie des enfants, les élever dignement = retraites financées sans peine.
Comportement sexuel naturel maîtrisé = Sida vaincu, etc etc

la liste serait longue.

L’éducation des enfants prend alors un aspect concret. Leur donner le sens du beau, du bon et du bien, leur donner le goût de l’effort, c’est travailler à leur assurer un emploi pour son futur. C’est peut être, en fin de réflexion, le seul outil de lutte contre le chômage qui soit à la portée de chacun.

Cette idée n’est pas originale. Un haut fonctionnaire des finances qui planchait récemment devant un auditoire de généraux (réservistes) sur la crise économique et les moyens d’en sortir, avait conclu son exposé en disant : « … nous ne sortirons pas de la crise seulement au moyen de mesures techniques, monétaires ou politiques . Il faudra aussi remettre en action des valeurs morales oubliées de civisme et de patriotisme … ».

Paul TURBIER

La loi du travail

(Article paru dans l’Action Sociale Corporative n°7)

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« La loi du travail est le fondement de toute l’économie sociale, parce qu’elle est la loi même de la vie humaine. Cette vie, en effet, ne s’entretient physiquement et intellectuellement qu’au prix d’une série continuelle d’efforts, et chacun de ces efforts est pénible. Malheur à la famille, malheur à la classe, malheur à la société qui parvient à se soustraire momentanément à la loi du travail. Mais malheur aussi à l’enseignement qui méconnait l’esprit et le but de cette loi fondamentale de l’économie sociale, et qui définit celle-ci la science des richesses, « la chrématistique ». Non. Le travail n’a pas pour but la production des richesses, mais la sustentation de l’homme, et la condition essentielle d’un bon régime du travail est de fournir en suffisance d’abord au travailleur, puis à toute la société, les biens utiles à la vie.

De tous les régimes du travail en cours dans l’humanité, y compris le régime servile, nul ne donne moins de garantie à l’accomplissement des fins providentielles que celui dit « de la liberté du travail », qui est propre à la société moderne. La concurrence illimitée, qui en est le ressort, subordonne en effet les relations économiques à la loi dite de l’offre et de la demande, loi qui fonctionne précisément à l’inverse de la loi naturelle et divine du travail, puisque par son jeu, la rémunération du travail salarié est d’autant plus faible que le besoin de la classe ouvrière est plus intense. Elle est donc absolument barbare. C’est pourtant là ce que n’ont pas encore montré les chaires dites de la Science. Le régime de la liberté du travail n’est d’ailleurs pas plus profitable au patron qu’à l’ouvrier, parce qu’il entraîne, pour l’un comme pour l’autre, la même insécurité par suite de la même tyrannie. Il n’est pas davantage profitable à la société, où il engendre les haines de classe et prépare les bouleversements en mettant les intérêts en antagonisme au lieu de les harmoniser. »

René de la Tour du Pin

Le capitalisme contre le peuple

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Dans une presse saturée de « people », quelques titres rompent heureusement avec les modes du temps : ainsi, la parution d’un dossier fort intéressant sur le capitalisme dans la livraison de septembre 2007 du « CHOC du Mois. » L’introduction de Bruno Larebiere évoque la dérive du capitalisme vers le totalitarisme. Rappelons nous Patrick Le Lay déclarant « Le métier de TF1, c’est de vendre à Coca-Cola du temps de cerveau disponible »… De plus en plus, le système capitaliste actuel transforme « les chefs d’entreprises en serviteurs zélés, voire en esclaves dorés des actionnaires » (J.Peyrelevade). De nombreux libéraux constatent désormais les dégâts d’un système auquel ils n’apportent aucun remède n’osant s’attaquer aux racines du mal. «La seule opposition tolérée est celle qui accepte de se manifester au sein même du système, en a intégré les règles et fait mine d’intervenir à la marge en continuant à croire aux vertus autorégulatrices d’un marché planétaire dont elle profite par ailleurs »

Pour connaître les solutions et avoir le courage de les envisager, il faut aussi observer la vie de nos aïeux et comprendre, sans oublier la leçon maurrassienne de l’empirisme organisateur : « la vraie tradition est critique ».

Au regard des expériences passées et des conditions actuelles de l’économie et des modes de vie qui régissent les relations sociales, il faut faire un choix de société : soit le Libéralisme anglo-saxon, soit la société communautaire protectrice garantissant la qualité des produits et la défense de ses producteurs/consommateurs. Choisir entre la société mercantile des cadences infernales importées du Royaume Uni Hanovrien et la France humaniste des Corps de métiers. Jusqu’à la Révolution de1789, grâce à la volonté de ses rois, le travail de qualité fut préservé dans le respect de l’être humain. Etudiez l’histoire de la France Capétienne et découvrez comment maintes fois furent maintenues les règles de vie chrétiennes, les fêtes chômées, les privilèges spéciaux, les horaires de travail dans le respect des femmes et des enfants. Louis XV en son temps entendit les plaintes du peuple anglais soumis à l’esclavage industriel des puissances d’argent dans la complicité bienveillante de la couronne Hanovrienne usurpatrice.

Cet esclavage vint en France grâce à la Révolution, dans les valises des « philosophes éclairés » et inonda notre pauvre pays exsangue des excès révolutionnaires. Le Libéralisme économique et la République, en définitive, ne font qu’un. Il serait chimérique de penser pouvoir garder l’un en excluant l’autre. « La Démocratie est la forme politique du capitalisme » affirmait avec raison Georges Bernanos. C’est d’ailleurs ce que beaucoup d’esprits n’ont pas compris, ou pas voulu comprendre…

Le socialisme, né des excès du capitalisme et en réaction à ceux-ci, ne remet pas fondamentalement en question le système, c’est pour cela que sa critique reste stérile : les royalistes, eux, n’ont pas ce genre de timidité, comme le rappelle cet article du « Feu follet », revue des étudiants monarchistes des années 80:
« Nous ne sommes pas les défenseurs du capitalisme. Le capitalisme est pour nous une création libérale qui non seulement désorganise l’économie et suscite des injustices mais qui, de plus, se trouve être le plus sûr soutien matériel de la Démocratie. Le capitalisme comme celle-ci instituent le triomphe de l’Or en détruisant la loi du sang ».

Dans ce dossier qu’il nous faudrait citer plus complètement, on trouve aussi une interview de Maurice Allais, prix Nobel d’économie 1988, qui souligne les dangers d’un mondialisme ne profitant « réellement qu’aux multinationales » ; Jean-Claude Martinez présente une théorie hardie des «droits de douane déductibles », beaucoup plus intéressants que la TVA sociale avancée par le gouvernement ; il rappelle qu’il existe une grande carte à jouer pour la francophonie si dans ces domaines nous participions aux demandes du Tiers monde. De grands débouchés s’ouvriraient pour nos ingénieurs, nos paysans, nos laboratoires et notre culture.

Quelques pages présentent les anarcho-capitalistes ouvrant la « boite à pandore » de toutes les déviations humaines pour le plus grand bien des individualistes riches. On pourrait rapprocher cette théorie d’une maladie congénitale d’une certaine bourgeoisie détachée de tout esprit chrétien d’entraide et considérant la vie comme une jouissance absolue en préconisant, par exemple, « aux pauvres pour se refaire une santé (…) de vendre leurs organes sur le marché ! Et, si cela ne suffit pas, de mettre en vente leurs enfants pour survivre » (Rothbard).

Bruno Wieseneck, dans un dialogue « père-fils » pas si imaginaire que cela, souligne les incohérences de cette génération post-68, celle qui veut « jouir sans contrainte » et, en somme, a renforcé puis « légitimé » ce que Mai 68 prétendait hypocritement combattre :

«Il est interdit d’interdire de s’avilir : Mai 68 n’est pas une réaction anti-bourgeoise, tu le sais bien, elle représente au contraire le triomphe de la non-volonté, la fin de l’homme, la parousie du consommateur, la célébration hystérique de l’idéal petit-mec. L’ultralibéralisme est sorti tout armé de vos partouzes sinistres du Quartier latin. Ca ne gêne pas le bobo socialiste revendiqué que tu es de voir tous les anciens soixante-huitards gérer leur portefeuille boursier, mettre leurs enfants dans ce qui reste des écoles privées, appeler à l’ouverture des frontières pour faire rentrer encore plus d’immigrés tout en fuyant ces nouveaux esclaves du capitalisme dans des quartiers bien blancs et bien protégés ?

Un long article d’Hervé Bizien rappelle opportunément comment les « Catholiques sociaux », pour la plupart monarchistes, luttèrent pour la justice sociale dans la France post-révolutionnaire .La révolution de 1789, avant même de guillotiner et massacrer le peuple, le spolia de ses organisations professionnelles et de son patrimoine corporatif (servant aux œuvres sociales) par les sinistres et très libérales lois d’Allarde et Le Chapelier de 1791, véritables actes fondateurs de l’exploitation du prolétariat…

La république interdit aux ouvriers de s’associer, diminua les salaires et obligea femmes et enfants aux travaux pénibles (14 heures par jour…) pour subvenir au salaire du mari. Celle-ci supprima aussi les fêtes religieuses et institua le Décadi, semaine de 10 jours de travail sans repos, sans doute pour mieux appliquer la formule de Benjamin Franklin, « le temps c’est de l’argent »…(selon Alain Decaux nous avions pratiquement autant de jours de repos avant 89 qu’aujourd’hui).

Contre cela les royalistes (dont la doctrine peut se résumer par cette formule : « social parce que royaliste ») s’opposèrent et se battirent contre les lois ignobles pour restaurer un semblant de législation sociale et humaine dans ce système qui ne l’était plus… « Quoi ! En moins de deux mois, un seul entrepreneur aurait pu réaliser trente mille francs de bénéfice net, et il s’étonne que les ouvriers auxquels il aurait dû ces immenses profits réclament dix centimes de plus par heure ! » (Berryer)

Rappelons pour finir que La Tour du Pin reste d’une actualité brûlante : « l’objet de l’économie politique est d’organiser le monde de l’utile conformément à la justice et en vue du bien commun». Déjà il s’indignait des délocalisations : « …là où il (le capitaliste) trouvait la main-d’œuvre ou la matière première à meilleur marché.»

Albert de Mun en 1841 proposait déjà une législation internationale, « …l’adoption d’une législation internationale qui permette à chaque Etat de protéger l’ouvrier,sa femme et son enfant,contre les excès du travail,sans danger pour l’industrie nationale ». On y voit une préoccupation humaniste bien plus réelle que celle des tenants des droits de l’homme.

François-Laurent Balssa nous explique plus loin dans ce numéro si riche et si utile pour le combat social monarchiste comment le néo-libéralisme est en fait un retour aux sources des théories du XVIIIème siècle : « Tel est le legs d’Hayek et de sa famille. Une société sans Etat, des nations sans frontières et un corps social sans abri. » Et Jacques Cognerais d’expliquer la progression du régime de l’économie et des finances avec Jean-Jacques Servan Schreiber, Pompidou et Giscard : « Avec Foutriquet au pouvoir, l’argent ne trouvera aucun obstacle : dans la période d’attente et de détour, tant que la France n’est pas encore le rien promis pour l’an deux mille, l’internationale de cet argent, les sociétés multinationales entre autres, n’auront à redouter aucune intrusion un peu sérieuse d’un Etat qui abdique ses droits régaliens, la défense du pauvre comme l’indépendance nationale, ce qui n’empêche en rien l’exercice solitaire de sa tyrannie.» (Pierre Boutang ).

En somme, et c’est la grande leçon que l’on peut tirer de cette lecture du « Choc du mois » de septembre dernier, rien de social ne pourra se faire sans une politique d’Etat digne de ce nom, sans un Etat conscient de ses devoirs et prêt à les assumer, pour le bien des Français : si le mot n’apparaît pas explicitement dans cette revue, nous pouvons, quant à nous, le souffler aux rédacteurs de ce dossier : la Monarchie…

Frédéric WINKLER